Les Bêtes du Sud Sauvages
Un bayou, lieu de vie d'une communauté typique et atypique du coeur de la Louisiane sauvage. Une petite fille et son père. Une mère disparue, chasseuse d’alligator et belle comme un rêve d'enfant. Une inondation meurtrière. Des aurochs échappés de la glace venus de la nuit des temps.
Voilà la base de l'histoire d'une enfant qui apprend qu'il faut être forte pour survivre et que la nature est à la fois avec nous et contre nous. D'un groupe d'hommes et de femmes qui ne veulent pas quitter leur lieu de vie et refusent "de retourner à la civilisation".
Il est assez facile de se faire prendre par ce film. Le personnage de la gamine est attachant (bout de cul à forte tête) et, de fait, se développe assez vite l'envie de savoir comment elle va s'en sortir et si elle va retrouver sa mère et vaincre les aurochs. Des situations et personnages complétement incongrus nous font parfois glisser du côté de la fable et d'autres moments plus réalistes nous amènent à la limite du documentaire (sensation renforcée par une réalisation minimaliste).
Un des moments qui m'a le plus marqué, c'est la partie dans le centre de secours et notamment lorsque la caméra glisse sur la petite et ses camarades avec les infirmières/éducatrices voulant absolument les faire entrer dans le moule et que bien entendu cela ne se passe pas super super. Ca dure à peine quelques secondes et c'est suggéré plus que véritablement montré mais bon vu mon boulot c'est un peu normal que j'ai tilté et aussi parce que je trouve que l'injonction au bonheur millimétré est quelque chose de, paradoxalement quelque part, horriblement destructeur.
D'un point de vu symbolique, sociologique, écologique, il y a plein de sous-entendus plus ou moins subtils, faciles, idéalisés, idiots (enfin pour moi) mais malgré tout j'ai aimé ce film.