Le Grand Cinéma >> Un film regardé, un post à combler (20)
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Mercredi 02 Décembre 2015 - 17:43:36

Je pige pas trop tes arguments vieux (t'as bien le droit de ne pas aimer hein, pas de soucis là-dessus ).

La propreté "douteuse" que veux-tu dire par là ? J'ai trouvé ça "lumineux" (comme certaines séquences dans Bullhead, les flashbacks si tu t'en souviens), et ça colle parfaitement au film, ce côté cotonneux, sur quoi as-tu des doutes ?

Les persos figés, ben c'est des petits vieux, je vois pas bien à quoi tu t'attendais... ? Et quand bien même, bah le perso de Maradona il n'est pas si figé, Dano bah il pète gentiment un câble à la fin, et Keitel aussi (on peut dire ça comme ça... je ne veux pas trop pourrir ceux qui ne l'ont pas vu). En plus le finish avec Keitel moi j'ai trouvé ça vachement bien mis en scène, c'est pudique et pas démonstratif.

La narration je vois pas non plus, le rythme n'est pas rapide certes, mais à mon avis c'est pour rajouter de l'onirisme au truc. D'ailleurs la scène du fils avec la chanteuse de pop est très rythmée elle, ça marque une cassure bien nette avec la vie 'molassonne' de ces retraités.
Et la leçon de vie, ben encore non , Sorrentino suggère des pistes de réflexion, mais à aucun moment j'ai pris ça comme une leçon.

On dirait que tu n'étais pas du tout dans le 'mood' comme on dit pour voir ce film, ça peut arriver.



Mercredi 02 Décembre 2015 - 19:25:00

'tain entre le commentaire de krakou et celui de miska tintin pour se faire une idée là

vais être obligé de me le gaufrer pour me forger mon opinion



Mercredi 02 Décembre 2015 - 19:41:14

J'étais plutôt bien disposé pour le mâter ce film et je pense pas être passé à côté, par contre je n'y ai pas été sensible, ça, c'est une certitude.

Je conviens que l'expression "image d'une propreté douteuse", c'est pas très clair en plus d'être bien mal exprimé. Ce que je veux dire c'est que je trouve l'image trop léchée, sur-esthétisée, idéalisée pour ainsi dire, et pas réaliste pour un sou, ce qui me concernant nuit à l'émotion et distance un peu le spectateur que je suis des enjeux du film. La mise en scène va dans le même sens en éclatant sa narration avec de petites scènettes ou bien des séquences oniriques qui peinent je trouve à s'insérer dans la dramaturgie du film en cassant son rythme. En gros, j'aime pas les choix stylistiques du réal. Ses plans, sa lumière, sa direction d'acteurs, sa façon de raconter l'histoire en prenant constamment des gants, tout est trop clean pour que j'y crois. Le plan dont tu parles avec Keitel, ça ne m'a pas touché à cause de ça. Trop pudique justement, trop précautionneux. Le mec veut froisser personne, il ne prend aucun risque et ne fait de mon point de vue qu'effleurer ses personnages sans jamais percer vraiment leur personnalité. Pour exemple, l'idylle à trois sous entre le grimpeur et Rachel Weisz.

Le coup de Maradona, ça m'a glissé dessus tellement j'ai trouvé ça lourd et appuyé. Même pas l'esquisse d'un sourire.

Bref, je comprends qu'on puisse aimer pour les mêmes raisons qui font que de mon côté le film m'a laissé froid, tenu à l'écart. Question de style.



Mercredi 02 Décembre 2015 - 23:24:41


Resurrection

1er visionnage

Voyons ce que ça vaut


Jeudi 03 Décembre 2015 - 00:29:36

Film que j'ai faillit m'acheter, hâte de lire Ton avis.


Jeudi 03 Décembre 2015 - 01:36:36

Vient de finir

Vraiment pas mal, en effet nous sommes ici dans le "Se7en Worship" avec une intrigue ayant pour theme la religion, ici il est question de reconstitution du corps du Christ
à partir de membres des victimes (victimes ayant pour point communs de porter le meme nom que les apotres et d'avoir la meme profession qu'eux) en vu du jour de Paques pour son avenement.

Je parles de Se7en Worship car on y trouve à peu pret le meme environnement que le film de Fincher, meme le début avec le detective qui se Reveille au coté de sa femme et la pluie battante (bon seulement dans les 20, 30 premieres minutes) ne laisse aucun doute et aussi la personnalité des deux inspecteurs, le premiers écorché vif mais sage (comme Freeman) et le deuxieme jeune et fougueux qui réfléchit moins (comme Pitt).

Il est aussi beaucoup plus Gore que Se7en et ça j'ai aimer, et la scene finale (sans spoiler) est assez osée je trouves

Truc en plus par rapport à Se7en par contre, la présence d'effets de style (accélerations d'image stylisée genre Pacte Des Loups, défformation de l'image pour accentuer la glauquitude de certaines situations) qui pourraient en rebuter certains mais bon.


J'esperes que les quelques infos que j'ai donner ne seront pas considérées comme des spoils


Jeudi 03 Décembre 2015 - 12:34:53


citation :
Miskatonic dit :
J'étais plutôt bien disposé pour le mâter ce film et je pense pas être passé à côté, par contre je n'y ai pas été sensible, ça, c'est une certitude.

Je conviens que l'expression "image d'une propreté douteuse", c'est pas très clair en plus d'être bien mal exprimé. Ce que je veux dire c'est que je trouve l'image trop léchée, sur-esthétisée, idéalisée pour ainsi dire, et pas réaliste pour un sou, ce qui me concernant nuit à l'émotion et distance un peu le spectateur que je suis des enjeux du film. La mise en scène va dans le même sens en éclatant sa narration avec de petites scènettes ou bien des séquences oniriques qui peinent je trouve à s'insérer dans la dramaturgie du film en cassant son rythme. En gros, j'aime pas les choix stylistiques du réal. Ses plans, sa lumière, sa direction d'acteurs, sa façon de raconter l'histoire en prenant constamment des gants, tout est trop clean pour que j'y crois. Le plan dont tu parles avec Keitel, ça ne m'a pas touché à cause de ça. Trop pudique justement, trop précautionneux. Le mec veut froisser personne, il ne prend aucun risque et ne fait de mon point de vue qu'effleurer ses personnages sans jamais percer vraiment leur personnalité. Pour exemple, l'idylle à trois sous entre le grimpeur et Rachel Weisz.

Le coup de Maradona, ça m'a glissé dessus tellement j'ai trouvé ça lourd et appuyé. Même pas l'esquisse d'un sourire.

Bref, je comprends qu'on puisse aimer pour les mêmes raisons qui font que de mon côté le film m'a laissé froid, tenu à l'écart. Question de style.

Ok dac, mais je crois que ça va plus loin que ça.
Tu ne parles pas du tout des thèmes que soulève le film, les rapports familiaux (parent/enfant notamment), le rapport à l'art (j'en avais causé là : http://www.spirit-of-metal.net/forum/lire_topic-sujet-Le_dernier_film_que_vous_avez_vu_en_salle_%288%29-id-50217-p-48-l-fr.html) et j'en passe, 'fin là j'ai plus trop le film en tête, mais je crois que le propos de Sorrentino c'est plutôt d'utiliser ces personnages justement pour servir ces pistes de réflexion.

Peut-être même que c'est tout-à-fait volontaire que les persos n'aient pas tellement de "profondeur" (c'est marrant, la bluette avec le grimpeur comme tu Dis, moi c'est ça qui m'a totalement glissé dessus, à aucun moment je n'attendais que ça se développe, c'aurait été nul et non-avenu), le film n'aurait pas été le même, là n'était pas le propos, quoi.

Avec du recul je trouve tout cohérent, les scènes justement, comme des "tableaux", vont traiter d'un thème (genre le rapport père-fils) en se servant de "l'histoire" des personnages, mais en fait on s'en fout de leur histoire, je crois qu'il ne faut pas chercher à creuser les persos, ils ne sont là que pour servir le propos et la réflexion (un peu à la manière du Théorème de Pasolini).

C'est là où Sorrentino fait fort, c'est qu'il parvient à marier tout ça, en y incluant du divertissement, et des éléments disons "réels" (Maradona), ça sème le doute et on navigue en plein onirisme (effectivement ça rend la narration particulière comme tu disais).

Arf, pas évident d'en discuter, comme ça, sur un forum...

Dommage que t'aies pas aimé vieux, moi je trouve que c'est vraiment un super film, avec un réalisateur qui maîtrise parfaitement son job, comme je disais pour moi c'est du très haut niveau cinématographique.



Jeudi 03 Décembre 2015 - 12:52:41


citation :
krakoukass56 dit :
... mais en fait on s'en fout de leur histoire, je crois qu'il ne faut pas chercher à creuser les persos, ils ne sont là que pour servir le propos et la réflexion (un peu à la manière du Théorème de Pasolini).

C'est justement ce qui me déplait. Des persos survolés, qui ne suscitent pas des masses de compassion, ou d'intérêt. De plus je trouve les thèmes abordés assez bateau - la vieillesse, la séparation, les rapports matrimoniaux/de filiation - quand ils ne sont pas traités de façon clichesque. Seul le thème de la création est intéressant mais rendu hélas pompeux par les choix de mise en scène du réal notamment. Toute les réflexions concernant le cinoche entre Keitel et ses scénaristes par exemple, 'tain, ça c'est le bouquet. Ce plan en top SHOT où la cam survole des visages cherchant la ligne ultime de dialogue d'un scénario fictif et testamentaire. C'est tellement édifiant et démonstratif que j'ai trouvé ça totalement vain. Sorrentino, il se regarde trop le nombril à mon avis.

Bon, j'ai pas détesté non plus, mais disons que je n'ai pratiquement jamais été touché, excepté par les aspects de l'histoire touchant plus directement le perso de Michael Caine.



Jeudi 03 Décembre 2015 - 13:18:43

Je suis plus du côté de krakou pour ce Youth. L'esthétisation ne m'a pas empêché de me sentir touché par le film ou par ses personnages.
En fait pendant le visionnage, le film m'a paru assez léger, amenant certes des réflexions plus poussées mais jamais imposées par le réal'. Dans ce Sanatorium à l'ambiance "Montagne Magique", j'ai pris une bouffée d'air frais et je me suis laissé entraîné par le scénario et ses petites scènes qui, bout à bout, m'ont amené proches de Caine et de Keitel.

On ne vise pas l'intimité ici, mais une simple proximité bienveillante.


Jeudi 03 Décembre 2015 - 19:20:09


citation :
Miskatonic dit :

citation :
krakoukass56 dit :
... mais en fait on s'en fout de leur histoire, je crois qu'il ne faut pas chercher à creuser les persos, ils ne sont là que pour servir le propos et la réflexion (un peu à la manière du Théorème de Pasolini).

C'est justement ce qui me déplait. Des persos survolés, qui ne suscitent pas des masses de compassion, ou d'intérêt.

Après, pour aller dans Ton sens, pareil en général j'adore quand les persos sont fouillés / creusés (juste que là on n'est pas sur le même type de film).
Di Caprio obsédé par ses mains propres dans Aviator, ou Bogart toujours à se gratouiller le lobe de l'oreille dans le Grand Sommeil, alors ça je suis hyper friand !

D'ailleurs justement, me souviens, pour Whiplash (là non plus on avait pas les mêmes points de vue ), j'avais trouvé que le perso principal n'était pas assez creusé, ça passait trop vite en revue les repas de famille, la relation avec la p'tite copine, tout ça... là pour moi y'avait vraiment un gros manque.