Hacride

Fort d’un premier album à la classe indéniable, les français Hacride ne comptent pas en rester là. La nouvelle charge s’annonce mortelle, intitulée Amoeba, ce disque sera dispo dans les bacs fin février. D’ici là c’est Adrien Grousset (guitare, programmation) qui répond à mes questions en janvier 2007.

interview Hacride>Salut Hacride ! Bon on ne va pas tourner autour du pot, déjà à l’époque de la démo vous m’avez troué le cul (une deuxième fois). Et puis l’album Deviant Current Signal a conforté tout le bien que je pensais de vous. Mais ce serait cool de présenter le groupe à ceux qui ne vous connaissent pas encore. En gros Hacride, c’est quand / où / pourquoi ?
Hacride est né en 2002 ; avec l'arrivée de Sam au chant, nous avons directement travaillé pour donner naissance à notre démo “Cyanide echoes” qui faisait figure de carte de visite pour faire une série de concerts. Cette expérience “live” nous a poussés à concrétiser notre premier album “Deviant Current Signal” sorti chez Listenable Records en 2005. Ce contrat avec ce label prestigieux et le bon accueil de notre album par la critique et le public nous ont lancés sur notre première tournée “Deviant tour”, à savoir une trentaine de dates dans toute la France, en passant par la Suisse, durant l'année 2006. Notre tournée s'est terminée en mai et nous sommes entrés en studio au même moment pour enregistrer “Amoeba”. Le travail de studio nous a pris jusqu'en septembre, et le mastering a eu lieu en octobre. C'est un peu rapide mais les grandes lignes sont là :)

>Avec Amoeba votre second album, les différences sont minimes. On pourrait avancer sans trop se tromper que vous en rajoutez une couche dans un style de thrash/deah mélodique très moderne et très mode entre SYL, Soilwork, Meshuggah et Gojira. Vous êtes d’accord avec cette description ou vous pensez avoir fait preuve d’innovation ?
Je vois ce que tu veux dire mais je ne suis pas tout à fait d'accord. Nous ne faisons pas de thrash à la mode, nous essayons de développer une musique progressive, voire parfois expérimentale, de manière à créer une ambiance propre à Hacride, un style qui soit véritablement unique de par son ouverture de création. Mais les comparatifs sont légitimes ; si je devais en faire je dirais que nous nous situons entre Tool, Opeth et Devin Townsend, mais c'est très réducteur : nos influences sont tellement vastes qu'il est très difficile d'étiqueter “Amoeba”.

>Je vous charrie (qui aime bien chatie bien héhé), j’ai décelé quelques bribes des récents Enslaved sur le 6ème titre notamment ('Cycle', le riff à 2 minutes du début). Est-ce que vous essayez d’incorporer des trucs que vous venez d’entendre récemment ? Ou alors, sans trop vous poser de questions, le processus de composition suit son flot naturel ?
Pour te dire toute la vérité je n'écoute pas Enslaved donc... Pour ce qui est de la composition, notre maître mot est “originalité”, donc surtout pas d'inspiration de riffs déjà existants. Nous voulions véritablement créer quelque chose de nouveau, et je crois que sommes arrivés à atteindre nos ambitions. Les questions? On s'en pose des tonnes ; justement, pour donner naissance à Amoeba, je crois que j'ai dû commencer la composition juste après “DCS”, donc
interview Hacridele processus de maturation a été tres long comme tu peux t'en douter.

>Où avez-vous enregistré ce nouvel album ? Par rapport au premier, vous avez eu droit à des crédits supplémentaires ?
Nous l'avons enregistré chez nous, dans un studio qui se trouve à côté de Poitiers, avec Franck Hueso comme pour le premier album. Pour ce qui est des moyens, nous avons tourné pendant plus d'un an pour avoir les fonds nécessaires au confort ! Listenable nous en a financé une partie mais nous voulions avoir le plus de temps possible ; nous sommes perfectionnistes et le temps permet de mieux travailler.

>C’est quoi ce titre tout bizarre : Amoeba ? Et cette pochette en tout point énigmatique mais très réussie ? Quelle est la signification derrière tout ça ? Qui a réalisé la couv ?
Amoeba signifie “amibe” en francais. Nous voulions un titre qui sonne assez doux, en tout cas pas agressif comme ça l’est en règle générale dans le milieu métal. Amoeba est une forme de vie cellulaire, souvent parasitaire, qui se nourrit de tout ce qui se trouve sur son passage et qui meurt en se divisant en deux autres amibes. Cette image nous plaisait beaucoup puisqu'elle nous a inspirés pour l'écriture des textes de notre nouvel album. Et cela nous a donné une ligne directrice pour l'artwork qui est très ouvert. C'est Erik Larkens qui nous a fait l'ensemble de l'artwork.

>Au niveau des textes justement, de quoi parlez-vous sur Amoeba ?
Les paroles sont basées sur l'interprétation des sentiments humains ; nous avons essayé de mettre en musique certaines émotions ou images sur des thèmes qui sont assez universels. Je ne parlerai que des textes que j'ai écrits pour éviter d'écorcher les propos de Sam ! “Perturbed” traite par exemple de la rancune et de la culpabilité que l'on a souvent vis-à-vis d'événements que nous préfèrerions oublier. “Fate” parle d'éthique personnelle, celle que nous nous efforçons certaines fois de suivre pour rester intègre envers soi ou envers les autres. Ce sont des thèmes très vastes ; nous aimons écrire sur ce genre de thèmes, cela nous évite de faire passer des messages moralisateurs ou politiques, et permet de suivre les vagues d'intensité de la musique.

>Des projets de tournées françaises prochainement ? Avec quels groupes aimeriez-vous partager les planches ? Je me souviens vous avoir vus à Béthune l’an dernier, et c’était franchement terrible. Une anecdote de concert passé ?
La tournée pour la promotion d'Amoeba commencera en mars et se terminera avec les festoches de fin d'année scolaire ; environ 20 à 25 dates sont prévues, mais je n'en sais pas plus pour l'instant. Une partie se passera avec nos amis de Klone, et ça sera super de se retrouver avec eux pendant cette tournée ! Pour Béthune, comme tu as pu le voir, en rappel on a eu un problème technique qui s'est manifesté par un gros buzz insupportable ! Déjà que je n'aime pas les
interview Hacriderappels, alors là c'était la cerise ; c'était en fait ma prise guitare qui s'était désoudée, donc pas grand chose à faire sur le coup. C'était un concert trés agréable, on a été super bien accueillis, les gens étaient super, et puis cela nous a permis de découvrir les mecs et la musique de Clampdown.

>J’ai adoré votre reprise flamenco sur le nouvel album. Je vous attendais au tournant pourtant, ayant fortement apprécié le death-metal flamenco de Impureza. Mais votre version n’a absolument rien à voir avec ce groupe. Le résultat sonnant beaucoup moins death-metal et que, surtout vous y avez ajouté une superbe voix féminine. Ne connaissant pas l’original, vous pouvez nous dire pourquoi vous avez eu cette envie ?
J'ai connu Ojos de Brujo lors de l'un de mes voyages à Barcelone, c'est un groupe extrêmement connu là-bas. Dès que j'ai écouté “Zambra”, j'ai tout de suite eu envie de reprendre ce morceau. Le résultat était si bon que j'ai fait écouter une démo aux autres membres du groupe, et on a décidé de l'intégrer à l'album. Nous avons contacté les membres d'Ojos de Brujo, ils se sont réjouis de cette reprise, et ils ont même décidé d'y participer. Marina et Max ont donc posé leurs voix et le résultat est plus qu'original, c'est une de nos prises de risques.

>Au niveau de la scène française, quels sont les groupes avec qui vous avez des atomes crochus ? Ou alors ceux que vous appréciez ?
Nous sommes très amis avec les groupes de Klonosphere ! Klone, Trepalium, GTI, Anthurus d'Archer et évidemment Mistaken Element, on se voit souvent et nous travaillons ensemble fréquemment puisque Klonosphere est notre booker, donc nous avons des liens assez étroits. Pour le reste, nous avons connu et sympathisé avec pas mal de groupes sur la route, mais en règle générale nous sommes plus discrets quand nous faisons un concert, l'intimidation et le stress évidemment...

>Honnêtement, vu le succès que Gojira rencontre à l’étranger (couv de Terrorizer notamment), vous pensez bénéficier du même engouement envers la french touch ? Ou pas ?
Je ne sais pas, nous faisons tout pour cela en tout cas. Malheureusement, il n’y a pas que la musique qui entre en jeu dans ce genre de progression. Disons que nous avons le matériel pour réussir, Amoeba est quand même une très bonne carte de visite, et vu les critiques qui commencent à arriver je pense que l'on va entendre parler un peu de nous d'ici la sortie de l'album. En tout cas nous sommes plus que motivés, et nous devons faire en sorte qu'Amoeba soit une sortie décisive.

>Merci pour vos réponses, je vous laisse le mot de la fin.
Merci à toi, c'est toujours important quand la presse vous soutient ; quand je te disais tout à l'heure que la musique ne faisait pas tout, et bien la presse a aussi une grande part de responsabilité dans le succès de Gojira ! Merci et à bientôt j'espère. www.hacride.com
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Interview done by DJ In Extremis

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