La Turquie... Au premier abord, voilà un pays pour le moins inattendu en matière de Black
Metal. Pourtant, une flopée de groupes de talent fleurissent dans une nation où le Black n'est pas d'accoutumance, tout comme la vénération du malin. Parmi eux, je citerais
Ohol Yeg,
Zifir, et pour finir, le prétendu
Zulmet ; one man band articulé autour de Count Youri Pestilentis
Von Ginquie, pluri-instrumentiste et vocaliste bien inspiré, oeuvrant pour
Zulmet depuis la création du groupe, en 2015, et qui nous livre ici son troisième full-length intitulé "
Satans Nunnor".
Dans un pays comme celui-ci, je ne soupçonnais pas la présence d'une scène Black
Metal, aussi minime puisse-t-elle être. Et pourtant, à ma grande stupéfaction, c'est là que j'ai découvert
Zulmet, groupe très prolifique qui a déjà pas mal de réalisations à son actif depuis ses débuts, et faisant preuve d'un talent incontestable en ce qui consiste à créer du Black.
Plus précisément, le groupe officie dans un registre clairement Trve, rendu lisible aussi bien par son Black que par son imagerie.
Dès ses premières réalisations, le groupe a su faire preuve d'une grande créativité, proposant à chaque nouvel enregistrement quelque chose de différent, en apportant à chaque fois cette petite touche personnelle qui définit l'identité de
Zulmet et en fonde tout son charisme. Ce petit plus qui différencie
Zulmet de beaucoup de ses pairs touche avant tout à son riffing, très acéré et tranchant comme le vent, rappelant une forte tempête de sable rien que par ses mélodies et ce jeu éolien soufflant telle la brise d'un vent glorieux. Donc déjà, rien qu'au son des guitares, on a repéré le "Comte" à l'affût, et ainsi, une touche très personnelle s'y révélant. Et puis il y a ce chant dur comme le roc et soutenu, qui jamais ne faiblit et inspirant la violence ; tout comme une batterie en arrière-plan, que l'on peine à entendre mais au jeu toutefois bien maîtrisé, et surtout parfaitement fondue dans l'ensemble, du moins, suffisamment pour assurer la respiration du reste de l'instrumentation.
Satans Nunnor, il s'agit autrement dit d'une nonne de
Satan nommée
Malicia, figurant sur la cover de l'album, à l'instar de celle de leur premier EP intitulé "
Enactor of His Own Death". Ainsi, tel un fil conducteur, cette figure féminine réapparaît, participant également à cette oeuvre qu'est
Zulmet. Elle prêtera d'ailleurs sa voix au titre éponyme de l'album par des rires sournois, conférant alors un aspect à la fois malicieux et délicieux à cet opus. Bref, ces deux-là font la paire et sont soudés, tout comme cet album compact et très homogène dans ses textures musicales, formant un ensemble cohérent et massif par sa production mais aussi par un jeu très aéré au niveau des guitares. Pour ainsi dire, ce full-length est fluide et impeccable, tant et si bien que les 35 mn de l'album défilent sans qu'on ne les voit passer. Du début à la fin, c'est la tempête de sable de bons riffs et un chant qui tient parfaitement la route, au demeurant assez original et prenant de bout en bout de la galette.
Ainsi,
Zulmet a livré avec ce
Satans Nunnor un bel hommage au malin, bien imagée sur cette cover fort sympathique et mystérieuse. Les titres ne s'écoulent pas trop vite, d'une durée d''environ 7 mn chacun, et restent variés, offrant alors un album riche et de très bonne facture. Aussi, le "Comte" n'a pas déposé les armes face à l'oppression et sublime son art avec cet offrande. Il peut donc garder la tête haute, le Black
Metal est fait pour lui et le cornu peut évidemment compter sur lui pour propager le Black, bien au-delà des frontières...
Teşekkür ederiz
J'adore
Connaissais pas ce groupe, et j'ai écouté, j'ai accroché direct !!!
Bien raw, bien cold, complétement immersif, j'crois qui va tourner pas mal dans mes oreilles.
Merci à toi Antonin pour ta Chro et cette superbe dcouverte ;-)
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