Byyrth est une formation américaine de raw black qui comme ces deux membres fondateurs est apparue de nul part en 2016. Seulement un an après le très bon Saviors of Armageddon, le groupe sort en ce début de mois de mars 2018 son second méfait. Les vocaux hurlés sont éccorchés et sales, ils résonnent par dessus les guitares saturées et les claquements frénétiques de la caisse claire. Ce Echoes from the Seven Caves of Blood se veut dans la continuité de son prédécesseur avec sa production crasseuse hormis peut être sur la deuxième piste où les riffs sonnent plus "groovy". Du haut de ses 27 minutes, l'album va droit au but avec des morceaux n'excédant jamais les 4 minutes. Les titres sont donc efficaces mais j'aurais personnellement trouvé plus judicieux que l'unique piste entièrement mid-tempo soit séparée de l'interlude plaintive qui aurait pu faire office d'outro.

Cette fois ci, l'album a eu droit à un pressage un peu plus conséquent avec 500 copies pour les versions CD et vinyles et 150 pour la version cassette.

https://www.youtube.com/watch?v=g1XLPLt9x2Y

Un groupe de Black Indien formé en 2017 dont le mystère plane sur le line-up. Melancholic Equilibria dévoile cette année son premier EP composé de 3 titres, avec en prime une cover de Burzum (Ea, Lord of the Depths). On a affaire à du Black primitif et torturé, officiant dans un registre à la fois brutal et mélancholique. Le retour aux sources du bon vieux Black d'Antan à la sauce "Under A Funeral Moon" de Darkthrone : le chant s'avère très criard avec une reverberation très poussive, aussi glacial qu'une tombe froide, quant aux riffs ils sont très véloces, incisifs, et les blast beats se font omniprésents, résonnant dans l'enceinte d'un cimetière la nuit tombée . D'une durée assez faiblarde de ses brèves 13 mn, "Trespassing Into My Subconscious" est un pur régal. Et pour ma part, je préfère même la cover de Burzum à l'originale, c'est bien plus noir et possédé. Du Trve Black dans la pure tradition!

En écoute intégrale sur le bandcamp : https://melancholicequilibria.bandcamp.com/releases

Bon, tant qu'à faire, je présente mon groupe. C'est un mélange de Black Atmo/Black Pagan, certains morceaux tirant même sur l'ambient. Kaldt Helvete s'est formé en 2013 par Aldric et moi même avant de sortir un premier full-lenght en 2014 intitulé "Call from the Forest". On écoutait du Black forcément mais on voulait aussi en jouer! On passait le plus clair de notre temps dans les bois à se passer du bon vieux Black des nineties, qui était pour nous notre principale source d'inspiration avec la nature. Notre toute première expérience, Adric venait d'acheter sa gratte, n'avait même pas de basse, ni un synthé à disposition par fautes de moyens, et commencait à faire des maquettes sur guitar pro, et apprenait également à se servir d'une boîte à rythmes. Quant à moi, je n'avais même pas un micro pour enregistrer et mon portable me servait donc pour l'enregistrement du chant (rires). En bref, niveau prod' c'était du raw! Les débuts furent donc labourieux, et même si ce premier jet présente d'énormes défauts concernant sa production, un chant linéaire et sans variations, ou des compos d'amateur, ce disque a tout de même plu pour son atmosphère et sa sincérité.

Ensuite, un autre album vit le jour en 2016, intitulé "Sur les Ruines d'Autrefois". Cette fois-ci, fini l'anglais concernant l'écriture des textes et le chant (mon travail), ayant plus d'aisance en français mais aussi pour afficher un côté plus nationaliste et aussi poétique, dans le fait de parler dans sa langue natale, mais aussi pour avoir plus d'aisance à écrire les paroles. Ce dernier, tiré à 25 copies est maintenant sold out contrairement au premier limité à un tirage plus généreux de 100 copies. En tout cas, un repress est prévu.

Sinon, venons-en au dernier méfait sur l'image ci-dessus. A ce jour, c'est notre meilleure réalisation et cet album surpasse largement les deux premiers en tout points. Tant bien au niveau du chant, des compos, de l'atmosphère, du riffing, de la batterie qui ne sonne plus robotique ou synthétique, assez fluide et humaine. Bref, à vous d'en juger par ce titre en avant première et si vous avez l'occasion de jeter une oreille sur les précédentes réalisations du groupe. Ce dernier est limité à 40 copies et sera bientôt disponible (en cours de pressage).

https://youtu.be/PzlBrQUscwQ

Nous voici en Suisse. Sûrement l'un des one man band les plus prometteurs et prolifiques de la scène Black Metal underground. En l'espace d'un an, le groupe a déjà à son actif 1 démo, 2 EP et cette dernière compilation de 2018. Brahz, son membre, fut d'abord repéré par un label underground privé du nom de Medieval Werewolf Antiquarium, qui a réalisé ses deux premiers EP dans un tirage ultra limité de 10 copies, avant d'être produit sur un label plus présomptueux, tirant cette compile ci-contre à 500 exemplaires. Les morceaux figurant sur cette oeuvre sont issus des précédentes réalisations du groupe excepté quelques titres. Pour parler du style de Brahdr'uhz, au vu de cette cover vous devinerez d'avance qu'il s'agit de Trve Black, mais pas du Black générique comme beaucoup en font, le style de Brahdr'uhz se veut très varié, alternant entre pure brutalité, passages véloces et ultra brutal, accompagné d'un chant criard qui respire la haine, et sur la démo "Elhad" on a même droit à titre acoustique. Un black qui tape aussi dans un registre assez torturé et maladif renvoyé par le premier EP 2017 du titre éponyme du groupe. A vrai dire, Brahz fait preuve de talent et d'originalité dans sa musique et propose quelque chose de différent sur chacune de ses oeuvres. Un groupe de qualité encore méconnu à suivre de très près.

https://brahdruhz.bandcamp.com/

Mavorim est un projet de Black allememand créé en 2014 par Philipp, son unique membre et leader. Voici son dernier EP nommé "Der Konig ist Tot" de 2018, son dernier effort après un split avec Meuchelmord en 2015, et une somptueuse démo en 2016. Cet EP est composé de 5 morceaux dont 3 à compter une intro, une interlude et une outro. Des hymnes magnifiques se dévoilent à l'instar de cette nouvelle oeuvre, d'une attrait pour le moins épique via les claviers et l'ambiance qui s'en dégage. Le chant va de pair avec les compos et cette aura forestière, alternant chant clair et psalmodique et chant typiquement Black. Bref, même si l'ensemble est assez court (16 bonnes minutes), c'est la floraison de bons riffs, simples mais imparables, et de choeurs omniprésents sublimant le tout. Globalement, c'est un mélange subtil entre Trve Black et Metal Atmosphérique, par ces mélodies de guitares qui résonnent agréablement,  la présence généreuse mais pas excessive de synthés, le tout couronné par une production au top, ni trop sale, ni trop lisse. 

https://www.youtube.com/watch?v=VTASXnQWHZk

Chaos Invocation est un groupe allemand qui s'est formé en 2004 et qui nous sort cette année son troisième album. Ils se classent dans la branche orthodox avec un Black Metal puissant et mélodiquement varié, jouant à de nombreuses reprises sur des ambiances occultes. Pour cela la formation n'hésite pas à ralentir le tempo usant également de chants plus posés mais toujours rocailleux et de double voix pour un rendu plus ritualiste. Hormis quelques passages plus calmes, les 52 minutes qui composent l'album ne faiblissent que très peu. Le tout servi sur une production assez propre mais qui ne dénature pas trop le style.

A noter qu'ils seront présent au Throne Fest en Belgique le 20 mai prochain pour ouvrir cette seconde journée de festival afin d'y défendre leurs nouvelles compositions.

https://www.youtube.com/watch?v=erA1lzwr1F4

Un pays assez improbable pour du Black et pourtant si vous saviez! Voici Zulmet, one man band Turc, et son full-lenght de 2018 "Satan's Nunnor", autrement dit la nonne de Satan! Comme quoi, le malin a toute sa place en Turquie. J'ai écris un article pour cet opus, je vais me contenter de faire un petit copié/collé de ma chronique afin d'éviter les répétitions.

Chronique publiée le 27 janvier 2018 : 

 "Zulmet a livré avec Satans Nunnor une belle offrande, bien imagée sur cette cover mystérieuse..." 

La Turquie... Au premier abord, voilà un pays pour le moins inattendu en matière de Black Metal. Pourtant, une flopée de groupes de talent fleurissent dans une nation où le Black n'est pas d'accoutumance, tout comme la vénération du malin. Parmi eux, je citerais Ohol Yeg, Zifir, et pour finir, le prétendu Zulmet ; one man band articulé autour de Count Youri Pestilentis Von Ginquie, pluri-instrumentiste et vocaliste bien inspiré, oeuvrant pour Zulmet depuis la création du groupe, en 2015, et qui nous livre ici son troisième full-length intitulé "Satans Nunnor". 

Dans un pays comme celui-ci, je ne soupçonnais pas la présence d'une scène Black Metal, aussi minime puisse-t-elle être. Et pourtant, à ma grande stupéfaction, c'est là que j'ai découvert Zulmet, groupe très prolifique qui a déjà pas mal de réalisations à son actif depuis ses débuts, et faisant preuve d'un talent incontestable en ce qui consiste à créer du Black. Plus précisément, le groupe officie dans un registre clairement Trve, rendu lisible aussi bien par son Black que par son imagerie. 

Dès ses premières réalisations, le groupe a su faire preuve d'une grande créativité, proposant à chaque nouvel enregistrement quelque chose de différent, en apportant à chaque fois cette petite touche personnelle qui définit l'identité de Zulmet et en fonde tout son charisme. Ce petit plus qui différencie Zulmet de beaucoup de ses pairs touche avant tout à son riffing, très acéré et tranchant comme le vent, rappelant une forte tempête de sable rien que par ses mélodies et ce jeu éolien soufflant telle la brise d'un vent glorieux. Donc déjà, rien qu'au son des guitares, on a repéré le "Comte" à l'affût, et ainsi, une touche très personnelle s'y révélant. Et puis il y a ce chant dur comme le roc et soutenu, qui jamais ne faiblit et inspirant la violence ; tout comme une batterie en arrière-plan, que l'on peine à entendre mais au jeu toutefois bien maîtrisé, et surtout parfaitement fondue dans l'ensemble, du moins, suffisamment pour assurer la respiration du reste de l'instrumentation. 

Satans Nunnor, il s'agit autrement dit d'une nonne de Satan nommée Malicia, figurant sur la cover de l'album, à l'instar de celle de leur premier EP intitulé "Enactor of His Own Death". Ainsi, tel un fil conducteur, cette figure féminine réapparaît, participant également à cette oeuvre qu'est Zulmet. Elle prêtera d'ailleurs sa voix au titre éponyme de l'album par des rires sournois, conférant alors un aspect à la fois malicieux et délicieux à cet opus. Bref, ces deux-là font la paire et sont soudés, tout comme cet album compact et très homogène dans ses textures musicales, formant un ensemble cohérent et massif par sa production mais aussi par un jeu très aéré au niveau des guitares. Pour ainsi dire, ce full-length est fluide et impeccable, tant et si bien que les 35 mn de l'album défilent sans qu'on ne les voit passer. Du début à la fin, c'est la tempête de sable de bons riffs et un chant qui tient parfaitement la route, au demeurant assez original et prenant de bout en bout de la galette. 

Ainsi, Zulmet a livré avec ce Satans Nunnor un bel hommage au malin, bien imagée sur cette cover fort sympathique et mystérieuse. Les titres ne s'écoulent pas trop vite, d'une durée d''environ 7 mn chacun, et restent variés, offrant alors un album riche et de très bonne facture. Aussi, le "Comte" n'a pas déposé les armes face à l'oppression et sublime son art avec cet offrande. Il peut donc garder la tête haute, le Black Metal est fait pour lui et le cornu peut évidemment compter sur lui pour propager le Black, bien au-delà des frontières...

Voici un split de 2018 entre Nihil Invocation et Funerary Temple, respectivement des USA pour le premier et d'Australie pour le second. Pour parler de ces deux groupes, Nihil Invocation s'est formé en 2016 et a réalisé pas mal de productions en seulement deux ans dont des splits, singles, démos, et une compilation. Foncièrement, c'est le Vlad Tepes américain : le son est ultra crade et la production très minimaliste, niveau ambiance c'est sale et dégueulasse, et les vocaux écorchés semble venir tout droit des Enfers. Bref, du Black à la sauce des légions noires mais en Amérique : en somme un message misanthropique et anti humain, c'est crade, ça pue, mais ça pourra faire le bonheur de certains amateurs du style. Les fans de Voqkkre, Drakonhail, plus globalement des légions noires, ou de groupes au son miteux et délicieusement répugnant y trouveront leur compte. Quant à Funerary Temple, c'est dans la même veine, je dirais même en plus barré. Musicalement, ça se rapprocherait de Mons Veneris et de Vetala au Portugal, par des vocaux littéralement possédés, c'est très brouillon, et niveau prod' c'est carrément immonde. M'enfin, c'est ça qui est bon! En bref, pour des auditeurs aguerris, je pense que ça va pas plaire à grand monde mais c'est juste pour la découverte.

https://nihilinvocation.bandcamp.com/releases

Toujours aux USA. Décidément, c'est incroyable de voir comment la scène underground BM s'est développé là bas. Un bon tiers des groupes que je référencie ou presque, c'est bien du Black américain. Vraiment? Pourtant les plus grandes nations réputées pour le genre sont à l'unanimité, tout d'abord les pays scandinaves, l'Allemagne, la Pologne, la Russie, même la France... Mais qui aurait dit l'Amérique? Mais c'est pourtant vrai. Dire que c'est la meilleure n'est pas de mon ressort, mais du moins c'est la plus florissante en matière de Black Metal. Libre à vous de me croire, je ne vais pas vous forcer... Enfin bref, venons-en à Infernal Rot et son EP "Tyrants of Paleness". Déjà, la cover fait très chimique avec cette couleur verdâtre et cette pollution, et ça reflète bien la saleté de l'oeuvre. Les vocaux charbonneux empestent la crasse, inspirent la folie, et la batterie n'aura de cesser de vous aplatir le crâne par des martèlements lourds et cataclysmiques, tout comme les guitares vombrissantes qui remueront vos entrailles au point de créér un profond malaise. Du Black aride, sec, dépouillé, direct et sans fioritures.

https://www.youtube.com/watch?v=ss6-9HRjaqc&t=229s

Une sortie Black courant 2017, voici Funeral Harvest de Norvège et sa démo Bunker Ritual rehersal. La Norvège propose encore du Black dans la vieille tradition, même si pour beaucoup la flamme s'est eteinte, ou d'autres qui ont écrit les belles du Black des nineties ont évolué, touché un public beaucoup plus large ou se sont vendus au monde du commerce, il subsite des groupes qui perpetuent cet esprit qui à tendance à dépérir. Une démo limpide composée de 4 titres qui envoient sévère, du Black au son caverneux et terreux et des vocaux très nasillards qui vous hanteront à l'écoute de cet opus. Large panoplie vocale des deux chanteurs, l'un guitariste et l'autre à la batterie, un groupe initialement sous la forme d'un duo, puis plus tard sous la forme d'un trio. Le batteur/vocaliste sous le pseudo de Belphegor (comme le groupe de Black/Death Autrichien), occupe la même place dans son projet annexe Døden, groupe de Black espagnol, et le guitariste/ vocaliste Lord Nathas n'est autre le nom de son même projet one man band Nathas, celui-ci Italien. En bref, pour résumer cette démo, c'est cru, c'est froid, et ce groupe a vraiment sa place dans l'edifice du Trve Black.

https://funeral-harvest.bandcamp.com/releases