Tout d'abord, sachez que presque toute ma famille est française. J'ai moi-même la nationalité française (plus à titre honorifique qu'autre chose...). Cependant, si séparation du pays il y a, je serais plus que réticent à devenir français.
Sinon, cela n'est qu'une possibilité parmi beaucoup d'autres! Il faut tout de même envisager le cas où nous resterions ensembles au terme de toutes ces négociations. Dans ce cas, deux optons se présentent à nous. Soit nous continuons à nous séparer de plus en plus nettement par le biais de nouvelles réformes favorisant le fédéralisme (voir le confédéralisme), et les prochaines élections signeront la fin de la Belgique telle que nous la connaissons aujourd'hui. Soit nous nous rapprochons, les hommes politiques flamands arrêtent de monter les néerlandophones contre la wallonie, les Wallons se prennent en main, et nous pouvons envisager l'avenir de la Belgique plus sereinement.
Dans le cas d'une séparation, les Flamands se retrouvent seuls, les Pays-Bas ne voulant pas d'eux. Mais après tout, n'est-ce pas ce qu'ils veulent? Qu'importe... La Wallonie à, quant à elle, plusieurs options. Soit elle maintient la Belgique à elle seule (ce qui implique qu'elle parvienne à retenir les relents nationalistes qui pourraient survenir chez les germanophones). Soit elle se sépare de la communauté germanophone et se retrouve encore affaiblie. Soit (mais là, il s'agit plus d'un problème de nom) elle devient l'état/royaume/république (selon la constitution qui sera choisie) de Wallonie. Soit elle se rattache à la France. Ou encore, autre possibilité, elle reste Belge (ou Wallone) mis la Lorraine (région ou le rattachisme français est le plus fort) se sépapre de la Wallonie. En tout cas, pour la Wallonie, il faut retenir 3 éléments: La comunauté germanophone, la Lorraine, et le reste de la Wallonie.
Bruxelles est de loin le sujet le plus délicat. C'est d'ailleurs l'une des seule chose qui fait que la Belgique existe encore et que l'on ne parvient pas à se mettre d'accord sur la séparation de la Belgique. Passons le dossier BHV qui reste flou pour tout le monde (même les politiciens, j'en suis sûr). Quel serait le statut de Bruxelles? Durant la première guerre mondiale, lorsque les Allemands ont envahi la Belgique, ils ont réorganisé les zones administratives. Ils ont ainsi décidé que Bruxelles serait capitale administrative de la Flandre (où l'on parlerait désormais uniquement néerlandais, pour faciliter l'administration), et Namur serait capitale administrative de la Wallonie (ou l'administration serait uniquement en français).
Cette réorganisation a eu 2 conséquences, la première (d'ordre général) étant que les flamands sont enfin reconnus d'un point de vue linguistique, la seconde détermine le statut de Bruxelles comme capitale administrative de la Flandre, et non de la Belgique entière, et encore moins des francophones! Depuis, Bruxelles est effectivement restée capitale de la comunauté flamande, alors que Namur reste au Wallons.
Bruxelles serait donc légitimement flamande (ce qu'ils revendiquent par ailleurs). Mais c'est oublier que plus de 80% de la population bruxelloise parle français! Et c'est aussi oublier que Bruxelles reste capitale de la Belgique (avant d'être celle des Flamands). Mais maintenant, observons la position géographique Bruxelles. Sur carte, elle se trouve enclavée par la région Flamande, ce qui peut faire figure d'argument en faveur des Flamands séparatistes réclamant Bruxelles. Mais c'est faire l'impasse sur le fait que Bruxelles a le statut de région! Elle est certes enclavée, mais elle n'est pas flamande! Ensuite, regardons de plus près ce qui entoure Bruxelles: nous avons essentiellement des communes bilingues, régulièrement à majorité francophones. Et c'est là que les romains s'empoignèrent... Nous entrons dans le sombre dossier BHV: quel statut donner à ces communes? Doit-on laisser les facilités au francophones? (à l'inverse) Doit-on encore considèrer qu'elles sont flamandes? Etc. Or, personne ne la che le morceau, personne ne fait de concession. Les Flamands veulent Bruxelles, mais se rendent comptent qu'il ne peuvent l'avoir, du coup, ils préfèrent la voir mourir étouffée par des communes flamandes ne lui laissant pas l'occasion de s'aggrandir. Les Wallons continuent à rester cantonnés dans leur refus borné et amènent eux aussi Bruxelles à sa mort.
Mais alors, finalement, que faire de Bruxelles si la Belgique vient à disparaitre? Soit elle devient capitale de la Flandre. Soit elle reste capitale de la Belgique, et dans ce cas, il faut que les Flamands donnent certaines des communes à facilité. Mais cela ne peut être envisagé que si les Wallons décident de continuer la Belgique, s'ils forment un état Wallon, ils n'auront plus l'argument de "Bruxelles est d'abord capitale de la Belgique avant d'être celle des Flamands", car ils ne seront eux-mêmes plus Belges... Ou Bruxelles se sépare des deux parties et devient indépendente. Indépendente? Certains haut fonctionnaires européens n'ont-ils pas exprimé à plusieurs reprise leur désire de voir Bruxelles comme capitale définitive de l'Europe? Il reste donc cette possibilité: Bruxelles comme district européen. Mais dans ce cas encore, il faut que les flamands fassent des concessions sur les facilités, sans quoi, Bruxelles ne peut se développer...
En conclusion, je dirais que les Flamands ont beaucoup à faire s'ils veulent quitter la Belgique. Dans presque tous les cas de figure, ils devront faire des concessions sur les commune à facilité. Les Wallons eux, doivent se réveiller s'ils veulent rester ensembles le jour de la séparation flamande. Et les Bruxellois doivent montrer qu'ils sont capables de maintenir la Belgique.
Quoiqu'il en soit, cela demande prise de conscience, compréhension et volonté pour chacun des Belges actuels.
Pour ma part: vive la Belgique! Montrons que nous pouvons passer outre la bétise, l'intolérance et l'obstination vaine qui n'est due qu'à l'ignorance. Car il y a beaucoup de choses que l'on ne dit pas sur le nationalisme flamand... mais ça, c'est une autre histoire