Enfant 44
Après la déferlante Avengers, envie d'un film un peu plus intime et brut et c'est sur Enfant 44 que nous avons jeté notre dévolu (c'était lui ou Good
Kill qui a l'air aussi excellent).
Produit par Ridley Scott, réalisé par Daniel Espinosa, Enfant 44 évoque l'URSS d'après-guerre, celle où le communisme était une libération face à la barbarie de l'occident, était une solution face à la
Corruption du capitalisme. Et tel un guide, Staline l'apprenait, "Au paradis, les meurtres n'existent pas".
Mais voilà, Tom Hardy, jeune orphelin ayant participé à la prise de Berlin, aujourd'hui haut gradé à Moscou, va être face à deux problèmes. La conviction profonde qu'un tueur en série sévi sur les enfants (organes prélevés, retrouvés nus près des chemins de fer...) et une dénonciation visant sa femme qui doit être exécutée pour trahison.
Et c'est peut-être le problème du film. Long (2h30), trop surement, le film se cherche constamment un souffle et navigue beaucoup trop entre les intrigues sans jamais qu'une ne soit réellement principale n'y qu'elles s'entremêlent habilement pour n'en former qu'une. D'un côté une course poursuite à travers la Russie d'un communisme exacerbée où chacun se dénonce, où les gens ont peur, où la famine gangrène le peuple et où le pouvoir est recherché par tous. Et d'un autre ce tueur en série qui est recherché mais dont on ne se penche pas assez, fuite
Oblige, orchestrée ou non (je n'en
Dis pas plus).
Alors l'ambiance est froide au possible, les acteurs sont parfaits (Tom Hardy, Noomi Rapace encore une fois transformée, un Cassel toujours aussi détestable, un
Joel Kinnaman succulent en jeune incompétent avide de pouvoir, de contrôle et de violence ainsi qu'un Gary Oldman en général blasé en terres reculées), la mise en scène réussie, bien que l'on regrettera un manque de clarté dans l'action (notamment les scènes au corps à corps) mais le principal défaut étant le manque flagrant de cohérence dans le film. On a pensé la même chose en sortant du film avec Céline, à savoir que l'intrigue principale devient secondaire, et Vice versa mais que chaque élément parait une excuse pour faire avancer la chose. Certains passages ne se justifient pas vraiment, certaines longueurs également tandis que des décisions diplomatiques cruciales ne sont pas expliquées du tout, comme certains traits du tueur.
Un peu dommage car le potentiel était énorme mais j'ai la sensation qu'Espinosa s'est laissé un peu submergé par son sujet et son envie de trop en dire. Cela reste intéressant mais cela risque d'en décevoir certains.
Welcome to the Desert of the Real