>Salut les Dsk ! Pour celles et ceux qui ne vous connaissent pas encore, pourrait-on débuter cet interview avec un récapitulatif des débuts du groupe ? Qui / quand / où mais surtout pourquoi ?Hello Hello ! Pour celles qui ne nous connaissent pas encore nous sommes cinq magnifiques jeunes gens athlétiques, délicats, patients et poétiques, prêts à tout pour vous servir... et pour ceux qui ne nous connaissent pas encore, nous sommes un groupe qui mélange death-metal, grindcore, hardcore, thrash et rock'n'roll. Le groupe tient son noyau dur soudé depuis 1998 avec un line-up identique acquis en 2003. Au chant il y a Nicolas, aux guitares nous avons Benoît et Pierre, Kevin maltraite sa basse et Marc donne le tempo sur ses tambours. Nous sommes basé à Amiens en Picardie qui est un peu une pépinière de sacrément bons groupes un peu trop nombreux pour les citer tous mais vous les trouverez nommés sur la page 'actu' du site de DSK. DSK signifie dérèglement de l'âme et de l'espèce. C'est comme cela que nous traduisons ce que le grand public peut percevoir des musiques extrêmes ou plus généralement alternatives. Il faut être vraiment atteint pour jouer cette musique. Ceci nous amène au pourquoi DSK. A vrai dire, nous n'avons pas du tout les mêmes influences mais nous nous retrouvons tous autour de thèmes communs qui sont l'énergie et la générosité. Pierre aime la générosité du groove et des cuivres du groupe Chicago, Benoît aime l'énergie du Deep Purple des débuts, Nicolas aime l'énergie de la scène punk originel, Kevin aime la générosité dans les mosh-parts des groupes de hardcore et j'aime l'énergie des groupes de thrash, de grindcore. Cela nous permet de nous faire confiance lorsque nous nous lançons dans la composition. Chacun sait quelle tournure prendra une chanson et c'est le grand pourquoi de notre union. On aime ce que les uns apportent aux autres. On aime écouter les membres du groupe faire sonner les riffs.
>Bon alors on ne va pas trop s'apitoyer sur votre récente et douloureuse défaite face à Ségolène Royal mais plutôt sur l'actu musicale du groupe. En l'occurrence ce très bon 2nd album baptisé 'Oppressed/Deformed' qui vient de sortir chez Thundering records. En gros, c'est 'From Birth' mais en beaucoup mieux ! Plus fluide, plus maitrisé, plus brutal et intense on sent que vous avez rodé votre style sur les planches. Comment le définiriez-vous ?
Ecoute, je suis un peu las des calembours au sujet de Dominique Strauss Kahn car à chaque fois que je poste une news concernant le groupe nous y avons le droit. Au début j'essayais de le prendre calmement et détendu mais à force je ne parviens plus à y répondre avec une dose d'humour. Cependant, pour être tout à fait honnête, je m'étais dit que j'aurai bien aimé lire les parallèles que les auditeurs auraient fait avec le politicien à notre sujet s'il était en bonne place pour l'élection. Cela tombe à l'eau mais pas de problème, on sait qu'on va avoir le droit de lire de la grande prose d'ici peu de temps. Nous sommes un groupe qui donne beaucoup de concerts mais plus que d'avoir forgé le style de DSK sur sa propre expérience de la scène, c'est en ayant eu une réflexion sur les groupes avec lesquels nous avons tourné que nous avons pu millimétré nos parties. Dans la phase de composition, nous nous sommes projetés comme fans du genre et nous voulions ne jamais rester sur notre faim et ne jamais ressentir l'ennui. S'en sont suivis d'épiques changements de stratégies et d'agencements dans les chansons. Nous souhaitions proposer à l'auditeur de sortir éreinté de ce disque comme il sortirait d'un concert de DSK et comme nous voudrions en sortir si nous pouvions nous voir sur scène. Lorsque tu dis 'c'est From Birth mais en beaucoup mieux' je trouve cette remarque assez juste. 'From Birth' était l'album dans lequel nous commencions à nous trouver et dans lequel nous prenions confiance dans cette diversité musicale qui nous caractérise. 'Oppressed/Deformed' est un album plus compact dans le son et les composition mais aussi plus contrasté. Les plans death sont plus 'traditionnels', les grind sont plus grind dans l'esprit des deux premiers Napalm Death, les plans groove sont très groove et bien pesés, les plans rock sont bien présents et bien dansants. Nos influences sont dorénavant parfaitement digérées et il en résulte un album sans hésitation, cru et très personnel.
>Où s'est déroulé son enregistrement, en France / à l'étranger ? Personnellement, je trouve le son bien puissant mais très naturel et organique, pas sur-produit en fait.
Merci pour le compliment. Nous tenons beaucoup au son naturel. Nous tenons absolument à nous démarquer des prods actuelles quitte à encaisser des critiques négatives quant au son. Bien sûr, ce n'est pas le son d'un GTI ou d'un Soilwork. Ce n'est pas un son actuel, c'est un son crade, très peu de distorsion sur les guitares, pas d'appareil entre nos amplis et la console, la batterie n'est pas triggée et sonne naturelle. Nous tenions à entendre sur le disque ce que nous entendons lors de nos répétitions et de nos concerts. A savoir, un son touffu et extrême qui nous galvanise et nous amène à nous donner physiquement un peu plus chaque fois. C'est pour cela que nous nous sommes dirigés vers le Studio 4 à Poitiers pour enregistrer avec Franck Hueso dont nous avions apprécié les prods avec Hacride ou Hellmotel. Il nous connaissait un peu musicalement mais pas humainement ce qui lui a permis de ne pas prendre de pincettes et de tirer toujours autre chose de nous. Il n'a pas hésité à nous mettre lenotre nez dans notre caca lorsque nous nous contentions du minimum. Ce fut bénéfique à tous les niveaux. Nous avions enfin cette certitude commune que le son des productions actuelles ne nous collerait pas du tout. Nous jouons en studio comme nous jouons en live, c'est à dire énergiquement. Pour illustrer ce que j'avance, les prises chant ont été faites d'un trait avec le micro à la main. C'est à dire que les effets 'boîte de conserve' que l'on peut entendre ont été obtenus en direct par le placement des mains sur la boule de micro. Les parties batteries ont été faites en une seule fois. Pas de re-re, pas de collage. Les guitares et la basse ont été passées en force comme elles le sont en concert. Avec cet album, on entend l'énergie et la générosité de DSK sur une scène. C'est là la grande différence avec le précédent album qui était plus propre. 'Oppressed/Deformed' est définitivement un disque humain où l'on entend vraiment des guitares qui s'arrachent, un chant qui gueule et une batterie rock'n'roll.
>La presse / les groupes emploient souvent le terme 'sans concessions' en parlant de métal extrême. Alors que le simple fait de jouer dans un groupe amène forcément à faire tout un tas de compromis. Comment composez-vous au sein de Dsk ? C'est pas trop hard de devoir tenir compte des influences personnelles de chacun lorsqu'une nouvelle compo est sur le feu ?
Remarque très pertinente et j'irai encore plus loin dans le paradoxe: nous jouons une musique qui sonne très instinctive, spontanée et pourtant les morceaux sont accouchés dans la douleur et après de multiples remaniements sans aucune exception. Les musiques extrêmes ne sont que de la musique. Rien d'autre. Ce n'est pas un courant particulier, du moins pas plus particulier que la pop-music ou le jazz. C'est un leurre que de croire que les groupes les plus agressifs sont sans concessions. C'est juste une expression mal utilisée mais qui sonne bien à l'oreille. Prenons l'exemple de groupes comme Pig Destroyer ou Rotten Sound. Ils sont les exemples de formations qui proposent des musiques incroyablement violentes et fatigantes pour les neurones. Des tas de choix musicaux sont forcément faits dans leur processus de composition de façon à les faire sonner le plus intensément possible. On écarte, on rassemble des idées, on expérimente... c'est un travail d'orfèvre que de jouer une musique sans concession. Et plus on veut sonner extrême (dans le violent ou dans le soft) plus on va solliciter les sensibilités des membres du groupe. Les choix vont être cornéliens car ce qui est extrême pour l'un n'est pas extrême pour l'autre. Dans notre cas, nous savons que nous pouvons accepter les idées de chaque membre de DSK car elles inspireront toujours l'un de nous. Le souci vient de la pertinence à l'inclure dans la compo en cours... tout n'est pas toujours à propos. Pour conclure tout en laissant une porte ouverte à la réflexion, je dirai que tout ce qui concerne la vie en communauté (jouer de la musique en groupe c'est vivre en communauté selon nous) nécessite de sérieuses remises en questions personnelles et donc des compromis afin de perpétuer l'aventure et de sentir qu'individuellement on apporte quelque chose à ce groupes d'humains et que l'on s'y reconnaît. En tout cas, c'est une remarque très judicieuse que tu as proposé dans cette question et c'est un sujet très intéressant. A creuser.
>Au niveau musical, j'ai trouvé comme d'hab beaucoup d'idées hardcore, thrash même, mais avec toujours cette prédominance grind/death à base de Napalm Death/Brutal Truth déjà présente sur 'From Birth'. J'ai même décelé quelques touches de black-metal ici et là. Qu'écoutez-vous chez vous ?
Tu as parfaitement décrit notre musique. Du hardcore, du thrash, du death et du grind. En tant que batteur, je suis un peu celu
i qui va décider de la couleur des riffs et par extension de la ligne directrice d'une chanson. J'aime la musique rapide et je ne suis sensible qu'à cela lorsque j'écoute un groupe métal ou de hardcore. Bien entendu je ne suis pas borné ni entêté car je suis un grand amateur de rock, de pop-music, de hip-hop ou d'électro. Je crois que nous sommes tous sensibles, au sein de DSK, aux musiciens qui donnent, qui sont généreux, qui font passer leur plaisir et leur envie de bien faire à travers leur musique. Nous écoutons tous des choses très différentes. Benoît, par exemple, n'écoute que très peu de métal à part du heavy et des groupes qui ont un fort potentiel technique et créatif. Il aime les gens qui se mettent en danger et qui se dépassent un peu plus à chaque fois. Il connaît quelques grands classiques du death mais ne s'intéresse pas plus que cela à cette mouvance. Kevin est à fond dans le hardcore, Pierre apprécie surtout la musique qui groove, qui roule bien et Nicolas aime la musique intense. Pas de goût en particulier mais il aime se faire transporter dans un univers bien personnel au groupe ou à l'artiste. Nous sommes en tout cas tous d'accord pour dire que nous ne nous reconnaissons plus du tout dans la scène actuelle. Nous restons accrochés au death-metal old-school, au thrash de la Bay Area de San Fransisco, au grindcore anglais de la fin des années 80 et au hardcore de Minor Threat ou Discharge. Bref, nous cherchons le rock et la sueur dans tout ce que nous écoutons. Nous aimons l'authenticité et les gens qui envoient dans leurs instruments pour que cela donne un résultat personnel et qui se détache du lot. Pour ce qui est du black-metal, nous n'en écoutons que très peu et ne l'évoquons d'ailleurs jamais. A titre personnel et pour faire original, j'aime lorsqu'il est rapide, malsain mais aussi très harmonieux. Un bon Bathory ou Blut Aus Nord c'est parfait.>A la lecture des titres de vos chansons, on sent que vous êtes un groupe plutôt terre à terre, adulte je dirais même. De quoi parlez-vous ? Où puisez-vous l'inspiration pour écrire ?
Nous n'avons jamais voulu entrer dans les clichés des musiques extrêmes. Nous ne parlons pas de la mort, de satan, d'unité ou de viols de cadavres dans la morgue. Cela fait partie du folklore des registres extrêmes et nous y adhérons car c'est la marque de fabrique de ces styles mais nous ne voulons pas développer ces thèmes ou ces images. Les textes sont entièrement écrits par Nicolas, le chanteur. Il y exprime sa vision du monde, ce que lui en comprend. Il a une démarche très intéressante et artistique. Il y a des textes sur les musiques que nous composons mais ils ne sont jamais chantés. La chanson est pensée comme un tout, comme un message avec une 'philosophie'. Il n'utilise alors sa voix que comme un instrument rythmique ce qui lui permet de ne pas avoir à se conformer à la métrique de ses textes et donc de pouvoir laisser au mieux sortir ses émotions du moment. Il serait plutôt de ceux qui ont un avis sur quelque chose tout le temps mais ne l'exprime pas toujours de la même manière. Parfois il est très positif et chantera avec une dose de détachement tandis qu'à un autre moment il sera plus affecté par un évènement et chantera plus rageusement. De la même manière que l'on ne dira pas une même chose de la même façon à tout le monde. Il est parfois utile de crier pour se faire comprendre et parfois c'est le contraire. Dans ce nouvel album Nicolas dresse un constat sur le poids que la société fait peser sur les épaules de ceux qui sont sa force vive. Doù le titre de cet album. Tout ny est que contrainte, ordre serré, répression, frustration et oblige lHomme à se transformer, à sadapter et adapter son comportement, son état desprit à la situation. Parfois il se soumet, parfois il se lève et frappe. Les textes d 'Oppressed/Deformed' parlent de ses réactions face à ces oppressions. My Reason To Kill : Cest exactement la présentation du thème général de lalbum. Coupons les couilles des porcs ! De Profundis Clamavi : LHomme est submergé par le monde dans lequel il vit. On lui en demande toujours plus sans lui laisser le choix et pire encore, en le rendant responsable de la situation précaire dans laquelle il se trouve. Alors que, la société avançant, les plus forts relaient les plus faibles au rang de simple exécutants, les plus faibles sen contentent. The Beast They Bred : Constatation de la morosité générale, de la violence qui est utilisée car on ne veut plus dialoguer, de la méfiance des Hommes les plus affectés par le poids de la société vis-à-vis de ceux qui prennent le problème avec plus de philosophie et veulent sen sortir. Pour résumer, cest un bienheureux au pays des malheureux qui finit par se faire happer par le système et qui devient à son tour un individu dangereux et déviant. Models Of Premature Souls : Peut-être finira-t-on par transmettre à nos enfants un gène de la violence, de la morosité, de la colère et de la résignation puisque le monde dans lequel nous vivons retire petit à petit toute possibilité de le changer. Walls Of Pain : Une description des limites dévolution, de se mouvoir dans notre société. Nous sommes parfaitement encadrés. Impossible de saider soi-même, impossible daider son prochain. Ces limites deviennent nos références. Ex Nihilo : Dédicacé à tous ceux qui ne se préoccupent plus que deux même et profitent de ce que la société laisse de côté. Ils nen font pas partie, ne veulent rien lui devoir. Un message pour les marginaux qui ont compris quil y avait un moyen de faire seffondrer la société de consommation. Qui le veut vraiment les suivra. Hymn To The Broken : Hypothèse quil faut sans doute perdre son humanité pour vivre dans le monde tel quil est et tel quil est en train dévoluer. Cest un peu la théorie du 'chacun pour sa gueule' puisque la société nous tient tous tellement dans la même cage sans nous donner la possibilité de nous battre ensemble pour sauver notre peau. Encore une fois, celui qui voudra sen sortir suivra celui qui est en train de sauver sa peau. Gegen : Il ny a pas de texte. Chacun y met sa prose. Pensez à tout ce contre quoi vous vous élevez. Cut My Dick : Y a-t-il un avenir pour nos enfants sur cette planète ? Et si briser cette évolution, si casser cette société de consommation était de ne pas renouveler la race ? A méditer Socialize Normalize Integrate : Nous nous voyons dicté au quotidien de manière pernicieuse, flatteuse, comme si cétait bien pour lHomme, les actes, les pensées, la route à suivre pour faire de lui le parfait mouton suiveur. Soit musclé et tu auras des femmes, fermes ta gueule et tu garderas ton boulot, regardes la télé et tu connaîtras la vérité, sois riche et part en vacances ! Voilà les thèmes de chaque chanson...
>Votre siteweb www.ultradsk.com a dû connaître pas mal de visites de la part des partisans socialistes ces dernières semaines, haha ! Non sérieusement, la politique vous itéresse t-elle ? Vous êtes plutôt tentés par la démarche sécuritaire de Sarkozy, le coté catho de Ségolène, la xénophobie de Le Pen, une vision alter-mondialiste d'extrême gauche, ou alors c'est l'écologie qui vous parle le mieux ?
Nous n'évoquons pas nos préférences politiques au sein du groupe. Nous pensons tous des choses très différentes et nous estimons qu'elles sont personnelles et que cela ne doit pas changer notre relation. C'est pour cela que nous ne souhaitons pas soulever des idées qui pourraient amener à des conflits. Nous ne sommes pas là pour ça. N'ayant lu aucun des programmes de ces prétendants, je ne sais pas si quelqu'un propose une démarche logique dans laquelle l'un de nous pourrait se reconnaître. A titre personnel, j'avoue avoir été très déçu de constater ce penchant catho-démago-réactionnaire de droite de Ségolène Royal. On a été beaucoup à être enthousiastes sur la présence d'une femme qui pourrait nous apporter une vision, une sensibilité différente mais nous sommes beaucoup de sceptiques face à certaines déclarations très tendencieuses. Sarko et Le Pen c'est sans commentaire... ils sont comme de grands livres ouverts et on connaît leurs idées ainsi que les mauvais côtés des lorgnettes par lesquels ils regardent pour apporter des solutions aux problèmes. Nos préférences iront obligatoirement à celui ou celle qui redonnera sa place à l'humain dans la société. Il est grand temps de casser ce processus de la course à l'argent. Les riches sont de plus en plus riches et les classes moyennes de plus en plus pauvres. Ayant entendu souvent Marie George Buffet parler, je crois que c'est elle qui apporte le regard le plus réaliste sur ce que nous vivons et sur la direction que nous avons prise avec, bien entendu, son lot de conséquences. Elle n'a pas vraiment de solution à apporter mais amène un regard lucide à chacun sur la finalité du processus enclenché. Mon coeur balance plus à gauche qu'à droite c'est une certitude.
>La pochette d 'Oppressed/Deformed' est superbe. Qui en a eu l'idée / l'a réalisée ?
Encore une fois, merci pour ce compliment. Nous avions une idée assez précise de ce que nous voulions réaliser mais nous n'avons pas été capable de l'exprimer ni au photographe avec lequel nous avons fait les séances ni à la graphiste qui se charge du travail visuel pour le groupe. Nous sommes sortis des séances photos sans les clichés qui nous permettraient de réaliser notre idée initi
ale qui était de voir un corps encordé à lui-même, c'est à dire des cordages venant du corps à proprement parler et qui le lieraient. Techniquement et matériellement, nous ne pouvions pas aboutir à cette pochette et nous avons laissé notre graphiste ( www.mamzellemamath.com ) choisir le ou les clichés qui l'inspirerait et de ce fait débloquerait la situation. Elle a choisi ces mains en gros plan et elle a ensuite pu travailler sur le cordage. Le principe initial est donc respecté, l'album avait une couverture, ce qui lui a permis de se libérer l'esprit afin d'essayer de réaliser de manière détournée le visuel que nous souhaitions au départ. Il en résulte ce 'monstre pêle-mêle' fait de découpages et assemblages que l'on trouve en page centrale du livret. C'est une grande chance que d'avoir cette graphiste à nos côtés. Elle suit le groupe depuis le début, est très proche de nous donc connaît et sait traduire notre univers visuellement. Nous lui faisons confiance ainsi le travail est toujours de qualité car elle a carte blanche. Nous lui soumettons une direction et lui laissons la traduire avec sa sensibilité. Nous réajustons au fur et à mesure mais elle reste maître du travail car c'est son domaine.>Ces derniers mois, vous avez pas mal tourné, à l'étranger notamment. Quels souvenirs gardez-vous de vos trips en Angleterre, au Portugal ou en Autriche ?
C'est toujours très excitant de partir à l'étranger. On ne sait absolument pas comment nous y serons accueillis car nous sommes toujours des inconnus hors de nos frontières. Cependant, nous sommes confiants dans notre show. Nous le savons de qualité et en plus nous sommes relativement entreprenants. Nous essayons toujours d'amener le public à se décoincer, à être moins méfiant. S'il ne se bouge pas plus que cela, nous acceptons sa réaction et ne nous en offusquons pas. Nous ne nous remettons pas non plus en question car cela ne changerait rien. Partout où nous allons, les réactions ont été positives. Nous mettons toujours du coeur à l'ouvrage et sommes jamais déçus de quoi que ce soit. Chacun donne ce qu'il a donner, en fonction de ce qu'il est, en fonction de l'ambiance du lieu à un instant T. L'Angleterre a sans doute été l'expérience la plus curieuse à vivre. Il y ce souci de langue, indéniable. C'est sans doute surprenant comme idée mais partout où nous avons joué à l'étranger nous avons parlé anglais en ayant aucune appréhension car nous savions que le public n'était pas exempt d'erreurs, tout comme nous, dans ce dialecte ce qui nous mettait tous sur un pied d'égalité. D'un seul coup, la musique devient le moyen de communiquer par excellence et le seul qui vaut dans la salle. Alors qu'en Angleterre, par définition, ils savent parler anglais et vont nécessairement essayer de comprendre notre discours entre les chansons ou nos harangues pour les inciter à se mettre dans l'ambiance. Si on utilise pas les bons mots, les bonnes tournures ils ne nous comprendront pas et la musique n'aura pas le même impact. Cependant, c'est un public généreux et curieux de nouveauté. Dans mon coeur, la date de Liverpool a été la plus importante de ma vie car nous jouions au Cavern Club et que je suis un fan inconditionnel des Beatles. C'était très important pour moi de laisser un peu de mon âme dans ce lieu. Le Portugal a été très chouette également. Nous avons rencontré des gens adorables qui nous ont véritablement pris sous leur aile et avec lesquels nous gardons contact. De manière générale, je dirais que le public est très attentif à l'étranger. Si tu n'es pas un groupe connu il se montrera très à l'écoute et intéressé par ta musique et ta démarche. Nous avons toujours rencontré un public reconnaissant du concert qu'a donné DSK. C'est en cela que nous restons confiants de la portée du groupe sur scène. Nous essayons d'être le plus rassembleur possible, le plus généreux possible et montrons au public que nous n'attendons rien de spécial de sa part. Nous donnons et il n'y a qu'à se servir. Quelques mouvements de têtes et des sourires nous suffisent à assumer la chanson suivante avec sérénité. C'est une grande fierté de savoir que partout où nous allons, nous ne laissons personne insensible.
>Pour ceux qui vous ont déjà vu sur scène, c'est incontestable que vous y prenez une dimension encore plus grande. Des projets de tournée prochaines pour la promo du nouvel album ? Avec quels groupes aimeriez-vous jouer ?
Nous sommes en train de monter une tournée pour les mois de février et mars 2007 qui sera axée principalement sur la France et une autre pour avril 2007 que j'espère pouvoir rendre plus européenne. Il est indéniable que nous aimons jouer en concert. Nous aimons tous ce moment où l'on charge le camion pour partir, soit en tournée soit pour un concert unique. Etre en concert pour nous c'est lâcher les fauves dans l'arène. C'est notre raison de vivre et c'est là que notre musique s'exprime pleinement. C'est aussi le moyen de faire sa pub, de gagner sa place dans le coeur du public qui s'est déplacé. Nous rencontrons un tas de personnes différentes, nous vivons des tas d'histoire et plus que tout nous aimons ce moment où la scène est à nous. Nous avons la possibilité d'être vraiment nous-même, d'être là où nous avons choisi de nous trouver pour accomplir ce qui nous ressemble le plus. Je dois reconnaître que nous aimerions pouvoir nous produire sur des scènes qui mettent le groupe plus en valeur mais nous ne connaissons vraiment que les petites scènes avec de petites capacités pour le public. Nous savons que l'âme de DSK se trouve dans cette chaleur et cette proximité. Si le choix nous était donné, nous aimerions tourner avec Entombed ou Napalm Death. Nous devons beaucoup à ces groupes qui ont été et sont toujours des influences majeures.
>L'opinion des étrangers face au métal français est réellement en train de changer, c'est pas trop tot ! Gojira récemment a fait la couv de Terrorizer en Angleterre, et même si c'est pas vraiment le même genre que Dsk c'est encourageant pour tous les groupes qui poussent au cul, non ?
Ce que j'aimerais surtout c'est que l'opinion des Français et surtout des médias français change à l'égard de tous ces groupes 'qui poussent au cul'. Prenons la couverture du dernier Hard'N'Heavy sur la scène française... je n'y ai vu personne qui représente les groupes 'qui poussent au cul'. Il n'y a, pour ainsi dire, que les groupes d'Equilibre Music et que des groupes qui ont déjà suffisamment de visibilité dans les mags pour ne pas en avoir besoin une énième fois. La scène française ce n'est pas ça pour moi. Où sont les formations de plus petite envergure ? Par définition, les plus gros vendeurs n'ont pas besoin de cette exposition supplémentaire et surtout je n'en ai rien à battre de lire une fois de plus les mêmes mots de groupes qui sont tous les mois dans tous les magazines. Ce qu'ils pensent on le sait déjà et ce qu'ils vivent n'est pas représentatif de ce que vit la scène française. En ce qui concerne Gojira, je trouve très bien ce qui leur arrive. Leur carrière est gérée de manière très intelligente. Chapeau à leur management. Par contre, une couv' de magazine ça se paye. Je peux même te donner les tarifs pour celle de Terrorizer ou bien le moyen d'en obtenir une avec un rabais. Pour l'avoir expérimenté, les organisateurs de concert à l'étranger sont très curieux de programmer des groupes qui ne viennent pas de leur pays. Ils sont toujours prêt à tenter l'expérience car ils ont le souci de proposer de la nouveauté à leur public. Nous n'avons jamais eu de réponse négative de qui que ce soit à l'étranger. En demandant une date, nous avons toujours été accueillis positivement. Nous avons, pour des raisons logistiques, zappé quelques concerts mais je crois que la France est un des pays les moins curieux de sa propre scène qui soit. Je ne sais pas si c'est culturel ou bien si c'est un long processus de macération qui porte finalement ses fruits ou bien encore le statut de DSK qui a changé et qui me permet de vivre des contacts différents dans d'autres sphères que celui d'un groupe débutant mais c'est un constat très amer depuis quelques mois.
>Bon sinon il y a quelques mois, j'avais crû lire sur un forum une sérieuse baisse de motivation chez certains membres du groupe. Qu'en est-il exactement aujourd'hui ? La pêche ?
Tu avais vu juste. Le seul membre de DSK qui a perdu la flamme c'est moi. Peut-être ai-je trop le nez dans le groupe puisque je m'en charge intégralement. J'en ai quelque peu discuté avec mes acolytes qui m'ont apporté un regard extérieur plus serein et moins dramatique que ce que j'en pense à titre personnel. Mon constat serait trop long à développer et il n'est pas question de finir sur une note pessimiste. Nous sommes de retour avec un disque dont nous sommes fiers et, quel que soit mon degré de motivation ou d'abattement, je défendrai ce disque corps et âme car il le mérite et que c'est mon tempérament. Je ne sais pas si j'ai vraiment la pêche aujourd'hui mais je continue d'avancer coûte que coûte car j'aime ce groupe et ses membres, j'aime sa musique et je suis heureux de la jouer. Nous avons également la chance d'avoir un label qui nous soutient à fond et nous permet d'envisager des projets que nous n'aurions jamais pu imaginer si nous étions resté indépendants. Attendez vous donc à toujours vivre un sacré moment avec DSK sur scène.
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Interview done by IN EXTREMIS











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