Art(s) et littérature >> Que Lisez-Vous en Ce Moment ? (9)
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Jeudi 31 Mai 2012 - 17:53:29
[Mode intello on]

Bon aller je vais mettre mon grain de sel dans votre discussion poétique.

Déjà depuis La Poétique d'Aristote (attention je viens d'en bouffer un semestre au même titre que Ronsard ), le travail sur la langue est important. Pour lui, le poète ne dit pas le réel mais dit le vraisemblable. Il recompose une réalité par le biais des métaphore et des figures de style. Il ne cherche pas à faire une copie du réel mais plutôt à transmettre des idées en se détachant du contingeant. Et ce cher Aristote a eu un Impact énorme dans tous les domaines littéraires.

Si la poésie classique s'est donnée des règles très strictes de versification (et là on peut penser à Racine et compagnie), je pense que c'est dû à une certaine Conception de l'écriture. Il fallait une pureté absolue dans les vers et les rimes. C'est donc ce qu'on retrouve dans le théâtre classique qui favorisait la versification et la qualité des vers, l'action ne primant pas sur la parole. Tout était enfermé dans la forme pure du vers et ce qui n'était pas représentable (selon les règles de la bienséance) passait par la mise en récit.

Les romantiques et post-romantiques comme Baudelaire ont commençé à remettre en question les règles mais sans les abolir. Selon eux, "plus la contrainte est grande, plus l'idée jaillit intense" (je crois que c'est de Baudelaire lui-même mais pas sûre). C'est dans  un effort d'orientation de la pensée et de canalisation que les romantiques ont gardé les contraintes. De plus ils pensaient avoir un rôle de prophète devant éclairer le peuple parce qu'eux seuls voyaient des choses. C'est donc dans cette optique qu'ils essayent de mêler les mots à la création d'images par le biais des figures de style (cf Aristote). Baudelaire met donc en rapport plusieurs plans et plusieurs sens (les 5 sens) et ses poèmes sont assez recherchés. Le problème c'est que leur lecture demande un minimum de connaissance car ils font références à des choses pas toujours connues. La poésie devient donc un peu élitiste mais cela peut aussi se comprendre dans une volonté de donner un légitimité et une grandeur à la poésie qui avait beaucoup moins de succès aux siècles précédents par rapport au théâtre. Rien qu'en prenant le célèbre Albatros, il est aisé de comprendre la place du poète dans la société.

J'en conviens donc que c'est un peu prise de tête et personnellement j'ai du mal à apprécier le poème sans avoir réfléchi et pris la bête par tous les bouts.

N'oublions pas quand même que Baudelaire a ouvert la voie à une autre forme de poésie, basée sur les émotions, dans "Le spleen de Paris ou Petits poèmes en prose", où il n'y a que le poème final qui est versifié. Le reste est constitué de scènes parisiennes écrites en prose.

[Mode intello off]


Jeudi 31 Mai 2012 - 19:00:38

citation :
seppuku dit :

De plus ils pensaient avoir un rôle de prophète devant éclairer le peuple parce qu'eux seuls voyaient des choses. C'est donc dans cette optique qu'ils essayent de mêler les mots à la création d'images par le biais des figures de style (cf Aristote).


Bonjour les chevilles des mecs...

Et c'est donc pour éclairer tout le monde qu'ils s'expriment dans un langage objectivement incompréhensible qu'eux seuls peuvent décoder ? Ils ont passé tellement de temps à réfléchir sur des conneries qu'ils en ont oublié la logique...

Merci pour Ton intervention, en tout cas. Mais le Seul prophète que j'écouterai aujourd'hui, ce sera Thyrane :






Jeudi 31 Mai 2012 - 20:26:55
@Bada: De rien . Savoures bien Ton album

En fait j'ai répondu à ta question dans mon exposé:

"La poésie devient donc un peu élitiste mais cela peut aussi se comprendre dans une volonté de donner un légitimité et une grandeur à la poésie qui avait beaucoup moins de succès aux siècles précédents par rapport au théâtre. Rien qu'en prenant le célèbre Albatros, il est aisé de comprendre la place du poète dans la société."

Mais oui ils devaient avoir une bonne Résistance des chevilles et aucun tendon d'Achille.

Bon revenons à nos moutons. Je viens de me lancer dans la lecture de Jessie de Stephen King.  Je ne sais pas trop dans quoi je m'embarque vu la quatrième de couverture.



citation :
Au départ, il s’agit juste d’un jeu. Jessie étendue, attachée avec des
menottes au lit, alors qu’il est penché au-dessus d’elle, elle se sentit
soudainement humiliée et en colère. Elle décida donc de lui donner un
coup de pied. Elle visa là où ça fait mal. Et maintenant il était mort
un cadavre- étendu dans la pièce, hors d’atteinte. Laissant Jessie seule
et démunie dans un endroit à des kilomètres d’où que ce soit. Personne
pour entendre ses cris... Seule. Excepté les voix étranges dans sa tête
qui commencent à discuter et à ricaner...





Jeudi 31 Mai 2012 - 20:30:32
Tu nous diras ?


Jeudi 31 Mai 2012 - 20:31:03
Oui, pas de problème


Dimanche 03 Juin 2012 - 16:06:03

Commencé hier dans le train.

Lundi 04 Juin 2012 - 12:40:35
Je viens de finir la trilogie du Clan des Otori avec ce dernier tome :



Ainsi que l'Antéchrist de Nietzsche.



Je vais donc m'atteler dans les jours qui suivent au Ainsi Parlait Zarathustra du même auteur ...



Lundi 04 Juin 2012 - 12:42:24

citation :
Behemoth49 dit : Je viens de finir la trilogie du Clan des Otori avec ce dernier tome :




 


Ah, j'avais adoré, même si la fin est un peu Triste si je me souviens bien. Un beau périple.


Lundi 04 Juin 2012 - 13:08:09

citation :
Behemoth49 dit : Je viens de finir la trilogie du Clan des Otori avec ce dernier tome :



Ainsi que l'Antéchrist de Nietzsche.



Je vais donc m'atteler dans les jours qui suivent au Ainsi Parlait Zarathustra du même auteur ...



Encore un fou qui lit de la philo

Sinon Le Clan des Otori c'est comment ? Ca me tente bien ce livre.


Lundi 04 Juin 2012 - 13:13:12

citation :
seppuku dit :




Du bon

Un des tous meilleurs pour ma part...un huis-clos incroyable et oppressant, où juste Jessie est enchainé à son lit, avec le cadavre de son mari au pied du lit.
Très stressant, et des passages vraiment difficiles à lire, notamment vers la fin. Un grand cru.

Moi j'entame :


Rose Madder

Femme Battue et séquestrée, mari enfoiré jusqu'à l'os, flic de surcroit et des voix représentatives des différentes personnalités de Rose laissant attendre une schizophrénie sous-jacente.
Le Stephen King que j'aime après le très poussif et chiant Salem que j'ai eu un mal de chien à finir.