CIRCLE OF THE TYRANTS >> Swedish death metal 90/99
Share to Facebook Share to Myspace Share to Twitter Stumble It Email This More...

Mardi 14 Août 2018 - 15:18:16


Abhoth

Juin 1988, quelque part en Suède, trois gamins de15/16 ans fans de thrash et de Death Metal attendent l’ouverture de leur disquaire. Le scénario est universel :
On se regarde les badges, patches et t-shirt …
- « Tiens, salut ! Je vois que tu as un badge Napalm Death. C’est cool, ça ! Tu connais Carcass ? »
- « Ah ouais ! Carcass, ça tue !!! Et ça et ça, tu connais ? etc »
Puis le magasin ouvre, les trois gamins entrent et se ruent sur les bacs se recommandant mutuellement tel et tel disque. Puis à la sortie :
- Hey, les mecs ! Vous venez chez moi, on va s’écouter tout ça avec une bonne mousse ? »
- « C’est parti ! »
Voilà c’est exactement comme ça que ce sont rencontrés le chanteur Joackim Bröms ( futur Afflicted), le guitariste Staffan Johansson (futur Utumno) et Jonas Stalhammer (futur Macabre End puis God Macabre et Utumno).
Joackim et Staffan avaient déjà un groupe ensemble du nom de Morbid Salvation Army (M.S.A.) et comme Jonas était aussi guitariste, son intégration a été conclu rapidement. Jonas va leur présenter un pote bassiste à lui avec qui il jammait, Fredrik Gustavsson. Entre temps, Staffan se barre et est remplacé par Jörgen Kristensen. Malheureusement impossible de trouver un batteur. Jonas qui savait faire quelques trucs à la batterie va être propulsé à ce poste, un peu à contre cœur d’ailleurs.
C’est alors que le groupe change de nom et devient Exmortis pendant deux mois et joue son premier concert sous ce nom. Mais pour éviter toute confusion et histoires avec le groupe américain, Exmortis devient Abhoth en mai 1989.
La première démo, The Matter of Splatter, est enregistrée dans un petit studio local de leur patelin. Le son est donc honnête.
Après une intro interminable qui est tout le générique de fin du film Hellraiser, dès les premières notes de « Reduced To A Pulp », on s’aperçoit tout de suite qu’Abhoth, sur cette demo, est très orienté grindcore. On pense énormément au Scum de Napalm Death –surtout à la face A- (« Reduced To a Pulpe », « Evisceration »). Quand, on se retrouve à la limite du chaos sonore, Anal Cunt n’est pas très loin dans l’esprit, comme sur la fin de « Fatal Inversion ».
 

https://www.youtube.com/watch?v=iS56ywDSDeE

Le groupe se rendant compte du côté amateurisme de sa première démo, va rapidement se mettre à la recherche d'un vrai batteur. Rappelons que jusqu'alors, c'est un guitariste qui tenait ce poste.
La perle rare sera trouvée en la personne de Mats Blyckert. Jonas Stalhammar va pouvoir reprendre sa guitare et Abhoth va donc évoluer avec deux guitaristes. Le groupe enregistre en répétition trois nouveaux morceaux entièrement composé par Stalhammer : "God Macabre", "Soul Plague" et "Forever to Be Vanished there In".
Vers l'été 1990, le groupe est contacté par Jon Kristiansen de Slayer Mag' qui voulait sortir une compilation et y mettre un morceau d'Abhoth. Le groupe entre donc en studio pour y enregistrer le morceau "Forever to Be Vanished there In". Mais leur bassiste les plante et c'est Jonas qui est obligé d'enregistrer les parties de basse. Malheureusement, cette compilation ne sortira en fait jamais.
Peu de temps après, le groupe se voit proposer une très belle affiche avec Grave, Xysma, Crematory et Entombed. Malheureusement, Abhoth n'avait toujours pas de bassiste et ils vont tous se prendre la tête avec d'un côté le chanteur Joackim qui voulait imposer un mec que Jonas ne supportait pas et de l'autre Jonas qui voulait redonner une chance à son pote Fredrik, ce que bien entendu les autres refusaient. Donc clash ... Jonas décide de faire ce concert mais que ce sera son dernier avec le groupe. Il se verra proposer une place de guitariste au sein de Macabre End, futur God Macabre. Peu de temps après, ce sera le chanteur qui va se barrer à son tour et rejoindre les rangs d'Afflicted.
Après ça, c'est le guitariste Jörgen Kristensen qui va prendre le groupe en main et s'occuper de trouver un nouveau guitariste, un nouveau bassiste et un nouveau chanteur. Une fois ceux-i recrutés, le groupe entre au Sunlight Studio pour enregistrer sa seconde démo en avril 1991.
Depuis cette petite démo de 1989, on peut dire qu'il s'en est passé de l'eau sous les ponts et le Abhoth de 1991 n'a absolument plus rien à voir avec celui de 1989.
En plus du fait qu'il ne reste plus aucun membre fondateur et que du line up de la première démo, il ne reste plus que Jörgen Kristensen, musicalement, le groupe a changé de style passant d'un grindcore fortement influencé par le Scum de Napalm Death à un gros death metal bien baveux entre Grave, Bolt Thrower et le Napalm Death d'Harmony Corruption.
Même si ça sonne swedish, on est donc très loin d'un sempiternel copier/coller d'Entombed et Dismember. Abhoth alterne passage bien speed et destructeur avec des gros ralentissements bien glauques qui pourraient faire pâlir Asphyx. Le chant bien caverneux fait penser à un mixte entre Barney de Napalm Death et Karl Willetts de Bolt Thrower. Même chose au niveaux des riffs qui sentent beaucoup le Harmony Corruption et le Realm Of Chaos même si certains dégagent un petit côté thrashouille à la Slayer.
C'est vraiment excellent ! A la fois puissant et glauque. Au niveau des textes, le groupe s'inspirent de l'Univers noir de Lovecraft et arrivent parfaitement à y restituer les ambiances.
Au niveau du son, on tape dans la qualité du Sunlight Studio. A aucun moment, on a l'impression que c'est une démo. Ici, on n'est vraiment pas dans la seconde zone, Abhoth avait tout le talent pour faire partie des grands.

https://www.youtube.com/watch?v=cqD3lxJHbZ4

Malheureusement, comme à l'été 1990, alors que ça commence à sourire pour le groupe, ça va clasher entre les musiciens. Cette fois-ci, c'est le guitariste Anfinn Skulvold qui va se prendre la tête avec le chanteur Thomas Krzyzowski, jugeant ses performances vocales très limitées. Résultat, ce dernier claque la porte et le groupe se dégote un nouveau chanteur en la personne de Anders Ekman.
Enfin le groupe décroche un petit contrat pour un 7" EP avec le label français Corpse Grinder Records -surtout spécialisé dans les EP, ce label aura sorti notamment le Into Infinite Obscurity de Dissection et le Consumed By Darkness de Macabre End.
The Tide est donc enregistré en mai 1992 au Skyline Sutio. Ce disque nous offre deux morceaux d'un death metal qui sonne bien plus US que suédois. Déjà le chant est assez proche de celui de Brett Hoffmann de Malevolent Creation et musicalement, on sent une certaine influence du The Ten Commandments sur le death metal d'Abhoth, notamment sur les passages lourds et les solos de guitares.

https://www.youtube.com/watch?v=m9_hUYvj4ak
 

Les retours seront bons et le groupe va faire pas mal de concerts notamment avec Dismember et At The Gates. Mais toujours pas d'album alors que le groupe existe depuis 1988. On est en 1992, en haut de la déferlante death metal, et Abhoth va encore louper le coche à cause de problèmes internes avec des musiciens qui ne s'entendent plus. Cette fois-ci, ce sont trois membres qui se barrent : le chanteur Anders, le guitariste Anfinn et le bassiste Dag.

On est à l'été 1992 et Abhoth  se met plus ou moins en stand-by. Le groupe ne fait plus rien mais le guitariste Jörgen Kristensen et le batteur Mats Blyckert continuent à répéter ensemble. C'est pendant cette période que sont composés les morceaux de Divine Orphan.
Puis à l'été 1993, Kristensen décide de réactiver Abhoth après avoir trouvé un second guitariste, un copain de Fac du nom de Claes Ramberg. Le nouveau bassiste ne tarde pas à arriver, par contre, impossible de trouver un chanteur. Par défaut, Kristensen va donc prendre le micro.
Après quelques mois de répétitions, le bassiste se barre et le groupe se retrouve à trois avec Ramberg qui permute à la basse. Abhoth va rester en trio quelques temps avant de trouver un nouveau bassiste en la personne de Jens Klovegard qui était pourtant guitariste de formation.
Tout ça nous emmène à la fin de l'année 1994. Abhoth retourne donc en studio pour enregistrer leur troisième démo Divine Orphan. Cette fois-ci, le groupe opte pour le Underground Studio. C'est d'ailleurs le boss, Pelle Saether qui va diriger l'enregistrement.
Le son est bien roots et s'accorde au côté sauvage du death metal d'Abhoth. Musicalement, c'est toujours très US et toujours aussi proche de Malevolent Creation. même au niveau de la production, on a vraiment un son à la Retribution.
Le groupe va faire quelques concerts. Mais s'apercevant bien vite que personne n'en a rien à foutre d'Abhoth, Ramberg qui avait permuté au poste de bassiste, va en avoir marre et se barre.
En 1998, après avoir retrouvé un nouveau bassiste, le groupe décide de changer de style en adoucissant considérablement sa musique. Abhoth devient donc Chimera et entre en studio pour sa dernière démo. Mais le coeur n'y est plus et le groupe splitte en plein enregistrement.

Toute la disco d'Abhoth a été rééditée en 2012 sous le titre The Tide + Demos; en vinyle par The Crypt et en CD par Dark Descent.Il va sans dire que c'est complètement indispensable pour tous les fans de cette vieille scène death metal des '90, notamment suédoise.

Toute cette petite bafouille a été récupérée et restaurée à partir d'anciens textes que j'avais rédigé sous mon ancienne incarnation.

 



Mardi 14 Août 2018 - 19:24:46

Morgue 

Morgue fait parti des troisièmes couteaux suédois du death metal. Pratiquement inconnus et largement introuvables, ils ont pourtant deux démos à leur actif, dont l'une au moins, mérite que l'on s'y attarde. Formé fin 90 à Linkoping par Stefan Johansson à la gratte et Imse aux fûts, c'est au début 91 que le line up se complète avec l'arrivée de Halle au chant, Jalle à la seconde guitare et Esa à la basse. Après quelques répètes, ces deux derniers quittent l'aventure et sont remplacés par Andreas Fullmestad et Kecke Ljungberg. Mais juste avant d'enregistrer leur première démo, Fullmestad se barre pour monter Dawn, l'un des fers de lance du black death mélodique suédois, qui à ses débuts pourtant, s'adonnait à un death lourd et brutal de très bonne facture (cf --> démo Apparition).

Gospel of Gore donc, est une démo cassette autoproduite qui voit le jour en mai 92. Masterisée par Dan Swanö dans son Gorysound Studio (plus tard Unisound), elle présente 4 titres pour un total de 17 minutes. Au programme, un excellent Death Metal à la thématique gore et macabre affichée. Malgré un son un peu étouffé, les compos sont lisibles et l'aspect raw de l'ensemble ajoute au côté mortifère des morceaux. On évolue clairement dans du gros death obscur et brutal, dont les quelques samples amplifient l'ambiance horrifique. Rien à voir avec le son Sunlight de Skogsberg. Ici, c'est bien baveux, ça déborde, ça gicle, et la tonalité générale évoque plutôt l'école américaine. Par moments, on est vraiment pas loin d'un Dawn of Possession de Immolation tandis que certains plans rappellent Death. A noter que malgré le growl d'outre-tombe de Halle, Swanö emprunte le micro sur les deux morceaux centraux. Bon, Gospel of Gore, ça sort de terre, ça te bouffe les couilles, ça te blaste la tronche et des petits soli pas dégueux égayent l'ensemble.

 

En mars 94 sort la seconde et dernière démo du groupe, intitulée In Articulo Morti. Toujours autoproduite et estampillée Dan Swanö, elle est enregistrée et masterisée à l'Unisound Studio. A l'heure actuelle, In Articulo Morti est totalement introuvable. Pas une note, pas un lien, pas un son, rien de rien sur cette démo qu'un seul type revendique sur Discogs. Visiblement elle ne suffira pas à souder le groupe qui connait quelques départs et quelques va-et-vient avec des musiciens d'autres groupes de la région (Satanic Slaughter, Seance...).



Jeudi 16 Août 2018 - 00:02:35




Retracer la bio complète et détaillée d'un groupe comme NIHILIST, n'est pas chose aisée tant les mouvements de musiciens sont nombreux. Rien qu'avec les allers-retours de certains membres avec MORBID (autre groupe de Metal extrême originaire de Stockholm) et les changements incessants de fonctions au sein même du combo...

Tout commence à Stockholm en 1987, sous l'impulsion d'ados avides de brutalité et de puissance. On y retrouve Nicke Andersson à la batterie, Alex Hellid à la guitare et enfin Leif Cuzner qui en plus de la basse assure les vocalises. Arrive rapidement un premier remaniement de line-up. Uffe Cederlund est recruté en tant que guitariste et prend le micro pendant un petit laps de temps pour finalement le repasser au talentueux L-G Petrov.
NIHILIST enregistre une première démo, Premature Autopsy en mars 1988.



Cette démo révèle une musique solide et agressive, bien en place. De multiples influences sont néanmoins identifiables, il faut attendre le second enregistrement pour voir le style s'affirmer. Quelques petits ajustements tout d'abord, avec Uffe qui s'en va chez MORBID, Leif qui cède la basse à Johnny Hedlund au profit de la guitare et de l'intronisation permanente de L-G, juste crédité comme membre de session jusqu'à lors, faute à son fricotage avec MORBID!
Désirant suivre les traces de MORBID (encore eux!), NIHILIST enregistre sa deuxième démo au Sunlight Studio. Leif Cuzner décide de pousser tous les potars de sa pédale Boss HM-2 à fond, le son suédois est né.



Malgré une production qui bave un chouilla, Only Shreds Remain (1989) fait l'effet d'une véritable bombe et va rayonner sur la scène nationale. La deuxième démo impose véritablement le respect au sein de l'underground. On y retrouve le jeu de batterie incroyable de Nicke, les cris et hurlements complètement possédés de L-G et aussi ce mur de son grésillant que la majeure partie des autres groupes suédois vont désormais essayer de reproduire!

Malheureusement Leif doit quitter le groupe pour retourner à son Canada natal et c'est Uffe qui reprend sa place derrière la 6 cordes. Ce dernier est de nouveau disponible suite au récent split de MORBID. NIHILIST change de studio pour son troisième méfait et opte pour le Kuben. Drowned sort en août 1989.



Le groupe a encore progressé, notamment au niveau du riffing et de la technique. L-G y beugle comme un damné. Néanmoins Uffe ne réussit pas à retrouver le son terrifiant de la démo précédente, croyant à tort que cela venait de la guitare laissée par Leif. C'est après l'enregistrement que le combo découvrira que la magie venait de ce réglage particulier sur la pédale Boss!
 
Des tensions commencent à apparaître entre Johnny Hedlund et Nicke Andersson. La fascination de Johnny pour la mythologie Viking fatigue les autres membres et ses idées musicales diffèrent de trop pour s'inscrire dans l'optique du groupe. Nicke, encore très jeune, décide de mettre un terme à NIHILIST au lieu d'affronter le problème en congédiant Johnny. Ce dernier fonde dans la foulée UNLEASHED et Nicke va rebaptiser son bébé sous le doux patronyme d'ENTOMBED.



Mardi 21 Août 2018 - 15:13:59

Eternal Darkness

 

Eternal Darkness se forme en 90 à Eskilstuna sur les cendres de Necropsy. Le line up s'articule autour des deux membres fondateurs, Make à la batterie et Toni à la guitare, ensuite rejoints par Tero à la basse, Janne au chant et Jonas à la seconde guitare. A noter que la plupart des membres sont finnois d'origine. Ceremony of Doom, leur première démo autoproduite enregistrée au Balsta Studio, sort en 91 et s'écoule rapidement à 150 exemplaires. Le death proposé y est particulièrement lent, lugubre et lourd. Point de technicité, nos jeunes membres ayant tout juste 16 ans, mais un feeling macabre imparable. Loin du death estampillé Sunlight, on navigue ici dans du death doom bien baveux, fait de riffs pesant entrecoupés d'arpèges et de petites mélodies funèbres bien glauques. Un death entêtant dont on a du mal à se démêler, comme sur le dernier morceau, d'une épaisseur absolue.

 

Toujours en 91, le groupe balance sa seconde démo, intutulée Suffering. Toujours autoproduite et capturée au Balsta Studio, cette nouvelle production conserve l'identité de la première, à savoir un death doom pesant et mortifère, quoique moins surprenant que Ceremony of Doom. Quelques touches de clavier viennent renforcer l'ambiance de cimetière et compensent l'absence du second guitariste Jonas, parti rejoindre les rangs de Crypt of Kerberos.

 

Fort de ces deux démos bien écoulées dans l'underground du Death Metal, Eternal Darkness commence à se forger une solide réputation et enchaine plusieurs concerts en 91 et 92 en compagnie de Demilich, Sentenced, Demigod, Gorement, Beherit et Impaled Nazarene. C'est aussi l'époque où le groupe manque de se faire tuer dans un accident de voiture lors d'un voyage en Finlande. Toni en aura même profité pour visiter par deux fois les geôles finnoises.

En 92 débarque enfin chez Distorted Harmony Records le premier EP de la formation. Intitulé Doomed, il est toujours enregistré au Balsta Studio et s'écoule à 500 exemplaires en 7" vinyle (très côté sur Discogs). Fabuleusement mis en image par une célèbre oeuvre de Gustave Doré (qu'utilisera aussi Dimmu Borgir pour son premier album de 94), Doomed est doté d'une meilleure production que les démos précédentes avec toujours ce doom death lourd aux funestes mélodies. A noter qu'un certain Jarmo est venu grossir les rangs du groupe en remplacement de Jonas.

 

Le succès de Doomed attire le label Necropolis qui souhaite voir le groupe sortir un mini LP. Le deal était signé et l'enregistrement eut lieu au Skyline Studio en août 92. Malheureusement le label a tout foiré et cette sortie fut tout bonnement annulée. De nouvelles chansons sont donc écrites à la fin 92, mais le départ de Toni fout un peu le merdier, incitant ainsi le groupe à hiberver en attendant de trouver un remplaçant. Make le batteur en profite pour rejoindre The Black, groupe de BM culte dont l'un des membres n'est autre que Jon Nödtveidt. Puis, le retour de Jonas (présent sur la première démo) en 95, remotive le groupe. L'enregistrement d'un album (Cold Caress) est prévu cette même année, mais la mort de Jarmo met soudainement fin à l'aventure.

Depuis 2006 il est possible de se procurer les morceaux qui devaient figurer sur le mini LP avorté de 92 grâce à la formidable compile sortie chez Morbid Wrath Records (en partenariat avec Necroharmonic Productions) et intitulée Total Darkness. Cette dernière présente l'intégralité du groupe, soit les deux démos bien baveuses de 91, le superbe EP Doomed, et donc la pièce de choix : Twilight in the Wilderness, le fameux mini LP jamais sorti contenant 6 morceaux (dont 4 ont quand même été dispo dans une démo promo autoproduite en 92). Ce dernier propose un death doom entêtant tout à fait dans la lignée du EP Doomed, avec cette fois un travail plus limpide sur les quelques mélodies creepy qui "éclairent" l'architecture des morceaux. Il va sans dire que cette compile est un indispensable pour tout fan de death de caveau.

 



Mercredi 22 Août 2018 - 22:24:11



ENTOMBED

Des cendres encore fumantes d'un NIHILIST crucifié sur l'autel de la puérilité, Nicke Andersson (véritable leader du combo) et Uffe Cederlund forment ensemble l'entité Entombed. Le duo se met immédiatement à travailler et s'enferme au Sunlight Studio pour capturer une première démo sous leur nouveau patronyme. Au bout d'une semaine, ils rappellent L-G Petrov pour assurer les vocalises. L'ingénieur du son (Tomas Skogsberg) a beaucoup progressé depuis l’enregistrement d'Only Shreds Remains et sait désormais comment faire pour tirer le meilleur d'un groupe de Death Metal, il donne aux 3 titres de But Life Goes On (1989) un son clair & précis.



Dig Pearson (Earache Records) ayant vu NIHILST en concert quelques temps auparavant, tente de contacter le groupe mais apprend qu'il n'existe plus. Soulagé de constater que Nicke fait toujours de la musique, Dig propose un contrat au nouveau rejeton, le puissant ENTOMBED. Courtisé par Nuclear Blast qui a aussi repéré le fort potentiel des Suédois, Nicke préfère décliner l'offre du jeune label allemand et accepte la proposition d'Earache Records qu'il estime bien meilleur!
Absent sur But Life Goes On et enfin libéré de ses études, Alex Hellid reprend sa place de second guitariste et rejoint le trio. L'ex-CARNAGE, David Blomqvist est recruté pour assurer les lignes de basse. Mais ce dernier décide de quitter la formation juste avant l'entrée au Sunlight Studio, préférant la guitare à la 4 cordes et va former par la suite le terrifiant DISMEMBER!
Satisfait de son travail sur la dernière démo, ENTOMBED choisi encore une fois Tomas Skogsberg pour tourner les boutons de la table de mixage.
Indivisible d'Earache, c'est Dan Seagrave qui dessine la pochette de Left Hand Path (1990), album qui va devenir très rapidement la référence ultime du Death Metal à la sauce Swedish!

 



Samedi 01 Septembre 2018 - 15:07:03

Abnormity

Abnormity a été fondé en août 1990 par Linus Johanson (batterie) et Fredrik Richter (chant), cependant les premières répétitions du groupe ne datent que de mars 1991. Malheureusement durant ce même mois de mars, un malheur va leur tomber sur la tête, puisque Fredrik Richter décède écrasé par un train. L'enquête officielle conclue à un suicide, cependant ses potes qui connaissaient bien son tempérament et surtout son ambition de réussir dans la musique, restent très septiques concernant les circonstances du décès.

Parmi les amis d'enfance de Richter, il y avait son meilleur pote, Christopher Vowden avec qui il avait d'ailleurs joué au sein d'un groupe qui s'appelait Opferblut. Richter avait tout naturellement présenté Christopher à Linus; Vowden intégre le groupe en tant que guitariste quelques heures seulement avant la mort de son ami.

Abnormity enregistre sa première (et unique) démo en mai 1991. Musicalement, on est dans un death gore façon vieux Grave :

https://www.youtube.com/watch?v=KlM-Ou7eO5Q

Mais Vowden n'est pas trop fan de ce qu'il joue avec Abnormity. En plus, les nouvelles idées que lui présente Linus ne le branche pas du tout. Il préfère donc quitter le groupe pour se concentrer sur son autre projet qui le tient plus à coeur : Absurd.

Quant à Abnormity, une seconde démo était prète à être enregistrer, mais le groupe a splitté peu de temps avant d'entrer en studio.

Absurd

Absurd a donc été formé en 1989 par d'autres potes d'enfance de Christopher Vowden mais commencent réellement à répéter sérieusement ensemble qu'à partir de novembre 1990.Par contre eux,  en plus d'écouter des trucs bien bourrins, ils aiment bien les groupes comme Atheist, Sindrome, Cynic, etc. Chez Absurd donc, on aime bien jouer méchant mais aussi maîtrisé, travaillé et pourquoi pas un peu technique.

Leur démo Storm Of Malevolence sort en 1991. On est dans un Death Metal plutôt d'obédience US influencé donc par des groupes comme Morbid Angel, Nocturnus, Sindrome, etc. Un excellent Death Metal qui allie blasts furieux à des passages plus travaillés avec de gros solos de guitares :

https://www.youtube.com/watch?v=H0lf2ghbd2A

Le groupe se fait contacter par le label américain Seraphic Decay Records pour sortir leur démo en 7"EP 33 tours. A l'origine éponyme, mais presque toujours appelé Drained Of Body Chemicals, le dique sort en décembre 1991.

Lors du pressage, après les 100 premières copies, il va y avoir un problème au niveau des mélanges des couleurs, et les dernières copies du pressage sortiront rose bonbon !

Le disque se vend bien, le groupe commence à se faire approcher par des labels, et entame même l'écriture de nouveaux morceaux dans un registre encore plus technique. Cependant, Christopher Vowden a une proposition pour un poste de guitariste dans un groupe qui avait déjà une bonne notoriété : Expulsion. De grandes tournées sont programmées dans toute la Suède avec des groupes comme Dismember, Grave, At The Gates, Entombed, Katatonia, etc. Un poste qu'il ne pouvait pas refuser et qui va entraîner la décomposition d'Absurd.

Il y a une compile sympa qui est sorti en 2012 qui réédite le seul enregistrement d'Absurd donc avec du live en prime :



Samedi 20 Octobre 2018 - 22:43:26

Fulmination

Malgré un logo tout ce qu'il y a de plus sobre qui pourrait laisser penser à un groupe singulier qui a tout fait pour se démarquer de la concurrence, Fulmination n'est rien d'autre qu'un groupe de swedeath, de seconde catégorie qui plus est. Un groupe dans l'éternel sillon de Dismember. Mais attention, parmi les seconds couteaux, il est considéré par certains comme l'un des meilleurs, aux côtés de Uncanny, God Macabre, Gorement ou Crypt of Kerberos. Un groupe poissard comme il y en a eu temps, victime d'un album jamais sorti, mais dont le style et les qualités de composition le place dans le haut du panier question swedish Death Metal, hors carré d'as.

Fulmination est formé en 91 dans la ville de Avesta par Mats Berggren dont le groupe Entrails, responsable d'une unique démo, vient juste de splitter. Très vite il s'entoure de Mats Forsell à la gratte (futur Uncanny) et Christer Enström à la batterie, lui-même occupant le poste de vocaliste et bassiste. Fulmination sur sa première démo évolue donc comme un power trio. Cette dernière s'intitule sobrement Fulmination Demo 92 et sort en Mai après un enregistrement au Studio Fragg. Sans bousculer la concurrence, ce premier jet du groupe est plus qu'honnête. 4 morceaux fait d'un swedeath de tradition, bien produit et doté de compositions solide et puissantes. A noter que 3 de ces 4 morceaux apparaissent par la suite dans une compile intitulée Avesta Mangel II en compagnie d'autres groupes du patelin comme SGR, Andromeda et Regurgitate (pas le groupe de goregrind).

 

Puis, en Novembre 92, sort une seconde démo, que certains deathsters considèrent comme le meilleur enregistrement de Fulmination. Il s'agit de Through Fire, enregistrée sous les mains expertes de Dan Swanö au Gorysound (pré-Unisound). Le death du combo s'est alourdi proposant un son plus ample et plus puissant. Les compos sont excellentes et plus rentre dedans. L'apport d'un second guitariste en la personne de Fredrik Norrman (Katatonia, October Tide, Uncanny) est bénéfique. A noter que cette démo cassette est sortie sous deux versions différentes, dont la seconde propose 5 morceaux contre trois pour la version officielle.

 

L'année suivante sort la Promo Tape 93, toujours enregistré au Gorysound de Swanö. Comme pour Through Fire, que des inédits, aucune reprise d'un morceau précédent. Le Death Metal de Fulmination se précise mais reste dans la lignée de la démo précédente. Donc, toujours catchy, toujours suédois, et bien rentre dedans. A noter que les 5 morceaux la composant devaient au départ faire partie d'un split avec Obscure Infinity chez Exhumed Productions. Un split bien entendu jamais sorti, occultant au passage une certaine visibilité pour quelques uns des meilleurs morceaux de Fulmination.

 

En Mars 94 sort un CD live chez Musikhuset en compagnie de Pexilated, Greeddick (ex-Regurgitate) et SGR, tous des groupes de Avesta. L'enregistrement est effectué par Per Samuelson. Les 4 morceaux proposés par Fulmination sont encore une fois des inédits et montrent une évolution vers un death metal plus mélodique, sans pour autant ressembler à ce qui émerge au même moment à Goteborg. Fulmi, ça reste du gros death suédois, lourd et gras, mais qui s'est affiné en proposant un travail somptueux sur les soli. Cet enregistrement live bénéficie de surcroit d'un putain de son !

 

Enfin, toujours en 94, le fameux album avorté intitulé Fading Illusions, enregistré comme le live du dessus au Musikhuset durant le mois de Septembre toujours par Per Samuelson. Johan Jansson (actuel Interment, futur Centinex, futur Dellamorte, futur Demonical et futur Uncanny) remplace avec les honneurs Fredrik Norrman. Fulmi a achevé semble avoir achevé son évolution en proposant dorénavant un death metal somptueux aux compos diablement inspirées n'ayant rien à envier à celles du carré d'as à la même époque. Comme sur le live précédent, une certaine fibre mélancolique s'est mêlée au songwritting catchy et groovy du groupe, faisant de Fading Illusions un album à mettre dans le même panier que le Splenium For Nyktophobia de Crypt of Kerberos, The Ending Quest de Gorement ou The Winterlong de God Macabre. C'est dire le niveau ! Pour ma part, c'est ma "sortie" préférée du groupe. Supers compos, soli terribles, feeling mélancolique, et toujours un death entrainant au possible. Malheureusement, le split du groupe cette année là ruine la sortie de l'album qui rejoint le club des unreleased.

 

Finalement, c'est en 2013 que Dark Descent sort une compile intitulée Humanity's Dirge, dont l'artwork signé du talentueux Putrid illustre la cover. Sorti en 2 CDs et en double LP, Humanity's Dirge, qui bénéficie d'un mastering assuré par le batteur lui-même en 2013, est un inratable des seconds couteaux suédois. 26 titres à la production excellente, sans gâchis, sans doublons (si ce n'est les 4 titres live), pour tout fan de swedeath qui se respecte. Must have !



Lundi 28 Janvier 2019 - 21:33:30

Liers in Wait

Groupe archi culte de la vieille scène suédoise, Grotesque splite peu de temps après la sortie de son incroyable EP Incantation sorti en août 90. Les raisons semblent multiples, même si ses deux têtes pensantes, Necrolord (alias Kristian Wahlin) et Goatspell (Tomas Lindberg), arguent d'avoir été au bout de leur démarche avec Grostesque et mettent en avant l'envie de pousser le concept musical encore plus loin en terme de folie, de brutalité et de technicité. Ne désirant donc pas toucher à la formule Grotesque, ils montent Liers in Wait la même année, avec en sus The Haunting, alias Alf Svensson qui assurait déjà l'une des guitares, la basse et le clavier sur le EP de Grotesque.

Quasi simultanement, Goatspell traine de plus en plus avec les twins Bjorler et se voit même proposer de chanter et de jouer de la basse sur leur projet nommé Infestation. Ils sortent même une démo, toujours en 90, intitulée When Sanity Ends. De son côté, Necrolord voulant avoir le contrôle total de Liers in Wait, il semble que la séparation des deux ex-Grotesque soit inévitable. C'est ainsi que ce dernier recrute finalement le batteur Hans Nilsson (qui assure également le clavier) et le bassiste Mattias Gustavsson pour mettre en boite le terrifiant Spiritually Uncontrolled Art, tandis que Lindberg, Svensson et les jumeaux Bjorler fondent At The Gates sur les cendres de Infestation.

Cet unique témoignage du groupe sort en 92 sous la forme d'un EP signé chez Dolores Records. Au menu, 5 morceaux pour un total de 17 petites minutes faites d'un death brutal et technique quasi inédit au début des nineties en Suède. Rarement une telle intensité n'avait été atteinte. Necrolord peut se targuer d'avoir composé le death suédois le plus fou et le plus brutal en cette année 92. Malgré son enregistrement au Sunlight, Spiritually Uncontrolled Art s'éloigne des stéréotypes d'alors, tant en terme de visuel, que de son et de musique. Bien plus technique et alambiqué que ce que sortait à l'époque le carré d'as suédois, on peut noter des passages au clavier du plus bel effet, des soli enragés et des riffs totalement destucteurs. Il n'est d'ailleurs pas si étonnant de constater à quel point certaines structures tarabiscotées et tourbillonnantes se retrouvent également sur le premier album de At The Gates, le terrible The Red in the Sky is Ours sorti la même année. Et au delà de l'extrême brutalité du propos, il est aussi amusant de voir que certains passages ambiancés préfigurent certains groupes à venir, dont on peut citer l'intro cosmique de Maleficent Dreamvoid qui ressemble à du Mithras avant l'heure, ou encore le Gateways instrumental qui clôture le EP et dont le solo se retrouve pratiquement note pour note sur le génial Demonication de Luciferion en 94 (morceau Rebel Souls). Plagiat de Luciferion ?? On dirait bien, mais en même temps, le batteur Hans Nilsson fait office de dénominateur commun entre les deux formations. Donc bon. Toujours est-il que je n'ai jamais lu la moindre note quand à cet emprunt. Pour finir, on notera que Wahlin s'occupe des backings tandis que Christofer Johnsson (le leader de Therion) assure le chant en qualité de guest.

Finalement, Liers in Wait splite en 95 sans avoir jamais rien sorti d'autre, ce qui rend cet unique EP d'autant plus culte. Pas moins de quatre éditions voient le jour au total : la première chez Dolores en 92 (coute un bras) et les trois autres en 96 chez Black Sun et 2004 chez Blackened et Candlelight (plus abordables).

 

A noter que Liers in Wait a aussi enregistré la cover de Slayer la plus violente et la plus brutale de tous les temps. Le fameux Angel of Death paru sur la compile Slatanic Slaughter II en 96.