La Femme des Sables / La Femme des Dunes (
Suna no onna)
Un entomologiste est piégé par des villageois dans un trou au coeur des dunes en compagnie d'une femme qu'il devra aider à ramasser quotidiennement le sable qui s'écoule des parois. Réalisé en 64 par l'un des fers de lance de la nouvelle vague japonaise, Hiroshi Teshigahara, La Femme des Sables narre le parcours initiatique d'un homme en quête de liberté. Autant chemin de croix qu'élévation mentale, l'homme se retrouve du jour au lendemain dans la position des insectes qu'il capture dans le
Seul but d'exister scientifiquement, et va découvrir bien malgré lui, à travers la lutte, puis la collaboration avec une étrange femme vivant littéralement au coeur des sables, un sens à sa vie. Absurdité de la situation, symbolisme de la mise en scène, Eiji Okada et Kyoko Kishida sont formidables lorsqu'ils incarnent ce couple insolite, et la mise en scène intelligente de Teshigahara transcende leur nature d'êtres humains contraint à un labeur aussi insensé que mystérieux. Le sable, 3ème acteur capital, filmé de toutes les manières possibles et imaginables, véritable liant du couple, sublime l'histoire et ses personnages.
Concrètement, il se passe peu de choses et le rythme est sacrément lent, mais la mise en scène, anxiogène et quasi
Mystique, est telle, les personnages sont si beaux, et les enjeux d'un mystère tellement incongru, qu'on suit cette histoire étrange et magnifiquement photographiée, comme hypnotisé. La bande son, bien viscérale, emmène le film à la lisière du fantastique, et tient en haleine le spectateur jusqu'au dénouement final.
Grand film, qui donne à réfléchir sur notre condition d'être humain.