Everest
Perso, j'ai vraiment aimé et au contraire de ce qui a pu être dit, je ne vois pas trop en quoi on voit un certain américanisme. Au contraire même.
Je dirais qu'on est face à un film anti-Hollywood.
Entre les relations entre les personnages, la critique assez acerbe de cette humanité pensant constamment être plus forte que la nature, même dans ses excès, l'aspect purement mercantile de ce
Suicide naturel (parce que, honnêtement, tout le long du film, c'est vraiment le mot "Pourquoi ?" qui me revenait constamment. Ce que le journaliste demande d'ailleurs à un moment) et la panique des proches qui ne peuvent rien faire.
Le casting est assez fabuleux mais personne ne se marche dessus, entre un
Jason Clarke bien plus convainquant en alpiniste qu'en John Connor (pardon

), un Josh Brolin initialement détestable puis très touchant ou encore un Jake Gyllenhaal encore une fois impérial (et métamorphosé), tout le monde trouve sa place mais le personnage principal est de toute façon la montagne. Cette montagne prise sous tous les angles, nous donnant le vertige et nous faisant contempler sa beauté et sa dangerosité.
Ceux qui s'attendait à un film
Catastrophe seront déçu car ce n'est pas le but d'enchainer les avalanches ou les phénomènes naturels...non le film se base sur l'apprentissage au corps de l'altitude et sur les
Dangers de la montagne elle-même (quand on voit la fameuse cascade de glace, c'est terrifiant de se dire que certains font ça).
La mise en scène est sublime il faut le dire et certains passages filent vraiment le frisson. Pour ceux qui comme moi ne connaissaient pas l'histoire réel, je n'ai donc pas eu le film gâché par la connaissance de la fin (et là encore, je vois pas pourquoi parler de glorification puisque c'est la réalité). J'y ai surtout vu un film qui montre que les hommes pensent toujours être le plus fort et défier les lois de la nature et de la physique, même lorsque la raison ne le permet pas. L'égo étant toujours plus fort que tout mais la montagne, elle, ne pardonne aucun faux pas. C'est en ça que le film est cru...il nous montre les alpinistes crachant du sang, ne pouvant plus avancer, les chutes des hommes sombrant comme des sacs de pierre sans aucune empathie (pas de ralentis...ils sont là...puis tombent. Rendant horriblement froid et anonyme leur mort). Il n'y a pas d'esthétisation de la souffrance...ils en chient et on souffre avec eux, mais le réalisateur n'est pas empathique avec eux, comme pour montrer qu'ils savaient de toute façon (ou pensant savoir) ce qu'il faisait.
Une jolie leçon et une belle claque pour ma part qui m'a retourné les tripes pas mal de temps après la projection encore. A voir, surtout au cinéma.
Welcome to the Desert of the Real