Pusher Je dois avouer être déçu, surtout après tout le bien que j'en ai entendu.
Il faut tout de même avouer que Nicolas Refn balbutie encore son cinéma ici, avec une caméra embarqué encore très amateur, et un aspect crue partiellement maitrisée à tel point que cela en devient parfois à la limité du soporifique.
Alors que la proximité est immense, on peine à s'identifier aux personnages et à se sentir pris dans le tourbillon de violence et d'excès dans lequel ils vivent.
Pourtant, le film dépeint avec violence et sans concession le milieu de la drogue et la fragilité de ce monde où les "amis" se tuent la minute suivante, sans autre forme de procès. La violence inouie annonce ce que deviendront Bronson, Vahalla Rising ou l'exceptionnel
Drive mais tout ceci n'est encore pas maitrisé parfaitement.
Je verrais pour la suite du coup, mais j'ai été un peu refroidi.
Requiem for a Dream Le milieu de la drogue m'a donné envie de remettre celui-ci juste après. Et on est tout de suite plus dans la même cour. Véritable chef d'oeuvre intemporel à mes yeux,
Requiem me touche toujours autant, étant toujours à bout lors du final dont l'intensité n'a que peu d'égal dans le monde du cinéma, surtout en rejoignant les quatre profils complètement brisés en cette fin de film grandiose à la noirceur suffocante et sans espoir.
La performance des acteurs est absolument incroyable, entre un Jared
Leto habité, un Jennifer Connelly cadavérique complètement dans son rôle emplie de souffrance (cette scène finale pour elle) et surtout une Ellen Burstyn ahurissante dans le rôle de la mère de Harry. Probablement le personnage le plus effroyable des quatre, la destinée la plus horrible mais cependant touchante tant il est simple de se retrouver dans cette femme seule, simple et sans autre chose à se raccrocher que la télévision. Cette femme symbole d'une société décadente, virtuellement sociale où la solitude est en proie à chacun. Ces médicaments offrant l'illusion d'une forme chimérique avant l'inéluctable chute aux enfers, terrifiante et malsaine.
Et cette musique de Clint Mansell, culte mais tellement géniale...
Je ne parle même pas du montage et de la mise en scène de Darren Aronofsky, hypnotique et syncopée, reprenant constamment les mêmes codes et gestes pour toujours rappeler ce monde de drogués où les fix sont à heure fix, comme des rituels impossible à oublier tant le manque se fait sentir rapidement.
Exceptionnel et grand, un de mes films préférés, même après de multiples visionnages. Un chef d’œuvre à mes yeux, ultime et culte.
Welcome to the Desert of the Real