Art(s) et littérature >> Livres en tous genres (2)
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Jeudi 13 Décembre 2007 - 21:38:26

citation :
Losurizen dit : @ Mkhell6 : pour un prof d'histoire-gé, ça se comprend 0 . Même en ayant de minimes connaissances sur le(s) thème(s) englobant le livre, je peux te dire que la fin du bouquin est totalement tirée par les cheveux. Voire risible.

 
Ouais c'est sûr, pis je suis d'une fermeture d'esprit quand il s'agit d'histoire c'est malsain peut être pour ceux à qui je parle ou qui m'entoure quand on voit une "reconstitution" historique lol bien sûr je n'ai pas la science infuse ni même un intérêt pour chaque périodemais les bases mer*e c'est tout ce que je demande...
pour vous faire rire: le 14 juillet pour mes 4ème c'est :1) la fête des pétards; 2) l'armistice... consternant.
Pour les bouquins, je citais Huxley l'autre fois mais Le meilleurs des mondes est génial même si parfois chiant, mais j'adore la prise de conscience épante de cet auteur!
 

Vendredi 14 Décembre 2007 - 15:46:43

citation :
Disarmonia dit :



citation :
Losurizen dit :
L'objectif des maisons d'éditions maintenant est de vendre du formaté, du facile d'accès à des gens qui n'ont - je le souligne encore une fois - pas été élevés dans le sens de la Beauté, du Rêve et du Goût, et qui désormais, pour la même raison, trouvent les styles romanesques trop élitistes et pompeux...



citation :
Disarmonia dit : La sensibilité artistique n'est pas simple affaire d'éducation ou d'instruction....

N'as-tu pas pensé que ma phrase pouvait revêtir un sens implicite, tout en n'excluant pas que ça n'était pas le but que je recherchais – je l'avoue – ? Car je n'ai jamais prétendu le contraire.


citation :
-Un concierge n'ayant jamais mis les pieds dans un musée peut très bien frémir à la vue d'un Giotto ou d'un Renoir ou d'un Picasso !
 
-Un déguenillé n'ayant jamais franchi le seuil d'un opéra, n'ayant même jamais appproché un piano de sa vie peut très bien être ému en entendant une ouverture de Verdi ou une sonate de Haydn !
 
- Un paysan du Texas profond, ayant appris à lire dans la Bible et n'ayant jamais rouvert un livre depuis peut très bien se sentir boulversé à la lecture d'une nouvelle d'Hemingway ou même d'un poème d'Emily Dickinson !

Aimer de telles choses est "inné", je n'en doute pas une seule minute. D'ailleurs, j'en suis la preuve vivante. Jamais personne dans ma famille (fort modeste, je le précise) ne m'a bourré le crâne avec Renoir, Verdi, Hemingway et j'en passe... Je me suis fait ma propre éducation artistique et littéraire toute seule. Et ça n'est ni plus ni moins à cela que j'aspire, tant dans les oeuvres en elles-mêmes que dans les conceptions esthétiques qu'elles dégagent. Je n'ai jamais prétendu que la "populace" (dont je fais noblement partie) ne devait pas avoir accès à ses choses. Bien au contraire ! Je pense avoir suffisamment touché à tous les genres littéraires et artistiques, ce qui m’a permis d’être très sélective (je suis difficile en la matière et le reconnais), tout en gardant une certaine ouverture d’esprit vis-à-vis des nouvelles choses (ainsi, je ne juge jamais sans avoir "vérifié" par moi-même). Ce que je condamne, ce sont les gens qui, justement, jugent sans savoir, qui ne pensent pas par eux-mêmes. Ceux qui lisent les livres ou contemplent les œuvres de "l’air du temps" (puisqu’il me semble qu’aujourd’hui la Culture devient et se résume au loisir et au produit de consommation éphémère pur que l’on jette dès qu’une nouvelle mode arrive) en ayant des tas de préjugés sur ce tout ce qui a pu se faire avant. Avec les médias tels la télé, le portable…, la lecture devient une chose qui, pour beaucoup de gens, n’est plus importante, voire est totalement obsolète (et on voit à quel point les maisons d’édition ne favorisent plus que les lectures "faciles d’accès"). Ainsi, beaucoup ne lisent que ce qui se résume à l’air du temps, en critiquant sans les avoir lus, les jolis pavés aux minuscules lettres que l’on peut appeler "classiques" (et, la dénomination est souvent floue, je te l’accorde), car ne se fiant qu’à leurs préjugés. Je n’ai rien contre quelqu’un qui lit de la "chick lit" mais qui a une très bonne et grand culture littéraire lui permettant de passer d’un genre à un autre, totalement opposés. Par contre, ceux qui ne lisent que les œuvres qui font la mode du moment, et qui ne veulent pas aller voir plus loin que le bout de leur nez par pur préjugé, c’est ce genre de personnes que je critique. Hélas, la culture de masse semble déposséder des milliers de personnes de leurs cerveaux. S’il doit y avoir une "aristocratie de la Culture", elle ne se trouve pas dans les classes sociales. Cela serait totalement débile de prôner ceci. Aujourd’hui, malgré les prix des livres en constante augmentation (et, bien sûr, les plus aisés pourront seuls se les acheter), beaucoup d’œuvres passent dans le domaine public et sont libres d’accès sur Internet. N’oublions pas aussi les bibliothèques… Ainsi, "l’aristocratie de la Culture" appartient à quiconque, sans distinction de classe sociale, veut s’élever intellectuellement et spirituellement au-delà de toute ignorance et uniformisation inhérente à la culture de masse (dans laquelle on peut trouver du bon, à condition d’avoir, donc, un excellent sens du discernenement).


citation :
Raisonner comme tu le fais c'est réduire l'art à un pur produit de consommation bourgeoise !

Eh bien non, justement, et je pense l’avoir démontré plus haut.


citation :
Prôner une conception élitiste de la création littératire (conventions narratives immuables, syntaxe inamovible etc.) c'est déjà condamner la littérature à stagner...

Par « conventions narratives immuables ou syntaxe inamovible », c’est là que je ne te suis pas.
Chaque écrivain a son propre style, et, lorsque je dis "romanesque", je généralise, car tu ne trouveras pas un écrivain "romanesque" qui a le même style qu’un autre. Ce qui témoigne de la grande richesse des langues, et donc, prouve que la syntaxe est toujours modelable selon les personnes qui la manient. Je ne vais pas jusqu’à chercher la petit bête dans la syntaxe. Si un style me plait, c’est naturellement que cela se sera fait. Au fond, étudier la syntaxe, la grammaire, la rhétorique m’ennuie ferme. Je sais quand un style est bon et quand il ne l’est pas (subjectivement, bien sûr), sans avoir besoin de dire pourquoi en examinant minutieusement les structures de phrases...


citation :
mais prôner ce même élitisme au niveau de la réception des oeuvres (certaines oeuvres accessibles uniquement à un certain public)... ce n'est rien moins que de la prétention !

Eh bien, j’espère t’avoir démontré que je ne suis pas de ce genre d’élitisme.
Après, si tu n’es toujours pas convaincu, ça ne fait rien à l’affaire : ce que les autres peuvent bien penser d’erroné à mon sujet ne m’affecte aucunement. Je suis fort enclinte au débat, mais, au fond, ça ne m'importe pas plus que ça.

Vendredi 14 Décembre 2007 - 16:42:10
L'un des problémes de notre époque  - qui semble rêver d'un libre accès pour chacun à la culture et qui qualifie tout et n'importe quoi d'ART - est que le nivellement se fait le plus souvent par le bas. N'oublions pas la Real Politik: trop réfléchir nuit gravement à la consommation. Un cerveau vide achéte, il ne se révolte pas. Aussi, prôner avec parcimonie un certain élitisme n'est pas pour me déplaire. Je trouve toujours assez suspect l'engouement général pour un livre ( ou un film ou une musique...). Ma nature me pousse à me méfier de ce que l'on nomme la MASSE. Je ne me sens pas supérieur aux autres, simplement différent. Nous sommes TOUS différents. Mais aucune société n'est assez courageuse pour le prévaloir. Elle nous veut UN, aligné, en rang, immobile. Un brin de prétention rend la troupe hirsute et ce n'est pas répréhensible. Au contraire. Et puis, nous sommes minés par cet instinct grégaire, par ce lien social qui nous entrave aux goûts communs. Il ne faut pas hésiter à le trancher quand cela est nécessaire. C'est comme une bouffée d'air frais de respirer par SOI-MEME et de faire son chemin tout seul. Enfin, soyons réaliste: pour un bouseux du Texas ému par Emily Dickinson, combien resteront totalement insensibles à toutes formes de poésie et préféreront s'égosiller devant un Superbowl mitraillé de spots publicitaires?...  

Vendredi 14 Décembre 2007 - 16:53:03

citation :
InSekt dit : Elle nous veut UN, aligné, en rang, immobile.


Il ne faut pas trop non plus exagerer. Je trouve qu'on a le choix de se cultiver ou pas. On a le choix de regarder la tele ou de l'eteindre. De lire de la presse specialisee ou non. D'acheter ou non une foultitude de disques.

Si certain(e)s ne prennent pas la peine de cette demarche, c'est souvent par manque d'interet ou de temps. On a tous ete a l'ecole avec des gamins qui ne peuvent pas voir un livre parce que cela leur donne des boutons. D'autres qui se contentent d'ecouter la radio parce que la musique ne represente pas grand chose et qu'ils n'ont que faire de savoir ce qu'on dit ou quel style c'est.

Dire que la societe nous veut UN, je trouve ca un peu fort dans un pays ou la liberte d'expression regne encore. Il y en a bien peu des pays ou l'on peut dire ce que l'on veut, lire ce que l'on veut et ecouter la musique de son choix. 

Mais je comprends ou tu veux en venir, c'est l'eternel debat majors vs ug, produits de masse vs eclectisme. Mais ca ne date pas d'aujourd'hui.


Vendredi 14 Décembre 2007 - 17:34:29
Certes, nous avons toujours le choix. Je crois à la notion de libre arbitre. La preuve nous avons cette discussion! 0 Mais cela ne remet pas en question l'idée qu'il existe toujours un désir conscient ou non d'une culture soit-disant majoritaire et dotée d'un fort potentiel commercial qui se comporte comme un bataillon de chars d'assaut! 0 Pas de quartiers! Le tout pour le fric! Aucune volonté artistique là-dedans! Juste des notions de profits et de bénéfices. Et j'ai le désagréable sentiment que c'est de plus en plus courant. Que la mode a plus de valeur que l'Art et qu'elle est en train de le supplanter. Parce qu'il faut que cela rapporte gros. Et pas demain. Mais tout de suite. D'où ces livres kleenex, ces groupes jetables! Mais j'espère de tout mon coeur me tromper à ce propos. Vraiment!

Vendredi 14 Décembre 2007 - 18:47:49
"Il est absurde d'avoir une règle rigoureuse sur ce qu'on doit lire ou pas.
Plus de la moitié de la culture intellectuelle moderne dépend de ce qu'on ne devrait pas lire."

 

Vendredi 14 Décembre 2007 - 21:47:41

citation :
InSekt dit : Pas de quartiers! Le tout pour le fric! Aucune volonté artistique là-dedans! Juste des notions de profits et de bénéfices. Et j'ai le désagréable sentiment que c'est de plus en plus courant. Que la mode a plus de valeur que l'Art et qu'elle est en train de le supplanter. Parce qu'il faut que cela rapporte gros. Et pas demain. Mais tout de suite. D'où ces livres kleenex, ces groupes jetables! Mais j'espère de tout mon coeur me tromper à ce propos. Vraiment!

 
Le tout pour le fric, ça ne date pas d'aujourd'hui.
L'Art ne rapporte pas assez, l'Art, c'est pour les riches...payer pour voir une expo, payer pour un abonnement théâtre...ce sont des loisirs chers et si tu as du mal à boucler tes fins de mois, je ne pense pas que l'Art soit une priorité. La mode et ses produits jetables, en revanche, sont plus facilement accessibles, financièrement, mais aussi intellectuellement : pas besoin de réfléchir pour comprendre. Dans une société abrutie par la télévision, on ne cherche pas à voir plus loin...et on ne veut pas voir plus loin : après une journée de boulot, que demande le peuple ? du pain et des jeux voilà tout. Un récent sondage dans le journal tv auquel je suis abonnée : "Voudriez-vous voir plus de théâtre et d'opéra à la télévision?" ...71% de NON....c'est malheureux.
Mais je ne pense pas pour autant que ces produits kleenex supplantent l'Art dans la longueur : ce qui reste, c'est ce qui est valable. Le reste passe aux oubliettes. Donc l'Art subsistera toujours...

Samedi 15 Décembre 2007 - 22:39:46
Je redcouvre ma bibliothèque chaque jour un peu plus ;-) un bouquin que j'ai lu l'an passé, et qui se laisse lire par son humour c'est d'Arto Paasilinna, Petits Suicides Entre Amis, ce n'est pas de la grande litté mais c'est très agréable à lire.

Samedi 15 Décembre 2007 - 23:29:39
Je reviens régulièrement vers Baudelaire. Ami de longue date dont la poèsie et la prose me fournissent ma dose de Beauté vitale. Le grand Charles ne manquait ni de cruauté, ni d'humour. Pour preuve...

 "- Mon beau chien, mon bon chien, mon cher
toutou, approchez et venez respirer un excellent parfum acheté chez le
meilleur parfumeur de la ville." Et le chien, en frétillant de la
queue, ce qui est, je crois, chez ces pauvres êtres, le signe
correspondant du rire et du sourire, s'approche et pose curieusement
son nez humide sur le flacon débouché; puis, reculant soudainement avec
effroi, il aboie contre moi, en manière de reproche.
   "- Ah! misérable chien, si je vous avais offert un paquet
d'excréments, vous l'auriez flairé avec délices et peut-être dévoré.
Ainsi, vous-même, indigne compagnon de ma triste vie, vous ressemblez
au public, à qui il ne faut jamais présenter des parfums délicats qui
l'exaspèrent, mais des ordures soigneusement choisies."

Impossible de dire mieux!



Dimanche 16 Décembre 2007 - 00:08:55

citation :
InSekt dit : 
 
" [...] Ainsi, vous-même, indigne compagnon de ma triste vie, vous ressemblez
au public, à qui il ne faut jamais présenter des parfums délicats qui
l'exaspèrent, mais des ordures soigneusement choisies."

 
Pauvre homme....
Hélas ! Trois fois hélas ! Sartre avait raison....c'est bien là la démarche d'un "homme penché" !