Kendrick Lamar - To Pimp a Butterfly (2015)
Ah putain, cette merde est addictive.
Bon déjà, quand tu peux te payer le luxe d'avoir Georges Clinton en guest sur ton skeud, c'est que déjà y'a un truc (sans parler de Dre ou Snoop qui sont venus faire un tour aussi).
La découverte est un peu déconcertante au début, mais tu sens direct le truc à potentiel.
On sent un solide héritage du hip-hop west-coast (perso certaines influences comme Dj Quik ou les prods gluantes à la Big Hutch de Above the Law me semblent évidentes) et de la culture gangsta des 90's (Crips vs Bloods), le mec a du bien baigner dedans, c'est obligé, sans oublier les bases funk et soul non plus.
Mais ça va aussi gentiment taper dans le jazz / free jazz, et plus allègrement dans le spoken word comme on dit, on suit d'ailleurs au fur et à mesure de l'album une sorte de cadavre exquis, que le gars vient compléter quasiment entre chaque track (on s'en rend pas bien compte au départ, barrière de la langue oblige, mais c'est plutôt une bonne idée de "fil rouge" à l'album).
Et ça va aussi taper dans des sonorités east-coast, en témoigne The Blacker the Berry, sacrée tuerie sur une instru plutôt à la Mobb Deep, avec une ritournelle au début de chacun des 3 couplets carrément bien pensée.
Bref, funk, g-funk, soul, jazz, electro, inventif, introspectif, vindicatif, pas forcément immédiat (bordel c'est ça qu'est bon), truc de hypeux peut-être mais alors rien à carrer, c'est moderne mais pas malhonnête, travaillé et sacrément bien branlé, ça vaut largement la peine de s'y attarder.
Made it, Ma ! Top of the World !
A droite les brebis, à gauche les chèvres
Let's Go Celtics - RIP Bill Russell