Art(s) et littérature >> Que lisez-vous en ce moment ? (11)
Share to Facebook Share to Myspace Share to Twitter Stumble It Email This More...

   
Vendredi 27 Janvier 2017 - 10:55:38



L'Arche de la Rédemption

Le 3ème volet du cycle des inhibiteurs par Reynolds, l'auteur de Janus. J'ai adoré, mais quel pavé. Presque 1200 pages d'un savant mélange hard SF / space op. On retrouve avec plaisir des persos du premier tome, L'Espace de la Révélation, après la préquelle La Cité du Gouffre. Pour l'instant, je trouve que c'est le meilleur du cycle, avec des putains d'enjeux de taille galactique et des persos super forts. Skade, Clavain... de sacrées personnalités.

J'aime la façon qu'à l'auteur de résoudre à sa manière le célèbre paradoxe de Fermi ; les inhibiteurs, cette race antique et mystérieuse, incroyablement avancée, qui moissonne la galaxie en fauchant les espèces qui ont eu l'imprudence de quitter leur nid maternel...

Par moments c'est un peu hardu, et faut limite avoir fait des études de physique ou d'astro-physique pour piger l'aspect scientifique de certaines péripéties, mais putain que c'est passionnant. De l'ampleur d'un Hyperion peut-être bien !




Phare 23

La galaxie est encombrée, et pour éviter que les vaisseaux ne percutent un astéroïde lors de leurs voyages supraluminiques, des genre de phares de l'espace sont disséminés un peu partout dans la voix lactée. Dans l'un d'eux, le numéro 23, un type, traumatisé de guerre, seul avec sa solitude, et un matériel défaillant, perdu au milieu du cosmos.

Autant survival qu'introspection psychologique, notre gars va pas être seul bien longtemps, et va se retrouver bien malgré lui au coeur d'enjeux spatiaux-politiques le dépassant complètement.

Apparemment, l'auteur a écrit une saga à succès du nom de Silo. Quelqu'un a un avis là dessus ? Bien envie de la lire.




L'Homme dans le Labyrinthe


Là aussi, un gars tout seul, ancien diplomate, réfugié au coeur d'un labyrinthe antédiluvien construit par une race incroyablement évoluée, aujourd'hui disparue. Il est atteint d'une rare infection, tenant à distance tous ceux qui tentent de l'approcher en leur infligeant de puissantes ondes négatives. Pourtant, un beau jour, on a de nouveau besoin de lui, et un petit bataillon s'en va le chercher sur sa planète paumée à 90 années lumière de la Terre. Seulement, le labyrinthe est truffé de pièges, et d'une rare subtilité...

Toujours aussi psychologique, comme Silverberg sait si bien le faire, avec des réflexions intéressantes sur l'être humain de manière générale, qui font parfois passer l'action au 2nd plan, mais sans que cela nuise à la narration ou au déroulement de l'histoire. Bien écrit, et assez passionnant, ça se dévore en deux ou trois jours.

Un livre qui a du influencer pas mal de médias, du jeu vidéo façon Tomb Raider, à la littérature ou ciné (Le Labyrinthe).



Vendredi 27 Janvier 2017 - 17:46:06


citation :
Miskatonic dit :
Apparemment, l'auteur a écrit une saga à succès du nom de Silo. Quelqu'un a un avis là dessus ? Bien envie de la lire.

Je l'ai lu. Vas-y fonce. C'est une tuerie, on est pas loin du chef d’œuvre. Les personnages sont magnifiquement dépeint, l'intrigue est passionnante et l'auteur est arrivé à me balader tout du long, je n'ai jamais réussi à deviner ce qui allait se passer.

J'ai lu aussi L'homme dans le labyrinthe mais je ne souvenais plus que c'était de Silverberg. J'en ai un super souvenir. Quand la malédiction du personnage devient finalement une bénédiction. Il va falloir que je creuse cet auteur.




Vendredi 27 Janvier 2017 - 18:06:20

Hordes - Laurent Genefort

http://www.renaud-bray.com/ImagesEditeurs/PG/2009/2009551-gf.jpg


Je le débute et ça a l'air pas mal.

Un cycle de fantasy avec guerriers et magie on verra la suite.



Vendredi 27 Janvier 2017 - 22:19:35


citation :
brutaltof dit :
Je l'ai lu. Vas-y fonce. C'est une tuerie, on est pas loin du chef d’œuvre. Les personnages sont magnifiquement dépeint, l'intrigue est passionnante et l'auteur est arrivé à me balader tout du long, je n'ai jamais réussi à deviner ce qui allait se passer.

J'ai lu aussi L'homme dans le labyrinthe mais je ne souvenais plus que c'était de Silverberg. J'en ai un super souvenir. Quand la malédiction du personnage devient finalement une bénédiction. Il va falloir que je creuse cet auteur.

Ah cool, merci pour ton avis vieux, ça conforte mon envie de m'y plonger.

Concernant Silverberg, c'est un incontournable que j'ai finalement peu lu. Je vais davantage plonger dans son oeuvre. L'Oreille Interne par exemple, l'une de ses oeuvres phares et un grand classique de la SF.

Cette aprem, j'ai terminé Des Fleurs pour Algernon, grand classique SF aussi, adapté plusieurs fois en film, putain c'est prenant et poignant. J'avais un peu les boules cette aprem en arrivant au bout.

Demain, je commence Tau Zero de Poul Anderson, prix Hugo en 71, là aussi, classique parmi les classiques. Tu l'as peut-être lu Tof ?

Toute façon, je vais finir par me faire tous les prix Hugo et les prix Nebula dans l'ordre un de ces quatre.



Mardi 07 Fevrier 2017 - 10:40:57



Tau Zero


Ecrite en 1970, Tau Zero est une oeuvre fondamentale dans l'histoire de la science fiction, mais il aura fallu attendre 42 ans avant de voir enfin traduit en français ce fameux roman de Poul Anderson. En s'y plongeant aujourd'hui, on pourrait s'attendre à ce qu'un roman vendu comme étant un fleuron de la hard SF soit un peu dépassé de nos jours, pourtant il n'en est rien, ou disons presque pas, tant Anderson fait preuve d'une rigueur scientifique hallucinante pour l'époque, aujourd'hui encore, saluée par les critiques, confrères ou scientifiques.

Tau Zero raconte le voyage intergalactique d'un vaisseau au mode de propulsion révolutionnaire, à travers l'espace temps, pour rejoindre une planète colonisable à quelques 32 années lumières. Seulement, sur le chemin, un pépin va tout remettre en cause, et ce voyage de quelques années va se transformer en véritable épopée spatio-temporelle, dont les limites de temps et de vitesse vont dépasser tout entendement.

Parfois, faut un peu s'accrocher, car Anderson a le fâcheux défaut d'intercaler dans l'histoire des encarts scientifiques qui auraient gagner à davantage s'intégrer dans la narration, mais au moins, on ne peut l'accuser d'enfumage. Certains persos sont suffisamment développés pour susciter un minimum d'empathie, mais la caractérisation des acteurs de l'histoire n'est pas le point fort du romancier, dont la principale force est surtout d'exposer un voyage interstellaire crédible, dont les proportions temporelles sont proprement terrifiantes.

Pour ceux qui s'intéressent aux trips intergalactiques, aux principes de la relativité d'Einstein, aux écarts temporels vertigineux entre temps du vaisseau et temps de l'observateur, à l'effet Doppler, au facteur de Lorentz, à l'inertie, au rapport masse-vitesse-temps, au big bang, et de manière générale, à l'exploration de l'univers, ce livre est pour vous.





Des Fleurs pour Algernon

Gros classique SF, écrit par Daniel Keyes en 66 (prix Nébula), et adapté de multiples fois sur petits et grand écran, Des Fleurs pour Algernon, c'est la parcours d'un simple d'esprit sur le chemin de l'intelligence. Son ascension d'abord, séduisante et vertigineuse, puis sa chute, poignante et intimiste.

Daniel Keyes adopte une narration du point de vue de son personnage, Charlie, qui écrit chaque jour son ressenti sur l'expérience qu'il vient de subir, un traitement révolutionnaire d'accroissement de l'intelligence. Une sorte de journal intime, tantôt écrit par un retardé, tantôt par un génie. Dès lors, pas étonnant que les premiers chapitres témoignent d'une syntaxe approximative et qu'ils soient constellés de fautes. Petit à petit, le style s'améliore sous l'effet du traitement, et le lecteur devient le témoin de la sublimation de cet anti-héros, de ses déboires sentimentaux, de son isolement constant, au départ du à son arriération mentale, mais ensuite en raison de son état de génie qui l'isole encore davantage, des femmes, des hommes, et des amis qu'il a toujours rêvé d'avoir.

Difficile au premier abord, du à son principe narratif particulier, on se fait ensuite happer par cette histoire émouvante et hors du commun.



Vendredi 10 Fevrier 2017 - 20:49:00



La tuerie d'Utoya racontée par Laurent Obertone qui se met dans la tête d'Anders Breivik à la première personne du singulier , pour essayer de nous faire comprendre le pourquoi du comment de cette tuerie et de mieux connaître ce personnage dont on a BEAUCOUP entendu parler dans les médias mais dont on sait peu de chose au final .

Je n'ai pas lu grand chose pour le moment étant donné que je l'ai reçu avant-hier mais j'accroche plutôt bien ( je ne peux pas en dire autant des anthologies du Black-Metal ).

C'est bien écrit sous forme de roman , et il y à même une carte détaillée avec une légende chronologique des faits . Fin bref ça plaira aux lecteurs friands d'histoires morbides , de romans/polars noirs , je suppose .


Mardi 14 Fevrier 2017 - 12:08:38



La Faune de l'Espace

L'un des grands classiques de Van Vogt, La Faune de l'espace est en réalité la compilation de 4 nouvelles fameuses se déroulant à bord d'un vaisseau spatial arpentant le cosmos à le recherche de races extraterrestres intelligentes. Ces quatre histoires écrites entre 1939 et 1950 narrent la lutte en huit clos d'un groupe de savants contre des prédateurs belliqueux et surpuissants aux capacités télépathiques et moléculaires faramineuses.

De la vieille SF, assez sympa à lire tant Van Vogt regorge d'idées. Autant axé sur la psychologie des personnages - leurs rapports hiérarchiques conflictuels, leur égostisme et leurs analyses scientifiques - que sur leurs stratégies visant à contrer l'assaut de créatures aussi atypiques qu'évoluées, Van Vogt passionne, mais frustre aussi parfois, tant son style littéraire laisse parfois à désirer. La narration manque en effet de suspense et tombe malheureusement dans le factuel assez régulièrement. Pourtant, son protagoniste principal, porteur du Nexialisme (science inventée par Van Vogt), est fascinant et constitue le liant idéal entre les quatre nouvelles qui constituent le roman.

A noter d'ailleurs, que l'une de ces nouvelles, mettant en scène une créature insaisissable et hyper dangereuse que traque notre groupe de savants dans leur vaisseau, a complètement inspiré le synopsis du film Alien du père Scott, sorti en 79. Un procès s'est d'ailleurs tenu, et à donné raison à Van Voght après un arrangement à l'amiable. Les analogies sont en effet nombreuses, de la nature de la bestiole (aspect biomécanique, incubation d'oeufs chez des hôtes humains capturés) aux endroits où elle se réfugie (coursives, conduits de ventilation, etc...) ou de la façon dont elle tue, on pense plus d'une fois au film de Scott à la lecture de cette histoire pourtant antérieure de 40 ans, avec la sensation parfois d'un quasi copie-collé.

Mais le plus intéressant dans cette histoire de "plagiat", c'est que Van Vogt lui même a subi l'influence d'un autre auteur de la science fiction, John W. Campbell, celui là même qui lui a mis le pied à l'étrier en publiant ses premières histoires dans sa revue Astounding Stories, et auteur d'une nouvelle incroyablement influente écrite à la fin des années 30 : Who Goes There ? Fabuleuse nouvelle narrant la lutte d'un groupe de scientifiques contre un extraterrestre protéiforme découvert en Antarctique, et plus connu pour ses déclinaisons cinématographiques : La Chose d'un autre monde de Hawks et Niby en 51, et bien sur, The Thing de Carpenter en 82. Dans les deux cas, un groupe de scientifiques dans un espace confiné, est en proie à une créature extraterrestre dépassant l'entendement.

Ainsi, il est intéressant de constater, que par un jeu d'influences multiples, l'histoire de The Thing est en fait à l'origine du film Alien, qui lui est pourtant antérieur. Une évidence après la lecture de La Faune de l'Espace, le maillon manquant entre les deux films, considéré comme l'un des chef-d'oeuvres de la SF, et dont l'auteur, Van Vogt, fut une source d'inspiration majeure pour un autre célèbre auteur : Philip K. Dick.

Who Goes There ? (La Bête d'un autre monde) (1938) :
---> La Faune de l'Espace (nouvelle Discord in Scarlet, mettant en scène la créature Ixtl) (1939)
---> Alien (1979)
---> La Chose d'un autre monde (1951)
---> The Thing (1982)



Mercredi 22 Fevrier 2017 - 18:17:28

Ça y est, j'ai enfin terminé la série de l'odyssée de l'espace.


2010 : Odyssée deux
Ce deuxième tome est vraiment très bon, surement le meilleur de la série. Non seulement il enchaine parfaitement avec le premier mais les rebondissements sont toujours inattendus, notamment le final qui est juste incroyable, et les personnages ont une vraie épaisseur, ce qui sera moins le cas dans les suivants.


2061 : Odyssée trois
Celui-ci c'est tout le contraire, l'intrigue part dans tout les sens, il n'y a pas de véritable enjeu et les personnages sont caricaturaux. En plus le style est très académique. Clairement le moins bon de la série.


3001 : L'odyssée finale
L'idée de départ de ce dernier tome était vraiment excellente, j'ai été happé par le début de l'histoire. Malheureusement la suite est moins intéressante, on se fout pas mal de ce qui peut arriver au personnage principal qui a autant de charisme qu'un tiroir. Bref, cette odyssée se termine un peu en queue de poisson pour moi.

En conclusion, cette série ultra culte qui est un passage obligé pour tout fan de science-fiction (au même titre qu'un Asimov), ne m'aura pas laissé un souvenir impérissable mais c'était une bonne chose pour ma culture personnelle.


citation :
Miskatonic dit :
Demain, je commence Tau Zero de Poul Anderson, prix Hugo en 71, là aussi, classique parmi les classiques. Tu l'as peut-être lu Tof ?

Oups, je crois bien que j'ai zappé ta question.
Je n'ai jamais lu ce livre et le nom de l'auteur ne me dit rien du tout. À la lecture de ton commentaire je pense que je le tenterai si je le trouve.



Mercredi 22 Fevrier 2017 - 19:15:24

Lu Les enfants d'Icare de Clarke ces jours-ci. Ah mais c'est clair qu'il y a pas mal de points communs avec le film "2001", je pige bien la construction des différents chapitres. Ça se lit facilement et c'est, encore aujourd'hui, plein de vision pertinente sur le futur. Bon livre.


Mercredi 22 Fevrier 2017 - 20:02:41

@Tof : tu peux y aller pour Tau Zero, ça devrait te plaire.
Concernant la saga 2001, moi je l'ai bien aimé 2061, avec cette vie qui émerge progressivement sur Europe, et c'est plutôt le 3001 qui m'a mis sur le carreau tant je l'ai trouvé en dessous des trois autres. Au final, je pense comme toi : une saga essentielle pour bien comprendre le style Clarke, et surtout son influence et son héritage, énorme sur tout un tas de médias, mais pas ce qu'il a écrit de mieux, finalement.

@Jérôme : cool que ça t'ai plu Les Enfants d'Icare. Un roman visionnaire, clairement.

De mon côté, ayant bien aimé Phare 23 de Hugh Howey, et pour faire suite à tes recommandations Tof, je me suis fait Silo, le premier Tome. Tout le délire survie dans un abris souterrain, ça m'a bien plu. Les persos sont charismatiques, et j'avais peur que la parution espacée dans le temps, avec les différentes parties regroupées suite à leur succès, ne mettent en lumière une certaine inégalité dans la narration, mais au final, à part quelques longueurs, le suspense est bien mené et l'on dévore cette histoire assez rapidement. Alors, j'ai pas trouvé ça ultime non plus mais c'est quand même très prenant. Je vais m'attaquer à la suite très vite. J'ai hâte. Là, j'ai entrecoupé avec un nouveau Van Vogt dont je posterai quelques lignes bientôt...