Pour la troisième fois en cinq années, une bande de métalleux parmi les plus redoutables qui soient actuellement [Dan Swano, Peter Tagtgren, Blackheim, Jonas Renkse, Martin Axenrot] s’est réunie pour commettre l’inconcevable : le chef-d’oeuvre ultime de death-metal old-school. Après plusieurs nuits d’intense chasse à l’homme j’ai finalement capturé l’un de ces psychopathes. Jonas, l’étrangleur à 4 cordes, nous explique les motivations d’un acte si malveillant en septembre2004.

 

>Tout d’abord, j’aimerais savoir pourquoi vous avez décidé de perpétuer l’expérience Bloodbath ? Je me souviens avoir lu en 2000 (lorsque l’ep "Breeding Death" était sorti) que ça ne serait qu’un projet ponctuel.
On ne pouvait tout simplement pas laisser tomber… Nous avions en nous d’avantage de quantités mortelles de death-metal qui ne demandaient qu’à sortir ou exploser de toute manière à un moment ou à un autre. Quand tu sens que ça urge, pourquoi ne pas laisser couler, être spontané, profiter du plaisir, créer et faire connaître aux autres ce qui t’anime. Bloodbath, dans son ensemble, ça n’est qu’un rassemblement de potes et de musiciens/fans au même état d’esprit qui se focalisent sur le genre précis qui les a vu grandir, lorsque nous écoutions et jouions avec nos propres groupes respectifs qui ont en fin de compte cesser d’être vers la fin des années 90. Avec Bloodbath, on s’envoie un fix rapide, un condensé de ces jeunes années, un voyage au pays de la nostalgie. Du pur divertissement.

 

>En 2004, Bloodbath a connu quelques changements de line-up, une réorganisation. Pourrais-tu informer les lecteurs sur ce nouveau line-up? Et pourquoi Mike Akerfeldt a t’il quitté le groupe ? Chacun d’entre-vous ayant un agenda très chargé, est-ce qu’Opeth est la véritable raison de son départ ?
Oui ça l’est. Si tu penses au niveau qu’Opeth a atteint aujourd’hui, ça n’était plus possible pour Mike de s’engager dans d’autres activités avec Bloodbath. Nous savons tous que ce gars est certainement l’un des trois meilleurs chanteurs de death-metal au monde, c’était donc dommage de le voir partir. Mais que ce soit clair, notre nouveau vocaliste Peter Tägtgren a réduit en poussière tout ceux qui ne croyaient pas en lui et il s’est révélé comme un remplaçant du tonnerre. Tägtgren possède un spectre plus vaste dans la voix, ça va des hurlements aigus de "chauve-souris" jusqu’au style death guttural cependant très articulé. Notre nouveau batteur, Axe, domine lui aussi son domaine. Le mec a placé toutes ses parties de batterie en deux jours sans jamais avoir entendu les chansons avant d’entrer en studio. C’est ce qui définit un professionnel.

 

>Avez-vous hésité longtemps avant de choisir Peter Tägtgren pour remplacer Mike au mic

ro ? Pensiez-vous à d’autres gars pour assurer les vocaux ?
Ouais on pensait entrer en contact avec d’autres, parmi les dieux du style. Vincent de Morbid Angel... Van Drunen d’Asphyx/Pestilence... Tardy d’Obituary... mais avant de contacter des gars de ce calibre, l’idée même d’utiliser Tägtgren a germée. Nous étions un peu hésitants au début parce qu’il est connu plutôt pour être un crieur qu’un grogneur, mais il a insisté en disant qu’il pouvait le faire et je pense que c’était un défit qu’il s’est lancé à lui-même et aux autres et qu’il pouvait aussi assurer dans ce style brutal et grave. Nous sommes très heureux de la façon dont les choses se sont finalement passées avec Tägtgren.

 

>Comment présenterais-tu ce tout nouvel album "Nightmares Made Flesh" ? Quelles sont les différences avec vos 2 prods précédentes ?
Le nouvel album est bien plus varié. Il a également une touche plus moderne et c’est le travail le plus sérieux des trois. Sur les précédents nous privilégions avant tout le facteur old-school, en restituant nos influences aussi fidèlement que possible. Sur cette nouvelle production nous avons plutôt tout intensifié et extirpé la propre identité de Bloodbath, qui s’est révélée à travers les efforts et le talent du nouveau line-up.

 

>Etonnamment, ça n’est ni Dan ni Peter qui ont produit l’album. Pourquoi ?
Ils ont senti qu’il serait mieux de changer et de laisser ça à quelqu’un d’autre. Etre seulement musiciens et avoir un vrai producteur/ingé-son pro pour les décharger du fardeau technique. Je comprends tout à fait ce désir. C’est important de garder la vibration "fun", et de ne pas la remplacer par le coté "boulot".

 

>Maintenant que Dan Swano est à la guitare, je trouve qu’un bon vieux feeling à la Edge of Sanity colle aux chansons. Pour lui, pour Blackheim et pour toi Jonas, est-ce que c’est comme une sorte de résurrection au vrai death-metal, un genre que vous n’avez pas joué depuis longtemps ?
Oui, comme je l’ai dit plus tôt, c’est un flash-back au pays des souvenirs. Une célébration de ce que nous partagions en ce temps là. Un instant où toute la pression et le coté dramatique et sérieux de nos groupes principaux a pu être temporairement occultés par l’excitation, le plaisir et simplement un sacré bon moment.

 

>Comment composez-vous au sein de Bloodbath ? Est-ce que vous répétez souvent tous ensemble ? Y a-t-il une sorte de leader qui d’ordinaire apporte la base de chaque chanson ?
Nous n’avons jamais répété la moindre fois avec Bloodbath. Tout est fait séparément, comme cette fois où nous avons écrit 4 chansons chacun, que nous nous sommes envoyées l’un l’autre en disant "voil&

agrave;, c’est ma vision du death-metal, fais-moi écouter la tienne...". Ensuite on s’est rencontré en studio et on s’est mis à enregistrer dès le premier jour. On s’y est attelé jusqu’à ce que ce soit près et puis on s’est séparé et la fête était terminée...

 

>Au niveau des paroles, est-ce que c’est orienté horreur et gore comme à la vieille époque ? De quoi parlent ces histoires ?
De l’horreur, de la folie et du gore sur la totalité. Peut-être écrit dans un style légèrement plus sophistiqué que chez les autres groupes. Les chansons ne sont pas différentes d’un film d’horreur en rassemblant tout ces éléments. Beaucoup de clichés et de sujets limités, mais c’est la façon dont ça doit fonctionner si au final on veut appeler ça du death-metal.

 

>Maintenant, je dois t’avouer que la première fois que j’ai écouté "Nightmares Made Flesh", j’étais un peu déçu. J’ai trouvé les nouvelles chansons moins brutales et morbides. Mais plus je l’écoute, plus j’y suis accro. Et finalement je le trouve plus subtile et mélodique. Y a t’il un mystère pour arriver à un tel résultat ?
Je pense que ça a à voir beaucoup avec la production de l’album. Nous avons plus un son américain cete fois-ci, qui sonne plus propre que le suédois. Il est encore bien plus tranchant et puissant lorsque tu le compares avec beacoup d’autres disques, ça reste au dessus du lot, comme un point dans la gueule.

 

>Plusieurs groupes en Suède joue actuellement du death-metal old-school comme Vomitory, Coercion, Kaamos, Paganizer ou Insision. Etes-vous en bons termes avec ces gars ?
Je respecte ce que certains d’entre-eux font et je leur souhaite le meilleur.

 

>Je suis sûr que chacun de vos agendas doit être plein mais avez-vous planifié une tournée avec Bloodbath ? Ça pourrait être grandiose.
On est en train d’y penser actuellement. Gardez les yeux et les oreilles en alerte.

 

>Bloodbath c’est comme la dream team du death-metal, comme les Globe Trotters du death. Mais que réponds-tu à ceux qui pensent qu’à l’origine ça n’était qu’une stratégie purement commerciale ?
Et bien, que je dois en être l’incarnation vivante mais je ne savais pas que le fun, la passion et l’instinct étaient comparable à une stratégie commerciale.

 

>Quelle est la pire question qu’on t’ait pose dans ta carrière ?
Un mec m’a demandé quelle grandeur avait mon lit. Absolument indispensable j’imagine... hah !

 

>Merci pour ton temps précieux, les mots de la fin sont pour toi.
Tout le monde sur www.bloodbath.biz et achetez du merchandising ! Merci beaucoup pour le soutien. Restez métal !