Le Grand Cinéma >> Un film regardé, un post à combler (19)
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Mercredi 29 Octobre 2014 - 13:34:18


citation :
DerivationTNB dit :
The Driver (1978)


Un jeu de dupe entre un chauffeur de braquage stoïque aux nerfs d'acier, un flic border line et une froide jeune femme.
Pour ceux qui ont joué à Driver (les tous premiers sur PS2) et bien il y aura comme un air familier lors des courses poursuites en ville et de la séance de démonstration dans le sous Sol d'un parking vide.
Tout ce qui est hors courses et braquage est lent (en fait je crois que tous les films avant les années 2000 sont lents en comparaison de ce qui se fait maintenant où nous n'avons pas une seconde de répit), presque immobile par contraste.
La dernière course est assez sympa car elle commence à fond de cale pour finir presque à l'arrêt (les voitures sont comme à l’affût se cherchant l'une l'autre) au milieu d'un entrepôt bondé. J'ai bien aimé l'idée.

Pareil.
Pas mal, pas ultime non plus, l'intrigue aurait pu être un peu plus creusée je trouve.
Les scènes de poursuite sont quand même assez terribles (la scène où il pète la Merco morceau par morceau est excellente).
J'ai bien aimé aussi le fait qu'ils n'aient pas de prénoms.
Et Adjani en 78 c'est hellooo to you grrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr. 
Bref, sympa, et en tout cas bien moins chiant que le Drive de Refn.
 
 
 
Miller's Crossing (1990)
 
3è long-métrage des frangins Coen, encore un magnifique hommage au film noir (peut-être même meilleur encore que Blood Simple, à revoir pour se faire une idée).
Intrigue léchée, mise en scène soignée, rôles hauts en couleurs (putain Jon Polito ! 0 ), c'est d'ailleurs les premières collaborations avec des acteurs-fétiches comme Buscemi, Turturro et donc Polito.
De la balle, vivement le prochain visionnage.


Jeudi 30 Octobre 2014 - 12:00:59


citation :
Miskatonic dit :

Dans ta dernière phrase tu veux sans doute dire que c'est "Le Livre" que tu considères comme une interprétation plus concrète du film, et je suis absolument d'accord. Clarke était un scientifique, et de ce point de vue là on peut arguer que sa vision est plus rationnelle que celle de Kubrick.



Oui tout à fait


Sinon là, pas vu ce Driver, mais personnellement j'ai adoré Drive de Refn (alors que Only GOD Forgives bof). Je précise qu'en général les films course poursuite de voiture et tout et tout, j'accroche pas, du coup la mise en scène particulière de Refn m'a permis de beaucoup plus apprécier le film

Mais vu que Drive est le Seul film de course poursuite à voiture que j'aime, ça peut être pas mal de voir celui là, histoire d'en rajouter un 2ème ^^



Jeudi 30 Octobre 2014 - 13:54:45

Taxi Driver




Voilà une impasse comblée.

Je comprends le statut de culte qu'il a pu suscité à l'époque, l'impact de certaines scènes, de la mise en scène mais malgré tout je le trouve manquant de tension. On voit Travis s'enfoncer avec une telle fluidité, une telle constance subtilement mesurée que cela annihile les tensions internes. Il y a peu de soubresaut. Il coule délicatement sans véritable à coup ce qui est assez étrange.

Et puis ce qui m'a interrogé c'est sa focalisation sur le sénateur. Il n'y a pas de raison, si comme dans tout le film on nous le laisse supposer, c'est la violence de la rue qui le motive. Si c'était ça il devrait s'en prendre directement à la faune locale comme un Charles Branson dans le Justicier ou l'inspecteur Harris mais là non. Il tourne son dévolue sur un politicien qu'il a rencontré, apprécié et qui fait écho à son désir. Ce n'est pas psychologiquement logique. Ca le devient que si en tuant le sénateur c'est un moyen de se venger de la rebuffade de Betsy. De l'atteindre à travers son "mentor". Si c'est le cas alors c'est toutes ses motivations qui se déplacent.
Ce n'est pas la violence qui le tourneboulent mais tout ce qui tourne autour du désir, de l'amour, de la représentation de l'amour, de sa pureté et de sa dégénérescence ultime à travers le commerce du sexe.
Parce qu'au final, il y a guère de scène de violence dans les rues. On les suppose mais on ne les voit pas. Le Seul Dealer, vendeur d'arme est représenté en une seule personne durant une poignée de minutes et n'a rien de terrifiant et de malsain. Il fait très représentant de commerce. A contrario, on voit souvent la caméra glissé sur des couples, l'allusion à ses parents (couple stable) et après le refus de Betsy il conclut qu'il est voué à être Seul et c'est là qu'il commence vraiment à partir en vrille. Les autres situations où il est confronté à l'environnement de la rue sont quasi toutes centrées sur le rapport homme-femme: les rues sont des lieux de prostitution, ciné porno, mac, homme d'affaire levant une pute, homme désespéré que sa femme le trompe, sa rencontre et son rejet par Betsy (un ange parmi la pourriture) sa rencontre avec Iris (une pute enfant avec un visage d'ange. C'est fou comme sa chambre fait chambre de petite fille et toutes ces bougies comme un autel) qui le taraude. Juste avant son passage à l'acte il casse sa tv, non pas ulcéré par un discours politique creux mais en regardant un soap où une femme déclare à l'homme qu'elle a épousé qu'elle en aime un autre. Et poum derrière il va buter le sénateur. Et comme il n'y arrive pas c'est à ce moment là seulement qu'il se tourne vers Iris. Sa dernière rédemption possible est de sauver l'enfant en tuant les macs qui la retiennent prisonnière. De Vengeance, il passe au sauvetage de l'innocence ce qui lui permet de tuer ses démons (d'ou le boum boum avec ses doigts le long de sa tempe à la fin), de mettre au clair sa Conscience donc de renaitre au lieu de basculer en tuant le sénateur.

Tout ça pour dire vivement les Tortues Ninja


Jeudi 30 Octobre 2014 - 14:37:11

Tu boucles Ton avis de drôle de manière toi. Parler de tortues (ouais Bapho, Cannibal Holocaust, toussa) après un tel chef d'oeuvre.
Parler de la psychologie du personnage, voui, mais la réa, le cast, rien ?
De Niro livre pourtant une prestation hallucinante quand même. Pis t'as Harvey Keitel en proxénète. Me fout les jetons avec ses bisquotos lui. Quand à la pute enfant, c'est Jodie quoi !! Madame Clair de Lune est superbe aussi.

Bref, une descente aux enfers traumatique post Vietnam suivie d'une rédemption, moi, j'adhère. Mais je reconnais que le style de Scorsese ainsi que son cast merveilleux m'empêchent peut-être de réagir sur la psychologie et les motivations logiques ou non du personnage principal.

Pour ceux que ça intéresse, Combat Shock de Buddy Giovinazzo (1984) propose une version bien cradingue de Taxi Driver mixée au Eraserhead de Lynch.



Jeudi 30 Octobre 2014 - 14:56:29

Le cast, De Niro and co, tout le monde le sait, tout le monde le dit que c'est un putain de jeu d'acteur et de réalisation. Il ne me semble pas utile d'en rajouter pour ce genre de film archi connu. Pour le coup je me suis attaché à voir le reste et puis aucune production, aucun jeu d'acteur, rien au monde tu entends, au monde, ne peut me détourner de la psychologie des personnages (quand il y en a) et des aberrations. Rien. C'est mon côté obsessionnel et border line à moi...

PS: Harvey Keitel, j'ai surtout du me retenir de ne pas rire avec sa dégaine.

RePS: Pour les tortues je ne pensais pas à Bapho mais à Snake qui me disait de ne pas me prendre la tête sur les tortues comme sur la planète des singes ou Taxi Driver ...


Jeudi 30 Octobre 2014 - 15:01:49

Ah, c'était un private joke pour Snake, oki.

Concernant la dégaine de Harvey, ouais, elle est terrifiante, bien ce que je dis. Dans mon souvenir, il se fait appeler "Sport" d'ailleurs, non ?

Je te cherchais amiga, je sais que tu es tatillonne sur la Psycho des persos.



Jeudi 30 Octobre 2014 - 15:03:48

Pas d'accord avec vous à propos de la fin du film. Pour moi elle est complétement ironique et horriblement cynique.
Le personnage de De Niro n'a pas de but précis, c'est un gars perdu rongé par ses désirs (sexe, violence, amour) et son Traumatisme post guerre du Vietnam. Quand il rencontre l'agent de sécurité, il change d'icône et de cible(s) mais ses "motivations" sont les mêmes, ça reste un sale type, raciste, frustré, bouffé par la solitude, paumé, il cherche sa place en vain... Il s'avère qu'à la fin du film il tue des criminels, et devient donc un héros aux yeux de la société (articles de presse, mot des parents sur le mur), tandis que si il avait buté le sénateur il serait passé pour un monstre. Mais c'est un concours de circonstances, l'action et les motifs sont les mêmes. Rien n'a changé, héros sur ce coup-ci, criminel horrible la prochaine fois ...
Le dernier plan du film avec le regard de De Niro dans le rétroviseur suivi d'un plan Flou de la ville de New York en écho au premier plan du film montre que rien n'a changé, tout est pourri (selon le personnage de De Niro) et tourne en rond.

L'idée de la rédemption, bof, je vois pas du tout le truc comme ça.



Jeudi 30 Octobre 2014 - 15:12:17

Bah il n'a pas un mauvais fond le Travis, il est juste rongé par ses démons et est revenu de Vietnam avec la top haine. Alors même si les circonstances font qu'il a buté des criminels plutôt qu'un sénateur véreux, ça n'en reste pas moins une sorte de justicier borderline très dangereux et un peu dérangé qui a pu trouver la rédemption dans les yeux de la jeune prostituée. Mais il reste dangereux et névrosé à la fin, ça, ça ne fait aucun doute.



Jeudi 30 Octobre 2014 - 15:19:05

C'est pas un mauvais gars, d'ailleurs il sauve la petite Iris, quand il drague Betsy il parait sincère malgré ses maladresses (il est même super galant avec elle à la fin du film)... Mais c'est avant tout quelqu'un de super dangereux.
Durant tout le film il passe d'une pulsion à une autre, c'est un mec gavé de violence et de frustration (les séquelles du Vietnam, la solitude) complétement instable. Il croise Scorcese dans la bagnole qui dit qu'il aimerait buter le gars qui trompe sa femme avec un flingue, De Niro choppe le même flingue. Il se met en tête de buter un sénateur alors qu'il en a rien à foutre de la politique, il change de cible en cours de route sans se poser de question. Par "chance" les mecs qu'il tue ne sont pas des anges mais je ne vois aucune forme de rédemption, juste un concours de circonstances.



Jeudi 30 Octobre 2014 - 15:23:47

@Miska: Yo lo sé amigo.


@Phage: Je ne Dis pas que mon interprétation est la bonne mais que c'est une option possible si on regarde le film par un autre bout de la lorgnette. J'essai d'ouvrir les champs du possible. Bien malin celui qui peut se targuer d'avoir la réponse. Je ne suis même pas sure que Scorsese l'ai. Ca doit dépendre de son humeur et de son taux de misanthropie du moment.