Le Grand Cinéma >> Un film regardé, un post à combler (17)
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Mardi 22 Octobre 2013 - 13:06:17
C'est marrant comme je lis/entends souvent des crtiques négatives sur le "style" de Boyle, effectivement tape-à-l'oeil (dernièrement avec un collègue c'est Slumdog qui a morflé).
Pourtant je ne lui trouve pas ce côté si "prétentieux" (j'ai vu 5 de ses films en tout et pour tout), l'équilibre entre images/bande son/direction d'acteurs est à mon sens bien ajusté.
 
 
 
Teorema (1968)

 
La première fois j'avais tellement rien bité que ça m'avait totalement gonflé. Le visionnage s'était fini en avance rapide... Là je suis complètement rentré dedans.
Métaphorique du début à la fin, j'hésite entre mystique et métaphysique au niveau des qualificatifs (je ne serais pas étonné qu'on ait là de grosses influences pour Jodorowsky). Avec un ancrage dans le réel qui se veut une critique bien acerbe de la bonne société ritale.
J'en arrivais à la conclusion : l'amour mène à la rédemption.
Ben encore un peu à côté de la plaque...
http://fr.wikipedia.org/wiki/Teorema
 

Mardi 22 Octobre 2013 - 13:40:31

citation :
krakoukass56 dit : l'équilibre entre images/bande son/direction d'acteurs est à mon sens bien ajusté.
 


C'est tout à fait ça pour moi aussi. J'ai très souvent beaucoup apprécié la mise en de scène de Danny Boyle. Ne serait-ce que pour Sunshine, Trainspotting, 28 jours plus tard, 127 heures ou Trance.



Pour 127 heures je suis d'accord sur le fait douté de vouloir faire un
film sur l'aventure de ce pauvre personnage, mais pour le visionnage du
film cela ne m'a pas dérangé.

Le fait qu'un scénario ne soit pas spécialement intéressant n'est pas
forcément un problème. Il faut juste que la mise en scène contrebalance
le manque d'histoire.



2001 L’Odyssée De L'Espace n'a pas vraiment d'histoire, mais pourtant c'est le plus grand chef d’œuvre jamais fait

Ou Valhalla Rising.



Sinon Théorème je l'ai vu une fois, j'ai pas du tout accroché. Ton changement vis-à-vis du film vient-il du fait que c'est la seconde fois que tu le vois, ou juste d'un état d'esprit différent ?




Mardi 22 Octobre 2013 - 13:46:32

citation :
krakoukass56 dit : C'est marrant comme je lis/entends souvent des crtiques négatives sur le "style" de Boyle, effectivement tape-à-l'oeil (dernièrement avec un collègue c'est Slumdog qui a morflé).
Pourtant je ne lui trouve pas ce côté si "prétentieux" (j'ai vu 5 de ses films en tout et pour tout), l'équilibre entre images/bande son/direction d'acteurs est à mon sens bien ajusté.
 

Il n'est pas si prétentieux en fait, il n'est pas aussi prétentieux qu'un Snyder par exemple, mais disons qu'il a tendance à vouloir trop en faire, et à quasi systématiquement saloper la dernière demi-heure de ses films (La plage, 28 jours plus tard, Sunshine). Après je n'ai toujours pas vu Slumdog.

Théorème, je l'ai depuis des lustres en DVD, toujours pas eu le courage de le regarder. Pourtant j'aime beaucoup Terence Stamp. Ton avis m'a rappelé qu'il serait temps que je le dépoussière ^^


citation :
Molick dit : 2001 L’Odyssée De L'Espace n'a pas vraiment
d'histoire
, mais pourtant c'est le plus grand chef d’œuvre jamais
fait


Que si !
Mais la mise en scène de Kubrick est faite pour laisser l'interprétation au spectateur. Pour avoir lu le livre après avoir vu le film, puis avoir revu le film ensuite, on comprends beaucoup mieux les tenants et les aboutissants. Tout devient logique et rien n'est gratuit. L'histoire a du sens et progresse lentement, très lentement. Le livre de Arthur C. Clarke est certes moyen bien qu' extrêmement intéressant, mais comporte une histoire sur l'origine de l'humanité et son évolution, que Kubrick a su en effet sublimer par une mise en scène inspirée, précise et totalement novatrice pour l'époque, mais en perdant aussi le spectateur dans les délires de sa vision de l'oeuvre du romancier.


Mardi 22 Octobre 2013 - 14:14:02


citation :
Molick dit : ...2001 L’Odyssée De L'Espace n'a pas vraiment d'histoire, mais pourtant c'est le plus grand chef d’œuvre jamais fait ...


Voilà une affirmation tout à fait subjective. Personnellement j'ai jamais pu aller au bout de cette purge...


citation :
Miskatonic dit :  ...Kubrick a su en effet sublimer par une mise en scène inspirée, précise et totalement novatrice pour l'époque, mais en perdant aussi le spectateur dans les délires de sa vision de l'oeuvre du romancier.


Exactement...



Mardi 22 Octobre 2013 - 15:34:53

citation :
Miskatonic dit :
[...] disons qu'il a tendance à vouloir trop en faire, et à quasi systématiquement saloper la dernière demi-heure de ses films (La plage, 28 jours plus tard, Sunshine).


Pour "Sunshine" je suis bien d'accord... "28 Jours Plus Tard", la fin on dirait un peu un truc à la Spielberg, on voyage pendant tout le film et à un moment on se trouve enfermés au même endroit pour une séquence plus en huis clos (y'a le même truc dans "La Guerre des Mondes" de Spielberg notamment), et j'aime pas toujours ce procédé. Par contre dans "28 Jours" je trouve que ça va, je suis bien plus déçu par la fin de sa suite ("28 Semaines") alors que j'avais adoré le début...
"La Plage", pas vu.


Mardi 22 Octobre 2013 - 16:18:01

citation :
AmonAbbath dit : ... "28 Jours Plus Tard", la fin on dirait un peu un truc à la Spielberg, on voyage pendant tout le film et à un moment on se trouve enfermés au même endroit pour une séquence plus en huis clos, et j'aime pas toujours ce procédé. Par contre dans "28 Jours" je trouve que ça va...

Un huit clos en soi ne me dérange pas, bien au contraire, j'adore ce genre qui amène Tension et suspense, mais dans le cas où celui-ci intervient aux 2/3 tiers d'un film plutôt rythmé, ça ne fonctionne pas. Danny Boyle n'aurait jamais du faire quitter Londres à ses protagonistes. C'est précisément à ce moment là que le film part en vrille. Lorsque les personnages se posent dans ce camps militaire rempli de clichés, à base de "couche toi par terre salope, maintenant il faut se reproduire pour sauver l'humanité", le film devient merdique et plonge le spectateur dans des lieux communs. La Tension redescend, plus de rythme.

Et puis comment imaginer qu'un type gringalet (Cilian Murphy), torse-nu, les mains menottées dans le dos, dehors sous le froid et la pluie, sans godasses, puisse mettre en déroute un bataillon de militaires au taquet super entrainés et munies d'armes, de combi renforcés, avec en plus l'avantage du terrain ?
J'appelle ça prendre le spectateur pour un con. Merci Danny.


Mardi 22 Octobre 2013 - 16:54:01
Pour 2001, je tiens à rappeler que le film a été est fait en même temps que le livre, et le que le livre n'est en aucun cas l'explication du film. Le film est volontairement plus vague, car Kubrick ne voulait pas prendre de parti. Par exemple la cause extra-terrestre fortement implicite dans le bouquin n'est pas du tout à reporter dans le film.

Le film en soi n'a pas de scénario très travaillé (hop un ptit Monolithe qu'on sait pas d'où il vient, un méchant ordinateur (enfin pas méchant, juste assez têtu), des Visions et hop c'est fini. Tout le reste, toutes les réflexions n'est pas amené par le scénario mais par la mise en scène de Kubrick (pas de dialogues, pas d'explications, juste des portes ouvertes à chaque plan). Le scénario au sens péripéties n'a pas spécialement d'intérêt, d'où son développement simple.

C'est en cela que je le rapprochais de 127 Heures, où les aventures en soi du jeune homme ne sont pas la partie intéressante, mais la mise en scène reflétant la psychologie du personnage.

Ce sont là des films plus "abstraits", où le scénario est volontairement moins développé que dans un film plus conventionnel, afin de laisser plus de places aux réflexions et interprétations du spectateurs (on peut aussi citer Valhalla Rising, Inland Empire, Gerry, L'Arc...). Bien évidemment ces films sont bien plus sujet aux différences de sensibilité des spectateurs, et parlait de bon ou mauvais films est toujours difficile (je ne sais toujours pas si j'ai aimé ou pas Inland Empire )

Et pour le
"Molick
dit : ...2001 L’Odyssée De L'Espace n'a pas vraiment d'histoire, mais
pourtant c'est le plus grand chef d’œuvre jamais fait ...

Voilà une affirmation tout à fait subjective. Personnellement j'ai jamais pu aller au bout de cette purge..."

Mon diablotin était là pour signaler de l'humour ^^'
Certes c'est un de mes films références, mais je saisis, et plus que pour n'importe quel film, la subjectivité de mon appréciation, et comprends très bien qu'on puisse ne pas l'aimer.


Mardi 22 Octobre 2013 - 17:02:14

citation :
Miskatonic dit :
Un huit clos en soi ne me dérange pas, bien au contraire, j'adore ce genre qui amène Tension et suspense, mais dans le cas où celui-ci intervient aux 2/3 tiers d'un film plutôt rythmé, ça ne fonctionne pas.

Oui, c'est souvent le problème que je relève avec ce procédé.

citation :

Danny Boyle n'aurait jamais du faire quitter Londres à ses protagonistes. C'est précisément à ce moment là que le film part en vrille. Lorsque les personnages se posent dans ce camps militaire rempli de clichés, à base de "couche toi par terre salope, maintenant il faut se reproduire pour sauver l'humanité", le film devient merdique et plonge le spectateur dans des lieux communs. La Tension redescend, plus de rythme.

Oui, clairement pour les lieux communs... D'ailleurs même si la fin du film ne me "dérange" pas, j'ai toujours trouvé qu'elle fonctionnait beaucoup moins bien que le début.

citation :

Et puis comment imaginer qu'un type gringalet (Cilian Murphy), torse-nu, les mains menottées dans le dos, dehors sous le froid et la pluie, sans godasses, puisse mettre en déroute un bataillon de militaires au taquet super entrainés et munies d'armes, de combi renforcés, avec en plus l'avantage du terrain ?
J'appelle ça prendre le spectateur pour un con. Merci Danny.

Ha ha, t'as raison j'avais oublié ça ! Je me souviens avoir eu un gros WTF quand j'ai vu ça.

Ca fait longtemps en fait, ce "28 Jours". Je me le reverrais bien histoire de voir comment j'appréhenderais la fin maintenant.


Mardi 22 Octobre 2013 - 17:03:53

citation :
Miskatonic dit :
Un huit clos en soi ne me dérange pas, bien au contraire, j'adore ce genre qui amène Tension et suspense, mais dans le cas où celui-ci intervient aux 2/3 tiers d'un film plutôt rythmé, ça ne fonctionne pas. Danny Boyle n'aurait jamais du faire quitter Londres à ses protagonistes. C'est précisément à ce moment là que le film part en vrille. Lorsque les personnages se posent dans ce camps militaire rempli de clichés, à base de "couche toi par terre salope, maintenant il faut se reproduire pour sauver l'humanité", le film devient merdique et plonge le spectateur dans des lieux communs. La Tension redescend, plus de rythme.

Et puis comment imaginer qu'un type gringalet (Cilian Murphy), torse-nu, les mains menottées dans le dos, dehors sous le froid et la pluie, sans godasses, puisse mettre en déroute un bataillon de militaires au taquet super entrainés et munies d'armes, de combi renforcés, avec en plus l'avantage du terrain ?
J'appelle ça prendre le spectateur pour un con. Merci Danny.


Pour le fait de quitter Londres, cela dénote un changement dans le principe du film. Dans sa première partie le film joue sur la Tension de la survie dans un mode de zombie, mais la 2ème partie ne parle pas de la survie au sens propre, mais plus de la psychologie des personnages (tout le monde devient plus ou moins cinglé, le héros qui devient über violent, les militaires deviennent des violeurs/assassins en puissance, la black file de la drogue à la gamine, même si ça peut se justifier...).

La première partie est plus "fantastique", la 2ème plus terre à terre où le Danger n'est pas le zombie, mais nous-même, d'où le fait de plonger le spectateur dans des lieux communs.

Pour le perso cheaté qui défonce les militaires, certes c'est un peu exagéré, mais ça reste "crédible". Les militaires sont déjà terrorisés, se méfient les uns des autres, n'ont plus aucun self contrôle, alors que, malgré sa violence, le héros reste parfaitement calme et maître de ses émotions, ce qui est un avantage très puissant.


Mardi 22 Octobre 2013 - 17:16:25


citation :
Molick dit : Pour 2001, je tiens à rappeler que le film a été est fait en même temps que le livre, et le que le livre n'est en aucun cas l'explication du film. Le film est volontairement plus vague, car Kubrick ne voulait pas prendre de parti. Par exemple la cause extra-terrestre fortement implicite dans le bouquin n'est pas du tout à reporter dans le film.

Le film en soi n'a pas de scénario très travaillé (hop un ptit Monolithe qu'on sait pas d'où il vient, un méchant ordinateur (enfin pas méchant, juste assez têtu), des Visions et hop c'est fini. Tout le reste, toutes les réflexions n'est pas amené par le scénario mais par la mise en scène de Kubrick (pas de dialogues, pas d'explications, juste des portes ouvertes à chaque plan). Le scénario au sens péripéties n'a pas spécialement d'intérêt, d'où son développement simple.


Spoiler, gaffe !!!

Le livre de Arthur C. Clarke et le film de Kubrick sont des projets qui ont été menés conjointement, le romancier et le réalisateur travaillant de concert sur l'histoire. C'est un fait en effet. Mais je ne serais pas aussi catégorique que toi sur la "cause extra-terrestre" à ne soit disant pas reporter au film. Je pense que l'interprétation est en effet libre, et que la mise en scène de Kubrick peut aussi bien faire pencher l'explication du côté extra-terrestre que du côté divin, ou pourquoi pas même psychologique. Pour ma part, j'ai choisi de voir le livre comme une explication scientifique et rationnelle au film.

Hal n'est pas méchant, il est juste victime d'un conflit interne résultant d'une de ses prérogatives capitales ignorée de ses compagnons humains. Je ne pense pas que le personnage ait des Visions mais bien qu'il vit ce que l'on voit à l'écran, à savoir un voyage dans l'espace à travers différents Vortex spatiaux temporels au bout desquels l'attend une pièce mise à sa disposition pour lui apporter savoir et connaissance à rapporter sur Terre. Le monolythe n'apparait pas par magie mais est une sentinelle laissée par une civilisation supérieure pour faire évoluer les humains. Quand Dave débranche Hal, le Message télévisé qui se met en route évoque explicitement la "cause extra-terrestre".
Mais tu as raison finalement, les réflexions sont amenées par la mise en scène davantage que par le script et chacun peut y voir ce qu'il veut en fonction de sa sensibilité.