CIRCLE OF THE TYRANTS >> Spanish Death Metal : 90-99
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Jeudi 17 Mai 2018 - 20:51:50

Absorbed

Dans l'histoire du death espagnol nineties, Absorbed est un ovni. Pionnier du death technique, c'est aussi un groupe malchanceux, comme beaucoup de frères d'armes à l'époque. Le groupe est formé en 90 dans la région de Galice par une bande copains fans de heavy, de thrash et de death. Dès le début, ils entendent se montrer différent des autres groupes qui émergent alors en jouant un death singulier et technique, voir complètement avant-gardiste. Les mecs sont archi motivés et bouffent régulièrement des bornes en train pour aller choper du matos et des skeuds dans une boutique nommée "El Bronx". Leur première démo autoproduite en 91 ne montre pas encore le potentiel énorme du combo en raison d'une qualité sonore médiocre. Il s'agit en fait d'un rehearsal intitulé Promo Tape 91.

Mais en avril 92, une seconde démo sort chez l'imparable Drowned Productions (actuel Xtreem) du sieur Rotten. Intitulée Unreal Overflows, et parfaitement mise en image par une célèbre oeuvre de l'artiste suisse Giger en guise d'artwork, cette deuxième production montre des progrès énormes de la part des membres du groupe en plus de présenter une production bien meilleure. Absorbed se professionnalise et les compos prenantes évoquent le Death de la période Human. Le groupe est toujours emmené par Oscar (voc / guitare) et Javier (basse), les deux fondateurs, amis et voisins depuis l'enfance, mais cette fois rejoints par les frangins Cordeiro (Lino et Mario) suite à la défection du batteur et du second guitariste. A eux quatre ils forment ainsi le line up classique du groupe. Leur MKII. Avec Cette démo, le groupe fait parler de lui et obtient de la reconnaissance auprès des autres formations. Déjà, leur style s'affirme et se singularise au milieu d'une pléthore de combos jouant un death gore et mortifère. L'instru qui ouvre la démo est à ce titre un excellent morceau qui révèle tout le talent des musiciens. A noter que c'est Vicent Riera des compatriotes de Obscure (Curse the Course) qui pose son growl sur la piste 3.

 

Puis en 93, devait sortir une troisième démo intitulée Abstract Absurdity. Mais la défection inexplicable du label Seraphic Decay enterre cette sortie (ainsi que celles d'autres groupes de death espagnols) qui sera seulement distribuée aux fans. C'est à partir de cette démo avortée que Absorbed rend son death véritablement technique. Enregistrée au Metal Pesado Estudios de Xavier Navarro (Corrupt Soul, Eroded), Abstract Absurdity démontre une mâturité certaine en plus de posséder un son considérablement épaissi rapport aux travaux précédents. 

 

En 94, Absorbed sort un split en compagnie de Dismal et Unnatural chez Man Records, label éphémère local. Intitulé Avowals, la partie de Absorbed est tout simplement excellente et constitue peut-être bien la sortie la plus technique du groupe. Les lignes de basse sont bluffantes et les soli du plus bel effet. Technique et progressif, les morceaux bénéficient de surcroit d'une excellente prod. Cette fois on entre de plein fouet dans le style technico prog d'un Death / Atheist & Cynic, des références évidentes pour Javier, le bassiste, et les frangins Cordeiro. Oscar, le gratteux, et membre fondateur a quitté le navire avant la mise en chantier du split, suite à un problème de leadership avec Javier. Il est donc remplacé par José Barros, justement le vocaliste de Dismal qui joue aussi sur ce split.

 

En 95, Absorbed gagne le prestigieux concours de la Villa de Bilbao, ce qui revient en Espagne à rafler un Goya ou même un Grammy. Les morceaux joués sont ceux du split. Le groupe étonne par sa technique inédite dans la sphère du death espagnol. Le prix gagné leur permet d'enfin enregistrer leur premier album.

Rêverie est l'abum maudit de Absorbed, qui comme la troisième démo Abstract Absurdity, n'est jamais sorti en son temps. En effet, la formation splite en plein enregistrement. Le stress que leur niveau technique leur impose, la pression de proposer quelque chose d'encore plus abouti, plus les occupations de chacun, ont raison de la patience de Javier le bassiste qui quitte le navire, suivi juste après des frangins Cordeiro. Ceci explique surement la durée assez courte de l'album qui ne fait qu'une demi heure. Pour du brutal death, c'est idéal, mais pour du techno death, c'est en effet un peu léger. Quoiqu'il en soit, Absorbed propose sur ce premier full length un death toujours versé dans la technique, ou se mêlent plans prog, plans death ou plans jazzy. La filiation avec Atheist est de plus en plus nette, même si les espagnols parviennent à imposer leur propre identité. C'est par cet album avorté que le groupe est connu et est si culte aujourd'hui. Souvent qualifié de pionniers, il s'agit malheureusement de leur oeuvre testament, et donc d'une oeuvre inaboutie. La basse de Javier est technique et diablement jazzy, à l'instar de celle posée sur le split, et les soli joués par Oscar, revenu en guest sur cet album, sont de toute beauté et font peuvre d'un feeling indéniable.

 

Ce n'est que depuis 2013 qu'il est enfin possible de (re)découvrir la partie avortée de la discographie de ce groupe unique, grâce à la formidable double compilation sortie chez Xtreem, sous l'initiative de Dave Rotten et de Oscar, le gratteux, et qui permit une reconnaissance archi méritée, bien que tardive. Rêverie y fait figure de pièce maitresse, album au death aussi singulier qu'ébouriffant, véritable ovni dans le paysage du death espagnol 90's. 

Intitulée du nom de l'album, cette double compilation est un must have pour tous les fans de techno death 90's.



Samedi 19 Mai 2018 - 19:48:42

Human Waste

Fondé en catalogne en 90, Human Waste enregistre sa première démo de façon live dans leur salle de répétition grâce au micro apporté par un ami musicien. Une captation stéréo très modeste donc qui n'empêche cependant pas les compositions d'être lisibles bien qu'étouffées. Le son de la caisse claire notamment, sonne presque comme une grosse caisse. Intitulé The Miracle of Death, ce premier jet sort chez Drowned Productions et reste assez ancré dans les années 90, avec un petit goût de proto death bien nerveux. Les accélérations sont très brutales et les vocaux hurlés bien possédés. Toutefois, rien ne ressort vraiment, si ce n'est une superbe reprise de Circle of the Tyrants de Celtic Frost.

 

Début 92 sort une deuxième démo intitulée Existential Nausea. C'est la sortie pour laquelle Human Waste est connu. Là aussi, ça sort chez Drowned Productions de l'ami Rotten. Le groupe a très largement grossi le son, qui a gagné en lourdeur et en profondeur. Y compris pour le growl, qui évoque une sorte de Schuldiner gras. Enregistrée à l'At Distorsion Hasta La Locura Grabaciones de Valence, à l'instar de la démo Curse the Course des copains de Obscure, Existential Nausea propose une production plus que correcte pour des compos tantôt alambiquées, tantôt dissonantes. Une caractéristique encore très parcimonieuse à cette époque là en Espagne. On est pas non plus dans une démarche à la Absorbed, mais disons que Human Waste sur cette sortie est un groupe plutôt technique et singulier, bien que les racines 80's soient toujours présentes. A noter que la batterie est bizarrement une programmation effectuée par le batteur sur un clavier Korg M1.

 

En 93 sort une troisième démo intitulée Demo 93. Il s'agit d'une cassette autoproduite sans cover enregistrée au Metall Pesad Studios de Xavier Navarro (Corrupt Soul, Eroded). Ce sont les copains de Mortal Mutilation qui avaient recommandé cette salle d'enregistrement au groupe, qui finalement, n'en ressort pas très satisfait. De plus, le batteur a du enregistré ses percussions sur une batterie électronique. Une fois encore Human Waste grossi le son de son death, poursuivant l'évolution de son style de façon cohérente. Les vocaux sont tantôt écorchés à la Van Drunen tantôt gras en mode Effigy of the Forgotten, et le death est toujours un peu alambiqué. Les influences nord américaines, type Suffocation et Autopsy, sont indéniables.

Cet enregistrement ressortira l'année suivante en compagnie de Existential Nausea sur le défunt label nippon Lard Records. Intitulé So is Death, c'est la cover de Existential Nausea qui est mise en avant.

Une quatrième et dernière démo intitulée Demo 94 sort de manière indépendante avec un line up remanié. Les frères Valero (membres du Necropsy espagnol) rejoignent les deux patrons et membres fondateurs, Daniel (batterie) et Carles (Guitare, vocals).

 

Enfin, en 99 sort le premier album du groupe dans l'indifférence générale. Intitulé Brothel of Souls, l'album est faiblement distribué par un obscure label nommé Falco. De la formation, ne restent plus que Daniel qui assure la batterie, le clavier et les différentes programmations, ainsi que Carles qui gère la basse en plus des guitares et du chant. Déjà, le changement de logo sur l'obscure démo précédente n'augurait rien de bon, mais là Human Waste agrémente son death, autrefois lourd et alambiqué, de parties progressives et d'un chant clair, ce qui s'éloigne beaucoup trop des précédentes productions. Le groupe splitera d'ailleurs dans la foulée à l'aube des années 2000.

 

En 2011 sort le split vinyle avec Obscure chez Discos Maccaras. C'est évidemment les meilleures matériaux de chaque formation qui sont utilisés. Curse the Course chez Obscure et Existential Nausea chez Human Waste.

 

A noter qu'une compile intitulée Twelve Years of Depression sortie en 2002 chez Hallucination Zine (défunt label portuguais) reprend les meilleurs morceaux de chaque sortie, et qu'une autre sortie chez Xtreem en 2015 et intitulée Harvest Remnants reprend l'intégralité des trois premières démos, soit l'essentiel du groupe. C'est cette dernière qu'il faut évidemment posséder.

 



Vendredi 01 Juin 2018 - 09:55:03

Lugubrious

(copie en partie de ma chronique publiée sur le site)

Pour Lugubrious, l’aventure fut des plus éphémères, et dura le temps de deux petites années entre 92 et 93. Sans compter le pauvre rehearsal de 92 enregistré live grâce au micro d’un antique lecteur cassette, c’est surtout la démo de 93 intitulée In Nomine Domini Nostri, Jesus Christi qui retient ici notre attention. C’est le contact avec Dave Rotten de chez Drowned Productions, (plus tard Repulse Records, et aujourd’hui Xtreem Music) croisé lors de concerts et dans un local de Madrid où répètent Avulsed et Intoxication (l’ex Suffocation espagnol), qui déclenche sa signature. 

Portées par une œuvre macabre de Eduardo Naranjo intitulée "La Mano de la Muñeca" (1971), les 21 minutes qui composent cette unique démo balancent un Death Metal massif des plus mortifères. Cinq morceaux qui défilent en fondu enchaîné et dont le clavier lugubre de l’intro donne le ton en parachutant directement le deathster dans un film d’horreur glauque et bien bisseux. La recette de Lugubrious, c’est un riffing épais, simple et direct, que viennent ambiancer des parties lentes et doomy ensuite dynamitées par des accélérations carnassières. Une alternance identitaire qu’on retrouve sur "Reddening the Twilight" ou "Trees of Cemetery" où un clavier bien funèbre s’occupe de renforcer l’atmosphère putride portée par des guitares lourdes et une basse visqueuse. Le double chant de Fernando Errazquin (futur Haemorrhage), caverneux, puis supra grave, termine de définir le style du groupe, et deviendra par la suite une marque de fabrique vocale du goregrind. A ce titre là, l’ombre de "Symphonies of Sickness" n’est jamais loin, même si des morceaux comme "Catalepsy" et "Versinia Pestis" offrent un riff central efficace et accrocheur à rapprocher du death US façon "Butchered at Birth" ou "Effigy of the Forgotten". C’est gras, c’est bestial, c’est brutal, et le chant goregrind de Fernando augmente encore l’épaisseur des morceaux. 

A l’instar d’un Mortal Mutilation, Lugubrious prouve qu’avec peu de technique, mais beaucoup d’ambiance, on peut proposer quelque chose d’intègre et de puissamment authentique. Une ambiance prenante et parfaitement imagée, une atmosphère typique spanish de film d’horreur, une créature occulte qui émerge du caveau pour te dévorer. La réédition CD remastérisée de Pathologically Explicit Recordings en 2012 permet de se replonger dans le death metal sépulcral hispanique à travers l’un de ses pionniers dont le manque de motivation de ses musiciens pour le genre entraîna prématurément sa fin. Seul Fernando, enclin à vouer sa chair au death, poursuit l’aventure chez le naissant Haemorrhage, autre légende espagnole, au sein duquel il revêt le pseudonyme de Lugubrious en devenant son dégobilleur officiel.



Mardi 19 Juin 2018 - 20:37:51

Bad Taste

Formé à Bilbao début 90 par des gosses de 16 piges, Bad Taste commence à répéter à la Gaztexe, déjà squattée par d'autres groupes locaux (Trauma, Phthisis...). Le nom du groupe est bien évidemment un hommage au film de Peter Jackson. En décembre 90 sort leur unique démo autoproduite. Intitulée Psychically Shattered, le thème tourne autour de la cruauté de l'expérimentation animale. Musicalement, le son est crade et organique. Ça sent l'enregistrement live à plein nez. Les morceaux sont courts mais parviennent quand même à développer une atmosphère bien putride. La particularité de Bad Taste, c'est le chant très profond de Tito, qui assure aussi l'une des deux guitares. 18 minutes plutôt entrainantes, dotées d'accélérations efficaces, de lignes mélodiques sinistres et d'une rugosité de cimetière uniquement réservée aux aficionados des sons les plus mortifères. Le groupe connait une petite renommée dans l'underground local et apparait dans différents fanzines de l'époque. Cependant, les compos encore hésitantes, l'exécution à l'arrache et la qualité médiocre de l'enregistrement ne permettent pas au groupe de démarcher auprès des labels. En 2009, un concert hommage est rendu à Bilbao avec des groupes locaux pour commémorer les 10 ans de la mort du batteur.



Lundi 06 Août 2018 - 19:17:52

Spontaneous Combustion

Formé en 90 à Séville, Spontaneous Combustion fait parti de ces nombreux groupes prometteurs n'ayant jamais atteint le stade du premier album. Fondé par Karlos à la gratte (également dans Extrême Masturbation), Pedro à la basse, Mofly à la batterie et Bongo au chant (également dans Necrophiliac, groupe culte de la scène de Séville), Spontaneous Combustion commence par balancer deux obscures démos en 90 : Viscosity & Limbs, puis Cellular Degenaration, dans laquelle le groupe s'oriente vers un style Grindcore façon Napalm Death. Pour l'occasion les membres revêtent des pseudos tels que 'Masturbator' ou 'Maggot Eater'. Deux démos totalement introuvables aujourd'hui.

 

 

En juin 91 sort une troisième démo intitulée Convulsion in Your Arteries. Il s'agit d'une démo live enregistrée lors d'un concert donné par le groupe Los Muertos de Cristo. Sur celle-ci, le groupe bascule vers un Death Metal lourd et bien méchant peuplé de blasts et de ralentissements typé Celtic Frost. Ils assurent d'ailleurs une assez bonne reprise du cultissime Dethroned Emperors, ainsi qu'une reprise de Defecation. Cette démo est dédiée au bassiste fondateur Pedro parti faire son putain de service militaire. Il est donc remplacé par un certain Joaquin tandis que Jacinto, le nouveau vocaliste, lui aussi un ex-Necrophiliac, remplace Bongo, toujours attaché à ce dernier groupe. Bien qu'étouffé, le son de cette démo est tout à fait lisible, et le death du groupe commence à s'affirmer.

 

En 92 sort l'une des premières compiles de death espagnol : Smash Hits From Hell / Thrashing Till Death Volume 2. Les deux morceaux de Spontaneous Combustion sont repris de la démo live précédente. Le groupe commence à avoir une petite renommée et tourne beaucoup, ce qui les amène à signer chez Drowned Productions tenu par l'increvable Dave Rotten.

 

Suffering Cries constitue la sortie la plus aboutie du groupe. Le EP sort en vinyle chez Drowned Productions en 93. Trois morceaux pour 10 minutes faites d'un Death Metal solide et bien vénère. Tempo rapide, riffs bien méchants, atmosphère morbide, cet enregistrement les confirme comme un groupe sérieux de la scène extrême espagnole et leur permet de gagner un ticket pour apparaitre sur une compile importante. A noter l'utilisation du clavier sur le troisième et dernier morceau. Suffering Cries est sans conteste LA sortie à posséder du groupe, dans le rayon brutal death typé US, au même titre que Suffocation / Intoxication.

 

Le split compile Dead Flesh débarque en octobre 93 chez Fonomusic en compagnie de groupes tels que Avulsed, Antropomorfia et Sacrophobia, avec l'accord bien sur de Dave Rotten, patron de Drowned Productions. Et c'est finalement un coup de chance, en plus de son talent, qui permet à Spontaneous Combustion d'y figurer. A l'origine, c'était une compile centrée sur la scène de Madrid, mais Intoxication n'ayant pu y figurer, c'est Spontaneous Combustion, groupe pourtant de Seville, qui est choisi pour les remplacer. Les deux morceaux que proposent le groupe sont solides et dans la lignée du EP Suffering Cries, soit un style lourd et caverneux, quoique encore plus rapide. A noter qu'un nouveau vocaliste au timbre bien différent est recruté pour permettre à Jacinto de se concentrer sur la seconde guitare.

Cette apparition sur ce célèbre split propulse le groupe, qui en tout état de cause était paré pour un premier album ainsi qu'une tournée européenne. Mais comme beaucoup de ses congénères, c'est la défection d'un de ses membres qui coule le navire en ce début 94.



Mardi 07 Août 2018 - 16:25:00

Desecrate

Groupe basque, originaire du côté de Saint Sébastien, Desecrate est formé en 1991. Ce groupe voue un culte absolu à Deicide. Ils n'ont enregistré qu'une seule démo studio en janvier 1993 intitulée Call Thee Ancients. Limité à 250 copies cette démo a reçu d'excellents retours dans les fanzines locaux au point de devenir un des grands espoirs de la scène Death Metal basque. Puis plus rien, le groupe s'est complètement volatilisé sans que personne ne sache ni pourquoi ni comment.

Un rapide coup d'oeil sur le logo du groupe et sur le nom des titres ("Absent Of Evil", "Simbolical Sacrifice") suffit à comprendre que l'on a affaire à un fils spirituel de Deicide. Très bien exécuté, evil à souhait, l'esprit de Deicide est complètement respecté. Très loin d'être un simple clone insipide, Desecrate se ressent (de mon point de vue du moins) plus comme une extention du premier album de la bande à Benton :

https://www.youtube.com/watch?v=q-F-X8qUZsE&list=OLAK5uy_kOTKHzMW0ydxjI78OCf7C8w4OnsoXEdHI&index=1

En toute fin d'année 2013, le label Pathologically Explicit Recording a rééditée en CD cette démo en collaboration avec Sevared Records.Nouvel artwork, petit livret 8 pages avec que des photos d'époque (une bonne vingtaine) mais dont il manque bien entendu une petite bio ou interview. Par contre, on a le droit à un titre supplémentaire, compètement dans l'esprit du reste,  qui était destinée à une compilation qui n'a jamais vu le jour.

On la trouve encore un peu partout . A ne pas manquer donc pour les fans de la vieille scène Death Metal spanish et, bien entendu, de Deicide.



Lundi 13 Août 2018 - 19:58:13

Maelstrom

 

On ne sait pas grand chose de Maelstrom, groupe fondé en 90 à Saragosse dans la région d'Aragon par 4 types qui ne semblent pas avoir participés à d'autres projets. Pourtant leur première démo autoproduite sortie fin 90 pose un niveau et une qualité tout à fait remarquables. Resting in the Pantheon, c'est 15 minutes d'un Death Metal raw rapide et brutal évoquant les deux grands albums de l'année précédente, soit une sorte de mélange entre Altars of Madness et Beneath the Remains. 15 minutes dans la gueule qui démontrent un sacré savoir faire pour un groupe émergeant sorti de nulle part au coeur d'une scène extrême encore balbutiante. Le morceau Embryos of Agony va même jusqu'à emprunter un riff au Call of Cthulhu des Mets. Bref, une excellente démo, obscure et ambiancée, qu'on aimerait bien voir ré-éditée un jour.

 

Le très bon niveau de Resting in the Pantheon permet à Maelstrom de se faire une bonne réputation dans le milieu underground local. Du coup Ils sont invités à participer à l'une des premières compiles de death espagnol - Smash Hits from Hell (92) - en compagnie notamment de Spontaneous Combustion. Une sortie vinyle chez Momentos Trashicos, label éphémère espagnol. Ce sont deux morceaux de la première démo qui représentent le groupe.

 

En Septembre 92 sort la seconde et dernière démo du combo : Augury of Decline, à l'artwork très réussie. Cassette cette fois sortie chez un label local du nom de Anaconda Records. Malheureusement le niveau de la première démo n'est pas atteint en terme de composition. Le death de Maelstrom s'est certes épaissie, avec des guitares plus lourdes, une prod mieux nourrie et un chant plus profond et pété de réverbe, mais la rage démoniaque de Resting in the Pantheon en est absente. Là, on a davantage un gros death à l'anglaise, façon Bénédiction. Plus pépère donc, bien que non dénué de passages savoureux, notamment quelques accélérations qui font mouche. Toutefois, la démo est inégale et propose quelques moments moins intéressants.

 

Après ça le groupe ne fait plus jamais parler de lui jusqu'à sa reformation 20 plus tard pour un unique concert...



Mercredi 22 Août 2018 - 16:18:40

Levial

Levial est originaire de Huesca en Aragon. Les infos concernant ce groupe sont pratiquement inexistantes. On sait simplement que Levial a été formé en 1993 (et non pas 1994 comme indiqué sur Metal Archives) et que durant ses deux petites années d'existence,  le groupe a fait quelques dates en Espagne avec Cradle Of Filth / Sadist et Cannibal Corpse / Desultory / Samael.

C'est en 1994 que Levial sort son unique démo Possession Of A Divine Soul qui sera distribuée par un petit label espagnol du nom de Siempreviva Distrinativa. Musicalement, c'est un Death Metal très occulte et satanique qui renvoie à des groupes comme Incantation et Deicide avec en plus un esprit Black Metal dans certains riffs. En tout cas, c'est très noir, ça sent le blasphème et l'Enfer.

https://www.youtube.com/watch?v=0z5KjdZzFDA

En 1995, Levial décide de s'orienter complètement vers le Black Metal et change de nom pour devenir Ouija qui sortira en 1997 un album assez reconnu dans la scène Black Metal espagnol.

En 2012, la démo Possession Of A Divine Soul a été remasterisée et rééditée en CD par Pathologically Explicit Recordings avec en bonus 3 morceaux live enregistrés en 1993 qu'on ne retrouve pas sur la démo. Malheureusement, comme souvent avec ce label, niveau livret c'est service minimum : 2 feuilles avec quelques photos floues et un flyer qu'il faut décrypter à la loupe. Par contre le son est vraiment très bon même pour les morceaux live.

A posséder aussi donc; surtout que ça se trouve encore facilement à prix attractif.



Jeudi 08 Novembre 2018 - 15:43:39

Necrophiliac

 

Formé en 88 dans un bled d'Andalousie, Necrophiliac figure parmi les premiers groupes de Death Metal espagnol ainsi que le tout premier à être signé chez Drowned de Dave Rotten. Au départ le line up s'articule autour de Piti aux fûts, Raton (Spontaneous Combustion) à la basse, Ery aux guitares et Bongo (Spontaneous Combustion) au chant. En tant que quasi premier groupe à jouer une musique aussi extrême dans les environs de Séville à la fin des années 80, Necrophiliac va naturellement essuyer les plâtres lors de concerts ou répétitions sauvages dans des lieux improbables.

Leur première démo intitulée Endless Death sort en cassette autoproduite en 88. Par manque de ressources, le groupe opte pour un enregistrement live comme cela se faisait beaucoup dans l'underground du metal extrême. Sur ce premier jet, sans aucun doute le plus violent du groupe, on a une espèce de thrash death supra vénère qu'on pourrait qualifier de proto death metal. Primitivisme des compos, rage absolue, chant hurlé rapeux au possible, tout est poussé à fond et rappelle le thrash allemand des mids 80. Une reprise de Sodom clôture d'ailleurs la cassette. On pourra aussi noter malgré le côté frontal et terriblement raw de la démo un joli travail guitaristique de la part de Ery, qui assure tout à tour rythmique et soli, le groupe n'ayant pas encore de second gratteux. Pour une première démo, le son est correct, et l'ambiance des titres est totalement possédée. Endless Death, c'est evil et crade, bien dans l'esprit du early Sepul, de Venom et bien sur, de Possessed.

L'année suivante, en 89, sort une seconde démo intitulée Infernal Exorcism. Enregistrée à La Nave, dans des conditions quasi live, cette nouvelle démo sort là aussi en cassette autoproduite. Niveau line up, du changement s'est opéré : Piti s'est barré, remplacé par Sweick ; Raton délaisse la basse pour créer une seconde guitare, et Uly récupère la basse de Raton. Désormais quintet, le groupe peut complexifier ses compos et assurer les deux grattes en live. Sur Infernal Exorcism, le son est donc bien meilleur tout en restant bien raw (enregistré sur un 4 pistes analogique). Niveau style, toujours ce thrash death primitif flirtant de près avec le black thrash de Sodom.

 

En 89, sort une troisième démo nommée Necrosion. Il s'agit cette fois d'une démo rehearsal enregistrée à El Local dans les environs de Séville toujours distribuée en cassette auto-produite. Sur cette sortie, Raton s'est barré, laissant de nouveau le groupe évoluer à 4, avec une seule guitare, comme c'était le cas sur la première démo. Necrophiliac commence à explorer davantage le Death Metal, vouant un culte total au Death de Schuldiner.

 

En 90, nouvelle démo, avec Process of Impalement, de nouveau capturée live à Séville, et distribuée en cassette auto-produite. N'ayant qu'une seule guitare, pendant les soli, la rythmique est absente, comme sur la première démo. Cette fois, on est passé au death metal, mais toujours dans un esprit proto. Le groupe ayant en effet peu de moyens pour choper des amplis ou des pédales, le son reste lui ancré dans un thrash primitif et raw tandis que les compos sont clairement death metal.

 

La même année, ça va enfin bouger pour Necrophiliac puisque Dave Rotten qui vient de monter sont premier label, Drowned, décide de produire le groupe en compilant deux de ses démos : Process of Impalement et Infernal Exorcism dans une sortie cassette intitulée Excremental Pregnancy. C'est d'ailleurs la première sortie du label, et donc un fait important dans l'histoire du metal extrême espagnol. Le groupe commence ainsi à apparaitre dans des fanzines étrangers et reçoit de bonnes critiques. Il faut dire que Drowned a soigné le truc : nouveau logo, nouvel artwork, qualité sonore accrue, et enfin une distribution digne de ce nom.

 

En 91, c'est la grosse enfilade avec Seraphic Decay, label US d'enculés qui a laissé sur le tapis pas mal de groupes espagnols de la première vague DM en signant aux abonnés absents après avoir dealé pas mal de EPs. Sans se douter de ce qui les attend, Necrophiliac enregistre donc 4 morceaux pour deux EPs, intitulés respectivement Tombified Sex et Bowelfested Gorgon. Cette fois, c'est death metal jusqu'au bout des ongles, que ce soit niveau compos ou niveau son. L'évolution du groupe s'est arrêtée, ce dernier ayant définitivement trouvé son style. Soit un death lourd, épais et carnassier allant largement chercher du côté de Autopsy et Carcass. En effet, le nouveau gratteux Miguel qui vient de débarquer amène ses influences avec lui, notamment Carcass, Napalm Death et Morbid Angel, faisant donc passer à Necrophiliac un sacré cap. Terminé l'esprit proto, place au death avec des accents goregrind tout à fait délicieux, s'exprimant notamment dans les vocaux. A noter qu'un clavier parcimonieux apparait quelques fois pour un renfort d'ambiance mortifère assuré. Par moments on est très très proche de Severed Survival, mais aussi de Dawn of Possession dont l'un des morceaux, Despondent Souls, sert assurément de modèle à Astral Corpse, l'un des hits de Necrophiliac. Pour finir, les leads sont toujours aussi travaillés de la part de Ery, faisant toute la singularité du quintet malgré ses influences assumées.

Suite donc à la défection de Seraphic Decay ('culés !), Necrophiliac utilise les 4 morceaux de ses EPs unreleased pour les compiler sur une nouvelle démo cassette sortie en 91 et intitulée Visceral Fruit :

 

Enfin, fort d'un contrat de deux LPs avec Drowned, Necrophiliac fini par enregistrer son premier full length dans la douleur. Intitulé Chaopula - Citadel of Mirrors, ce premier album sort en CD, K7 et LP en 92. C'est enfin la consécration pour le groupe, malgré un enregistrement laborieux, faut à un manque d'expérience des ingés-son. En toute logique, on est dans la parfaite continuité des deux EPs unreleased (et donc de la démo compile Visceral Fruit) avec un death lourd et gras aux légers accents grind, doté de leads mélodiques de bonne facture. A noter le concept de l'artwork, du titre et des paroles, emprunté à une nouvelle d'un écrivain argentin, dont l'idée partait de l'observation des reflets pendant l'acte sexuel, qu'il voyait comme une abomination du à la duplication des corps humains, chaque reflet supplémentaire apportant son lot de distorsions, concept organique névrosé, efficacement mis en image sur la cover de l'album. De ce fait, Chaos of Copula est devenu Chaopula, nom de l'album.

 

Un second full length était sur les rails avec Drowned, mais des mésententes internes firent capoter son enregistrement. C'est donc après quelques concerts fin 93, dont certains avec Carcass à Madrid, que Necrophiliac met fin à ses activités.

En 2016, Xtreem (ex Drowned, ex Repulse) sort une double compile contenant l'intégralité de Necrophiliac. Intitulée Maze of Forking Paths, il s'agit bien entendu d'un must have de la scène death metal espagnole.