Merrimack

Intervew réalisée par France, Black, Death, Grind (Facebook ICI ou LA) et publiée avec son aimable autorisation.

Remerciements à Cyrille et Yann-Pascal.

 

 

Retrouvez-ci-dessous l’interview de Perversifier, membre emblématique de Merrimack. Une entité du Black Metal français, crée en 1994 ayant une histoire longue comme le bras.

Il faut noter la grande sympathie de Perversifier de nous avoir répondu et de nous avoir donner des nouvelles du groupe. Nous ne sommes pas grand-chose face à ce monument mais il s’est prêté de bonne grâce à nos questions et nous l’en
remercions.

Un merci, car son retour est une leçon. A travers, les lignes qui vont suivre, nous apprenons comment vit un groupe âgé de 26 ans, comment est-il géré, quelle est sa vision du monde qui l’entoure, où se situe t-il dans tout ça, etc… ?

Pas besoin d’en dire plus, laissons parler ceux qui savent et nous invite à les écouter… Instant rare…

 

 

1. Rentrons de suite dans le vif du sujet, à quand le prochain album ? Des infos à nous donner ? Un thème qui sera abordé ? (CB)

Perversifier : Nous travaillons en ce moment à la composition de nouveaux morceaux. Cela avance lentement mais sûrement. Il me semble peu probable que nous sortions un album en 2021, 2022 me semble plus réaliste. Nous pr éférons prendre le temps nécessaire à la réalisation d’un album que nous jugerons parfait, que de nous hâter et faire des compromis.

Nous n’avons pas débuté le processus d’écriture des paroles pour le moment, mais les thèmes récurrents de Merrimack laissent peu de doutes sur le contenu qu’on peut attendre.

 

2. Merrimack a connu beaucoup de changements dans son line-up à travers son histoire. Comment cela s'explique t-il ? (CB)

P : Lorsqu’un groupe existe depuis 26 ans, il semble inévitable que des changements de line-up s’opèrent dans son histoire. Peu de gens sont capables de se consacrer pendant un quart de siècle à la même activité, surtout si celle-ci demande une grande partie de soi-même. Il ne faut pas oublier que nous avions 17 ans lorsque nous avons formé le groupe, j’en ai aujourd’hui 43. Certains se marient, font des  enfants, déménagent, où obtiennent un travail trop prenant, d’autres perdent leur intérêt pour cette musique, ou des divergences musicales ou idéologiques peuvent se former et des incompatibilités peuvent émerger. C’est un processus naturel. Les mariages finissent souvent en divorce, alors imaginez un « mariage » de 5 personnes ensemble. Il est miraculeux de le faire tenir ad vitam eternam. Ceci dit, le line-up est stable depuis 2010, cela donc maintenant 10 ans.

 

 

3. Egalement un changement de label assez fréquent. Pourquoi cette stratégie ? (CB)

P : Il ne s’agit pas de stratégie, plutôt d’opportunités ou de mécontentements. Les labels peuvent être déçus par les maigres ventes d’un groupe de Black Metal underground, le groupe peut être déçu du peu de travail réalisé par son label
pour la promotion de son album. Trouver la bonne alliance n’est pas chose aisée.
Moribund Records a probablement été le meilleur label pour Merrimack, i ls ont sué sang et eau pour faire grandir le groupe, et nous leur en serons toujours reconnaissants.
Nous sommes partis de chez eux car le label ne pouvait pas nous faire croitre d’avantage, cela reste un label underground géré par une seule personne et un ou deux employé, et cela a ses limites.

Nous sommes très heureux d’être aujourd’hui chez Season of Mist, il est toujours plus facile de travailler avec des compatriotes, et nous nous sommes maintenant devenus amis avec Mika, le patron. Un groupe comme Merrimack est insignifiant pour son label, en terme de revenus, mais cela ne l’empêche pas de sortir des albums comme les nôtres par pure passion, et c’est appréciable.

 

4. En 2017, vous avez signé avec Season of Mist, ce sera encore le cas pour le prochain album ? (CB)

P : Oui, le prochain album sera sur SoM.

 

5. Qui compose la musique de Merrimack ? (YPM)

P : Nous composons tous. Quasiment aucun morceau n’a été composé par une unique personne. A.K., Daethorn et moi sommes les forces créatrices en terme de riffs et idées, mais chaque membre participe ensuite aux arrangements, au placement des textes, aux choix des patterns de batterie, etc… Chaque riff, chaque note sur nos albums a été approuvé à l’unanimité par tous les membres du groupe. Nous ne transigeons pas. Cela rend le processus de création très long, mais si un membre à le moindre doute sur un riff, nous l’écartons, et ne gardons que la substantifique moelle de centaines d’heures de maquettes.

 

6. On sent à travers la musique de Merrimack des influences diverses, qu'écoutez-vous comme musique ? De plus y' a-t-il des membres de Merrimack qui jouent de la musique autre que du métal ? (YPM)

P : il est impossible de lister tous nos influences. Nous sommes 5 membres, avec chacun nos influences propres. Et elles sont évidemment très variées, et vont bien au-delà du metal. La plupart des membres ont une multitude de groupes, mais il me semble qu’ils sont tous apparentés au metal.

 

 

7. Lorsque nous avons partagé un lien de Merrimack sur notre page, il a recueilli le plus de like. Votre renommée est-elle à la hauteur de vos espérances ? N'espériez-vous pas plus par rapport à la longévité du groupe et à la qualité de ses albums ?(CB)

P : Cette information a peu de sens en soi, si vous avez recueilli 3 likes pour nous et 2 pour les autres, cela reste insignifiant. Et mesurer la popularité d’un groupe par les réseaux sociaux n’est pas forcément un indicateur très fiable.

Notre notoriété est modeste, mais elle nous suffit. Lorsque nous allons jouer au Mexique ou au Japon, et que des gens viennent avec l’intégralité de nos albums dans leurs mains afin que nous les signions, cela nous suffit pour sentir notre art
légitime. Le Black Metal est une niche, mais je pense que dans chaque pays du monde, sauf rares exceptions (ex : Afrique), des gens nous écoutent, et c’est déjà une grande satisfaction.

Nous ne pouvons pas juger de la qualité de nos albums, par définition nous les pensons parfaits. Nous jouons la musique que nous voulons écouter. Mais le public est très varié, n’a pas de gouts universels, et ce qui plaira à certains peut être
insipide pour d’autres. C’est cela, l’art.

 

8. On vous verra à nouveau au Forest Fest les 2 et 3 juillet 2021. (Un grand merci à Alain de la Horde Séquane ! Nous y serons !) Comment prépare-t-on ce genre d'événement ? (CB)

P : A vrai dire, cela ne nécessite aucune préparation particulière. En général, avant toute date, nous répétons 2 ou 3 fois le set, et cela suffit. Nous jouons ensemble depuis longtemps, et nous n’avons pas forcément besoin de préparer quoi que ce
soit. Cela roule tout seul. Il faut bien évidemment répéter régulièrement, c’est le travail normal de tout musicien.


9. Avez-vous d'autres dates à annoncer pour 2021 ? Des festivals ou concerts à ne pas manquer ? (CB - YPM)

P : Je ne suis pas certain que nous ferons le moindre concert en 2021. L’avenir est très incertain, en cette période de pandémie. Hormis le Forest Fest, nous sommes également sur l’affiche du Dark Easter Metal Meeting (report de 2020 également), et  nous allons essayer de reprendre les projets qui étaient en cours, à savoir jouer à un festival au Maryland et faire des dates en Colombie.

 

10. La scène vous a-t-elle manqué en 2020 ? Comment avez-vous vécu cette période ? (CB)

P : Le temps commence en effet à être long, et nous aimerions bien refouler les planches. Je crains que 2021 ne sera pas une grosse année non p lus en terme de concert, mais l’avenir me dira si je me trompe. Nous avons vécu cette période comme n’importe qui je suppose. Mais cela a ralenti notre processus de composition également, nous ne pouvons pas nous réunir et répéter comme à l’accoutumée.


11. Vous avez tourné dans de nombreux pays. Où se trouve le meilleur public, le plus réceptif à votre style ? Comment est le public français ? (CB)

P : Je ne pense qu’il existe un pays où le public soit vraiment meilleur qu’ailleurs. Nous apprécions la plupart des publics devant qui nous nous produisons, et l’ambiance dépend en général de beaucoup de facteurs : qualité de salle, du son, du jeu de lumière, forme du groupe, durée du set, petit concert ou gros festival, etc…

Par définition, les meilleurs concerts sont dans des clubs bondés, et nous avons la chance d’avoir ce genre de situation régulièrement. La dernière fois était au Messe des Morts à Montréal, ou nous avons joué dans un club saturé de gens très
impliqués, alors que nous faisions le pré-fest, et il s’est avéré que l’ambiance a été bien meilleure que celle du « vrai » fest le lendemain ou surlendemain, dans une salle immense et moins dense. Les publics d’Europe de l’Est sont de très bons publics, peut-être car ils ne sont pas autant blasés que les occidentaux, les concerts chez eux étant moins nombreux.
Mais c’est moins le cas aujourd’hui.

 

 

12. Au vue des bons concerts de Merrimack, un CD ou un DVD Live pourrait-il voir le jour ? (YPM)

P : Je n’y suis pas favorable. Le live pour moi s’expérimente dans une salle, au contact, et pas sur un support numérique. Cela ne restitue jamais l’intensité et la beauté d’un concert. De plus, je ne pense pas qu’il y ait une forte demande de la part du public pour ce genre de produit venant d’un groupe comme nous.


13. Dans une interview en 2016, vous déclariez que vos albums préférés venaient de Mayhem, Darkthrone, rappelant la personnalité, l'aura et la composition qui se dégageait de ces albums ? Aujourd'hui, comment jugez-vous la scène française? Avez-vous des groupes de prédilections, des groupes à nous recommander ? Parmi les artistes de Black Métal français, qui selon vous dégage une vraie personnalité à la hauteur de vos attentes et pourquoi ? (CB)

P : Cela doit faire 10 ans que je n’ai pas découvert un album de Black Metal qui m’ait donné la chair de poule. Alors forcément, oui, nous nous rattachons aux valeurs sûres, à nos amours de jeunesse. Je n’ai pas grand intérêt pour la scène française actuelle. Si l’on doit parler de personnalité, nous pouvons évi demment nommer Deathspell Omega qui a vraiment ouvert la porte à un tout nouvel univers jusqu’alors inexploré.
Mais j’avoue même me lasser de ce groupe, qui m’a émerveillé fut un temps, mais qui commence à tourner un peu en rond sur les derniers albums.

 

            

                                        

    

Merrimack, le 22/12/2020 pour France, Black, Death, Grind.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Interview done by France Black Death Grind

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