Phantasm : Ravager Le voici enfin le Phantasm 5, tant attendu par les fans depuis son annonce il y a plus de 10 ans. C'est donc après moult annulations, retardements, faute de distributeurs également, puis la faute à Coscarelli aussi qui a mis le projet en attente pratiquement deux ans le temps de soigner la resto 4K du premier Phantasm (1979), que ce Ravager débarque finalement... dans la plus grande discrétion.
Etonnamment d'ailleurs, ce n'est pas Coscarelli qui dirige, pour la première fois depuis le début de la saga, se contentant ici de produire et de co-scénariser, sentant peut-être le désastre à venir, pour laisser la main à David Hartman, un artiste qui a bossé sur ses derniers films, et le résultat s'en fait clairement sentir.
Ravager, c'est vraiment pas terrible, le moins bon des 5 films, sans conteste, malgré quelques bonnes idées, hélas, si mal exploitées. Clairement, ils n'ont pas eu les moyens de leurs ambitions, et le film pêche pour au moins trois raisons : un manque de fric d'abord, faisant ressembler Ravager à un pauv' film de fin d'études, ou plutôt à un court métrage dopé pour ressembler à un long, ou pire, à un
fan (télé)film ; ensuite, à une direction d'acteurs calamiteuse, rendant ridicule ces bonnes trognes de Reggie Bannister, A. Michael Baldwin et Angus Scrimm, qui accusent tous un sérieux coup de vieux ; et enfin, à une réa sans âme, cheap, droguée aux CGI moisies, qui peine à gérer un scénar trop ambitieux multipliant vainement les temporalités, le tout sur un score qui remixe salement le célèbre thème original.
Reste quand même le plaisir de revoir tous les comédiens de la saga, ainsi que quelques images saisissantes qui nous plongent dans un post-apo qui ne sublime hélas jamais son sujet, tandis que la mythologie Phantasm est à peine effleurée.
Ravager, c'est uniquement pour les
die-hard fans de Phantasm, dont je fais évidemment partie, et qui ont suivi les épisodes 3 et 4 sans sourciller, parce que sans dec, c'est vraiment pas brillant.