Spider Baby Le pitch rapidos : Un majordome veille sur une famille de dégénérés dans une demeure isolée.
Tourné pour un budget dérisoire de 65 000 dollars par un jeune poulain de l'écurie Corman dans laquelle il a tout appris, Jack Hill, acteur majeur de la blaxploitation au début des 70's dont les réalisations cultes Foxy Brown et Coffy, La Panthère Noire de Harlem ont porté aux nues la sculpturale Pam Grier, tourne
Spider Baby en une dizaine de jours durant l'été 64. Ce dernier ne sortit pourtant qu'en 68 et acquit avec les années un cachet certain dans les cercles cinéphiles débridés et exerça une fascination chez certains jeunes talents en devenir.
Et oui, on pense direct à House of 1000 Corpses de
Rob Zombie qui semble avoir puisé dans
Spider Baby toute son inspiration. D'ailleurs il reprendra Sid Haig, devenu par la suite l'un de ses acteurs fétiches, qui incarne dans le film de Jack Hill un jeune taré tout droit issu du cirque Barnum. Pour l'accompagner, de jeunes actrices magnifiques et un rien lubriques qui pètent littéralement l'écran en volant la vedette au
Seul grand comédien du métrage, l'immense Lon Chaney Jr, impérial comme toujours, et légitimant cet ovni mal foutu mais ô combien référentiel.
Spider baby se veut en effet un hommage aux vieux films d'horreur de la Universal, notamment dans ses blagues au
Wolf MAN de 41 incarné par Chaney lui même, par son scénario aussi, qui au passage pourrait presque préfigurer le terrifiant
Texas Chainsaw Massacre une décennie plus tard, mais également par le soin apporté aux décors et à la lumière : contrastes appuyés, N&B superbe, clair obscur omniprésent, emphase de la mise en scène, décors gothiques...
Seulement voilà, ne nous leurrons pas, on est à des années lumière de la maitrise technique et du classicisme d'un Robert Wise pour La Maison du Diable sorti l'année précédente ou même d'un Carnival of Souls (1962) avec lequel il partage pourtant son côté indépendant. Ici, c'est bricolé, réalisé avec les pieds, mais non moins inspiré, fun et sincère, car oui, on se marre beaucoup dans ce film et Jack Hill a su habilement mélangé humour noir et horreur dans un film osé et complètement barré sorti discrètement dans un contexte cinématographique alors tout juste révolutionné par le Nouvel Hollywood.