Road Games (
Déviation Mortelle), 1981.
Le dernier film horrifique qu'il me restait à voir de la période slasher de Jamie Lee Curtis. J'en ressors un peu déçu, bien que le film soit sympathique. C'est un peu là son défaut d'ailleurs : trop d'humour et trop de légèreté rapport au sujet. Je m'attendais à un genre de
Hitcher (1986) avant l'heure, mais on a autant un road movie aventureux qu'un thriller auto-routier.
Le couple Stacy Keach / J. Lee Curtis fonctionne bien, et constitue d'ailleurs l'argument marketing du film. Dommage donc que le côté macabre de l'histoire - un routier et son auto stoppeuse face à un sérial killer - ne soit pas davantage exploité. L'ensemble manque de noirceur, et la fin est quelque peu invraisemblable.
The Mephisto Waltz (
Satan Mon Amour), 1971.
Le couple bourgeois que forment Alan Alda et la magnifique Jacqueline Bisset n'est pas sans rappeler celui de
Rosemary's Baby, sur lequel le réalisateur lorgne dangereusement. Nul doute que Paul Wendkos a d'ailleurs voulu surfer sur la vague du satanisme en milieu mondain. Pas de souci, ça fonctionne plutôt bien, mais la force de The Mephisto Waltz se retrouve surtout dans ses fulgurances visuelles : jolie photo diffuse et feutrée ; cadres fantasques alternant plans débullés et contre plongées vertigineuses ; jeu sur la profondeur de champs ; éclairage riche et chatoyant. Un véritable plaisir que de voir nos deux comédiens plein de charme évoluer dans ces décors riches et chargés si typiques des années 70, sur un score endiablé du grand Jerry Goldsmith, qui teinte le film d'une aura maléfique dissonante.
A beaucoup d'égards on pense au fantastique gothique italien de la décennie précédente, sa flamboyance, ses brunes sulfureuses, son soin particulier apporté à la forme, autant qu'aux gialli qui commencent à fleurir dès la fin des 60's, leur dimension manipulatrice notamment, autant que leur audace graphique.
Le Masque du Démon de Bava n'est jamais loin dans cette histoire, et l'on peut y voir aussi les prémices du fameux
Phantom of the Paradise de De Palma, qui sortira trois années plus tard.
Intéressant et plastiquement génial, on ne voit pas filer les 2h.