Garde à Vue de Claude Miller (1981)
Thriller français sous forme de huis clos avec la garde à vue du notaire maître Martinot (Serrault) interrogé par 2 inspecteur (Ventura et Marchand) durant la nuit du réveillon en tant que témoin puis suspect pour l'assassinat de 2 jeunes filles.
La trame et le déroulement nous rappelle l'interrogatoire du plus récent The Usual Suspect sans la virtuosité de ce dernier, mais avec un affrontement psychologique de premier ordre. Il sous-entend également avec pudeur une grande violence qu'on n'aura de cesse de nous montrer dans des oeuvres plus modernes sur des histoires de meurtres et autres.
Les dialogues de Michel Audiard sont très bons - malgré 2 ou 3 lourdeurs - et les comédiens au top, on n'en décroche pas grâce à un scénario bien ficelé jusqu'au bout et une utilisation judicieuse de séquences ou images flashback.
Le Mépris de Jean-Luc Godard (1963)
3 ans après A Bout de Souffle, Godard s'offre une mise en
Abîme assez géniale sur le cinéma, quelques éléments seront repris notamment par
Lynch sur son chef d'oeuvre Mulholland
Drive (ambiguïté de la femme jusqu'à la perruque, dictature des producteurs, le plan final,...)
Mais ici l'intrigue principale autour du film dans le film demeure la relation s'effritant peu à peu entre Bardot et son mari (Michel Piccoli).
Godard n'est pas le réalisateur le plus fin qui soit, il appuie parfois avec force son propos, notamment dans les symboles.
Mais il réalise des moments d'anthologie, comme Fritz Lang (jouant son propre rôle) qui doit défendre son film fictif, comme l'utilisation de l'Odyssée en écho brouillé à ses personnages, ou comme sa façon de filmer les charmes comme les angoisses de son égérie Bardot.
Un Homme et une Femme de Claude Lelouch (1966)
Jean-Louis Trintignant et Anouk Aimé se rencontrent presque par hasard, font peu à peu connaissance par le biais de leur enfant respectif, se confie peu à peu sur leur vie passée et leur état actuel.
Film où les souvenirs apparaissent comme des flashbacks à l'écran, tandis que le présent, dans un quasi noir et blanc bleuté, nous offre une histoire d'amour adulte autant sur la découverte de l'autre que sur la recherche de soi-même.
Sur son rythme lent et sinueux, Lelouch pose sa touche sensible sur les contacts discrets et les regards en coin en évitant toute fausserie ou tromperie tandis que les personnes s'offrent peu à peu l'un à l'autre ainsi qu'au spectateur. Très beau.
Je ne sais pas si j'aime le cinéma français, ni ce que ce dernier terme signifie vraiment aujourd'hui, mais des oeuvres comme ces 3 là, je les trouve particulièrement fortes et crées avec brio. Je pense que de nombreux cinéastes - notamment étrangers - y ont adhéré également.