Albums DM que tu as mal considérés au départ

Second cercle
Inscrit le : 17-03-2007
Messages: 1822
Réputation:

Je ne compte plus les monceaux de CD’s thrash, death ou black pour lesquels mon opinion a notoirement changé au fil du temps, surtout ceux des premières années. A l’époque, la scène extrême était si jeune que les deathsters, souvent intransigeants envers leurs groupes cultes, manquaient bien souvent de recul pour juger objectivement et durablement les perles qu’ils détenaient entre leur mains. Je n’ai pas échappé à la règle. Croulant sous le choix, je ne dresserai donc pas de liste exhaustive, mais me limiterai à quelques CD’s significatifs ayant pris plus ou moins un mauvais départ sur ma platine.

1986 Repulsion – Horrified. Malgré l’excellence des 18 compositions composant ce joyau éternel, le remix réalisé en 1990 à l’occasion de la sortie chez Necrosis altérait considérablement le tout, notamment avec cette basse grondante qui grésillait plus qu’autre chose. J’ai redécouvert l’album en 2002 lors de son remastering à l’occasion de la réédition Relapse, pour ne plus jamais le descendre du haut de ma pile. Culte !

1990 Massacra – Final Holocaust. Je pense que le mixage approximatif de la batterie de Chris Palengat avait eu raison des premières écoutes sur ma platine. Trop rapidement écouté, j’ai enfin considéré cette perle à sa juste valeur après la sortie du culte Enjoy The violence, pour ne plus jamais la lâcher.

1990 Agressor – Neverending Destiny. Hyper rapide et technique pour son époque, Neverending ne m’a pas emballé les premières années, peut-être la faute à ses accents thrashisants. Lorsque j’y suis revenu quelques années plus tard, la claque n’en a été que plus forte. Un must du deathmetal. Dark Power !

1990 Obituary – Cause of Death. Je n’ai jamais trouvé ce disque extraordinaire, même si je l’ai bien mieux accepté avec le temps. Sa technique basique est compensée par ses atmosphères lourdes et maîtrisées. Je comprends que beaucoup de deathsters soient fous de ce disque, mais pour ma pomme, Slowly We Rot était déjà passé par là l’année d’avant.

1990 Master – Master. Pourtant parmi les groupes de deathmetal les plus influents dans les années 80, Master a beaucoup tardé avant d’accepter un contrat chez un label. Son premier album éponyme avait donc ce côté déjà vieillot à sa sortie, m’invitant à l’écarter de ma platine au profit des albums dans l’ère du temps. J’ai compris le caractère culte de l’œuvre, et le percutant de ses compositions, que bien des années plus tard.

1990/91 Darkthrone – Soulside Journey. Considéré pour ma part comme un album de deathmetal honnête, Soulside a pris une tout autre dimension au fil des années. Ce CD’s a un côté froid et sombre extraordinaire. Il est d’ailleurs souvent considéré comme le premier album de dark / death de l’histoire du deathmetal.

1991 Morbid Angel – Blessed are the Sick. Subjugué par l’impitoyable Altars of Madness, j’ai mal digéré l’ambiance lourde de Blessed et ses interludes aux claviers. Je me rappelle également que Covenant & Domination ont été difficiles à assimiler. Mais après, quel bonheur !

1991 Entombed – Clandestine. Je ne l’ai pas aimé au départ, même si aujourd’hui il passe relativement bien. En fait, je n’ai pas apprécié le timbre de Nicke Andersson, sans commune mesure avec la voix d’outre tombe de LG Petrov. Le temps m’a réconcilié avec cet album, même s’il restera toujours dans l’ombre de son impitoyable aîné, pour ma part.

1991 - Asphyx – The Rack. Je l’aimais au départ, mais sans plus. La profondeur de ses atmosphères et l’incision de ses guitares ne m’ont frappé que quelques années plus tard. Je pense que ce disque a souffert au départ d’une comparaison maladroite de ma part avec Consuming Impulse, dû à Martin Van Drunen hurlant sur les deux réalisations.

1991 Death – Human. En pleine période pur deathmetal, je me sentais plus proche du climat sombre et brutal des albums du moment, que des ambiances feutrées de Human. Sa technique et son feeling exceptionnel m’ont néanmoins renversé au fil des années.

1991 Ripping Corpse - Dreaming with the Dead. Considéré comme l’un des groupes les plus assassins bien avant la sortie de son premier album, Ripping Corpse m’avait finalement plutôt déçu sur ce Dreaming the Dead, plus thrashisant qu’autre chose, loin de la brutalité que j’attendais à l’époque. L’incision de ses guitares et son agressivité toute particulière ont heureusement eu raison de mon entêtement premier.

1991/92 Autopsy – Mental Funeral. Je l’ai apprécié dès le départ, bien que je n’aie pu à l’époque m’empêcher une comparaison avec l’impitoyable Severed Survival. J’ai perçu le caractère culte de l’œuvre, avec ses ambiances glauques et poisseuses inimitables, que quelques années plus tard.

1992 Edge of Sanity – Unorthodox. Album culte d’Edge of Sanity, et du deathmetal mélodique d’une manière générale, Unorthodox ne s’est imposé à moi qu’au fil des ans. Les vocaux clairs d’Enigma, ou les ambiances mélancoliques de When All Is Said, ne correspondait pas exactement à ma vision de jeune deathster. Il m’a fallu plus de maturité musicale pour le découvrir.

1992 Monstrosity – Imperial Doom. Simple bon album de ma discothèque, dans la masse, Imperial Doom est devenu au fil du temps un de mes classiques que je me passe régulièrement. Un excellent titre comme l’intraitable Burden of Evil me booste irrémédiablement pour la journée.

1992 Cadaver – In pains. Je l’ai apprécié dès le départ, sans toutefois en réaliser sa portée. In Pains est en effet exceptionnel, diffusant un deathmetal aux ambiances feutrées, aussi originales qu’envoutantes, avec ses touches aux violons discrètes & exquises. Une œuvre bien souvent méconnue ou mésestimée.

1992 Vital Remains – Let Us Pray. Trop long et trop poussif selon mes premières impressions, Let Us Pray avait trop rapidement été jugé. Ses ambiances occultes ont finalement pénétré mon âme de deathster que bien des années plus tard.

1993 Dark Tranquillity – Skydancer. Même problème qu’Unorthodox. Je n’étais visiblement pas encore prêt en 1993 à accepter son côté intimiste, ni le chant clair féminin de son fabuleux titre A Bolt of Blazing Gold. Je l’ai complètement redécouvert quelques mois avant la sortie de The Gallery.

1993 Cynic –Focus. Décrit comme l’un des groupes les plus novateurs avant la sortie de son premier album, avec son line up prestigieux qui multipliait les interventions sur les albums de Death, Master, Monstrosity, Atheist ou Pestilence, j’attendais trop de cette formation. Finalement, son manque d’agressivité et ses voix parfois synthétiques m’ont refroidi d’entrée. Il m’a fallu du temps pour l’accepter. Aujourd’hui, mon titre favori est d’ailleurs l’un des plus progressifs : le fabuleux Sentiment.

1995 At the Gates – Slaughter of the Soul. Tous les deathsters le décrivaient comme l’album renouveau du deathmetal, style mis à mal en ces années 95-96. Pourtant, ce chef d’œuvre ne s’est imposé à moi qu’au fil des ans. Son mélange d’agressivité pure et d’harmonies subtiles est imparable.

1995 Dissection – Storm of the Light’s Bane. Trop rapidement écouté au départ et trop vite mis au placard. Et pourtant, comment avais-je pu passer à côté lors des premières écoutes, alors que je possédais pourtant son frère ainé The Somberlain ? Je cherche encore l’explication. Son inspiration, à l’image du titre Soulreaper, est divine.

1995 Sinister – Hate. Je m’étais lassé de Sinister à cette époque, reprochant bêtement le départ de ses deux guitaristes fondateurs, Ron & André. J’ai donc survolé Hate, pour me rendre compte de mon entêtement quelques années plus tard. Bon, ce n’est pas du culte à la Cross The Styx, mais ça poutre quand même sévèrement.

1996 Cannibal Corpse – Vile. Je l’ai apprécié dès le départ, même si j’avais toujours cette fâcheuse nostalgie de l’ère Chris Barnes. A coups de Perverse Suffering & Absolute Hatred, l’album s’est progressivement & fatalement hissé au plus haut de ma pile de CD’s, pour ne jamais redescendre. Vile reste d’autant plus impressionnant en considérant la mauvaise santé du deathmetal autour de ces années 96-97.

1996 Sacramentum – Far Away From The Sun. Je l’ai considéré comme un plagiat de Storm of The Light, sans grande âme, ni inspiration. Même si sa comparaison avec le joyau de Dissection reste inévitable sur de nombreux points, ses compositions fines et agressives m’ont finalement happé les années passant.

1998 Incantation – Diabolical Conquest. Je pense avoir très mal digéré le départ du growler emblématique Craig Pillard, et j’ai donc été plutôt dur avec ce Diabolical Conquest. Sans se hisser au rang de ses deux aînés, c’est pourtant un sacré album, que j’ai découvert au fil des ans.

2000 Nile – Black Seeds of Vengeance. Désabusé par la multiplication de passages orientaux, j’ai commencé l’écoute de Black Seeds en occultant bêtement & systématiquement les interludes, passant allégrement à côté de la dimension épique de l’œuvre, pourtant indissociable du brutaldeath imparable de la formation. Je n’ai perçu le caractère culte et entier de Black Seeds qu’à l’occasion de la sortie de son impitoyable successeur Darkened Shrines.

2000/01 Behemoth – Thelema 6. J’étais resté sur la période blackmetal approximative de Behemoth, sans me rendre compte combien le groupe avait pu progresser dès Pandemonic Incantations et Satanica. Thelema 6 est un album puissant et incisif, que j’avais bien trop rapidement jugé.

2007 Deathevocation – Chalice of Ages. Catalogué comme un album de deathmetal old school poussiéreux, j’ai vite rangé Chalice of Ages, dont la pochette d’Axel Hermann avait initialement attisé ma curiosité. Il a fallu attendre la chronique de Sargeist (le Somien) pour que je me replonge corps et âme au cœur de ce fantastique premier album, osmose entre brutalité, pureté et mélancolie.

Cult of Death.
Fabien.

Forums