citation :DocteurBenway dit : mais carrément. Il m'avait marqué ce
film. En plus j'adore rugter haueur. Il est excellent dans la chair et
le sang ou blade runner. |
La Chair et le Sang,
Blade Runner,


Madhouse (1974)
Bon, depuis le temps que je voulais voir le premier film réunissant réellement les deux icônes du cinéma horrifique des années 50 à 70*, l'une américaine en la personne de Vincent Price, l'autre britannique en celle de Peter Cushing, voilà, c'est fait. Et qu'est-ce qu'on peut en dire ? Et bien c'est tout pourri. Grosse déception. Le film est bancal, mal foutu, bourré d'incohérences, d'ellipses scénaristiques incompréhensibles, de plans mal montés, et personne ne semble croire un tant soit peu à son rôle. Price déçoit en cabotinant la plupart du temps, Cushing a un personnage sous-écrit dont les motivations obscures ne tiennent pas la route, et les rôles féminins sont des potiches.
Mais le pire, le pire, c'est que
Madhouse est bourré jusqu'à la moelle d'extraits de vieux films de Price, ceux là même qui ont fait son succès, je parle bien sur de toutes les adaptations de Poe par Roger Corman ; ils y passent presque tous : de La Chute de la Maison Usher au Masque de la Mort Rouge en passant par L'Empire de la Terreur, La Chambre des Tortures, La Malédiction d'Arkham et Le Corbeau. En cumul, cela doit représenter un bon quart d'heure, tout ça parce que Price incarne dans le film un acteur sur le déclin qui tente de faire son comeback après avoir été accusé du meurtre d'une demoiselle tuée sur un plateau lors d'un tournage. Donc chaque fois que le perso mâte l'un de ses films, il devient fou et endosse le costume de tueur de son personnage, complètement calqué sur celui de L'Homme au Masque de Cire soit dit en passant, et tue les techniciennes ou actrices bossant sur le movie. Du moins c'est ce que les scénaristes de
Madhouse essayent de nous faire croire, sauf que le vrai tueur, on le grille dès le 1er quart d'heure. Et en attendant on exploite la célébrité de Price pour masquer le vide scénaristique de ce film qui exécute une mise en abyme bien périlleuse et pour le moins ratée.
Bon, au delà de ça, certains aspects sont intéressants, car le film dans sa forme s'inscrit pas mal dans une sorte de mix entre slasher et giallo, genres naissant en 74, et on pensera même à la saga
Scream de Wes Craven. Certains petits malins ont également vu dans ce film un film
queer, autrement dit un film à l'homosexualité affichée entre les deux persos principaux et à l'iconographie gay volontaire. Bon, je veux bien, mais ça ne saute pas aux yeux à la 1ère vision, et à la limite on s'en
Balance, car ce sous-texte ne légitime jamais la maladresse et le mercantilisme de Madhouse.
*
Dans Scream and Scream Again / Lâchez les Monstres ! (1970), Cushing et Price n'ont aucune scène ensemble.