Inhumate

interview InhumateUn groupe de métal de notre région qui a su se faire connaître hors de nos frontières, ce n'est pas courant, encore moins quand il s'agit de grind core. Alors imaginez une fois un groupe qui fête ses 15 ans de carrière ! C'est le cas d'Inhumate, qui a profité de l'occasion pour nous monter un concert anniversaire d'anthologie. Rencontre donc avec Fred, bassiste du groupe, qui revient sur ces 15 ans de décibels… Bon anniversaire, Inhumate !

Avant toute chose, quelles sont tes impressions sur la fete d'anniversaire ? (le groupe avait invité Mumakil, Deranged et Ingrowing à la Laiterie)
En fait, c'est assez mitigé en ce qui me concerne. Si je me base sur l'avis des gens, c'était vraiment bien réussi, tout le monde semble être content de leur soirée. Maintenant, en tant que membre du groupe, et surtout d'organisateur, c'était trop. Je suis monté sur scène avec un gros mal au crane, lié au stress, du coup, j'ai mal joué, et pendant l'after, même si tout était sympa, je n'en ai pas profité, parce que j'étais angoissé, je voulais que tout se passe bien. Rétrospectivement, c'était sans doute trop de boulot pour pouvoir en profiter. Mais bon, les gens ont apprécié, c'est quand même le plus important ! Reste que si c'était à refaire, on referait tout pareil, sauf l'after.

Et niveau sqatteurs de scène, t'en as pensé quoi ?( des les premiers titres, une vingtaine de personnes sont montés sur scène, mais au lieu de slammer, sont restés dessus comme des cons, gâchant un peu le spectacle – note de Stench)
On ne s'y attendait pas ! On était les premiers surpris, la prochaine fois on fera attention. Mais c'est clair que c'est un peu pourri, ça gâche le jeu de scène, en tant que musicien tu ne sais plus trop quoi faire, et en même temps tu ne vas pas les virer à coup de pied… Ils ne voulaient pas de mal, c'est clair, mais le résultat est là. Qu'on monte, qu'on saute, et tout le bordel, c'est normal, c'est de grind qu'on parle. Mais là j'en ai vu les bras croisés sur scène qui se montraient. Là ça dérape. En même temps, j'ai vu beaucoup de jeunes, peut-être qu'ils ne savaient pas comment ça marche. Ils ont vu des gens monter sur scène, ont suivi, et ne savaient pas quoi faire ensuite. Si tu regardes, c'est quand même très codifié, un concert de grind. Peut-être n'avaient-ils tout simplement pas l'habitude des conventions et des règles… Je ne sais pas, c'est l'explication que j'en donne.

Ok, on va en revenir au groupe alors. Comment tu résumerais les 15 ans que tu viens de passer avec inhumate ?
Ah ! Brièvement, je dirais que c'est une super expérience, et principalement sur le plan humain. Ca, c'est quelque chose qu'on ne pourra jamais nous enlever. Quand je me revois avec David il y a 15 ans, et avec les quatre il y a 11 ans, je me rends compte qu'on a tous évolué, c'est de la folie ! Bien évidement, il y a eu des engueulades, des accrochages, et je me rends compte que les choses se sont mises en place toutes seules, on évite naturellement les sujets à polémiques ou a friction, les choses se font toutes seuls, donc oui, sur le plan humain, on vit quelques chose d'extraordinaire ! Il faut bien préciser que dans notre formation, à la base, il
interview Inhumate n'y a pas de potes dans tout ça… David et moi, nous nous sommes rencontrés par petite annonce ! On ne peux donc pas parler de pote d'enfance qui faisons de la musique ensemble ! Pour tout te dire, en dehors du groupe, on ne se voit jamais… Et pourtant on a cette relation un peu fraternelle ! Et bien entendu, à coté, il y a tout le reste, l'aspect musical que tout le ponde peut comprendre.

Tu y aurais cru, toi, en 91, si on t'avais dit que tu fêterais les 15 du groupe ?
Non, pas du tout, j'aurais dit qu'on se fout de ma gueule… Au début, comme tout musicien, t'espères devenir célèbre, après deux ans tu remarques que tu ne seras jamais une star, t'essaies donc juste de faire le plus de concerts possible. Bah tu sais, jusqu'en 94, c'était pas très glorieux, les premiers membres sont partis très vite ! Le but à l'époque, c'était pas de durer longtemps, mais de faire autant de concerts que possibles.

Tu penses que c'était plus dure à l'époque de commencer un groupe ?
De commencer non, par contre de jouer, sans aucun doute. Tu sais, il n'y avait pas encore le net, c'était un bordel sans nom pour avoir des contacts. En plus il n'y avait pas de CDR, c'était de la cassette ! La première demo, je me souviens d'un truc terrible, au rez-de-chaussée j'avais un pote qui photocopiait les pochettes, pendant que moi je copiais les cassettes… après une centaine, je me suis rendu compte que sur chaque cassette il manquait les 5 premières secondes (rire) ! Et j'étais bon pour tout refaire. Je te parle même pas des cassettes niquées… C'était très fastidieux, alors qu'aujourd'hui, tout le monde envoie des cd dans des enveloppes à bulles… Apres, ok, n'importe qui peut sortir un cd et faire des dates, mais il y a concerts et concerts…Jouer dans des bars dans ta ville, c'est simple, jouer à 50 bornes ça devient plus dure, en Allemagne c'est carrément galère, etc. Et aujourd'hui ou il y a 15 ans, c'est pareil. De toute façon, comme toujours, « only the strong survive ».

A ton avis, quelle est le plus gros sacrifice que tu aies fait pour le groupe ?
Alors, là, c'est une bonne question… Deja, il y a un énorme sacrifice en temps, même si tu ne peux pas vraiment le compter, c'est énorme. Ensuite bien entendu, le plus gros sacrifice, c'est celui qui concerne la famille, parce qu'il concerne l'affectif. En même temps, j'ai toujours mis le groupe en avant, mais je n'ai pas sacrifié le reste. Pour moi, ma vie , c'est trois axes : ma famille proche, mon boulot parce qu'il faut bien bouffer, et le groupe.

Et la décision la plus dure à prendre ?
Alors là, j'en sais rien du tout… Peut-être un concert qu'on a dû refuser, je ne sais pas…Non, j'en sais rien.

C'est plutôt positif, ça veut dire que tout roule !
Oui, c'est sur ! D'autant qu'on n'a jamais eu de problèmes de line up, j'entends par là qu'on n'a jamais dû virer de membres, ils sont partis d'eux mêmes, donc vraiment, c'est cool de ce coté là.

En 15 ans, vous avez composez combien de titres ?
C'est pas dur, tu prends tous ceux des albums, plus cinq ou six qu'on n'a jamais enregistrés, et le compte devrait y être. Donc à la louche, plus ou m
interview Inhumateoins 70.

Et tu saurais tous les jouer encore ?
Alors là, non, c'est clair, impossible (rire) ! Pour le concert anniversaire, on voulait en rejouer des vieux qu'on avait laissés de coté, une bonne douzaine. Et en fin de compte on a réussi à en jouer 5 ou 6, parce que pour les autres on avait du mal. Peut-être qu'en jouant de façon acharnée on aurait pu, mais comme ça, non. Il y a même un titre qu'on voulait joué il y a quelques mois, qu'on avait pourtant enregistré, et même avec le support audio, on a pas réussi à tout retrouver… On l'écoutait, et c'était impossible de tout retrouver. Alors quand je pense à des groupes comme Motorhead ou Kiss, ça doit faire tout drôle d'entendre de vieux trucs !

Et dans le tas, il y en a que tu regrettes ?
Non, pas du tout. En fait, tu sais depuis le début, c'est David le principal compositeur, donc ça ne change pas trop. On sait ce qu'on vaut, nous ne sommes pas des virtuoses, on joue une musique simple, avec des structures simples, et même si on a évolué un peu, du début à a fin, ça reste du Inhumate. Donc renier quelque chose, non, et ça serait renier un aspect de ce qu'on fait aujourd'hui.

Tu parles d'évolution, on peut dire que Inhumate s'est radicalisé ?
Oui, sans doute ! Deja sur le deuxième album, on était moins death métal. Je ne sais pas pourquoi on a pris ce virage là… A la base, on était un groupe de death, dans l'annonce que j'avais postée, je parlais de Pestilence et Obituary…Tu vois qu'on en est loin aujourd'hui ! Pour le grind, à l'époque, je connaissais les grands groupes (Terrorizer, Napalm, Carcass), mais sans plus. C'est en fait l'arrivée de notre deuxième batteur, Valentin, qui a tout boosté. Il était fan ultime de Napalm death, et avec lui le blast est arrivé chez nous. Quand on l'a vu blaster comme ça, en 93, on était impressionné je n'avais jamais vu un batteur local jouer comme ça ! On était hyper surpris, et on s'est dit que putain , fallait s'accrocher et jouer aussi vite ! On est très vite devenu accro à la vitesse, et depuis impossible de jouer lentement. Ce n'est que vers cette époque que j'ai vraiment découvert la scène grind, et que j'ai plongé dans l'underground. Avant ça, je lisais la presse commerciale, et à part certains zines (Décibel of death), je ne connaissais rien.

Et l'autoproduction, c'est une idée qui est née quand ?
En fait, les demos et le premier album on les a sortis en autoproduction par nécessité. On ne savait pas trop comment faire, on a donc tout fait nous même. Par contre, dès le second album, un label nous a contacté, mais comme tout était déjà en boite, qu'il ne restait plus qu'à l'envoyer sous presse, on a refusé. Et avec le recul, on a trouvé que c'était pas plus mal, et on a gardé cette démarche. Bien sur, à l'époque on ne savait pas le travail que ça allait nous imposer…Mais bon, la distro commençait à marcher, on rentrait du fric, on a donc gardé cette formule. Et je ne sais pas si t'as lu l'interview de Christian de Adipocere, mais je me demande si on n'était pas un peu visionnaire… Quand t'entends un boss d'un label pareil te dire que le futur est à l'autoproduction, moi je me marre doucement…
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Interview done by Stench

1 Kommentar

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Mitteilen
DamGoryptic - 21 November 2005: Super les 15 ans les gars !! C'était d'la folie ce concert (et l'After aussi ! :))
Un groupe qui dure aussi longtemps tout en durcissant et améliorant sa zic constamment, ça se salut bien bas !!Mes respects messieurs !
:-D
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