The Wailing (
The Strangers)
Dernier né de Hong-jin Na, réalisateur prodige de The Chaser & The Murderer, The Wailing propose une intrigue champêtre paranormale tout à fait étonnante.
Des meurtres mystérieux et des actes de folie surviennent dans un petit village superstitieux coréen. Deux policiers mènent l'enquête.
On lâche donc le thriller urbain polarisant des précédents films pour entrer de plein pied dans le folklore coréen. Comme toujours le visuel est époustouflant, et il accompagne un remarquable scénario. On commence tout doucement, et un peu longuement diront certaines mauvaises langues, en suivant une équipe de "bras-casse" tenter d'élucider des meurtres insolites. Des faux airs de
Memories of Murder durant cette première partie, ensuite la tension se fait croissante et on plonge dans l'horreur totale. Rien de grand guignolesque bien sur, mais quelque chose de sournois qui monte progressivement pour ne plus te lâcher.
Hong-jin Na s'amuse à manipuler le spectateur, oriente son point de vue et son esprit de déduction, avec une aisance hallucinante. Tout ce qu'on croit savoir s'effondre le quart d'heure suivant, avant de se révéler vrai, puis faux, puis... A ce titre là, le final, d'une densité absolue, peut sans doute être sujet à différentes interprétations tant il recèle de possibilités, et suscite ainsi un besoin soudain de revoir le film. Mais pas immédiatement, faut laisser reposer un peu d'abord.
Goksung, de son titre coréen, c'est plus de 2h30 d'une intrigue diabolique, une descente aux enfers unique et originale, passionnante autant qu'épouvante, un thriller surnaturel psychologique d'une rare intensité.
C'est aussi dense que The Murderer et aussi retors que The Chaser. A voir absolument pour qui aime ce cinéma. Claque !