Quelques films revus récemment :
The
LOST World : Jurassic Park 2
Difficile de proposer une suite après l'excellent divertissement que constitue le premier volet. Le résultat est pourtant plutôt positif, avec une sauvagerie plus importante dans ce second volet. Spielberg aime toujours autant ses créatures, plus que ses personnages d'ailleurs, leur donnant cette fois le pouvoir sur le lieu de l'affrontement principal (une nouvelle île).
Malheureusement l'intrigue est moins fluide - avec quelques bémols comme l'arrivée sur l'île -, Goldblum reste cantonné dans son cynisme du premier volet (Ripley dans le second
Alien était beaucoup plus juste par exemple). Il ne semble pas évoluer au cours du film et l'histoire de famille ne fonctionne pas (le chasseur est pour une fois réussi par contre, et c'est à noter). Les FX sont parfois un cran en-dessous aussi, mais le divertissement reste de qualité avec un enchaînement d'affrontements variés et nerveux, et je conserve l'image de certains plans magnifiques (le tir sur le T-Rex, l'attaque des vélociraptors dans les hautes herbes).
Alors que le premier vendait le rêve du dinosaure, celui-ci est plus désabusé et plus sombre sur le rapport entre l'homme et cette nature indomptable. Un choix intéressant pour ma part, qui se poursuit jusqu'à un final que je trouve réussi. Et la réal' du Steven est extra, c'est vraiment plus le scénar' et quelques choix de prod' qui pêchent.
The Place
Beyond The Pines
Au ciné, j'avais adoré les 2 fois, et c'est le même constat ici.
Divisé en 3 actes, une fresque humaine somptueusement dirigée par Derek Cianfrance (déjà auteur du remarqué et glaçant Blue
Valentine) qui tire vers la tragédie grecque. La première partie est d'anthologie pour ma part, avec un couple Gosling-Mendes somptueux, une course poursuite géniale de réalisme et de
Tension (l'une des meilleures qu'il m'ait été donné de voir), et une descente aux enfers que l'on suit les yeux ébahis.
Avant que l'histoire ne rebondisse sur un Bradley Cooper qui s'en sort bien avec un rôle assez antipathique pourtant. Un deuxième acte plus sur le mal-être, où chaque choix semble être le mauvais et où la morale est impuissante. Là aussi, la
Tension ne baisse pas (un Ray Liotta effrayant, seule la femme du Bradley est un cran-en dessous) et l'ombre écrasante du premier acte nous emmène fatalement jusqu'au troisième.
Parfois décriée, je retiens surtout que la VF est catastrophique sur cette dernière partie, alors que l'ensemble conserve tout son réalisme saisissant en VO. Moins riches en scènes d'action, il n'en reste pas moins très fort émotionnellement et impitoyable dans son déroulement.
Lorsque la musique, le scénario, la réalisation, le casting ne font qu'un comme ici, on obtient une oeuvre totale, qui plus est d'une qualité formidable, intimiste et universelle traversée d'horreurs comme de merveilles, où l'espoir demeure toujours derrière la fatalité. L'un de mes chouchous parmi les films de ses dernières années