Le Pensionnat (
Dek Hor)
Un gamin est envoyé en pension par ses parents en pleine année scolaire. Déracinement, inadaptation, solitude, le petit Tôn aura du mal à s'intégrer, pourtant il parvient à se faire un ami... que lui
Seul semble voir.
Petit film fantastico-horrifique thaï sorti en 2006, Le Pensionnat pourrait de prime abord faire croire à un énième film de fantômes à la nippone, à grands renforts de cheveux longs, gras et noirs, mais il n'en est rien. Ici on a davantage à faire à un conte
Macabre initiatique, sorte de mélange improbable entre
L'Echine du Diable de Del Toro auquel on pense beaucoup et Dark Water de Hideo Nakata pour son aspect glauque et aqueux notamment.
Alors certes, le film distille quelques frissons de ci de là, propose une image sinistre et sombre complètement anxiogène, mais n'en oublie pas de centrer son propos sur le déracinement et l'isolation ressenties par le personnage principal, étonnant Charlie Trairat, formidable petit comédien qui passionne, touche et émeut à chacune de ses scènes.
Le Pensionnat, hanté par son fantôme, est aussi une énigme
Lugubre à résoudre, un labyrinthe de couloirs verdâtres, de dortoirs glacials, de toilettes désertés, de piscines au funeste passé. Les décors sont très soignés, autant que la photographie, véritable protagoniste du film, et la production design, parfois à tomber, notamment dans ses séquences oniriques où différents niveaux de réalités s'entremêlent, est un véritable tour de force visuel.
Seul bémol, certains faux raccords tout à fait désarçonnant égratignent une mise en scène jusque là exemplaire. Pour
Seul exemple, la coupe de cheveux du gamin qui change à chaque plan, au coeur parfois de la même séquence. Soit je suis passé à côté d'un point capital du scénario, soit la coiffeuse et la script étaient complètement à l'ouest.
Sinistre, touchant, un joli film sur l'amitié, la solitude et l'enfance.