Putain de merde...
A bien y penser, je ne sais plus bien la dernière fois que je suis ressorti d'un film aussi médusé, muet, et touché...je me
Dis que c'est probablement
Requiem for a Dream, ou Eternal Sunshine of the Spotless Mind dans un genre complètement différent...
Quel poing en pleine face...
Tout d'abord par la caméra de Gaspar Noé, virevoltante, insaisissable, dérangeante, s'écartant parfois de l'action ou au contraire s'évertuant à créer des plans fixes quasi insoutenables de brutalité crue et sincère (autant littérallement que métaphoriquement). Ensuite il y a la musique qui, quand elle est là, profondément aliénante, saturée et euphorisante, nous laisse dans un état léthargique difficile à sortir et surtout nous faisant plonger encore plus dans ce monde dépravé de violence, de sexe et de débauche...de violence...
Le scénario ? Impossible d'en dire sans dévoiler quelque chose. Il n'y a pas de chronologie, à vous de remettre en ordre les différentes images...tout commence alors que deux hommes recherchent visiblement un autre. Ils sont violents, ils sont brutaux, ils sont agressifs. Pourquoi ? Patience...
Véritable électrochoc et loupe sur un monde détruit, pourri et complètement vomitif, Noé met l'accent sur une société du chacun-pour-soi ou personne n'agit pour les autres, ou la vengence personnel est souvent la seule solution (lors du viol, bien regardez l'arrière plan et voir, flouté, une personne arrivée, puis, de peur, faire demi-tour...).
Que dire si ce n'est que la scène du viol est l'une des plus insoutenables qu'il m'ait été donné de voir...rien de comparable avec le truc abscon et ridicule présent dans "La Colline a des Yeux". Ici vous verrez réellement...ou vous détournerez les yeux de dégout devant une scène qui, sans pudeur mais sans voyeurisme, nous confronte à la réalité de notre monde.
Une seule chose est sure...après ça...le réveil est difficile...
Welcome to the Desert of the Real