Download Festival France - Jour 1

the Freitag 10 Juni 2016, Download Festival France

Il y a un peu moins d'un an, l'estimé Francis Zégut, devin parmi les devins, nous mettait dans la confidence quant à l'existence d'une version française du célèbre Download Festival anglais. Quelques mois plus tard, un communiqué de Live Nation (mastodonte américain de l'organisation de concerts) lâchait le morceau et donnait raison à notre animateur barbu préféré : le festival de trois jours se tiendra à Paris sur l'hippodrome de Longchamp, une semaine avant le Hellfest.

We Came As Romans

Paris a donc enfin son gros événement metal, d'autant plus qu'il y a la place dans le pays pour deux gros événements de ce style comme l'a déclaré l'organisateur du Hellfest Ben Barbaud. La comparaison entre les deux festivals est d'ailleurs obligatoire et sera récurrente dans cet article, puisque le Hellfest est jusqu'à présent notre seul exemple français capable de soutenir la comparaison.
Au fur et à mesure que les infos tombent, se dessinent les contours de l'événement à venir : le festival est axé sur les scènes mainstream, avec des têtes d'affiches importantes, en directe concurrence avec les mainstages du Hellfest, qui se partagent au passage certains artistes. Le Download a su pourtant avec Iron Maiden se garder l'exclusivité de l'unique date française de 2016.
    Une communication sérieuse et efficace, une affiche qui pèse lourd et un public de plus en plus intéressé : la machine semble bien huilée. Pas étonnant au regard du grand frère anglais qui fidélise une foule grandissante depuis 2003, date à laquelle il a pris la relève du mythique Monsters of Rock. Tout juste se gardera-t-on d'oublier que Live Nation est aussi la boîte à l'origine du Sonisphere, qui reste étrangement silencieux depuis ses dernières débâcles commerciales quelques années auparavant. Car effectivement on peut craindre plusieurs choses d'une si grosse machine : les habituels soucis d'organisation d'une première édition, la présence d'un public désintéressé, ou tout simplement que le business prenne le pas sur la musique. On a pu remarquer aussi l'apparition soudaine quelques jours avant l'ouverture d'innombrables jeux concours faisant gagner des centaines de places pour la journée du samedi : une tactique plus habile que de brader les entrées, mais qui en dit long.

    Si le camping du festival était ouvert dès le jeudi après-midi, le site en lui-même ouvrait ses portes à 15h pétantes le vendredi. Or, après un court trajet dans les navettes judicieusement mises à disposition (la stratégie porte Dauphine s'étant révélée bien plus efficace que celle de la porte Maillot), on a pu apercevoir une immense file d'attente à la direction assez floue. C'est l'instant où on assume notre côté privilégié : les accréditations en poche, on évite royalement ce qui s'est transformé en pénible moment pour les festivaliers, qui ont subi plusieurs heures de queue. J'arrive du coup quelques minutes avant le tout premier show, celui des coreux de We Came As Romans, sur une mainstage quasi désertique, puisqu'évidemment tout le monde est bloqué à l'entrée. J'ai bien tenté en attendant de charger mon bracelet cachless, mais les guichets ne sont pas ouverts.


    Le tout premier concert débute donc avec 15 minutes de retard, devant une audience clairsemée. Par respect pour le groupe et pour le public, il aurait fallu prévoir un timing beaucoup plus large. Le sextette américain n'en laisse pourtant rien deviner, et exécute son show de manière automatique. Il s'agit certes d'un point de vue peu réceptif au metalcore, mais dans leur ensemble, les trente minutes allouées à We Came As Romans m'ont paru bien fades : la communication se limite au minimum syndical, les gestes et déplacements sont exécutés machinalement, et on peine parfois à capter le regard dans le vide des chanteurs. Au moins la musique est jouée correctement et le son est bon. On pourra dire que la prestation est carrée ; j'en retiens qu'elle manque cruellement d'aspérités.

The Wild Lies

    Le set de We Came As Romans à peine terminé sur la scène principale, on entend des bruits d'accordages quelques mètres plus loin sur la troisième scène, couverte par une tente. Ce sont les Anglais de The Wild Lies, qui s'apprêtent à entamer leur tout premier concert sur le sol français ; pendant ce temps-là, mon cher collègue assiste au show de Beartooth, dont il vous parlera quelques lignes plus bas. The Wild Lies, en fait, c'est un groupe très récent. Formé il y a environ cinq ans, le combo n'a sorti depuis qu'un petit EP et un single : la récolte est maigre. Et bien c'est la même chose sur scène - il n'y a pas grand chose à se mettre sous la dent. Les compositions volontairement simples, oscillant entre le hard rock traditionnel et le rock alternatif, ne décollent jamais vraiment, et ce ne sont pas les refrains bien trop gentillets qui viendront me contredire. On retiendra que le groupe essaye de se détacher du lot en apportant un souffle moderne aux morceaux, en incorporant quelques polyrythmies, mais ça reste bien peu. Le côté scénique en revanche semble être une partie de plaisir pour ces Anglais, bien dynamiques sur les planches, adoptant des postures de rockers largement inspirées par de plus glorieux aînés. Il en faudra plus, beaucoup plus, pour nous convaincre la prochaine fois.

Beartooth

    Alors que ça se bouscule encore au portillon, nous sommes devant la Stage 2 pour son ouverture. Autant dire que sa taille est impressionnante. On peut se retourner et, au delà de l'énorme forme centrale gonflée à l'effigie de la mascotte du Download, voir le Main Stage au loin. Ces deux scènes géantes se font face, aux deux extrémités du festival, et, vu d'ici, il est difficile de dire laquelle en impose le plus.
    Ce qui est certain, c'est que la batterie encadrée, par les deux amplis Orange des guitaristes, et un énorme ampli noir pour le bassiste, paraissent minuscules. Le seul ornement du groupe est un grand drapeau noir et blanc affublé du B de Beartooth, et côté vestimentaire, nos cinq gaillards pourraient se fondre sur le fond noir de la scène. Heureusement que Caleb, chanteur du groupe, arbore sobrement un tee-shirt aux blancs motifs de Motorhead England. Pas si tôt arrivé sur scène qu'il hurle quelques mots pour rabattre les festivaliers, la guitare commence à gronder et la caisse clair à rouler. « The Lines » entame un set assez court, avec huit titres qui vont passer à une vitesse incroyable. Peut-être est-ce à cause de l'énergie débordante de ce petit barbu derrière le micro, ou la folie du batteur dont la chevelure ne cesse de balayer au rythme de ce Metalcore aux tintes de punk rock. Ce qui est certain, c'est que de titres en titres, les bras tatoués œuvrant sur les cordes assurent des rythmiques soutenues ainsi que les chants et hurlements non contenus du leader sautillant. Seule l'intro de « Hated » calmera le jeu avant de balancer une rythmique de pur punk. « Beaten In Lips » attaquera dans la même direction alors que les fidèles du premier rang lèvent haut le point. A partir de là, soit le milieu du set, une petite pause de tout juste une minute entre chaque titre se fait ressentir, pour re-accorder la guitare, et souffler. « Always Dead » sera l'instant de notre premier Headbang de trois jours, qui ne manqueront pas de nous en offrir d'autres. Quelques refrains, comme celui de « In Between », appuyés par la voix du bassiste auront su varier les goûts. Huit titres somme toute assez homogènes qui nous laisseront un bon souvenir avec ces furieux énervés au Red Bull (Records). Un show qui se termine par les roulements de la batterie assurés par un Brandon qui nous aura marqué avec ses dents qu'il arbore (tic de batteur) fièrement comme un bulldog menaçant.

Setlist : The Lines – Aggressive – Hated – Beaten In Lips – Loser – Always Dead – In Between – Body Bag

Gojira

Une fois contournées les interminables files des guichets cashless enfin ouverts, nous sommes donc de retour devant la scène principale pour la première prestation d'un groupe français dans le cadre de ce festival, et pas des moindres : notre fierté nationale Gojira. Revenus au cœur de l'actualité quelques semaines auparavant avec la venue de leur nouvel album Magma, les quatre Aquitains suscitent un enthousiasme communicatif parmi le public et qui fait bien plaisir à voir.

   Mais manque de bol, le début du show est gâché par un mauvais mix, qui met bien trop en avant les grosses caisses de Mario Duplantier. Ce n'est que sur le deuxième titre L'Enfant Sauvage que le mix s'équilibre enfin, et ensuite c'est du tout bon. Le concert est certes simple, mais sans fioritures, et diablement efficace ; plutôt que de chercher à nous en mettre plein la vue, Gojira nous en met plein les oreilles. Joe ne s'arrête qu'une seule fois, pour un très court topo sur l'histoire du groupe, sur Godzilla, et sur ce fest qui pourrait être la fête de leur vingtième anniversaire. Il semble ne jamais vouloir cesser de remercier les fans et le public. La sincérité est perceptible, et la foule l'a bien sûr remarqué. On aurait pu voir une standing ovation si tout le monde n'était pas déjà debout. Le bulldozer reprend ensuite de plus belle, mélangeant les anciens brûlots avec des nouveautés à venir telles que Stranded et Silvera. De quoi ravir tout le monde. Si les compositions les plus récentes amorcent une baisse de régime en agressivité, le patte du groupe est bien présente, et le live permet justement de remarquer cette cohérence. Pour beaucoup de festivaliers, Gojira a été la première baffe du week-end.

Setlist :

Toxic Garbage Island – L'Enfant Sauvage – The Heaviest Matter of the Universe – Silvera – Stranded – Flying Whales – Wisdom Comes – Backbone – Terra Inc. - Explosia

Avatar (SWE)

Stage 2, le décor est planté : une tenture géante déploie de chimériques et chétifs arbres rouges et jaunes dans une nuit ornée de la pleine lune. Suspendues derrière la batterie, les lettres noires d'Avatar, comme allumées par des ampoules, toutes en pointillés, telles ces vieux panneaux de fêtes foraines ou foire aux monstres. Il est alors temps aux cinq membres du groupes d'investir la scène sur les premières notes d'un « For The Swarm » évocateur. Les quatre musiciens sont en place avec leur costume de théâtre : visage blanc et yeux obscurcis, veste et pantalon noirs, boutons brillants, chemise et grandes chaussettes rouge à pompon jaune. Viens le tour du maître de cérémonie, j'ai nommé le chanteur Johannes Eckerström : le visage maquillé tel ce clown au lèvres noires, et ces yeux aux pointes sombres et écarlates. Son gilet aux couleurs des arbres en toile de fond, il arrive avec son chapeau et sa canne au pommeau argenté.

    Le deuxième titre pas tôt fini que le batteur martèle sa grosse caisse et ses tomes basses déboulant sur un « Allez ! Faites du bordel ! » du néanmoins charismatique Johannes. Parfaite intro pour le second titre extrait du dernier opus des suédois « One More Hill ». Un titre qui traduit toute la folie enfermé dans le groupe : bassiste et guitaristes faisant tourner leurs chevelures ravageuses, spectacle récurent durant le show. Et surtout, la voix du chanteur oscillant entre graves absolus et aigus démentiels. Alors qu'il est temps d'une petite présentation, la foule, maintenant amassée en grand nombre, lèvent la première marée de cornes du Festival à la demande du chanteur. Nous assistons à plusieurs reprises, au duo de guitaristes en double solo simultané à l'instar d'un « Paint Me Red » qui met le feu au public. Conquis, il tape des mains sur l'intro de « Bloody Angel », et ne manque pas de chanter à tue tête sur l'excellent et explosif « The Eagle Has Landed ». Titre qui donne l'occasion aux plus fervents de faire une ronde, dansant au rythme saccadé du délire qui se joue derrière les instruments. Le vrai Circle Pit arrivant seulement avec « Tooth, Beak and Claw ». Mais attention, le show du clown débute véritablement avec « Torn apart ». La folie commence alors à transpirer du personnage à la langue délirante, aux déplacement et mimes caractéristiques. Sa canne frappant soudainement le sol, les instruments s'arrêtent. Mais tout n'est pas fini, doucement la mélodie remonte à nouveau, alors qu'assoiffé, il se saisit d'un jerricane noir et s'abreuve au bec jaune. Autant dire que ce titre marquera un pic dans la fantasmagorie des cinq hommes. A ce moment même, comment ne pas penser au grand Alice Cooper. « Smells Like A Freakshow » donnera l'occasion à John, aux yeux hypnotique, de battre le rythme en adoptant les attitudes d'un automate.

    Avant un dernier titre, Johannes, nous dis qu'il sait que « ce n'est pas assez », mais promet qu'ils reviendront en France. Notons dès à présent, les dates du 03/12 (Lyon), 05/12 (Paris) et 06/12 (Strasbourg). Un live dominé par des titres du dernier et magistral album « Feathers & Flesh ». Une prestation de folie qui aura duré tout juste une heure. Et il n'aura pas fallu plus de temps pour que le Download Festival Paris tombe amoureux de ce groupe déjanté. 

Setlist :
For the Swarm – Hail the Apocalypse – One More Hill – Paint Me Red – Bloody Angel – The Eagle Has Landed – Tooth, Beak, and Claw – Torn Apart – Smells Like a Freakshow – Let It Burn – Night Never Ending

Deftones

    Encore une fois, le running order très serré du festival nous fait courir avant même la fin d'Avatar, si l'on tient à arriver au début du concert de Deftones, à l'autre bout de la pelouse de l'hippodrome. On peut critiquer le partenariat entre le festival et les fast foods Quick, mais on ne pourra pas reprocher au Download de nous avoir fait brûler des calories en échange. Un autre qui n'économise pas ses calories, c'est Chino Moreno. Le chanteur de Deftones, curieusement teint en blond, arrive sur scène en courant et sautant dans tous les sens, comme un grand enfant.

   Après avoir dû annuler les dates à Paris prévues juste après l'attaque du Bataclan, on devine le groupe Américain heureux de pouvoir enfin jouer ici. Même constat logiquement au regard du public, qui a afflué en masse devant l'immense scène. L'avantage c'est qu'entre temps, leur nouvel album Gore est sorti, et que la setlist a depuis été adaptée. Le combo californien se balade donc entre les titres lourds qui ont fait leur succès (l'étouffant My Own Summer ou le survolté Engine No 9, mixé avec une reprise de leur potes de Cypress Hill), et les morceaux récents, bien plus atmosphériques. Le jeu se calme ainsi sur le superbe Rosemary et termine en beauté le temps réglementaire avec Rubicon. On regrettera malheureusement un chanteur qui n'est pas au meilleur de sa forme vocale, en difficulté dans les aigus (c'est à dire souvent) et perdant en puissance.

Anthrax

Et rebelote, alors qu'on entend le début de Blackrain sur une scène proche, on préfère courir à l'autre bout de la pelouse, pour les thrashers d'Anthrax. On va en parler vite, parce que je ne suis pas un connaisseur, et que je ne veux pas risquer de dire une bourde.

   Scott Ian est déchaîné, on peut lire l'intensité sur son visage et entre ses doigts, tandis que dans un style complètement opposé, Joey Belladonna focalise l'autre moitié de l'attention, effectuant des allers-retours sur la scène, l'air parfois hagard, mais la voix toujours bien assurée. Charlie Benante reste assez sobre derrière ses fûts, de même que ses collègues Jonathan et Frank. La reprise d'Antisocial fait grimper d'un cran le taux de participation du public parisien, qui, à part les premiers rangs, n'a pas réservé un immense accueil aux Américains. Une bonne prestation, mais pas marquante.

Iron Maiden (UK-1)

    Si vous avez tout suivi jusque-là, vous devinez donc que nous participons une fois de plus à un sprint groupé entre la scène 2 où résonnent les dernières notes d'Indians de Anthrax et la scène principale, où la bande-son diffuse Doctor Doctor de UFO, signe qu'Iron Maiden est dans les parages. Le décor que nous avons imaginé toute la journée en observant seulement les jeux de lumières déjà présent du matin est majestueux. Des couleurs de pierre grise et de lianes vertes, comme ce temple dans le fond et ces murs, hauts comme un homme, qui entourent la scène. C'est alors que retentit dans les enceintes le premier couplet de If Eternity Should Fail ; Bruce, encapuchonné, planté derrière une fumée blanche qui pourrait annoncer un nouveau pape, ensorcelle d'un seul coup un parterre immense, composé d'à vue de nez 30 000 hardos. La magie prend forme au premier riff, tandis qu'apparaît sur scène l'ensemble du groupe, et que la foule se compacte dans une formidable poussée attractive. L'effet Maiden est toujours présent, et ne se dissipe à aucun moment durant les deux heures (bel effort pour un festival) accordées aux Anglais.

   The Book of Souls est évidemment à l'honneur, le groupe n'ayant pas hésité à en inclure six morceaux dans la première moitié de set, et pas parmi les plus courts ! L'écueil de l'ennui est évité sur le très bon The Red and the Black par des refrains composés pour être repris en chœur, et sur le titre éponyme par l'apparition inévitable d'un Eddie sur échasses. À noter que les 13 minutes de The Red and the Black égalent celles d'un Rime of an Ancient Mariner, mais que le groupe n'a pas encore osé pousser jusqu'aux 18 minutes d'Empire of the Clouds ; il en est peut-être mieux ainsi …

     La seconde moitié de set est plutôt réservée à un quota minimum de classiques, soulevant d'immenses clameurs dans le public (l'annonce de Powerslave, le riff d'ouverture de The Trooper). Bien sûr, il y a tellement de classiques chez Iron Maiden que seule une infime partie est jouée ce soir, mais il n'y a absolument rien à jeter dans ce qui nous est proposé. Pas grand chose à reprocher non plus à Steve et sa bande : tous sont en grande forme, et le valeureux bassiste le premier ; les trois guitaristes, au meilleur de leur forme, prennent tout à tour les notes de solos tous plus célèbres les uns que les autres. Difficile en revanche de voir une seule mèche de cheveux de Nicko derrière sa batterie aux pieds dorés et aux toms peints tel des fresques. Enfoncé au centre de la basse muraille, seul son jeu très caractéristique, et les mouvements des cymbales brillantes, nous permettront de savoir qu'il est bien présent. Certains déploreront seulement de la part de Bruce quelques trop longues tirades entre les morceaux. On fera également en sorte d'oublier le «Scream for me Sonisphere !» (faudrait pas qu'il devienne sénile notre Bruce !). Le reste c'est du tout bon, qu'on devine réglé au millimètre ; de la pyrotechnie aux costumes divers et variés, en passant par la succession de superbes backdrops, pour un show toujours aussi élégant. Avant de débuter « Tears Of A Clown », Bruce dédicace le titre au grand acteur Robin Williams. Un premier moment d'émotion non musical … La deuxième fois nous est offerte par un drapeau tricolore, orné des initiales GBD (pour le critique rock et metal des Inrocks Guillaume B Decherf tué au Bataclan) et porté par Bruce, qui dédie le titre Blood Brothers aux victimes de la tuerie. Iron Maiden est grand, et le geste est beau.

    Alors que retentissent les dernières notes du titre « Iron Maiden », ça sent la fin du voyage. Mais après quelques longues minutes de rappel, et à notre grande surprise, la voix sombre annonçant le géant « The Number Of The Best » déchaine la foule. En effet, outre un premier titre-rappel à la hauteur de nos attentes, le diable apparaissant derrière les murailles est tout bonnement impressionnant. Nous croyons à une projection numérique sur l'écran géant en fond de scène. Mais non, il s'agit là de la seconde « marionnette géante » qui s'agite au bout des doigts d'un nombre surgit d'un passé démoniaque. Wasted Years a la charge de conclure deux heures de concert intenses, haletantes, mais qui témoignent d'un groupe toujours au sommet.

Setlist :
If Eternity Should Fail – Speed of Light – Children of the Damned – Tears of a Clown – The Red and the Black – The Trooper – Powerslave – Death or Glory – The Book of Souls – Hallowed Be Thy Name – Fear of the Dark – Iron Maiden – The Number of the Beast – Blood Brothers – Wasted Years

Ghost (SWE)

    Malheureusement, nous ne pouvons pas voir la toute fin d'Iron Maiden, puisque l'organisation du festival n'a rien trouvé de mieux que de faire commencer Ghost et Tremonti AVANT que Maiden ne se termine. La logique se perd. Bref. Les spectateurs arrivent donc au compte-goutte pour Ghost durant les quinze premières minutes du show, ce qui n'est finalement pas un drame, puisque le début de set pâtit d'un son brouillon, qui s'améliore après quelques chansons. Mais ce n'est pas pour ça qu'ensuite tout va pour le mieux : rapidement on se rend compte d'un souci, au niveau de la voix de Papa Emeritus III. En effet, celui-ci est particulièrement faible, et il ne tarde pas à nous le clarifier ; il a attrapé un petit coup de froid, et la tournée intense n'a rien arrangé.

   Les Suédois ont tout de même tenu à assurer le show, mais, signe qui ne trompe pas, les deux dates suivantes (au Pinkpop festival et au Download anglais) ont été annulées. On ne peut pas non plus se rattraper avec l'aspect théâtral habituel de nos chères goules, la mise en scène ayant été réduite au strict minimum, c'est à dire le maquillage de Papa Emeritus et les masques des musiciens. Ces déceptions successives sont compensées par des morceaux bien exécutés, notamment l'excellent Year Zero en milieu de set, sur lequel le vocaliste affaibli trouve un regain de puissance. La setlist écourtée conclue avec Monstrance Clock le dernier concert de la journée d'un Ghost en demi-teinte.

Tremonti

Le concert d'Iron Maiden terminé, et alors que nos yeux brillent encore de mille feux, le choix entre Ghost et Tremonti aurait pu être difficile si nous nous étions pas mis d'accord entre collègues de chez Spirit Of Metal. Pour ma part, le chemin sera court vers le Stage 3 pour écouter un Tremonti très attendu, car il s'agit là du premier concert, en France, du célèbre guitariste, avec son propre groupe. L'arrivée sous le grand stage couvert est une véritable claque tellement le son est énorme. Autant dire que sur les albums les guitares ont un son puissant, mais là c'est une vague d'énergie fracassantes qui frappe nos oreilles et nos yeux. Des rangs de spots, qui entourent le nom de Tremonti, n'auront cesse de flasher en rythme tout au long du concert. Et lorsque l'on connait la vitesse et la qualité des riffs de Mark, vous imaginez bien qu'il nous sera accordé aucun répit. Le groupe attaque fort avec deux titres incontournables de Cauterize sorti en 2015. Tout d'abord, « Another Heart » va nous plaquer d'entrée de jeu avec son riffing écrasant. Puis le titre éponyme et son intro à la rythmique éclair. L'occasion pour féliciter Garrett (la batteur) qui assure avec puissance et justesse derrière des rythmiques époustouflantes. Sans parler de sa crête mauve qui n'en finira pas de bouger à chaque frappe de cymbales. « Flying Monkeys » et son rythme beaucoup plus lourd, sera l'occasion d'entendre Eric et Wolfgang aux micros pour appuyer le refrain. Alors que la chaleur est montée d'un cran, l'intro de « Brains » pourrait bien faire croire aux néophytes que le calme va s'emparer de la scène. Mais encore une fois les guitares fendent l'air pour un titre où les lumières bleues habilleront les musiciens dans une nuit bien avancée. Tous les titres s'enchaînent aussi vite que la musique qui sort des amplis. Soulignons l'extra-ordinaire prestation du second guitariste qui aura l'admiration de Mark Tremonti à quelques reprises durant le live pendant de terribles soli. Le groupe finit sur un « Wish You Well » tonitruant qui vaudra un petit circle pit à l'énergie débordante. Un titre qui se termine sur un riff à vous arracher les tympans, alors que le bassiste tape comme un sourd sur son instrument tenu du bout des doigts. Un concert vraiment détonant dans lequel on a pu écouter quelques titres des trois album de Tremonti. Nous avons été décoiffé et nos oreilles en résonneront encore le lendemain.

Setlist :
Another Heart – Cauterize – You Waste Your Time – Flying Monkeys – Catching Fire – Radical Change – Brains – The Things I've Seen – Betray Me – Once Dead – My Last Mistake – Wish You Well

 

 

Texte par LostPhoenix et LeLoupArctique.

Photos par LeLoupArctique


3 Kommentare

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Mitteilen
frozenheart - 01 September 2016: Super, mais la suite tarde à vraiment à venir, trois mois après ça fait long? À ce train-là on auras la journée de dimanche 12 juin en 2017!
LeLoupArctique - 01 September 2016: Elle est justement en cours d'écriture en ce moment-même ;)
(mais c'est vrai qu'on a traîné ...)
frozenheart - 01 September 2016: Surtout qu'il y avais le Hellfest le week-end suivant et pas mal d'autres Festival d'été!
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