CIRCLE OF THE TYRANTS >> Spanish Death Metal : 90-99
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Vendredi 06 Avril 2018 - 19:34:40

Suffocation

L'un des pionniers du Death Metal espagnol, parmi une tripotée, quasi tous signés au tout début des années 90 chez Drowned Productions, le premier label de Dave Rotten (pré-Repulse Records et pré-Xtreem Music). Ce Suffo espagnol se forme donc, comme les copains, à Madrid, et se présente sous la forme d'un trio. A leur actif, un split en 91 intitulé Revulsion sorti chez un petit label local éphémère nommé Fobia. Ce split à la particularité de présenter 4 groupes, dont le plus actif est Estertor, ayant enregistré leurs morceaux dans des conditions live un soir de décembre 90.

Puis leur démo Brutales Nauseas débarque en cassette durant le second semestre 91, cette fois chez Drowned Productions et constituant ainsi la 5ème sortie du jeune label. La majorité des morceaux sont repris du split, à l'exception d'un, tandis que d'autres sont ajoutés. Au total, 23 minutes d'un death tout à fait influencé par la scène US, Cannibal Corpse et Suffocation en tête. Il est d'ailleurs intéressant de constater que la première démo des new yorkais, Reincremation, ne précède Brutales Nauseas que d'une petite année. Difficile donc de ne pas faire le lien, en plus du nom de groupe identique. Le Suffo espagnol, c'est donc un death brutal, étouffant et rapide, d'excellente facture. On sent que les types ont écouté Eaten Back to Life autant que le récent Human Waste de leurs homonymes. Ça défouraille sauvagement, avec un growl profond, des riffs galopants et une brutalité gorâtre sans faille. Et d'ailleurs la production, pour une petite démo d'un obscur groupe espagnol naissant, est bien meilleure que celle de Reincremation, tout en restant sale, organique et lisible. On peut aussi noter une petite influ Obituary dans les passages les plus lents et les plus mortifères (peu nombreux). Mais grosso modo, ça speed carrément.



Du coup, à cause du "vrai" Suffo, et du succès de Human Waste, nos espagnols sont un peu forcés de changer de nom, et optent pour Intoxication. Toujours dans le gore donc.

 

Intoxication

Le trio obtient la reconnaissance grâce à quelques concerts bien brutaux, puis aussi parce qu'ils trainent autour de Dave Rotten. Ils enregistrent d'ailleurs leur EP Cerebral Parasite dans le même local que Avulsed. 11 minutes encore plus brutales et étouffantes que leur démo Brutales Nauseas. Cette fois, on sent que Effigy of the Forgotten a laissé des traces. Sans toutefois être aussi inspiré que leur démo sortie sous leur ancien nom, cet EP sorti également chez le label de Dave Rotten, en vinyle cette fois, propose un death metal solide et bien méchant. C'est plus rapide, plus gras et vraiment très bon. Le growl y est encore plus profond.



Bon, finalement, le batteur Furni (Raul) se barre chez Avulsed où il officiera de 1993 à 2004, mettant donc un terme à l'aventure Suffocation / Intoxication qui splitte en 92/93.



Dimanche 08 Avril 2018 - 18:35:34

Obscure

Formé en 88 à Valence, là aussi, l'un des tout premiers groupes de Death Metal en Espagne. Mais c'est pourtant en balançant du bon Thrash Metal teinté de Hardcore que l'entité fait ses premières armes. L'influ saute aux oreilles direct : Carnivore ! Avec un chant façon Peter Steele à fond les ballons. Cette première démo intitulée Disgusting Reality sort en cassette auto produite en mai 90 et propose 6 morceaux dont 4 lives avec une reprise de Fight Fire With Fire. Sympa, bien joué, et plutôt bien produit, mais le worship Carnivore est un peu trop poussé et révèle un manque d'idendité de la part de Obscure.

 

---> https://www.youtube.com/watch?v=PZkvEd5oOzc (à partir de 39.58 pour la première démo)

 

La deuxième sortie du groupe débarque au tout début de l'année 91 et s'intitule Curse The Course. C'est la sortie la plus connue du combo, elle a été éditée trois fois, dont une par Drowned Productions du sieur Rotten. Cette fois, changement de registre, Obscure se death metalise et propose quelque chose de beaucoup plus lourd et occulte, notamment par l'ajout parcimonieux d'un clavier bien sinistre, particulièrement morbide d'ailleurs sur l'excellente intro. Obscure semble avoir trouvé son style, un death thrash dynamique et puissant qui n'oublie pas d'apporter une ambiance macabre sur ses riffs inspirés, tantôt incisifs et rapides, tantôt lourds et lents. Avec cette sortie, Obscure commence à gagner une certaine notoriété et figure même dans quelques magazines pour lesquels le groupe donne des interviews. Les différentes éditions sont toutes sold out, et sur chacune d'elle figure un petit message incitant les fans au piratage afin de répandre au maximum la musique du combo.

--> https://www.youtube.com/watch?v=1hYHSl7XyPg

 

Puis en 92, la troisième et dernière démo intitutlée Non Existendi Cultus. De nouveau le groupe évolue avec une volonté d'aller davantage vers l'occulte avec notamment des relents doom death. Seulement le résultat est un peu molasson et manque de conviction, malgré une ambiance mortifère pétée de réverbe qui fonctionne bien.

--> https://www.youtube.com/watch?v=PZkvEd5oOzc (jusqu'à 17:05, soit les quatre premiers morceaux)

 

Finalement, faute d'un véritable accord avec quelques labels pourtant intéressés (dont Wild Rags) ainsi que certains aléas de line up, Obscure splite en 94. Il faudra atteindre une première reformation en 2005 puis la seconde en 2016 pour avoir un split vinyle de Curse the Course couplée à la démo Existential Nausea des compatriotes de Human Waste en 2011, puis une compile regroupant les trois démos non remastérisées de Obscure chez Xtreem Music (anciennement Repulse Records et Drowned Productions) en 2016 et dont voici le visuel :

Obscure est encore actif aujourd'hui et donne quelques sets en attendant de pouvoir sortir un véritable album, fait sans doute de unreleased tracks datant des années 90. Tout le monde est de la partie, sauf le vocaliste.



Lundi 09 Avril 2018 - 14:55:02

Sacrophobia

Aller hop, encore un pionnier de la scène death espagnole, Sacrophobia est un groupe formé à Madrid en 90 par cinq potes. Leur première démo, Only death is Irreversible, sort en cassette chez Drowned Productions durant l'année 91. Le Death Metal qui y est joué est chaotique et bien sauvage. Clairement, on est à la limite du bestial. L'ensemble manque un peu de lisibilité, mais l'énergie déployée, l'urgence des compositions et la sauvagerie du jeu est intense et brutale. A noter que le chant est assuré par ce bon vieux Raul, actuel boss de Memento Mori, et dont ce fut l'un des deux seuls groupes (avec Postmortem).

--> https://www.youtube.com/watch?v=KnMG3JOJKEU

 

L'année suivante Sacrophobia devait sortir un EP chez Seraphic Decay Records, mais l'entente ne se fait pas, ce qui conduit le groupe à sortir sa seconde démo en auto prod. L'évolution est notable. Le groupe propose un death tout aussi brutal, mais néanmoins plus lisible. Le côté sauvage est abandonné pour laisser la place à un Death Metal, véloce, méchant et bien plus lourd. Le chant est dorénavant assuré par un certain Jesus, au registre plus grave, tandis que l'aspect global de la musique s'inspire du carré d'as suédois. Quelques nappes de clavier ajoutent à l'ambiance.

--> https://www.youtube.com/watch?v=0pmG7fzZots

--> https://www.youtube.com/watch?v=X0ziEBaR6V0

--> https://www.youtube.com/watch?v=ShuHzt6VpJA

 

Puis en octobre 93, c'est un split en compagnie de Avulsed, Antropomorphia, Ferneto et Spontaneous Combustion qui voit le jour chez Fonomusic. Les deux morceaux de Sacrophobia sont tout à fait dans la même veine que la démo 92, et constitue le point d'orgue de la carrière du combo.

--> https://www.youtube.com/watch?v=jryXVNp6oRk

 

Finalement, le groupe splite en 94. Juancar, le gratteux, s'en va rejoindre les rangs de Avulsed au sein duquel il est encore aujourd'hui. Une compile naturellement sortie chez Xtreem Music regroupe l'intégralité de ce qu'a sorti le groupe, et comprend en bonus quelques pistes live. Elle s'intitule Dark Requiems :



Jeudi 12 Avril 2018 - 10:55:40

Infestus

Formé en 90 à Séville, il faudra attendre 93 pour voir débouler leur première démo sortie chez Drowned Productions. Intitulée Unnatural Legacy, les 17 minutes que délivre Infestus sont taillées dans le plus pur death metal. C'est très typé brutal death US, Suffocation en tête. Et pour une première démo jouée par d'illustres inconnus, le taf est assez impressionnant, même si on navigue dans des eaux déjà maintes fois empruntées. La prod est très bonne et souligne le style rapide, lourd et sombre du groupe. Gros savoir faire.

 

Puis en 94, une seconde démo est enregistrée : Atmosfera de Asfixia, qui a la particularité de présenter un chant en espagnol, mais elle ne verra pas le jour et le groupe splite deux ans plus tard. La prod est déjà moins ample que celle proposée sur la première démo. Les guitares manquent d'épaisseur et le death proposé se veut moins direct que précédemment. Toutefois le niveau reste bon malgré un interlude inutile et des morceaux moins efficaces.

Finalement Infestus se reforme en 2015, le temps d'enregistrer une nouvelle démo intitulée Origen. Mais là aussi, pas de sortie prévue. Et ce n'est que deux ans plus tard que Xtreem Music édite une compilation du même nom reprenant l'intégralité de ce qu'a enregistré le groupe, soit les trois démos. Cela permet enfin d'écouter celle unreleased de 94, et la nouvelle de 2015, qui fait preuve d'un Death Metal posé, plus technique et plus mâture, toujours growlé en espagnol. Cependant, on aurait aimé retrouver la fougue et la brutalité si noire de Unnatural Legacy...

--> https://xtreemmusic.bandcamp.com/album/origen



Mercredi 18 Avril 2018 - 15:24:23

Canker

Formé en 90 à Grenade sur les cendres de Apocalipsis et Post-Mortem, les membres de Canker se font très vite remarqués lors de concerts où ils démontrent fougue et talent. Une première démo auto-produite voit le jour en 90. Bien que le son soit assez sale, mais tout à fait lisible, le jeune groupe fait déjà preuve de bonnes dispositions guitaristiques et balancent un thrash death agressif et sympa de bonne facture. Les 5 morceaux qui composent la démo sont sans doute enregistrés en condition live.

Une seconde démo, toujours auto-produite, débarque en octobre 91. Ce sont les mêmes morceaux que la démo précédente, si ce n'est un seul nouveau titre. Cette fois, le son a gagné en épaisseur. Les guitares sont plus profondes et la batterie plus ample, tandis que le chant se montre plus grave. Bref, Canker est plus méchant, et des morceaux comme Opus Death ou Torture sont de petites tueries, sans parler du titre Physical, long de plus de 10 minutes, où les soli de gratte frôlent le vertueux, caractéristique qui devient dès lors l'une des marques de fabrique du groupe.

 

Les concerts s'enchainent et c'est la première place obtenue à la Villa de Bilbao qui leur permet de signer un contrat et d'avoir suffisamment de pesetas pour embaucher ni plus ni moins que le grand Colin Richardson pour produire leur premier album. Physical est enregistré en deux semaines puis mixé au célèbre Sunlight Studio par Tomas Skogsberg. L'album s'écoule à plus de 6000 exemplaires en 6 mois et sort sur CD/LP/K7 chez Escila (label éphémère espagnol) durant l'année 94. Il s'agit de l'oeuvre la plus aboutie de Canker, et celle pour laquelle le groupe est connu. Le groupe y balance un thrash death véloce, technique et agressif de haute volée. Les soli sont excellents et les accélérations bien jouissives. On pense tour à tour à Death, Coroner ou Destruction tandis que les passages les plus vindicatifs ramènent du côté de Incubus. La prod organique, rugueuse et puissante, sublime des morceaux aux soli quasi virtuoses, tandis que le propos général reste agressif et nerveux. A noter quelques détours prog, notamment lors du morceau final éponyme repris des démos. Cet album, ressortie depuis 2014 chez Xtreem music en compagnie des deux démos, est tout simplement un must have de la scène 90's espagnole.

 

Un second album débarque en 97. Et là, c'est la douche froide. Terminé le thrash death agressif aux envolées mélodiques superbes, et place à un genre de power thrash balourd et groovy bien molasson. Exquisites Tenderness se voit offrir une distribution minable par son obscur label espagnol (Visur), ce qui précipite la fin du groupe. Pas de fougue, pas de hargne, et plus grand chose de Death Metal dans ce produit qui semble avoir suivi la mode du groovy mid 90's qui a fait tant de mal (à la scène Thrash Metal notamment). L'ensemble est trop propre et manque singulièrement de puissance et de mordant. Cependant, le propos reste technique et les soli toujours sublimes.

Le groupe splite en 98 suite à l'absence de promotion de la part du label, la rupture avec leur manager et à quelques mouvements de line up. Le coeur n'y est plus.

A noter cependant, une reformation en 2002, et l'enregistrement d'un troisième album en 2005, qui ne verra le jour qu'en 2017 chez Xtreem. Nommé Earthquake, on retrouve enfin le Canker de Physical, sans pour autant en atteindre le niveau. Le combo, qui ne contient plus que son leader guitariste chanteur (Miguel Hernandez) comme membre originel, balance un thrash death puissant et véloce qui frise le death mélo. Canker a réincorporé du death dans son propos. Ça speed bien, c'est technique, catchy, et on a toujours ces superbes soli caractéristiques. Un retour qui fait plaisir malgré un album un peu trop hétérogène qui perd parfois en efficacité en partant dans tous les sens.



Lundi 23 Avril 2018 - 13:52:11

 

Unbounded Terror

Formé en 1990 sur les restes du groupe Toxic Waste, le groupe, originaire de Majorque, se rassemble autour de Vicente Paya (guitare), José Rosa (basse), Esteban (batterie) et Toni Pereida (guitare et chant). Tout d'abord prénommé Putrefeact Monstruosity, le groupe devient Unbounded Terror en avril 1991. Unbounded Terror est un des pionniers de la scène Death Metal espagnole et un des premiers groupes  hispaniques ,avec Feretrum et Necrophiliac, à avoir sorti un full-length. 

Ayant composé assez de matériel, et s'aidant de l'amitié qui unit Paya à Dave Rotten, le groupe investit les studios Musicasa du 5 au 9 août 1991 pour enregistrer sa première démo intitulée Sarcastic Souls. Elle sort la même année en format k7 (limitée et numérotée) chez Drowned Productions, label de Rotten. 

À noter que les parties de clavier sont jouées par l'ingénieur du son, Antonio Cano. Toni Pereida conçoit la pochette.

Conservant le même line-up, le groupe investit les studios Desgrabaciones, situés à Palma de Majorque,  en mars 1992 pour l'enregistrement de son premier full-length. Sorti  la même année toujours chez drowned productions, cet album s'appelle Nest Of Affiction et comprend 10 titres (dont 2 intros).

La musique développée ici se rapproche de l'école américaine, et en particulier de la frange caverneuse et malveillante et ses grands représentants (Incantation, Baphomet). Sur des rythmiques tantôt lourdes, tantôt tapageuses, le groupe pose un riffing solide et plutôt inspiré. Le growl de Toni Pereida est aussi un atout de marque, celui-ci étant caverneux et légérement dégoulinant sur les bords. Quelques nappes de clavier et des interludes placés idéalement aérent la structure et apportent un certain charme à l'ensemble.La production est assez bonne, même si la basse est malheureusement peu audible. Par contre, les solos de guitare, quelque peu hésitants techniquement, ne sont pas le point fort de l'album. 

Suite à cette sortie, le groupe se retouve malheureusement forcé à l'arrêt suite à la défection du batteur. De son côté, Vicente Paya se consacre également à un projet de doom appelé Golgotha. Recrutant Pedro Navarro comme nouveau batteur, le groupe repart aux Desbagraciones studios pour enregistrer son ultime démo, qui sort fin 1993 sous format k7 et de manière indépendante : Through The Dark Desperation (Evil Laughs Stronger). Comprenant 3 titres, le groupe continue sur sa lancée, avec une basse plus présente mais un mix trop brouillon pour rendre cette démo réélement nécessaire.

 

Enregistrant un démo en 1993 également avec Golgotha, Vicente Plaza signe un contrat avec Drowned Productions pour la sortie d'un EP. Préférant se consacrer pleinement à son nouveau projet, Plaza dissout Unbounded Terror cette même année.  

En 2011, Xtreem Music, mené par Dave Rotten, ressort l'album, les démos (y compris celle de 1992 intitulée Growing on Sorrow) et un titre live sur le même cd. Comme pour Dissect, l'album se voit attribué une nouvelle pochette mais, heureusement, l'originale est conservée sur l'arrière du livret.



Mardi 01 Mai 2018 - 21:08:33

Mortal Mutilation

Formé en 91 à Barcelone sur les cendres de Obscenity - formation jouant du thrash façon old Kreator (époque PTK) - Mortal Mutilation s'éveille véritablement lorsque Ishmael rejoint l'entité en remplacement de l'ancien vocaliste. Son growl profond et vindicatif va permettre au groupe de rendre plus lourde sa musique, la faisant basculer dans le death metal. La première démo sort en janvier 92 chez Drowned Productions. Il s'agit d'une tape à la cover très horrifique intitulée Dawn of the Dead. C'est la sortie la plus marquante du groupe, celle pour laquelle il est principalement connu. Le style de Mortal Mutilation, c'est du Death Metal hyper ambiancé et terriblement mortifère entrecoupé de blasts brutaux bien méchants et de lignes mélodiques catchy. Celles-ci sont d'ailleurs assurées par Xavier Navarro, acteur important de la scène death espagnole early 90's pour avoir joué le producteur et l'ingé-son dans son garage pour une tripotée de groupes. Enregistrée sur un modeste 4 pistes, cette première démo pose déjà un style singulier très imagé, appelant de multiples références à de célèbres films d'horreur (Zombie 2 de Fulci, The Stepfather) et proposant sur chaque morceau une intro atmosphérique et malsaine travaillée. Les morceaux sont structurellement simples mais très accrocheurs, et la prod bien rugueuse apporte un plus au style horrifique du groupe. Bref, Mortal Mutilation sur Dawn of the Dead, ça pue le zombi, et des groupes comme Death, Morgoth, Morbid Angel ou Possessed sont des références évidentes pour nos 5 espagnols.

A noter que le gratteux Candela chante chez Corrupt Soul et que le growler Ishmael chante lui chez Eroded, deux vieux groupes espagnols avec Xavier Navarro qui seront également présentés sur ce fil. La batterie est possiblement une programmation.

En 93, Mortal Mutilation obtient avec une poignée d'autres groupes espagnols une touche avec le label nord américain Seraphic Decay. Malheureusement, le groupe n'a jamais obtenu de nouvelles du label après avoir envoyé, masters, artwork et lyrics. Il est possible de retrouver cet EP avorté intitulé Demon's Lust sur la compile du même nom sortie en 2013 chez From The Grave Productions. Les trois morceaux présentés sont sympas mais n'atteignent pas l'ambiance de caveau de la première démo.

Cette même année, dépité par la défection inexplicable de Seraphic Decay, Mortal Mutilation décide d'autoproduire un nouvel EP intitulé Katie King. L'histoire de Katie King renvoie à cette célèbre occultiste du 19ème, Florence Cook, qui serait la première médium à avoir (soit disant) matérialisé un esprit. Il s'agit de la production la moins bonne du groupe au niveau qualité sonore. Le son est très étouffé et les guitares manquent singulièrement de puissance. Toutefois, le Death Metal proposé est toujours aussi sépulcral, et l'ajout du clavier sur le morceau d'ouverture continue de faire de Mortal Mutilation une série B d'épouvante bien malsaine. Les morceaux accrochent direct, les blasts sont toujours aussi méchants et le growl d'Ishmael s'accompagne cette fois de contre voix plus claires renvoyant direct à Deicide, dont les membres du groupe sont bien évidemment fans.

En 94 sort la compile Death Metal Party, à laquelle participe Mortal Mutilation en compagnie de Obscure, Human Waste et Corrupt Soul notamment. Il s'agit du travail le plus abouti du groupe musicalement parlant, que ce soit au niveau des structures ou de la prod. Les trois morceaux présentent un death metal instrumentalement plus équilibré sur lesquels l'influence suédoise pointe son nez. Le morceau Ebon par exemple, en référence au film L'Au Delà de Fulci, n'est pas sans évoquer le swedish black death. Au programme, on en change pas une équipe qui gagne ; donc toujours des blasts ravageurs entrecoupés de passages ambiancés. La batterie serait électronique.

Cette même année, Mortal Mutilation finit par spliter face aux inclinations musicales diverses et variées de ses membres. Thrash'et et Candela veulent faire du black, Ishamel va chanter chez Perpetual Lament, groupe de death doom, un autre intègre la scène hardcore, etc... Reste de Mortal Mutilation, une vingtaine de concerts entre 91 et 94, une empreinte unique dans le vieux death metal espagnol, et une fabuleuse compile sortie en 2013 grâce à From The Grave Productions. Une compile indispensable regroupant l'intégralité de la disco du groupe, ainsi que carte, sticker, posters et un booklet gorgé jusqu'à l'os d'infos, d'interviews et de tophs. A posséder absolument.



Jeudi 03 Mai 2018 - 14:25:07

Eroded

Egalement fondé à Barcelone en 92, Eroded est un groupe à rapprocher de Mortal Mutilation en raison de son line up. En effet, Xavier Navarro, producteur et ingé-son pour une pelletée de groupes de death espagnols au début des 90's (plus tard, il se tournera vers la scène punk Hardcore), en est le leader et fondateur. Il y occupe les guitares, la basse, la batterie et le songwritting. C'est donc le patron. A ses côtés, on retrouve donc Ishamel, le growler de Mortal Mutilation, ainsi que Candela et Thrash'et de la même formation pour assurer queqlues backings en guest.

Au programme de cette unique démo intitulée The Pact, un death honnête doté de mids sympas et d'accélérations blastées bien méchantes. Le growl d'Ishmael est dans la même lignée que celui qu'il propose au sein de Mortal Mutilation, à savoir un chant vindicatif et grave bien viril. Et toujours ces soli singuliers bourrés de vibratos de la part de Xavier Navarro. A noter le brutal morceau éponyme dédié à Lovecraft ainsi que les relents thrash du morceau In hell qui boucle la démo. 

Pas aussi marquant que la première démo de Mortal Mutilation au niveau de son atmosphère mais notable dans le paysage death espagnol des early 90's, et bien brutal. Cette unique démo cassette enregistrée, mixée et produite par Xavier au Metal Pesad Studios (sa propre structure) sort chez Haemorrhage Productions (label espagnol éphémère) à la mi 92.



Lundi 07 Mai 2018 - 15:19:26

Corrupt Soul

Corrupt Soul, c'est le groupe de Xavier Navarro, ingé-son et producteur prolifique dans la sphère Death Metal early 90's en Espagne. Comme Mortal Mutilation et Eroded, les groupes cousins de la formation, Corrupt Soul se forme à Barcelone en 92. Xavier assure comme à son habitude les guitares, tandis que le guitariste Candela du groupe Mortal Mutilation assure ici le chant.

La première démo débarque en 92 et est enregistrée par Xavier à son Metall Pesad Studio sur un modeste 8 pistes. Autoproduite et d'une durée de 9 minutes, elle contient seulement deux morceaux en plus d'une intro. Le style de Corrupt Soul, c'est un Death Metal rugueux et blasté assez proche de Eroded, l'autre groupe de Xavier, si ce n'est que les guitares ont un son à la suédoise. Et toujours ces soli aériens et quasi vertueux de la part du leader.

Puis en Aout 93, la seconde et dernière démo intitulée Psychophony qui sort sur un label local éphémère du nom de Catie King, référence évidente au EP Katie King des copains de Mortal Mutilation. Mieux produite que la démo 1, Psychophony évolue dans le sillage d'un Carnage / Dismember, que ce soit au niveau du riffing ou du son des grattes. L'ambiance mortifère est au rendez vous et les compos très accrocheuses. On croirait vraiment entendre un vieux groupe de swedeath.

A noter une participation à la compile Death Metal Party (Practik 94) en compagnie de Obscure, Human Waste et Mortal Mutilation.



Mardi 15 Mai 2018 - 12:01:12

Feretrum

Fondé en 89 en Andalousie, Feretrum sort sa première démo intitulée The Return en Fevrier 90. Ce premier jet montre déjà l'inclination du combo pour un death sombre et mortifère mais l'unique morceau proposé fait preuve d'une exécution et d'arrangements encore hésitants. Des problèmes en partie réglés sur la démo suivante, One Step From the Dark, cassette autoproduite à l'instar de The Return, sortie en Juin 91.

 

 

En 92, sort sur le label éphémère La Kaleta, le premier et unique album du groupe. Quelques changements de line up ont eu lieu : un nouveau bassiste est recruté tandis que Salva qui s'occupait auparavant d'une partie des guitares et du chant va laisser toutes les grattes à Roger pour remplacer l'ancien batteur dont le jeu était quelque peu limité. Il conserve par contre le chant, qui se veut plus guttutal que précédemment. 

From Far Beyond sort donc dans un tirage cassette extrêmement limité ne s'élevant qu'à une centaine de copies uniquement distribuées en Espagne. Fort heureusement, la réédition CD en 2013 chez memento Mori, ainsi que celle en vinyle chez Black Mass Records la même année, permet enfin d'exhumer ce pan du early death espagnol.

Le trio y propose un death agressif, rugueux et sépulcral dont l'artwork laisse de suite deviner les influences. Et à l'acoute des premières notes ça ne trompe pas. From Far Beyond pue la Suède du duo Entombed / Dismember. Tandis que la cover rappelle immédiatement Left Hand Path, les riffs ramènent souvent du côté de Like an Ever Flowing Stream. Seulement Feretrum, doté de plus petits moyens, et ne bénéficiant pas d'un maitre d'oeuvre du niveau de Skogsberg, propose un death bien plus caverneux, et parfois, il faut bien le fire, pas super lisible. Mais l'ambiance de caveau alliée aux guitares très massives fournissent au groupe un surcroit d'authenticité. Les accélérations sont brutales et les ralentissements plein d'atmosphère, et le côté swedish est un plus dans un death encore non saturé par cette scène.