Metallica Through The Never Je précise que je suis ultra fan des quatre premiers albums du groupe et que j'apprécie beaucoup Death Magnetic ; le reste, ranafoute ! Alors, qu'en est-il de ce film, euh... de ce concert...

de ce clip...?
Objet de propagande, oeuvre de mégalomanes avides de blé, cadeau pour les fans ?
Je ne savais pas du tout à quoi m'attendre avec ce
Through The Never si ce n'est que la bande annonce promettait un film dont les Mets étaient la toile de fond, tandis qu'un jeune roadie partait en quête d'un mystérieux
Artefact nécessaire au concert des Four Horsemen, le tout sur fond de post apo urbain rappelant quelques fleurons des late 70s / early 80s comme
Escape From NY ou
Warriors.
Premier constat : le film espéré n'en est pas un, tant l'histoire bricolée par le réal et les Mets s'intègre mal au concert et se montre si avare en péripéties. Il s'agit donc bien ici d'un énorme clip de 90 minutes dont les séquences lives se révèlent prédominantes et assez impressionnantes, pour peu que l'on supporte de voir sans cesse grimacer ce cabotin de Lars Ulrich, mais dont les scénettes mettant en scène le jeune roadie (Dane Dehaan, très bien) sont finalement anecdotiques et ultra décevantes en plus d'être sans queue ni tête. Mais après tout, a t-on besoin de cohérences scénaristiques dans un clip ? Non, bien sur, sauf que moi je voulais un film avec les Mets en BO, et qui sait des aventures fictives les concernant lors de la représentation d'un de leurs shows. Que nenni !
Fort heureusement, les séquences lives, en réalité deux concerts spéciaux créés pour le film, sont assez bluffantes : caméras virevoltantes, pyrotechnies, montage et changements de décors, scène MONstrueuse et jeux de sons et lumières intéressants (comme sur l'ouverture de
One). Un film qui s'adresse donc aux fans purs et durs qui sauront apprécier la setlist réservant quelques très beaux moments (
Creeping Death, Master of Puppets, Ride the Lightning, And Justice for All...) et qui
Fera mourir d'ennui... les autres.
Difficile aussi de ne pas voir dans cette débauche d'effets spéciaux, ces tonnes de matos déballées de façon presque indécente, ces rouleurs de mécanique que sont Hetfield et Ulrich, un film à la gloire totale du dieu
Metallica, monstre de thrash dans les années 80, et pompe à fric indigeste et mercantile depuis presque deux décades. Il faut vraiment être fan pour supporter cette mégalomanie dépassant l'entendement, notamment lors de ce fameux passage où le décor se casse la gueule et se resserre sur les Mets qui ne disposent plus que de quelques mètres carrés pour jouer un
Hit The Lights intime et grisant, et Hetfield de dire hypocritement : "ça rappelle nos débuts comme quand on jouait dans notre garage", et là, pano de la caméra, plan rapproché sur Hammett qui acquiesce avec un rictus de façon tellllllement téléphonée. Bref...
Dans le genre concert narratif, on préférera largos
The Wall qui assume totalement son statut de clip-film en plus de constituer une véritable mise en image de l'album culte des Floyd, plutôt que ce
Moonwalker metallique, certes sympa voir monstrueux pour le hard fan, mais tellement sournois pour les autres.
Le meilleur finalement, c'est le générique de fin, où nos 4 horsemen se la jouent moins frime sur un
Orion confidentiel et privé de toute beauté.