Download Festival France - Jour 3

the Sonntag 12 Juni 2016, Download Festival France

L'équipe de Spirit of Metal est de retour pour ce troisième jour sur l'hippodrome de Longchamp, alors que les prévisions météorologiques sont de plus en plus pessimistes. On commence à connaître le trajet maintenant, et à savoir à quelle heure arriver pour choper les bonnes navettes. De ce côté-là, rien à dire : le partenariat entre le festival et la RATP marche comme sur des roulettes. L'entrée du site semble s'être améliorée et l'attente a diminué, c'était pas trop tôt. Après un passage éclair par l'espace VIP pour récupérer le troisième pass photo, on file sur la pelouse entre les scènes. Il est pas mal, cet espace VIP, et l'organisation pour la presse sur place fonctionne correctement. Dommage de ne pas avoir pu y passer plus de temps, quelle idée pour un festival de programmer des concerts toute la journée (ironie inside) !



The Shrine

    Ce troisième jour s'annonce gris et pluvieux. Pas si tôt arrivé sur l'hippodrome que la pluie se manifeste. Une chance, The Shrine, premier groupe de cette après-midi, se produit sous la troisième scène, qui est couverte. Fort de trois albums, le trio originaire de Los Angeles, nous promet un Stoner Rock non conformiste. La pochette de « Rare Breed », sortit en 2015, est placardé en toile de fond ; un casque vert de G.I., affublé d'une carte (as de pique) et d'une tête d'ours blanc passablement énervé. Nous sommes donc prévenu, et ce ne sont pas les premiers titres qui diront le contraire, l'ardeur sera au rendez-vous. The Shrine nous sert un mélange détonnant de leur deux derniers albums aux tonalités plus Rock, voir Punk, que Stoner. Les rythmiques s'enchaînent et chauffent l'ambiance sur des titres relativement courts. Josh Landau (guitariste-chanteur) alterne avec une habileté exemplaire les riffs accrocheurs et les soli perçants. Avec « Rare Breed » (titre éponyme), on se paye enfin une tranche de Stoner qui ajoute une bûche au feu qui brûle sous le stage 3. Il nous fait oublier l'eau qui coule dans notre nuque trop occupée à headbanger avec une certaine frénésie. Cette agitation sera aussi l'objet de « Waiting for the War » des Soggy avec, comme invité sortit de nul part, le chanteur Beb. Il prendra le micro, comme, nous l'imaginons, dans les années 80, pour une prestation à la hauteur de son délire. Alors que la pluie bat son plein, le chanteur au cheveux blanc, déjà chaud à son arrivée, est torse nu, comme dans le bon vieux temps. Une fin de live sous le signe de l'énergie pure du punk-rock, à l'image d'un groupe que nous avons découvert avec un grand plaisir. Limite trop court à notre goût, car, après investigation, nous aurions bien repris un peu de leur dernier skeud, tel qu'un petit « Death to Invaders » qui doit déménager en live.

Skillet

    Pour prolonger cette journée bien commencée, nous voilà face à la scène principale, prêt à écouter le Christian-Metal-Rock des Américains de Skillet. Avec presque dix albums dans leurs bagages (le dernier sera du 5 août 2016), c'est avec une parité entre hommes et femmes, que le groupe monte sur scène. Nous voilà donc en train d'écouter le groupe « politiquement correct », avec pour les gars, de petits gilets noirs sur chemisette et cravate. Le son est bien entendu présent, avec une guitariste, en petite robe noire, nous affichant son plus beau sourire, et une batteuse, assurant également une partie du chant, y mettent tout leur cœur. Les nappes de claviers et la seconde guitare font bonne figure également. Nous avons même droit à un violoncelle sur le titre « Awake and Alive ». Par contre, notre incompréhension est totale lorsque John, chanteur et bassiste, quitte son instrument pour ne mettre en avant que sa voix. Autant vous dire que la musique semble efficace, et pourrait effectivement ressembler à des hits entrant dans les charts d'outre Atlantique, mais rien qui n'arrive vraiment à nous captiver pour que nous restions jusqu'au bout du live.

    L'idée de faire un tour dans les recoins du site que nous n'avons pas encore visité commence à trotter dans notre tête. Étant donné que nous avons passé les deux premiers jour à courir de scène en scène et d'interview en rencontres, le temps est venu de voir tout ça plus en détails. Tout d'abord, côté boisson et restauration, il n'y a que l'embarras du choix. Les food truck et stands pour la boisson sont légions : fast food, cuisine rapide fait maison avec quelques spécialités de nos régions, Bar Metal, Cidrerie ou encore bar à vin. Pour ce qui est du merchandising, tout est bien présent : la vente de bouchons d'oreilles, Metal Market (petit village de vendeurs de disques, vêtement et autres objets), et le stand central si vous voulez vous procurez les derniers tee-shirt des groupes présent sur le festival (ceux de Rammstein seront vite tous vendus), ou encore ceux à l'effigie du festival qui seront presque épuisés le samedi soir. Le stand Fender verra la visite de certains artistes pour des séances de dédicaces. Les fans de Megadeth par exemple feront la queue pour une signature bien méritée. Des événements qui nous sont indiqués par des messages donnés par l'application smartphone du Download. Enfin, le camping, comme l'ensemble du site, est un modèle de sécurité, avec des fouilles à l'entrée et à la sortie.

Lofofora

    On continue notre journée avec Lofofora, prévu pour un set d'une heure ; on félicitera le festival d'avoir garanti des durées de set respectables pour la majorité des groupes, et pas seulement à ceux tout en haut de l'affiche, contrairement à un célèbre festival qui se déroule près de Nantes … En toute honnêteté, je connais très mal la bande à Reuno, donc je vais faire ça vite pour éviter de sortir une ânerie. Pas de décor, toile de fond simple, aucune extravagance : rien de visuel, on est là pour le musical. Et musicalement, ça dépote. Le son est lourd et incisif, la basse claque comme il faut (voire un peu trop, pour les premiers rangs), et la batterie (bien triggée) martèle le rythme comme une machine. Reuno attire toute l'attention, et se met volontairement en avant ; on regrettera que ses comparses ne l'accompagnent pas plus souvent sur le devant de la scène. Au moins, c'est carré. Le non-fan risque d'avoir du mal à accrocher sur tout le set et à y déceler les subtilités. Le chroniqueur musical qui ne veut pas s'embêter, dira lui que les fans sont contents, et que c'est ce qui compte.

Trivium

    À l'autre bout de la pelouse de Longchamp ce sont les Américains de Trivium qui prennent le relais. En début de set, la bande menée par le vocaliste Matt Heafy  fait face à un public dispersé, mais qui petit à petit devient plus compact, sans toutefois soulever de clameur remarquable. Le peu de réaction de l'audience est certainement dû à une prestation dans l'ensemble bien trop sage et trop lisse. Ça ne partait pourtant pas trop mal, avec des musiciens souriants et énergiques, à l'instar du batteur Paul Wandtke, qui depuis son arrivé l'an dernier a largement prouvé qu'il méritait sa place dans le groupe. Techniquement, il n'y a pas grand chose à reprocher à Trivium ; chacun est très professionnel, le chant clair partagé entre Matt et le bassiste Paolo est toujours parfaitement juste, c'est carré. On concédera une mention spéciale au batteur qui est peut-être le plus concerné de tous par le show. La setlist, elle, prend des allures de best of, avec des titres couvrant toute la carrière du combo, dont seulement deux (« Dead and Gone » et « Until the World Goes Cold ») pour représenter le dernier album, « Silence in the Snow ».

     Mais, rien à faire, la sauce ne prend pas. Et les morceaux s'enchaînent avec un tel flegme que l'ennui devient inévitable passé la moitié du set. Un « In Waves » joué en tant que rappel vient donner un petit sursaut d'intérêt à ce concert dans l'ensemble bien peu mémorable.

Children Of Bodom

    Pas découragés pour autant, nous continuons notre marathon quotidien, qui nous amène devant la scène 2, pour les Finlandais de Children of Bodom. Malheureusement, je n'ai pu en voir qu'une moitié, étant appelé à l'espace presse pour une interview expresse. Et je dis bien ''malheureusement'', car de ce que j'ai pu en voir, ça aurait valu le coup de rester l'heure entière. Le son est toujours très bon, bien équilibré, et le groupe ne se ménage pas. Enfin, Alexi, surtout, qui monopolise facilement l'attention : les vocaux sont agressifs, criés avec une extrême conviction, et le jeu de guitare est très propre. Ses collègues en revanche se font un peu plus discrets, à l'exception notable du claviériste Janne Wirman, qui a l'air de beaucoup s'amuser ! Alors que les titres s'enchaînent sans temps mort et sans blabla, je suis contraint de quitter la scène 2 et son public qui visiblement ne s'ennuie pas.

Sabaton

    Mais alors que je reviens sur le site après la petite pause interview, quelque chose a changé. Ce qu'il restait de l'immense pelouse verte est tout simplement devenu un vaste champ de boue, aussi glissant qu'un pet sur une toile cirée. Et évidemment, personne n'ayant prévu des bottes, c'est le moment d'assister à quelques belles gamelles. Inutile de vous dire qu'au-dessus de nous, ce n'est pas un grand ciel bleu, mais plutôt des gros nuages gris menaçants. Tandis que certains s'inquiètent pour le show de Rammstein dans la soirée et de savoir si la pyrotechnie sera maintenue, je préfère me placer devant la scène principale, où les guerriers suédois de Sabaton sont attendus. Dans les haut-parleurs résonne déjà la reprise d'« In the Army Now ». Les cinq musiciens sont accueillis sous des trombes d'eau, mais néanmoins très chaleureusement de la part du public parisien, qui est resté en nombre plutôt que de chercher à s'abriter. Au même moment, c'est la panique dans le pit des photographes : tout le monde n'a pas de quoi protéger le matériel, qui est complètement exposé. J'en entends certain rager. Plusieurs fois je sens mon boîtier bloqué ; je vise presque à l'aveugle, tentant tant bien que mal de protéger l'objectif avec une écharpe. On verra bien ce que ça donne.


    Et le groupe prend même encore plus de risques ; alors qu'en cas de pluie les musiciens restent généralement cantonnés au fond de la scène, Sabaton relève le défi de jouer le plus proche possible du public. Plusieurs micros ayant lâché, de même que des pédales d'effets, on imagine le cauchemar pour l'équipe technique du groupe. Ça n'a pas l'air d'être le souci principal de Joakim, qui n'hésite pas à descendre à plusieurs reprises jusqu'à la barrière, directement au contact de la foule. On pourra disserter tant que l'on veut sur la discographie studio de Sabaton, mais on aura bien du mal à critiquer la performance scénique. Quel groupe généreux avec son public et ses fans ! La setlist est évidemment axée sur les meilleurs titres comme généralement en festival, mais il y a là le minimum syndical pour ravir les fans et tenter de convaincre ceux qui ne le sont pas encore. Du très attendu « Primo Victoria » à un « Carolus Rex » chanté en chœur, c'est tout un best of qui y passe. Avec un parfait sens du teasing, le groupe se permet de jouer en avance « The Lost Battalion », titre issu de l'album sorti quelques semaines plus tard. Avec de telles conditions, peu auraient parié sur une telle prestation de Sabaton, mais force est de constater que ces conquérants suédois sont invincibles.

Rival Sons

    Sur une introduction du Bon, La Brute et Le Truand d'Ennio Morricone, les Californiens de Rivals Sons débarquent sur la deuxième scène. « Great Western Walkyrie », leur quatrième album résonne encore dans la tête des fans, alors que la sortie de « Hollow Bones », leur cinquième opus les précède de seulement deux jours. Quoi de mieux pour une promo qu'une date au Download Festival de Paris ? Les titres de ces deux albums domineront d'ailleurs largement ce live d'une bonne heure. L'entrée des cinq membres du groupe sera une ovation de la part d'un public impatient. Clavieriste, batteur, bassiste, chanteur et guitariste prennent une place de laquelle ils bougeront très peu, la pluie les forcera à rester en retrait. Alors que ce dernier, habillé d'un magnifique costume vert, et paré d'une moustache finement peignée, s'approche de son râtelier de guitares, un assistant lui passe la première d'une belle et longue série. C'est avec celle-ci qu'il décochera les premières vibrations d'un « Electric Man » enflammant la foule. « Secret » sera la deuxième salve qui commencera à faire monter la folie dans le corps de Jay Buchanan.

     C'est alors que de tous les esprits présents commencera peut-être à s'échapper l'idée que Robert Plant a trouvé un successeur. Au delà de son physique, qui aura probablement séduit la gente féminine, sa voix portera une musique blues rock aux fortes effluves de Led Zeppelin. Son excentricité l'emmènera à enlever ses bottines avant d'entamer une série de titres tous plus entraînants les uns que les autres.

      Alors que basse et batterie délivrent des rythmiques d'une exceptionnelle énergie, « Baby Boy » verra Scott Holiday utiliser son bottleneck bague doré. Des titres plus intimistes comme « Where I've Been » nous donne l'occasion d'écouter le travail du clavier, et l'âme soul d'un groupe qui maîtrisera son sujet de bout en bout. Une prestation ultra professionnelle qui n'aura sûrement laissé personne de marbre avec une telle musique forte en émotions.

Volbeat

    À peine remis de nos émotions avec un Rival Sons qui a tout déchiré, on continue dans la musique qui sent bon l'Ouest américain, la poussière du désert et le bourbon : voici venir les danois de Volbeat. Vous n'aurez certainement pas échappé au phénomène Volbeat, à part si vous vivez en Lozère, sans jamais aller en festival et sans jamais lire les médias spécialisés sur le metal (auquel cas vous ne lirez pas cet article non plus). Pas moyen donc d'échapper à Volbeat. Volbeat est partout, dans tous les festivals d'été, le groupe enchaîne les tournées et investit un paquet dans sa promo. Et à chaque année qui passe, le groupe monte un peu plus haut sur l'affiche, jusqu'à truster des places aux côtés de grands noms ayant fait leurs preuves par le passé tels qu'ici Megadeth, Iron Maiden ou encore Anthrax. Mais Volbeat est-il un grand groupe ?
    Malgré une météo qui s'est calmée depuis tout à l'heure, il pleut toujours lorsque Michael Poulsen, Rob Caggiano, Jon Larsen et le bassiste récemment officialisé Kaspar Boye Larsen montent sur scène. Mais contrairement à un Sabaton qui, une heure plus tôt, avait su faire fi des conditions désavantageuses, Volbeat les subit complètement. Le groupe est en retrait pour protéger le matériel, et créer inévitablement une distance avec son audience. Il en résulte un set globalement mou, et ce sentiment persiste même jusqu'à la fin de leur prestation alors qu'il ne pleuvait plus. Les titres sont enchaînés mécaniquement et annoncés sans envie, ce qui logiquement ne provoque pas des réactions hystériques dans le public. À regarder la foule on a plus l'impression d'assister à un concert de Michel Sardou que de Steel Panther.


      Malgré quelques bonnes surprises durant le set, à l'instar d'un inattendu et très bon « Doc Holliday », nous ne sommes pas non plus épargnés par une forte sensation de lassitude, due à des morceaux qui finissent par tous se ressembler, avec des constructions bien trop conventionnelles. Les extraits du nouvel album « Seal the Deal & Let's Boogie » n'améliorent pas vraiment les choses. Trouver une identité originale (ce que Volbeat a indéniablement) ne fait pas tout, il faut ensuite savoir l'exploiter sans se répéter, et parvenir à la faire vivre sur scène. Non, Volbeat n'est toujours pas un grand groupe.

Megadeth

    Nous sommes content de se retrouver devant le stage 2 en cette fin de journée, car la bande de bitume présente devant change un peu de cette boue qui couvre tout le site, après les pluies intenses d'aujourd'hui. La scène est flanquée d'un drapeau noir géant frappé du Megadeth aux reflets tranchants de « Dystopia », dernier album du groupe de légende. Alors que les premières notes du « Hangar 18 » retentissent, une fumée blanche envahie la scène, et seul Dirk Verbeuren (sixième batteur du groupe) est visible derrière ses futs, montés sur un mur métallique aux allures futuristes. Des effluves blanches, sort l'excellent Kiko Loureiro armé de sa flambante guitare rouge. Puis, David Ellefson (seul rescapé du groupe originel avec Dave), prend place au centre de la scène alors que tout le public a déjà les mains levées et scande à tue tête.


       L'intro d'une minute trente arrive à son terme et Dave Mustaine apparaît enfin devant le micro. C'est avec sa magnifique guitare bleue aux décors de « Rust in Peace » qu'il entame un show explosif. Le dernier album aura son petit lots de titres avec un « Post American World » aux guitares acérées, le retour aux sources du Thrash de « Fatal Illusion », et l'éponyme « Dystopia ». Mais, c'est alors que le soleil pointe le bout de son nez, que le plaisir monte au rythme des classiques de Megadeth. Nous sommes en France et n'échapperons pas au traditionnel « A Tout le Monde » que le public chantera avec ferveur. Et lorsque « Symphony of Destruction » arrive, l'envie de sauter dans le Circle Pit qui tourne est presque irrésistible. Malgré cette rare prestation de Megadeth, certains ont tourné les talons avec la volonté d'être bien placé devant le main stage pour cette fin de soirée. Mais pour votre serviteur, manquer « Peace Sells », dernier hit parmi les autres, aurait été impossible à imaginer. Les quatre hommes nous auront donnés un set bien trop court à notre goût, mais d'une intensité exceptionnelle.

Rammstein

Il est 22h, et il fait encore jour alors qu'il ne reste plus qu'un groupe à passer sur la scène du Download pour cette première édition. Le ciel s'est calmé, et l'a manifesté par un superbe double arc-en-ciel au-dessus de la foule. Avant même que ne commence le show, les écrants géants diffusent un message pour le moins inquiétant, demandant au public de ne pas filmer, et de profiter du concert à la place. En sommes-nous vraiment là ? La réponse nous est donnée quelques minutes plus tard, lorsque les musiciens arrivent sur la scène, salués par une levée de smartphones. Allons bon …

Si Rammstein est, bien plus que les autres groupes, autant l'objet de tentatives d'immortaliser l'événement – de manière sympathique, si c'est pour rapporter un petit souvenir personnel, ou moins, quand il s'agit bêtement de poster tout le concert en ligne quelques heures après – c'est évidemment pour son aspect spectaculaire. Et de ce côté-là, les Allemands n'ont pas déçu ! Till Lindemann et Flake notamment sont toujours dans l'hyper théâtralité, à se tirer la bourre, tandis que les guitaristes affichent une rigidité mécanique. Aucun ne laisse transmettre une quelconque émotion, pas plus que le leader ne communique avec son public. Quant à la pyrotechnie, on en aura eu pour notre argent ! Et que ça pète de tous les côtés, et que je sors mon gros lance-flamme, feux d'artifice, tout ça tout ça. Le meilleur, c'est que le groupe a su renouveler ses effets spéciaux, et que nous sommes toujours surpris.

      La setlist, elle, tend à couvrir évidemment le meilleur de la carrière du groupe, à l'exception d'un « Ramm 4 », nouveau morceau servant d'introduction. Les avis et spéculations vont bon train, pour savoir s'il annonce un nouvel album, mais à l'heure actuelle nous ne sommes pas plus avancés. Les « Du Riechst So Gut », « Engel » ou encore « Klavier » ont ramené le public à l'époque la plus industrielle et la plus crasse de Rammstein, tandis que les « Amerika » et « Ich Tu Dir Weh » tenaient plutôt de la chorale géante. Petit sentiment d'exclusivité à l'écoute de « Frühling in Paris », qui n'a pas été joué depuis quelques années, et qui sera aussi la seule fois pour cette tournée. « Sonne » conclue en beauté une heure et demi de show intense, et agrémenté d'un déluge de pyrotechnie.

       Alors que le septième album de Rammstein se fait attendre avec de plus en plus d'impatience, le combo germanique continue de faire patienter ses fans avec des concerts de grande qualité, prouvant qu'ils n'ont absolument pas rouillé.

 

Une fin de festival en apothéose. Pas moins de 40 000 personnes ont assisté au spectacle flambant de Rammstein et, les pieds dans la boue, petits pas après petits pas, cheminent vers la sortie du site. Alors que tout le monde longe l'hippodrome, on distingue déjà au loin, les queues immenses qui se forment au pied des panneaux indiquant les navettes de retour. Il est vrai que soir après soir, les festivaliers ont augmenté, et les navettes semblaient se faire moins nombreuses. Nous sommes dans la foule devant la route et les navettes se succèdent. On peut sentir l'impatience et la fatigue de certains, mais la bonne ambiance générale est toujours de la partie.

Enfin dans le véhicule tant attendu, nous pensons que notre voyage va prendre fin alors que nous monterons dans probablement le dernier métro. Les agents présents devant les portes de fer nous indiquent qu'il est trop tard (une heure trente du matin) pour prendre cette voie et nous aiguillent vers les bus de nuit. Parmi les derniers festivaliers qui rentrent chez eux ce soir, nous sommes tout de même devant l'arrêt dans les premiers. Mais imaginez quelques centaines de chevelues qui sont prêt à prendre d'assaut le premier car d'une longue série. La chance est avec nous, et nous arrivons à grimper dans ce qui sera le bout d'une aventure que nous pensions pas terminer ainsi. Mais, malgré les apparences, la bonne humeur et la réputation joviale des Metalleux est présente dans ce véhicule qui doit contenir pas moins du double de sa capacité autorisée. Alors que les courageux voyageurs de la nuit sont accueillis à grand coup de « Bonsoir » version voix gutturales, la descente n'est pas facile. Jusqu'au moment crucial où un guerrier du fond demande à descendre, et que dans un élan, qui sera la clôture d'un événement inoubliable, quelqu'un crie : « Slam ! ». C'est alors que les bras de la générosité se lèvent et portent, de tout son long face au plafond du bus, ce jeune qui pourra rejoindre ses pénates avec des anecdotes, des images et de la musique plein la tête.

 

    Pour une première édition, la version française du Download festival est parvenu à marquer les esprits. Bien sûr, beaucoup se souviendront des deux têtes d'affiche majeures Iron Maiden et Rammstein, qui ont donné de très bons concerts, mais on retiendra aussi un show dantesque de Sabaton, Mass Hysteria consacré, Megadeth retrouvé, et Rival Sons impérial. D'un autre côté, on rélève malheureusement un certain nombre d'artistes aux prestations fades qui n'ont pas soulevé les foules, et beaucoup parmi les groupes les plus mainstreams. À croire que trop de mainstream, tue le mainstream. D'un point de vue général, le chiffre de 100 000 entrées a été avancé pour les trois jours. Si certaines sources affirment une légère déception de la part de l'organisation, il aurait été illusoire d'espérer beaucoup plus pour une première édition. On ne pourra s'empêcher de penser à la journée du samedi, à l'affiche bien moins impressionnante, et dont les places avaient été bradées via un nombre hallucinant de concours.

D'ailleurs, pour un événement de cette taille, l'espace a été plutôt bien géré, et à aucun moment on ne s'est senti oppressé par le monde, reproche souvent adressé au Hellfest. Reste à se demander si le festival grossit, qu'on ne se retrouve pas dans une sorte d'enclos géant. Les deux principales doléances concernent bien évidemment l'attente à l'entrée du site, et le système cashless ; mais on en a tellement entendu parler durant ces trois jours et même après, qu'on espère bien que le festival fera des gros efforts sur ces points-là. L'organisation a en tout cas évité bon nombre d'écueils, et pour une première édition, le bilan côté festivalier est largement dans le vert. En tout cas, des dates ont déjà été posées pour 2017, exactement à la même période, soit toujours une semaine avant le Hellfest. Quant à comparer les deux festivals entre eux, force est de constater que le festival clissonnais a encore une belle longueur d'avance, notamment avec une affiche plus éclectique et une thématique visuelle qui rend l'image du festival parisien assez fade à côté. Mais il se pourrait bien que le Download n'ait pas dit son dernier mot, on entend par exemple la rumeur que System of a Down serait de la partie l'an prochain ...

 

 

Texte par LostPhoenix et LeLoupArctique

Photos par LeLoupArctique


3 Kommentare

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King_Triton - 06 Oktober 2016: Merci pour ce Live report toujours accompagné de superbes photos
frozenheart - 06 Oktober 2016: Merci à vous deux, pour ce compte rendu détaillé et de ces magnifiques Photos. Petit détail sur la setlists du concert de Rammstein, le groupe n'a pas joué "Klavier", mais "Seeman" issu de l'album Herzeleid.

Sinon, j'espère que la prochaine édition sera meilleur!
LeLoupArctique - 06 Oktober 2016: Merci pour vos commentaires ! J'étais persuadé d'avoir entendu jouer Klavier, mais ça doit être une hallucination, puisque effectivement ils ne l'ont pas jouée !
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