Hier soir :
FRITZ LANG -
Metropolis (1927).
A l'instar de
2001, L'Odyssée de l'Espace que je n'aurais pas du regarder en dessous de mes dix ans, j'étais trop jeune pour
Metropolis. Je me souvenais surtout de l’androïde et du tout début, mais cela s'arrêtait là (dans le film de Kubrick c'était le
Monolithe et la fin). Bizarrement, je pensais à une scène où deux corps décharnés sont attachés à des croix, mais c'est tout.
Anyway, c'était la version restaurée à partir d'une copie 16MM retrouvée en 2008 en Argentine. Je regardais donc la version la plus proche de ce que voulait Lang malgré ses déboires avec son épouse.
Danger, zone de Spoiler. Donc exceptionnellement, j'active la section smileys :

Et je mets en gris ce qui est spoil.
Et bien, je ne le regrette pas, vraiment. Bien sûr, il faudra que je m'habitue à expressionnisme allemand des années 1920 (je n'ai que
Nosferatu de
Murnau à mon actif). L'histoire a probablement du être vu ailleurs : le jeune noble qui rencontre une fille douce et innocente. Mais c'est tout le reste qui vaut le détour : la cité (moins dark que dans mon souvenir étrangement), la révolution, l’androïde manipulateur, le
Savant fou. Mes meilleures scènes scènes restent dans la cité des ouvriers, la cathédrale et les hallucinations de Freder.
Pour être d'accord avec
Fritz Lang, j'aurais préféré qu'il aille au bout de cette noirceur (
les enfants abandonnés, scène particulièrement horrible). Le
Message final est optimiste, mais un peu facile, vu le contexte, ce n'est pas très étonnant que l'on ait parlé de pro-nazi avec cette idée d'unir les classes sociales. Curieux que H.G. Wells ait descendu ce film alors que lui aussi dénonce la lutte des classes dans
Time Machine et
History of Things to Come. Le montage avec les scènes retrouvées est étrange. Parfois cela rend des scènes plus fortes ou plus cohérentes, mais parfois c'est un peu confus (
on voit FakeMaria hurler à la révolte puis on coupe à une bagarre, etc.). Les parties musicales me lourdaient un peu aussi, mais pas tout le temps. Niveau dialogues, cela allait même si tout n'était pas transcris dans les cadres en allemand.
En tout cas, très créatif, c'est le départ des départs, et il mérite plutôt son grand statut grâce à sa seconde moitié qui est magnifique, terrifiant et captivant à la fois.
Prochaine cible :
Le Cabinet du Docteur Caligari.
Vous n'êtes pas obligé de me croire, cela dit...