Cinquième cercle Inscrit le : 14-04-2016
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Je convient allègrement que c'est une réaction puérile mais le type a abusé de son pouvoir face au misérable larron . Justice immanente . Il a fait souffrir inutilement quelqu'un et il souffre en retour. Il a voulus faire le gangster en poussant sa vengeance trop loin. Même dans cette scène le bambin s'oppose totalement a son paternel.
Au contraire pour moi l'enfant n'est pas pleurnichard et encore moins casse couille bien au contraire , il représente l'humanité perdus du père qui est devenus quasiment en tout point aussi mauvais que les hommes qui les traquent . Il ni a qu'a voir la différence de traitement face au patriarche dans le besoin . L'adulte n'en a que faire , le traite avec méfiance et un mépris total , l'enfant lui tend instinctivement la main.
Et par certaines de ses réplique il semble être conscient de représenté un semblant de morale et d'idéalisme dans un monde qui s’effondre .
Mais mon point de vue est surement biaisé par le fait que je n'est pas d'enfant , je n'est pas la chance d’être moi même père .
je marche au souvenir là, mais me semble-t-il, le père cherche surtout à endurcir son fils pour qu'il puisse survivre dans ce monde.
C'est un vrai problème quand on élève un garçon, d'un coté on ne veut pas en faire un prédateur sous prétexte de l'endurcir, mais de l'autre on ne veut pas en faire un pigeon qui va se faire baiser par tout le monde, évidemment dans ce film tout ça est porté a un paroxysme vu la situation extrême.
Le problème se pose dès le départ avec sa femme qui refuse tout en bloc alors que lui ne veut pas baisser les bras. Ça m'a parlé dans ce film tout ça même si je ne pense pas détenir un quelconque vérité.
modérateur du forum Troisième cercle Inscrit le : 16-05-2011
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Die Katze (1988)
Je passe vite fait sur la VF une nouvelle fois bien foireuse, qui rend le film bien plus kitsch qu'il ne l'est (elle le nanardise même), sans parler du titre français "L'Année du Chat", trip d'astrologie chinoise, j'sais pas... putain mais où ils vont chercher ça ?
Donc, "Le Chat", polar, thriller, huis-clos aussi, en fait on est sur une base de film noir, avec cocufiage de rigueur, mais le film va développer pendant près de 2 heures un braquage de banque qui va vite partir en couille, un matin de Juin 87 à Düsseldorf.
On pense donc à Un Après-midi de Chien, qui aurait copulé avec le Sang pour Sang des frangins Coen, parsemé de petites touches d'humour, de sexe, le tout fleurant bon les 80's, les lunettes fumées et les vieilles BMW, schön !!!
Sans être absolument génial, on passe un super moment.
Le scénar ne manque pas de rebondissements, servi par une mise en scène carrée, dynamique, sans fioriture, très bien pour un film comme ça.
Les persos ne sont pas nombreux mais tous attachants, avec des acteurs certes inconnus de ce côté-ci du Rhin (à part Götz George qui s'était fait connaître dans des séries policières), mais tous franchement tip-top ! Et du haut de ses 50 berges, il assure carrément dans les scènes d'action le Götz.
Un finish très dense et très noir pour ne rien gâcher (à la fin on est franchement scotché), et la cerise, en générique d'ouverture et de clôture, un vieux tube des Animals qui te reste bien dans le crâne !
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KomodoNuclearPatatoes dit :
Mais mon point de vue est surement biaisé par le fait que je n'est pas d'enfant , je n'est pas la chance d’être moi même père .
Incontestablement. Car rien dans la mise en scène ou le déroulement de l'histoire ne doit te faire prendre en grippe le père, qui fait son maximum pour subvenir aux besoins de son fils, qu'il protègera envers et contre tout. Quand il lui offre la canette on comprend bien qu'il fait tout pour son fiston, qu'il est désintéressé, et que hormis leur survie rien d'autre n'a d'importance, et surtout pas les êtres humains en qui il a totalement perdu foi, contrairement à son fils, encore naif. La séquence où il pointe son pistolet sur la tempe de son fils de peur qu'il ne se fasse violer et manger, et pas forcément dans cet ordre d'ailleurs, est la plus poignante du film et montre l'amour immodéré qu'un être peut avoir pour son rejeton. Dans ce cas là on comprend qu'il ne fasse confiance à personne. Le clochard qui a voulu les blouser a eu du point du vue d'un père ce qu'il mérite car il a directement attenté à la survie de la progéniture en fauchant leur bouffe.
Quand à la fin, rien n'est parachuté à mes yeux, mais tout à fait juste au contraire. Une autre famille, qui défend ses enfants, et qui s'émeut d'en voir un esseulé. Les bruits d'une vie de ferme pendant les premières secondes de générique, donnent un peu d'espoir quand à la survie de ce monde, dont la période austère semble prendre fin. Ne vois t-on pas un insecte leur frôler le visage, sur la côte, alors que les animaux sont censés avoir disparu ?
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Blue Ruin (2013)
Dans l'idée d'aller voir Green Room en salle, je me familiarise avec le style de Jeremy Saulnier dont Blue Ruin constitue le deuxième long métrage. Ici, un scénario limpide et sans détour : un jeune clodo retourne dans sa ville natale y accomplir une vengeance qui génèrera un affrontement sanglant entre deux familles. Le jeune clodo en question, c'est Macon Blair, acteur fétiche du réal, qui avec ses airs de chien battu (façon Paul Giamatti pour situer) suscite d'emblée la sympathie et le consentement du spectateur dans sa quête vengeresse. Le mec circule avec sa vieille bagnole bleue toute pourrie, qui donne d'ailleurs surement son titre au film, est affublé de deux mains gauches, et fonctionne à l'instinct. Il n'a que sa détermination et sa rancoeur inconsolable pour lui et l'on se demande sans cesse comment il va bien pouvoir s'y prendre pour faire la nique à plus costaud que lui. Anti héros parfait, fragile, sensible, et maladroit, mais déterminé et rudement intelligent, on suit ce jeune type à qui la vie a tout fauché, dans sa virée sanglante à travers l'Amérique des armes à feu.
Mi road movie, mi vigilante movie, Blue Ruin reste très sérieux tout du long, éclabousse par ses éclats de violence et révèle un super comédien. A voir.