Ca Va Saigner du Clu #4

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Ca va saigner du Clu” a passé le cap de l’événement anecdotique au nom marrant pour devenir un véritable rassemblement local pour la musique metal et hard rock. Il en est arrivé en 2018 à sa quatrième édition et peut se targuer d’inviter en plein hiver au sein du bar “Le Cluricaume” de Poitiers des groupes de plus en plus prestigieux. Après “Barrabas” pour tenir la vedette l’année précédente, c’est désormais au tour de “Mercyless” qui prend la tête d’affiche de cette édition de trois soirées. L’espace est hyper exiguë, mais à chaque fois les concerts ont privilégié d’un excellent son. Il est dit que ca va encore déborder de tous côtés.



Crawling In Sludge

Le bar situé en plein milieu de la place du marché est déjà noir du monde aux alentours de 20h. Ce qui aussi normal compte tenu que le jeudi soir est réputé en matière de sorties étudiantes, et que Poitiers est aussi une ville étudiante qui compte. C’est donc devant foule que le groupe poitevin “Crawling In Sludge” ouvre les trois jours de festivités. Comme le nom l’indique, il s’agit de sludge, mais comme le nom l’indique pas par contre, c’est que les paroles sont essentiellement en picto-saintongeais. Ce qui en fait une formation particulièrement atypique. A titre personnel, il s’agit de mon second aperçu du groupe sur scène. J’avais eu l’occasion de les croiser il y a quelques années aux côtés de “Klone” au Room Club dans une salle plutôt inappropriée à ce genre de musique. D’ailleurs leur prestation lors de cette première occasion ne m’avait pas marqué plus que cela. Là, dans une meilleure atmosphère avec un nombre de jeunes gens un verre de bière à la main, ils ont moyens d’être plus à leur avantage. Et ca m’a semblé en effet être bien meilleur. Tout d’abord les membres du groupe bougent énormément sur scène, et produisent un son lourd et pesant assez entêtant. On décèle moins distinctement le chant en live que sur une version studio, ce qui donne un aperçu plus bourrin aussi. L’ajout de claviers est toutefois à souligner, car l’instrument confie une dimension atmosphérique forte intéressante à la chose.

Stonewitch

Combien de fois j’ai du voir ce groupe angoumoisin? A vrai dire je ne compte plus. “Stonewitch” est sans doute avec “Manzer”, “Silver Machine”, “Mobütu” de ceux que j’ai le plus vu sur scène et le plus couvert. Pourtant il est à noter que la bande de Serge aura totalement changé de nature ce soir là. En effet, “Stonewitch” s’apprête à sortir un second album. Après une démo et un premier album très influencé par le heavy doom de “Black Sabbath” et de “Pentagram”, voila qu’ils se sont pris à dériver d’orientation pour un heavy plus épuré et gagnant grandement en mélodies. Oui! Je vends déjà la mèche. Pourtant, ce n’était pas dit que l’on aurait un grand concert. Ainsi plusieurs membres se trouvaient très à l’étroit dans l’espace. Romain à la guitare était également constamment gêné par les visiteurs, car se trouvant en plein passage pour aller aux toilettes. Un type s’était même accroché ses cheveux sur son manche, désacordant sa guitare alors en plein exercice. Malgré ces petites déconvenues, ce concert de “Stonewitch” nouvelle formule était à la fois audacieux et pleinement captivant, permettant même de redécouvrir d’anciens morceaux avec des arrangements harmoniques, des solos retravaillés, qui profitent aussi de la venue de nouveaux matos. On devine par contre dans les morceaux qui seront inclus sur le nouvel album une fibre Maidenienne non négligeable, au point que l’on devine immédiatement des riffs à la manière d’”Iron Maiden” sur “Wild Lands”. Un excellent concert qui doit aussi à la gestuelle, aux délires d’Aymeric glissant et jouant à genoux sur la fin devant un public bien compacte et visiblement réjoui.

Set-List:
1. The Phoenix Risen / 2. Eerie Valley of the Crimson Planet / 3. A Blood Run Cult / 4. The Godless / 5. A Farewell Drink / 6. The Cross of Doom / 7. Holy Smoke / 8. Wild Lands / 9. The Midnight Tale / 10. Sign of the Wolf (Pentagram Cover)

 

 

. ABDUSCIUS

La seconde soirée ne privilégie aucunement de la foule estudiantine. C’est même très sage par rapport à la fois précédente. Ce n’est pas pour autant que nous avons de mauvais groupes. Le premier de cette seconde soirée n’a pas encore beaucoup de bouteille, mais tend à s’illustrer. Certains d’entre nous avons pu croiser le groupe de Pierre (“Bottle Doom Lazy Band”, “Mantras”) en première partie d’”Impiety” à Poitiers. Un concert où il fallait impérativement assurer et où “Abduscius” a assuré produisant un black metal tendance atmosphérique dans la lignée des “Wolves in the Throne Room” et consorts. Et cela en grande partie à cause d’une grosse reverb’. ca a été un gros chantier de régler les balances. L’ingénieur son et le trio ne tombaient pas entièrement d’accord pour régler instruments et micros. En effet, les musiciens avaient pris la mauvaise habitude de jouer particulièrement fort et de ne pas s’entendre. Ce qui faisait perdre toute la subtilité et l’intérêt des reverb notamment. Il y avait notamment un net déséquilibre entre le volume des guitares et le chant qui tentait péniblement à se distinguer. Un équilibre est toutefois trouvé, mais la puissance de l’ensemble fait perdre la subtilité gagnée par la reverb’ et un obtient un black metal beaucoup plus rugueux et classique, mais néanmoins très correctement réalisé. On sent qu’il y a encore matière pour “Abduscius” de muter et de s’améliorer pour ses membres d’expérience qui nous révèlent des compositions tout à fait captivantes.

Set-List:
1. The Ecstasy of Coal / 2. Pentagram Inverted Cross / 3. Witchcraft in Darkest Night / 4. Woods of Rites / 5. Malefic Sovereign / 6. Occult Sacrifice in the Depth of the Dead Forest / 7. Morbid Wings of Venom / 8. Triumph of Witchery / 9. Goat Overlord

 

 

Iron Flesh

Il y a quelques membres prestigieux au sein du petit projet death metal “Iron Flesh”, on compte ainsi des gens qui ont pour partie faconné une part récente du death metal bordelais. Pour autant, cette union au sein d’”Iron Flesh” n’a abouti à ce jour à un seul EP. Leur death emprunt d’une légère atmosphère occulte laisse à priori croire à du death black. En fait, point de black metal, juste un death metal parfaitement ciselé issu d’outre tombe. La musique était tout à fait correcte, mais manquait néanmoins un peu de relief et de profondeur pour devenir transcendante. Il faut saluer aussi l’invitation du chanteur de “Bliss Of Flesh”, Necurat, venu prêter sa voix le temps d’un morceau, puis une fabuleuse reprise de “Zombie Ritual” de “Death”.

Set-List:
1. Prophetic Mass Murdering / 2. Demonized Nation / 3. The Call of the Ancient One / 4. In Blood, Flesh and Fire / 5. Condemned to Submission / 6. Consumed by Fire / 7. Psychological Enslavement / 8. The Nameless Fog /9. Obscure Paranoid Visions / 10. Soul Devour / 11. Zombie Ritual (Death Cover)

 

 

Yattaï

Autre groupe angoumoisin après “Stonewitch”. Mais on a là toute autre matière. Il s’agit de grindcore, ce qui n’est pas un genre particulièrement évident à prendre au sérieux, à l’exception notable de quelques formations distillant la chose avec du death metal. “Yattaï” a pu se faire connaître notamment lors d’un précédent “Ca Va Saigner du Clu”, d’un ancien “Vars Attacks”, mais aussi et surtout pour avoir fait la première partie d’une ponte ô combien prestigieuse dénommée “Napalm Death” à La Nef d’Angoulême. Moi-même très peu amateur de grind j’ai du m’incliner devant l’extraordinaire prestation des britanniques de “Napalm Death” ce soir-là, en espérant qu’un petit français puisse en prendre de la graine pour soutenir un genre trop cerné entre le drôle et le pire. Les gens de la salle semblaient moyennement réceptifs au show de “Yattaï”, mis en difficulté par leur horaire de show et au fait que les présents comptaient juste boire de la bière et attendre “Mercyless”. Qu’à cela ne tienne, “Yattaï” s’est quand même démerdé pour donner de la voix et de la vigueur. C’était énervé et sale, joué en mode “fuck off”, cependant on sentait aussi que le groupe aurait nettement préféré jouer devant un public qui adhérait mieux au style.

Savage Annihilation

On passe à un groupe de death metal tout à fait prometteur et situé dans la nouvelle vague du death metal francais qui s’exprime de plus en plus fortement depuis quelques années déjà. “Savage Annihilation” compte deux albums et pose entre autres comme caractéristique de proposer des paroles en français. Je m’attendais à y voir un trio, mais c’est en fait un duo qui s’est exprimé: un batteur et un chanteur/guitariste. Autrement le reducio ad Inquisitionum. De cela nous obtiendrons un death metal bien rude et putride avec cependant le manque d’un zeste de puissance pour rendre la chose pleinement transcendante. Le jeu de guitare était pourtant très impressionnant techniquement. Le batteur, lui, était gêné par une cymbale dont le pied tendait à se barrer. Le batteur d’”Infamy” a passé une bonne part du concert à tenter de la maintenir correctement. Le groupe n’était peut-être pas dans les meilleures dispositions mais révélait un réel intérêt auprès des amateurs de death metal présents et offrait aussi une excellente mise en bouche avant le gros qui allait venir, “Mercyless”.

Set-List:
1. Par-delà les Dunes de Cadavres / 2. Les Catacombes de l’Abomination pt.1 / 3. Dévorante Dégénérescence Anthropophage / 4. Dépeuplez ce Monde de Vermines / 5. …Dans un Océan de Putridité / 6. En Etat de Décomposition / 7. Ouvrez la Tombe des Assoiffés de Sang  / 8. Hyrreit

 

 

Mercyless

D’après une connaissance très fan de death metal, un seul nom résume à lui seul “Mercyless”, ce monument vivant du death francais: Max Otero. Les autres membres bien sûr ne déméritent aucunement, mais il est vrai que rien n’aurait été possible sans l’engagement Ce phénomène metallique fêtant ses trente années d’existence a réussi à traverser les âges et présente encore de nouveaux titres inaugurant de possibles prochaines parutions, en même temps qu’ils profitent de rééditer les anciens albums. ca a été au tour de “Couloured Funeral” cette fois. Le public s’entasse et se montre déjà beaucoup plus présent que pour les deux groupes précédents. Il y a une certaine tension dans l’air qui semble indiquer que ça va beaucoup bouger. En effet, ca va brasser dans tous les sens du terme, et pas seulement dans le public, mais également sur scène avec un “Mercyless” supérieur à ce qui était attendu, comme si le groupe n’avait jamais eu trente ans. A de nombreux moments il a fallu pour moi lâcher l’appareil photo et m’inclure dans un barrage à trois autour de Max pour pas qu’il se prenne de pogos dans la tronche, ce qui est arrivé quand un gars a frappé sa tête contre le micro. L’agitation et les coups qui pleuvaient ne semblaient en rien altéré la prestation de “Mercyless” tout bonnement dantesque et pourvu d’un son optimisé pour l’événement où chaque instrument était parfaitement rendu. Le désagrément en plus du tumulte qui avait tendance à déborder était pour l’autre guitariste la lampe placée au dessus de lui. Il y coinçait régulièrement ses cheveux. Le voir concentré à délivrer ses solos avec des mèches accrochées au dessus de lui rendait la scène plutôt cocasse. Il ne va pas sans dire que “Mercyless” nous avait aussi réservé un bonne petite set list, balayant le meilleur de leur carrière, des titres anciens à d’autres plus récents, puis deux reprises connues pour la fin comme à leur habitude. On avait rarement vu “Mercyless” aussi échauffé et batailleur, très loin en tout cas de l’image statique et perfectionniste que j’en avais. Là, la perfection s’est alliée au mouvement.

Set-List:
1. Intro / 2. Christianist / 3. God Is Dreaming / 4. Substance Of Purity / 5. Infamy / 6. Without Christ / 7. A Message for All Those Who Died / 8. Eucharistic Adoration / 9. Abject Offerings / 10. I Vomit This World / 11. Burned at the Stake / 12. Pathetic Divinity / 13. Evil Dead (Death Cover) / 14. Deathammer (Asphyx Cover)

 

 


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