Ah, Shutter Island. Dernier film vu hier.
Un chef-d'œuvre égal ou presque à celui de Hitchcock, à savoir Psychose.
Ces deux films nous montrent des dévoiements psychotiques avec un tel talent !
Ils sont l'illustration et la confirmation parfaite de la théorie sur la
Psychose que Lacan a nommée forclusion, soit selon lui : « Ce qui a été forclos dans le symbolique apparaît dans le réel »
ou encore selon Freud « Ce qui a été aboli de l'intérieur revient de l'extérieur ». En clair, les événements vécus, et a fortiori les traumas (= blessures) que l'on a subis, que
l'on n'intègre pas en soi, dont les éléments perturbateurs sont interdits au refoulement (le mécanisme salvateur, qui permet la cicatrisation et l'oubli et donc l'accomplissement de l'être) ; que l'on est incapable de symboliser, sont donc bannis hors du soi, for-clos (enfermés dehors, en dehors du soi) mais puisque ils appartiennent malgré tout à la personne qui les dénie, ils ne peuvent que revenir vers elle
du dehors, mais déformés, hallucinés, menaçant l'équilibre psychique. Le délire est à la fois la solution à la forclusion mais en même temps, il découle directement de cette forclusion.
Non
Exempt de défauts, Shutter Island est cependant un très brillant exercice de style et l'on pardonnera certaines possibles fautes...