1) Salut Satyr, comment te sens-tu après la première partie de cette tournée ?
Je sens me bien mais très fatigué. Nous avons fait énormément de dates afin de promouvoir The Age Of Nero et ce dont je suis le plus fier, c’est que nous avons réussi à jouer dans des villes où nous n’avions jamais joué auparavant. Avec Frost, nous adorons l’Italie et nous avons eu le temps de visiter des monuments historiques magnifiques. Je crois bien que Milan est l’une de mes villes favorites.

2) Vous avez fait un petit tour par les États-Unis. Comment se passent vos concerts là-bas ? On dit souvent que c'est très différent de l’Europe.
Effectivement c'est très différent à plus d’un titre. Déjà, la première fois que nous y sommes allés, je ne pensais pas que cette fameuse notion de « East Coast / West Coast » était valable pour le metal. En effet, sur la côte Est, les mecs qui viennent à ton concert connaissent ta musique et même s'il n'y a que 200 personnes, c'est 200 fans. A l’Ouest, et surtout au Texas pour ne pas le citer, il y a moins de concerts metal. Du coup, dès qu’il y en a un, les gars rappliquent et tu as une salle blindée de types qui ne savent même pas qui tu es. La moitié se fait chier et l'autre moitié est tellement bourrée qu’elle ne réagit même plus. Contrairement à l’Europe où si le concert est sold out, il n'y a que des fans. L'autre point un peu chaud, c’est que les types ne te payent qu'après le show et s'ils ont envie de ne te filer que la moitié de l'argent, ils n’hésitent pas. Tous les prétextes sont bons. Il y a même eu des dates où l'on n'avait pas à manger, ce qui est le minimum en Europe. Bon je me plains mais il y a eu des supers bons moments quand même, c’est juste une mentalité très différente de la nôtre et ce n'est pas de tout repos.

3) C'est sûr que vous n'aurez pas ce genre de soucis en France….
Oui, la France a toujours été un grand suppor

ter de Satyricon. Vous avez cette ferveur qui rend tous nos concerts vraiment cool. J'ai hâte que l'on revienne jouer en décembre chez vous. En plus, avec Gildas dans nos rangs, nous sommes devenus encore plus cool à vos yeux (il rit). Blague mise à part, je pense que notre concert au Trabendo sera probablement le meilleur que Satyricon n'aura jamais donné en France.

4) J’ai lu qu'après cette tournée, il va y avoir du changement chez Satyricon ; que voulais-tu dire par là ?
Tout le monde me pose cette question et ma réponse sera vague pour le moment. Ce qui est certain, c'est que je continuerai de travailler avec Frost. Beaucoup de gens ont eu peur que nous nous séparions. Avec The Age Of Nero, je suis arrivé à la fin d'un cycle, un très long cycle. On a pu le constater, la musique a évolué et je ne sais vraiment pas de quoi sera fait le prochain album. La seule chose que je sais, c'est que nous allons prendre une grande pause après cette tournée. J'espère vraiment que chaque fan aura pris son pied sur ces dernières dates car nous n'allons pas revenir de si tôt.

5) Ce que j'avais le plus apprécié sur The Age Of Nero, c'est le son incroyable que vous avez sorti. Il me semble même plus important que les compos. Cela veut-il dire que tu vas en changer pour la suite ?
Merci pour ce compliment que je n'ai pas souvent eu l'occasion d'entendre. Effectivement, j'ai beaucoup travaillé dessus. Mais, comme je ne sais pas comment va s'articuler le prochain disque, je ne peux pas te répondre avec certitude. Peut-être ou peut-être pas. En tout cas, c'est vraiment cool que tu l'ais apprécié à ce point.

6) Comment perçois-tu l'évolution de ta musique ? On a du te poser 100 fois la question, mais que penses-tu des commentaires qui disent que Satyricon s'éloigne de plus en plus du black des débuts ?
Je dirai simplement à ces gens qu'ils oublient un peu vite d'où vient le metal. Quand tu prends les p

récurseurs du genre comme Black Sabbath, on y retrouve des grosses influences blues. Et alors, ce n'est pas une hérésie. C'est pareil pour Satyricon, nous ne voulons pas de limite à la musique. Si j'ai envie de mettre des cuivres comme sur « Den Siste » parce que je trouve que c'est exactement ce qu'il faut pour le titre, je le fais sans me poser la question de savoir si c'est « black metal ou pas ». Tu vois ce que je veux dire. Si un jour j'ai envie de faire un truc totalement différent je le ferai. Il n'y a pas de limite tant que la musique reste vraiment intense et en accord avec ce que je crois être juste.

7) On ne peut pas parler du groupe sans revenir sur sa french touch. Peux-tu nous en dire deux mots ?
Eh bien, Gildas est un gars vraiment cool qui a appris le métier rapidement. Au début, ce n'était pas forcément gagné. Enfin, ça l'a été vite, mais il y a toujours cette anecdote que je raconte. Nous étions sur l'une de ses premières dates et il a avait oublié de se lever. Du coup, il a été en retard et il s'est pris une soufflante. Depuis ce jour, il a été irréprochable. Musicalement, il a travaillé très dur pour intégrer la section live de Satyricon, c'est un très bon musicien.

8) Personnellement, tu joues maintenant sur ESP et tu en dis beaucoup de bien. Quelle est ton expérience sur ces guitares.
C'est vraiment simple. Ils m'ont contacté pour faire des essais de leurs nouvelles guitares. Quand je les ai testées, j'ai tout de suite su que c'était la guitare qui fera le mieux sonner les titres de Satyricon. Tu parlais du son tout à l'heure, tu peux dire merci à ESP qui a permis de créer cette entité sonore si spécifique. Du coup j'ai viré mes Ibanez (il rit).

9) Un dernier mot….
Merci a toi et surtout venez nous voir en décembre. Je vous promets un show mémorable et gardez à l’esprit que nous n'allons pas revenir de si tôt sur scène. Merci la France !!!!!