Tau Zero Ecrite en 1970, Tau Zero est une oeuvre fondamentale dans l'histoire de la science fiction, mais il aura fallu attendre 42 ans avant de voir enfin traduit en français ce fameux roman de Poul Anderson. En s'y plongeant aujourd'hui, on pourrait s'attendre à ce qu'un roman vendu comme étant un fleuron de la hard SF soit un peu dépassé de nos jours, pourtant il n'en est rien, ou disons presque pas, tant Anderson fait preuve d'une rigueur scientifique hallucinante pour l'époque, aujourd'hui encore, saluée par les critiques, confrères ou scientifiques.
Tau Zero raconte le voyage intergalactique d'un vaisseau au mode de propulsion révolutionnaire, à travers l'espace temps, pour rejoindre une planète colonisable à quelques 32 années lumières. Seulement, sur le chemin, un pépin va tout remettre en cause, et ce voyage de quelques années va se transformer en véritable épopée spatio-temporelle, dont les limites de temps et de vitesse vont dépasser tout entendement.
Parfois, faut un peu s'accrocher, car Anderson a le fâcheux défaut d'intercaler dans l'histoire des encarts scientifiques qui auraient gagner à davantage s'intégrer dans la narration, mais au moins, on ne peut l'accuser d'enfumage. Certains persos sont suffisamment développés pour susciter un minimum d'empathie, mais la caractérisation des acteurs de l'histoire n'est pas le point fort du romancier, dont la principale force est surtout d'exposer un voyage interstellaire crédible, dont les proportions temporelles sont proprement terrifiantes.
Pour ceux qui s'intéressent aux trips intergalactiques, aux principes de la relativité d'Einstein, aux écarts temporels vertigineux entre temps du vaisseau et temps de l'observateur, à l'effet Doppler, au facteur de Lorentz, à l'inertie, au rapport masse-vitesse-temps, au big bang, et de manière générale, à l'exploration de l'univers, ce livre est pour vous.
Des Fleurs pour Algernon Gros classique SF, écrit par Daniel Keyes en 66 (prix Nébula), et adapté de multiples fois sur petits et grand écran,
Des Fleurs pour Algernon, c'est la parcours d'un simple d'esprit sur le chemin de l'intelligence. Son ascension d'abord, séduisante et vertigineuse, puis sa chute, poignante et intimiste.
Daniel Keyes adopte une narration du point de vue de son personnage, Charlie, qui écrit chaque jour son ressenti sur l'expérience qu'il vient de subir, un traitement révolutionnaire d'accroissement de l'intelligence. Une sorte de journal intime, tantôt écrit par un retardé, tantôt par un génie. Dès lors, pas étonnant que les premiers chapitres témoignent d'une syntaxe approximative et qu'ils soient constellés de fautes. Petit à petit, le style s'améliore sous l'effet du traitement, et le lecteur devient le témoin de la sublimation de cet anti-héros, de ses déboires sentimentaux, de son isolement constant, au départ du à son arriération mentale, mais ensuite en raison de son état de génie qui l'isole encore davantage, des femmes, des hommes, et des amis qu'il a toujours rêvé d'avoir.
Difficile au premier abord, du à son principe narratif particulier, on se fait ensuite happer par cette histoire émouvante et hors du commun.