Colossus : The Forbin Project (
Le Cerveau d'Acier), 1970.
Un ingénieur met au point un super ordinateur pour assurer le contrôle de la défense des Etats Unis, sans savoir qu'en Russie, un homologue fait de même. Très vite, les deux IA entrent en contact, fusionnent, et se rendent maitres des humains, qui vont devoir leur obéir aveuglément.
Réalisé par Joseph Sargent en 70 et tiré d'un bouquin de 66, Colossus, c'est un genre de pré-
War Games, à la mise en scène efficace et solide. Le genre de SF seventies bourré de charme, mais non exempt de petits défauts, qui s'inscrit typiquement dans un contexte de guerre froide, entre le bloc de l'ouest et le bloc de l'est. Mais lorsqu'une menace tierce entre en jeu, la collaboration est de mise, et nos hommes ne vont avoir de cesse de duper la toute suprême entité électronique pour retrouver leur liberté.
SF alarmiste, politique et dystopique sur les danger d'une IA omnisciente, Colossus fait un peu figure de pionnier. La réa de Sargent est un modèle de précision et de sobriété, et c'est à peine si l'on remarque les quelques indices d'un rétro-futurisme délicieusement désuet. A ce titre là, la séquence d'ouverture impressionne par ses décors et l'utilisation brillante de mate paintings. Tout est nickel : comédiens, photo, cadre, et on se laisse guider par un genre de rejeton enfanté par Hal 9000, jusqu'au dénouement, amer et terriblement pessimiste. A titre personnel, la fin laisse un peu sur le carreau et donne le sentiment qu'il manque un épilogue, mais la réflexion constante sur l'armement ne manque pas d'intérêt.