Toutes les Couleurs du Vice / L'Alliance Invisible (
Tutti i Colori del Buio), 1972.
Réalisé un an après
L'Etrange Vice de Madame Wardh, toujours sur un scénar de Ernesto Gastaldi, et avec le même trio de tête : George Hilton, Ivan Rassimov, et bien sur, cette sublime créature qu'est Edwige Fenech.
Cette fois, on s'éloigne très légèrement de l'intrigue policière typique des giallo pour plonger dans un thriller satanique flirtant plus d'une fois avec les codes du film fantastique. Pour exemple, ces superbes séquences oniriques où Martino se lâche avec sa caméra, sur un score de Bruno Nicolai allègrement pompé sur celui de
Rosemary's Baby. D'ailleurs, toute l'ambiance du film en général, ainsi qu'une partie de l'histoire, semble renvoyer au chef d'oeuvre de Polanski, et Edwige Fenech donne beaucoup de sa personne pour habiter son personnage de femme névrosée, victime d'une secte
Diabolique adepte de messes noires orgiaques. Sur ces séquences là, c'est total psychédélique et la zique, cette fois, préfigure pas mal ce que fera Frizzi pour
L'Aldila de Fulci.
Donc, toujours ces fulgurances visuelles, dans un esprit cependant plus horrifique, même si l'intrigue policière pointe le bout de son nez sur le final, hélas un peu convenu, un érotisme plus poussé qu'à l'accoutumé, et un mélange fascinant entre rêve, fantasme et réalité.
Très bon cru, question giallo, et plastiquement superbe.