Juin 1988, quelque part en Suède, trois gamins de15/16 ans fans de thrash et de death metal attendent l’ouverture de leur disquaire. Le scénario est universel :
On se regarde les badges, patches et t-shirt …
- « Tiens, salut ! Je vois que tu as un badge
Napalm Death. C’est cool, ça ! Tu connais
Carcass ? »
- « Ah ouais !
Carcass, ça tue !!! Et ça et ça, tu connais ? etc »
Puis le magasin ouvre, les trois gamins entrent et se ruent sur les bacs se recommandant mutuellement tel et tel disque. Puis à la sortie :
- Hey, les mecs ! Vous venez chez moi, on va s’écouter tout ça avec une bonne mousse ? »
- « C’est parti ! »
Voilà c’est exactement comme ça que ce sont rencontrés le chanteur Joackim Bröms ( futur
Afflicted), le guitariste Staffan
Johansson (futur
Utumno) et
Jonas Stalhammer (futur
Macabre End puis
God Macabre et
Utumno).
Joackim et Staffan avaient déjà un groupe ensemble du nom de
Morbid Salvation Army (M.S.A.) et comme
Jonas était aussi guitariste, son intégration a été conclu rapidement.
Jonas va leur présenter un pote bassiste à lui avec qui il jammait, Fredrik Gustavsson. Entre temps, Staffan se barre et est remplacé par Jörgen Kristensen. Malheureusement impossible de trouver un batteur.
Jonas qui savait faire quelques trucs à la batterie va être propulsé à ce poste, un peu à contre cœur d’ailleurs.
C’est alors que le groupe change de nom et devient
Exmortis pendant deux mois et joue son premier concert sous ce nom. Mais pour éviter toute confusion et histoires avec le groupe américain,
Exmortis devient
Abhoth en mai 1989.
Cette première démo,
The Matter of Splatter, est enregistrée dans un petit studio local de leur patelin. Le son est donc honnête.
Après une intro interminable qui est tout le générique de fin du film
Hellraiser, dès les premières notes de « Reduced To A Pulp », on s’aperçoit tout de suite qu’
Abhoth, sur cette demo, est très orienté grindcore. On pense énormément au
Scum de
Napalm Death –surtout à la face A- (« Reduced To a Pulpe », « Evisceration »). Quand, on se retrouve à la limite du chaos sonore,
Anal Cunt n’est pas très loin dans l’esprit, comme sur la fin de «
Fatal Inversion ».
Ce n’est qu’une petite démo dont la valeur historique est assez relative. Par ailleurs sent bien que niveau maîtrise des instruments, c’est assez limité et niveau créativité, ce n’est guère mieux. Par contre, le bon point est à mettre au niveau de l’énergie. Les 10 petites minutes que dure cette démo, c’est 10 petites minutes où ça tabasse sec. Et rien que pour ça, ça vaut le détour.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire