Vous parliez de Total Recall...je l'ai vu hier:
Foncièrement mauvais.
Bon, si on débarque dans la Science Fiction, si on ne connait pas l'original avec Schwarzy, on peut à la limite être content mais là...non et non.
Pas de personnalité, pas de scénario, pas d'originalité...rien. Un film vide qui, évidemment, mise avant tout sur les effets spéciaux et rien d'autre. Quelle est vraiment l'histoire? Quel est vraiment le lien avec le "vrai" Total Recall? Bon, accrochez-vous, comme pour Prometheus je vais faire ma petite liste.
Même si au début on retrouve un peu ce qui a été fait avec l'ancien film (le Douglas Quaid ouvrier qui a une femme sexy et qui en veut plus...sa vie n'est pas trépidante et il fait des rêves bizarres), la suite n'a plus rien à voir, même si on retrouve quelques passages (sa femme qui veut le tuer, le passage chez ReKall qui prend un K à la place du C).
Le monde n'a pas l'air aussi dystopique, on se retrouve avec un contraste entre le monde "d'en haut", très futuriste, avec des voitures volantes et une technologie de haute volée, et le monde "d'en bas", plus simple, digne de notre vie actuelle. Déjà, on sent le contraste avec ce qui avait été fait avec la version de Verhoeven.
Les scènes d'action sont exagérées, et vas-y les super cascades, je m'en prends plein la figure, je n'ai même pas un bobo si ce n'est une petite écorchure pour faire genre. Je saute de balcon en balcon et de très haut, même pas une patte foulée, je me relève sans avoir mal bref...
La plupart des personnages ont perdu de leur substance: le Doug Quaid a l'air complètement déconnecté, pas à fond dans ce qui se passe, la supposée femme a beau être sexy, elle n'a pas l'air aussi salope et vicieuse que Sharon
Stone, l'autre nana rentre juste dans le décor ("je vais m'la faire cette connasse", on s'attend à un duel ultime entre les deux filles, mais elle se bat à peine avec), Mathias, le chef de la
Résistance n'apparaît que 2 secondes et se fait buter débilement, quant au chancelier Cohaagen...rôle complètement passé à la trappe, à part dire "nous allons envahir la résistance", on ne retrouve rien et ne remplace absolument pas le côté sadique et salaud de Rony Cox.
Parlons des résistants. Plus de mars, plus de mutants dans les bas-fonds de la planète rouge, plus de rebus de la société avec des personnes privées d'oxygène et un contrôle total des vies. On découvre une colonie dont-on-ne-sait-rien, on ne voit même pas ces gens, on ne connaît pas leur but ni même pourquoi Cohaagen veut les détruire. En gros, à quoi cette partie sert-elle? Rien que ça, ça démolit l'intrigue et le film, Mars étant tout de même L'ENDROIT ultime pour Doug Quaid.
Et même... la fameuse interrogation: suis-je encore chez Recall ou est-ce que tout ce que je vis est vrai passe un peu à la trappe, même si on retrouve aussi ce passage angoissant dans lequel Doug se demande à qui faire confiance (son pote ou sa nouvelle copine). On transforme le tout en romantique en intégrant la larme qui convainc Doug de ne pas se laisser faire, alors que dans l'original, c'est le psychiatre en sueur, indiquant qu'il a les chocottes. Je trouvais ça plus flagrant, une larme pouvant être feinte, pas une goute de sueur.
On découvre des robots soldats, dont Cohaagen semble faire une armée. Direct : allusion à Star Wars et toute la bande de clones (ou à la rigueur les droïdes de Protocole). Et pourquoi pas I, Robot...
J'ai dû oublier certaines choses mais je vais passer aux clins d'oeils:
- la prostituée à 3 seins: sur Terre, pas loin de chez Recall mais ça perd tout son charme. Moins spontané sans doute.
- le robot qui se fait arracher les bras dans l'ascenseur: le vilain du film original crève de la même manière.
- le costume: Quaid prend une autre apparence pour passer le barrage de sécurité. Ce n'est pas l'image d'une dame bizarre cette fois-ci mais une dame lui ressemblant beaucoup passe juste avant lui.
Hormis ça, plus de Mars, plus de mutants, plus de dialogues qui tuent, plus de mutant traitre, plus de mouchard dans les narines, plus de scènes cultes, plus de représentation de la violence dans les bas-fond...à la place, un manque effroyable de personnalité, de vie, de substance. Fade et plat.
Ah et oui: Len Wiseman semble nous faire comprendre que tout ce que vit Doug Quaid est réel (aucun doute quand on regarde la fin) tandis que la version de Verhoeven laissait place à l'imagination: est-ce que tout est réel ou est-ce que, finalement, cette histoire est le fruit du souvenir qu'on a implanté à Quaid...
Mes sentiments sont aussi vitaux que de respirer
Privée d'amour et de tristesse,je ne peux exister
Car le souffle de la vie n'est qu'une horloge
Qui égraine les heures sans éprouver d'éloge