Slavery

interview Slavery (FRA)

Chaotique, frénétique, hystérique, r’tourne-toi-ke-j’te-nique (désolé), le quintet parisien Slavery propose une explosive alchimie de métal, de grind et de hardcore. Emboîtant le pas à Inside Conflict et Nostromo, leur premier album a définitivement tout pour ravir l’amateur de musique ultra virile. Et à l’heure où la planète entière s’extasie devant la vitalité du renouveau métalcore US et allemand, il serait judicieux de leur accorder plus qu’un intérèt timide. C’est Erwann Guennec le guitariste qui répond à cette interview en octobre 2004.

 

>Salut, pour démarrer cet entretien, ce serait parfait si tu pouvais nous récapituler les débuts de Slavery.
Salut, je m\'appelle Erwann et je joue de la guitare dans Slavery. Ca fait 8 ans que le groupe existe et il a connu pas mal de changements de formation au fil des années. Les trois premières années du groupe ont été assez lentes et difficiles, le problème majeur étant de réunir une formation stable et complète. Ensuite, on a sorti nos deux premiers titres sur une compilation parisienne en 1999 ("Paris Rising" - Rise records) puis un mcd fin 2000 ("To Sedate Agony" - Miserere Chords) qui nous a permis de tourner en France et à l\'étranger entre 2001 et 2003. Après ça, on a terminé le travail de composition et d\'arrangement pour l\'album qu\'on a enregistré début 2004. Depuis la formation a encore subi quelques changements; désormais, le line-up est le suivant : Sébastien (chant), Guillaume (guitare), Nebojsa (basse), Thomas (batterie) et moi, Erwann (guitare).

 

>Qu\'est ce qui motivé la création du groupe : l\'envie d\'extérioriser un trop plein d\'énergie, le seul fait de s\'éclater dans un groupe ou alors vous avez un message / une vision des choses à partager ?
Un peu des trois en fait. A l\'origine, quand j\'étais au collège j\'avais envie de monter un groupe pour m\'éclater et me défouler comme de nombreux potes autour de moi qui avaient déjà des groupes. Puis avec le temps, ca m\'a permis de développer un certain vecteur d\'expression d\'une certaine vision de la vie et des choses au travers de la musique et des paroles. Cependant Slavery n\'est pas un groupe avec un message particulier, c\'est avant tout le moyen d\'exprimer des choses personnelles.

 

>Votre premier album "War is Peace, Dead is Dead" est dispo chez Several Bleed. Tu peux nous le présenter ?
Cet album est l\'aboutissement de nombreuses années de travail pour Slavery, ca faisait longtemps qu\'on avait rien sorti mais on a toujours préféré prendre le temps pour bien faire les choses. On a mis pas mal de temps à composer tous les morceaux.

 

>Où/quand/comment s\'est passé l\'enregistrement ? Satisfait du résultat ?
On a enregistré l\'album avec Francis Caste au studio Sainte-Marthe (ancien Soul Sol) en janvier 2004. Cette fois encore on a pris pas mal de temps pour enregistrer et ca a été assez éprouvant. De plus, les événements ont fait que c\'est moi qui ait finalement enregistré les parties vocales. Au final on est plutôt satisfaits du résultat. On a obtenu un son proche de nos attentes.

 

>Je ne vais pas passer par 4 chemins, je trouve ce disq

interview Slavery (FRA)ue excellent. Comment décrirais-tu votre style avec des mots ? Moi, j\'y ai vu pas mal d\'influences différentes mais complémentaires : du grind, du death-metal, du noisecore.
Le style de Slavery c\'est du métal avec un grand M. On a mélangé la plupart de nos influences de la scène métal de la fin des années 90 et 2000 avec celle des groupes des années 80 / 90. On aime des groupes comme Coalesce, Overcast, Converge, the Dillinger Escape Plan , Assück et des plus anciens comme Slayer, Suffocation, Metallica, Carcass, Sepultura ou Obituary.

 

>Que pensez-vous des groupes que signent en général le label américain Relapse : Mastodon, Today is the Day, Pig Destroyer, Nasum, Uphill Battle, Luddite Clone, Cephalic Carnage. ? Je trouve que vous partagez sensiblement la même vision des choses : proposer une musique intense, variée et atypique. Pensez-vous avoir des influences communes avec ces groupes qui sont pour la plupart (tous) américains ?
En effet on aime pas mal de groupes de l\'écurie Relapse comme Cephalic Carnage, Today is the Day ou encore Soilent Green. Tous ces groupes ont eu une influence importante sur notre facon d\'appréhender ce genre de musique.

 

>Au niveau de la composition au sein de Slavery, y a t\'il un meneur ? ça se passe en commun lors des répétitions, ou l\'un de vous arrive avec une base bien établie ?
En général, le processus de composition se fait hors répétition. Il se fait seul ou à deux selon les cas, avec Nebojsa, on pose une structure de base avec quelques riffs puis on met ca en place avec le reste du groupe en répétition.

 

>Pourquoi avoir choisi Slavery comme nom ? Faut-il y voir un parallèle entre l\'esclavage et le mode de vie occidental que nous connaissons tous plus ou moins : métro, boulot, dodo ?
J\'ai choisi le nom Slavery en le tirant d\'une phrase de Georges Orwell dans 1984 qui disait "Freedom is Slavery, War is Peace". J\'ai trouvé le paradoxe saisissant notamment car il traduisait bien l\'illusion de liberté prônée par le monde occidental ; ensuite c\'était plus par rapport au constat de l\'absence de "liberté" qui existe à tous les niveaux de la vie, à commencer par le stade individuel avec la servitude que l\'on s\'inflige à soi-même pour différentes raisons.

 

>Au niveau des textes des chansons présentes sur l\'album, de quoi parlez-vous ? Qui les écrits ? D\'où vient l\'inspiration ?
C\'est moi qui ai écrit tous les textes présents sur l\'album à l\'exception d\'un. L\'inspiration vient de sensations ressenties dans la vie de tous les jours. Les thèmes sont personnels et la vision est plutôt noire. Ca parle des problèmes relationnels entre deux personnes, amicaux ou amoureux, mais aussi des affres de la nostalgie mélancolique et solitaire et leurs conséquences. Le thème principal de l\'album est la descente aux enfers et il s\'étaye au fur et à mesure des textes. Ca commence à deux et ca finit tout seul. L\'inspiration vient essentiellement des différents textes que j\'ai pu lire en métal, en chanson, tout comme en littérature. Les plus influents sont probablement Sean Ingramm (Coalesce), Mike d\'Antonio (Overcast), Jacques Brel, Léo Ferré, Céline et Dostoïevski.

 

>A coté de la musique, y a t\'il d\'au

interview Slavery (FRA)tres formes d\'art qui vous intéressent : ciné, peinture, sculpture, photo. Penses-tu que ça déteint sur votre musique ?
Bien sûr on s\'intéresse pas mal au cinéma, surtout Nebojsa. Les films sont toujours une grosse source d\'inspiration au même titre que les livres. Pour ma part j\'aime aussi beaucoup tout ce qui touche au dessin et plus indirectement à la peinture.

 

>Le 11 octobre, vous allez jouer à la Loco avec Obituary. Ça fait quoi de savoir qu\'on va partager les planches avec ces gloires ?
Ça fait plaisir ! Ça fait plus d\'une dizaine d\'années qu\'on est fan à mort d\'Obituary donc c\'est sûr que c\'est un accomplissement. Obituary a toujours eu une grosse influence sur nous, dès le tout début de Slavery. En plus ce concert est pour nous synonyme de la reprise des dates avec le nouveau batteur Thomas donc on va mettre le bouchées doubles pour tout déchirer!

 

>Qui a réalisé la pochette du disque ? Quelle était l\'idée derrière cette peinture ?
C\'est Thierry Couquard, une connaissance à nous. On lui a demandé de faire notre pochette car je ne me sentais pas de réaliser la pochette par moi-même comme c\'était le cas pour le mcd. On voulait un résultat professionnel et c\'est ce qu\'on a eu. L\'idée derrière cette image c\'est que l\'on est sans cesse écartelé entre l\'action et l\'inaction, la vie et la mort et que l\'on se développe toujours en fonction de son passif, tout comme un arbre, de façon lente et profonde. C\'est une vue de l\'esprit. Cet arbre représente un individu (l\'enfant emprisonné) qui s\'est construit au fil des années. S\'il est plus orienté vers la droite de l\'image censée symboliser la vie (le chemin) et ses incertitudes (le ciel déchiré), une partie de l\'arbre tend irrésistiblement vers la gauche de l\'image qui symbolise la mort et son aridité (la steppe déserte). Ce paradoxe étant, on peut distinguer plusieurs altérations dans le tronc noueux de l\'arbre qui symbolisent les différentes facettes qui font partie de la construction psychologique de tout individu.

 

>Pourquoi avoir accepté l\'offre de Several Bleed. Vous êtes basés sur Paris, Virgil sur Marseille, c\'est pas trop compliqué ?
On a rencontré Virgil sur la route en 2002 et on a tout de suite sympathisé car on s\'est découvert des goûts et une énergie en commun. Quand il nous a proposé de signer sur SBR on a accepté car on savait qu\'il aimait ce qu\'on faisait, comprenait notre esprit musical et qu\'il avait envie de tout faire pour faire évoluer son label. Pour l\'instant d\'ailleurs tout se passe bien entre nous et le label a désormais une antenne parisienne donc ca facilite les rapports !

 

>je te laisse le mot de la fin. Si tu veux terminer sur une profonde réflexion mystique ou une devinette carambar, n\'hésite pas. Merci à toi.
Merci à toi Jean et bonne chance avec le zine et la radio! Un petit bonjour à Virgil SBR & co, Lost Sphere Project, Inhatred, Nostradamus 0014, Es la Guerilla et tous les autres de Paris. Plusieurs concerts sont prévus pour la fin de l\'année et on cherche des concerts pour l\'année 2005. N\'hésitez pas à nous contacter par mail [email protected] ou sur notre site pour plus d\'infos. Don\'t worry, be heavy!

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Interview done by Dj In Extremis

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