
EXODUS – Bonded by Blood (Bernett Records '85) : Adulé par les musiciens de Metallica et de Slayer, chéri par une multitude de groupuscules speed qui en ont déjà fait leur masterpiece vénéré, le premier LP d’Exodus ne pouvait que trouver une vente facile au milieu du champ de bataille discographique actuel, où la moindre réalisation originale pointant le nez de son fusil à six cordes est promu illico presto au rang des héros du vinyl et décoré de la croix de métal. Alors que rajouter de plus, sans tomber mollement dans la paraphrase facile et vulgaire, sinon spécifier bêtement que Bonded by Blood correspond avec exactitude à ce qu’on attendait depuis longtemps d’Exodus : un des tous meilleurs albums de speed-metal jamais réalisés !
JF Jimenez – Enfer Magazine n°26, juillet 1985.
EXODUS – Bonded by Blood (Music for Nations '85) : Sur le fil du rasoir. Issu de San Francisco, le groupe fétiche de Metallica débarque avec un premier album en tout point fantastique : un coup d’essai et un coup de maitre. Neuf morceaux hérissés de riffs speedés composent ce brûlot vinylique. Le style d’Exodus rappelle étrangement celui du célébrissime Metallica, chose peu surprenante car son soliste fut un temps guitariste d’Exodus. Précisons toutefois qu’Exodus a vu le jour avant Metallica. Propulsé par une section des plus belliqueuses, les deux guitaristes Rick Hunolt et Gary Holt assurent leurs soli étourdissants de puissance et de virtuosité avec une précision chirurgicale. Quant au chanteur Paul Baloff, il n’est jamais en reste, relaçant sans cesse la machine grâce à une voix râpeuse et pleine de hargne. Impossible de dégager un morceau de cet Everest flamboyant, ce serait faire injure aux autres. Avec un tel chef d’œuvre, Exodus vient d’entreprendre la conquête du monde. Me concernant, Bonded by Blood restera quoi qu’il arrive l’album de l’année. A se procurer d’urgence. Indispensable.
Walter Shark – Metal Attack n°22, juillet 1985.
/Helloween%20(EP)_alt_4911.jpg)
HELLOWEEN – S/T (Noise '85) : Noise Records est un nouveau label indépendant d’Allemagne de l’Ouest qui se fait le défenseur du hard and heavy teuton. Déjà responsable de la commercialisation des albums de Grave Digger, Running Wild et Sinner, les étoiles montantes outre-Rhin du moment, Noise n’entend pas dévier son créneau de base : le power metal ou le Death Metal , c’est selon (cf. compilation Death Metal avec Running Wild…). Preuve à l’appui, le mini-LP d’Helloween améliore rien que par sa petite présence la qualité du catalogue complet. Eh oui, Helloween aurait eu toutes les chances de gagner un manche à balai à notre concours des inconnus célèbre, si son HM (pardon Death Metal) était aussi attrayant que la pochette de ce disque. Mais il n’en est rien. Helloween ayant eu en effet l’incommensurable flair de ne sortir qu’un mini-album de cinq morceaux d’intéressante facture, là où un album complet n’aurait sans doute pas manqué de nous les égratigner fort et vite. Outre ce bon point, son Speed Metal mélodique s’avère tout à fait séduisant, un melting-pot plus ou moins judicieux de riffs effrénés à la Metallica, de solos mélodiques à la Maiden, et d’arrangements globaux à la Accept. Le tout crépite, frétille et affiche sans vergogne un festival de réjouissances auditives très dévastatrices, pour citer Starlight, Murderer, Warrior ou Victims of Fate. Seul point laissant à désirer : le chanteur style Udo, qui frappe plus dans l’approximatif que dans la rigueur artistique généralement requise. Avec l’arrivée du satanique Helloween, certains comme Grave Digger, Running Wild et Sinner auront intérêt à la jouer serrée.
JF Jimenez, Enfer Magazine n°25, juin 1985.
HELLOWEEN – S/T (Noise '85) : Comme d’habitude, nos cousins germains ne nous ont pas oubliés, avec ce mini-LP d’Helloween sorti sur l’excellent Noise Records, l’un des meilleurs labels indépendants du moment, qui voue une passion au heavy-métal turbo compressé. J’aime beaucoup le style de ces teutons, même si sur Starlight et Murderer, on ressent trop des influences Maiden. Les autres titres sont très thrash avec de belles parties instrumentales. Un mini-LP brillant, et vivement le premier album qui sera sans doute un meilleur reflet du fiel métallique d’Helloween.
Gil Tadic – Metal Attack n°25, octobre 1985.

GRAVE DIGGER – Witch Hunter (Noise '85) : Voilà un album à réveiller un mort. Plus heavy que du heavy, moins speed que du speed, ce quatuor allemand fait dans le métal hargneux. Des vocaux agressifs dans la lignée de Udo, des riffs tantôt rapides ou lourds qui vrillent les tympans, un hard qui se détache du lot car non stéréotypé, telles sont les principales qualités du combo teuton. Pourtant, si le métal furibard de Grave Digger accroche bien sur des titres tels que Witch Hunter, Get Away ou Fight for Freedom, n’apporte rien de plus que le premier album. Même la reprise School’s Out d’Alice Cooper, si elle possède de la puissance, ne procure pas le frisson de l’original. Witch Hunter reste cependant un disque de bonne facture, agréable à écouter et ayant le mérite de ne pas s’adresser uniquement à un public speed. Il en faut tout de même plus pour émouvoir un pilleur de tombes.
Philippe Cuisset – Metal Attack n°20, mai 1985.
Au moins maintenant on sait qui est à l'origine du Death Metal haha

WARLOCK – Hellbound (Phonogram '85) : Musique sympa sans plus, ni trop lourde ni trop speed, arrangements sympas quoiqu’un peu sirupeux mais pas trop, guitaristes sympas, ni trop ceci ni trop cela, batteur OK. Musicalement, Warlock II c’est donc sympa avec des têtes sympas, et la chanteuse ne l’est pas moins. Tranquille, en somme !
Philippe Touchard - Enfer Magazine n°26, juillet 1985.
WARLOCK – Hellbound (Phonogram '85) : Avec son deuxième album, Warlock vient de frapper un grand coup. Le groupe a fait d’énormes progrès depuis Burning the Witches, tandis que la voix de Dorothée Pesch fait mouche à tous les coups. La face A démarre avec Hellbound, un brûlot de trois minutes trente, où l’on ressent toute la rage de la bande à vouloir faire entrer un riff dans la tête. Les morceaux se suivent sans se ressembler, à l’image d’All Night au tempo nettement plus moyen que le reste, sans pour autant manque de « Pesch ». Le disque est une succession de titres tantôt speed tantôt médium, sans jamais tomber dans la facilité. Warlock a compris que jouer des morceaux speed ne rime pas forcément avec le fait d’aller plus vite que ses voisins ou faire n’importe quoi. Je ne suis pas un fan de speed mais j’aime celui de Warlock, qui il sait rester mélodique et plaisant à écouter dans les moments rapides. Signalons la superbe production de messieurs Staroste & Assman, où tout est vraiment léché et fignolé. Phonogram a l’air de miser fort sur Warlock, du moins en Allemagne. Je ne pense pas que l’écurie se soit trompée car, si le combo de Dorothée Pesch continue dans cette voie, il pourrait bien se hisser dans le trio de tête des groupes de metal allemand.
Frank Watt - Metal Attack n°25, octobre 1985.
@ Krakou : corrigé ;)
Déjà fait p.8 mais on ne t'en veut pas 
/The%20Enforcer/The%20Enforcer_alt_2887.jpg)
WARRANT – The Enforcer (Noise '85, import RFA) : ce jeune quatuor de Düsseldorf revient avec son premier album, après la sortie du mini-LP First Strike datant de l’année dernière. Et ça ne s’arrange pas. Malgré un son très tranchant, les guitares, toutes acerbes qu’elles soient, souffrent de bien trop de limites. Peut-être qu’en apprenant un troisième accord ? L’album oscille désespérément entre le speed et un hard plus lent, qui se veut plus élaboré. Mais personne n’arrive à choisir le bon rythme, et plus la musique ralentit, plus on plonge dans la banalité pour ne pas dire la médiocrité. La batterie métronome ne fait bien sûr rien pour arranger l’ensemble tandis que le chanteur a quelques velléités lyriques bien vite rangées dans le placard, pour le plus grand bonheur de tous. Sauvons tout de même deux titres englués dans l’ensemble : The Enforcer, point trop rapide et célébrant les mérites de l’intéressant personnage qui figure sur la pochette, puis sur le versant speed, Torture in the Tower, pour ses guitares en pleine cavalcade. Le hard allemand est aujourd’hui assez politisé mais, quand le talent manque, on se retrouve avec des paroles navrantes du style « politicien obèse, qu’as-tu en tête, je te botte le cul, tu me rends malade », tirées du morceau Cowards or Martyrs. Warrant s’aventure parfois dans le fantastique, produisant d’autres allègres inepties comme « brise la malédiction ou va en enfer, la gueule de la vipère est mortelle ». Après ce genre d’affirmation, on finit par regretter de parler anglais. S’il y a dans cet album une certaine cohérence musicale, l’originalité fait quant à elle cruellement défaut pour qu’il soit nécessaire de se pencher sur ces jeunes gens. Un disque faisant penser à la Bundeswehr : il existe mais ne sert à rien.
Mad Scott – Enfer Magazine n°28, septembre 1985.
Fabien dit :![]()
WARRANT – The Enforcer (Noise '85, import RFA) : ce jeune quatuor de Düsseldorf revient avec son premier album, après la sortie du mini-LP First Strike datant de l’année dernière. Et ça ne s’arrange pas. Malgré un son très tranchant, les guitares, toutes acerbes qu’elles soient, souffrent de bien trop de limites. Peut-être qu’en apprenant un troisième accord ? L’album oscille désespérément entre le speed et un hard plus lent, qui se veut plus élaboré. Mais personne n’arrive à choisir le bon rythme, et plus la musique ralentit, plus on plonge dans la banalité pour ne pas dire la médiocrité. La batterie métronome ne fait bien sûr rien pour arranger l’ensemble tandis que le chanteur a quelques velléités lyriques bien vite rangées dans le placard, pour le plus grand bonheur de tous. Sauvons tout de même deux titres englués dans l’ensemble : The Enforcer, point trop rapide et célébrant les mérites de l’intéressant personnage qui figure sur la pochette, puis sur le versant speed, Torture in the Tower, pour ses guitares en pleine cavalcade. Le hard allemand est aujourd’hui assez politisé mais, quand le talent manque, on se retrouve avec des paroles navrantes du style « politicien obèse, qu’as-tu en tête, je te botte le cul, tu me rends malade », tirées du morceau Cowards or Martyrs. Warrant s’aventure parfois dans le fantastique, produisant d’autres allègres inepties comme « brise la malédiction ou va en enfer, la gueule de la vipère est mortelle ». Après ce genre d’affirmation, on finit par regretter de parler anglais. S’il y a dans cet album une certaine cohérence musicale, l’originalité fait quant à elle cruellement défaut pour qu’il soit nécessaire de se pencher sur ces jeunes gens. Un disque faisant penser à la Bundeswehr : il existe mais ne sert à rien.
Mad Scott – Enfer Magazine n°28, septembre 1985.
Qualité proportionnellement inversée à la chronique

DESTRUCTION – Infernal Overkill (Steamhammer '85) : Avis aux amateurs, Destruction est certainement le groupe le plus bardé de cartouchières depuis Motörhead ou Vulcain. Souvenez-vous de la pochette du précédent Sentence of Death avec trois types à l’air sombre, rebelle et acide. D’où, pour nous, l’espoir d’avoir enfin un nouveau gang de guérilleros à se mettre sous la dent. Hélas, Destruction a bien vite rejoint le royaume de la grimace constipée, de la bouffonnerie inconsistante et du Speed Metal sans fondation. En courant éperdument après je ne sais quel record de vitesse, les trois clones teutons de notre téquila maison ont perdu tout sens de la mesure, toute retenue, tout ce que le rock’n roll recèle de farouche et de dangereux (Lords of the Church, Rogue Male, Motörhead). C’est dommage. Infernal Overkill, malgré ce titre hommage, se noie très loin de son but, dans un océan de riffs vains et beuglements mous. Les cartouches en question s’avèrent autant de pétards mouillés, incapables de faire mouche, inaptes à vous embraser le moindre neurone. Ajoutez un jargon satanique et funeste, sans lyrisme à la française, et l’envie de faire vos malles ne vous lâchera plus. Alors quittons sans regret le navire et repartons chercher le Graal un peu plus à l’ouest. Sans rancune et sans haine, vraiment. Mais je perds encore une occasion en or d’être un jour remercié au dos d’une pochette d’un album d’outre-Rhin. Quelle misère !
Jean Luc Manet – Enfer Magazine n°27, août 1985.
DESTRUCTION – Infernal Overkill (Steamhammer '85) : Voici le premier album de Destruction, digne successeur de son mini LP Sentence of Death. Ce groupe est l’exemple type de la vague speed thrash d’outre-Rhin. Rien de bien nouveau en dehors du jeu de guitare à la fois maniaque et bien enlevé de Mike en solo (The Ritual ou l’excellent Tormentor). L’instrumental Thrash Attack est un peu décevant, tout comme Antichrist, mais le reste comblera les inconditionnels du genre. Avec le temps, Destruction semble se rapprocher de Slayer.
Gil Tadic – Metal Attack n°27, décembre 1985.
DESTRUCTION - Infernal Overkill (Steamhammer ‘85) : Seconde réalisation de ce trio, Infernal Overkill renferme des morceaux plus travaillés, à l’image de The Ritual, grâce aux progrès de Mike sur ses solos. Destruction propose également un morceau épique aux nombreux changements de tempos (Black Death), ainsi qu’une pièce instrumentale fort bien exécutée (Thrash Attack). Fans de défonce, vous voilà rassurés : Destruction reste fidèle à son trash metal façon « thrash attack » et à ses vociférations hallucinantes.
Mercenaire n°02, 1986.
DESTRUCTION - Infernal Overkill (Steamhammer ‘85) : Un brûlot tout chaud tout droit sorti de l’enfer nommé Infernal Overkill avec un 9/10 bien mérité, après le 8/10 attribué à Sentence of Death. Infernal Overkill débute très fort avec Invincible Forces, du très bon speed-metal dans la veine du morceau Mad Butcher du précédent EP. Death Trap et The Ritual sont en revanche les compositions les plus faibles du trio allemand, tandis que Tormentor, s’ouvrant avec un partie de batterie assez complexe, n’est plas non plus le titre le plus terrible, bien que bon dans l’ensemble. Bestial Invasion, ou les mémoires d’une vache conduite à l’abattoir, est quant à lui proche de la perfection, un morceau de trash-speed-destroy-metal qui se hisse en haut de la pile. Thrash Attack, pièce instrumentale super bien construite, ouvre enfin les deux derniers morceaux, au Destruction des grands jours. Infernal Overkill est un album vivement conseillé !
9/10. David MBM – Hardos Mag’ n°08, juin/juillet ’85.