Bliss Of Flesh

Assez discrets mais furieusement bons, Bliss Of Flesh est le genre de groupe qui ne peut laisser indifférent dès lors qu’on a croisé sa route. Que vous optiez pour un black radical ou un death-metal qui assomme, ces gars basés sur la Cote d’Opale (Pas-de-Calais) vont à coup sûr réveiller vos vils instincts de bêêêête. Suite au changement de chanteur, c’est Sikkardinal (le guitariste) et Necurat (le nouveau chanteur) qui répondent à cet entretien en avril 2007.

interview Bliss Of Flesh>Salut, j’ai découvert votre univers avec la terrible démo 'Lethal Ceremonies' sortie chez Akedia qui m’a franchement épaté. Peux-tu présenter le groupe par un historique pour démarrer cet entretien ?
S: J’ai fondé Bliss Of Flesh avec Fleshstigma en 2000 à la suite du split de notre formation précédente. The Insane, puis J. Poizon et Terrorizt nous ont rejoints dans l’année qui a suivi. Notre première démo 'Prelude to Bestial Annihilation' réalisée en rehearsal tape est sortie en 2002. Puis après avoir écumés diverses salles de concerts, nous avons enregistré 'Lethal Ceremonies' en 2004 au Midnight studio, pour avoir une qualité pro en dépit du format k7. Ont suivi les 7‘’ ep 'Todtentanz' et le split avec Bloodhammer sortis respectivement l’année dernière et cette année. Ces enregistrements ont marqué la fin de notre collaboration avec Terrorizt et l’arrivée de Necurat (ex-Latrodectus) au chant. Cette année, The Insane a quitté le groupe, et il est remplacé pour les sessions concerts par Pandemic, avec qui j’officie également dans Deviant Surgeons.

>On pourrait décrire votre style comme un virulent black-metal avec pas mal d’éléments death (à la suédoise) et des passages bien thrashy pour headbanguer entre alcoolos. Progressivement votre style incorpore de légères touches plus mélodiques. C’est voulu ?
S: Nous avons toujours incorporé des touches 'mélodiques' dans nos morceaux. Notre démarche consiste à en mettre peu, mais de façon pertinente. Nous jouons beaucoup plus sur les dissonances et les ambiances malsaines afin que les parties harmonisées tranchent plus efficacement dans le morceau. A l’époque de 'Bestial Annihilation' même de 'Lethal…', les parties guitare étaient les lignes directrices des morceaux et nous cherchions juste à en mettre plein la gueule. Notre démarche consiste à présent à y insérer le plus judicieusement possible les atmosphères pesantes de notre univers musical afin de donner une dimension supplémentaire à nos morceaux, comme dans 'Sacrosanct Fanaticism', où les nouveaux morceaux destinés à l’album.

>Avec l’arrivée de Necurat au micro, ex-Latrodectus (sympho-black qui a splitté), quel chemin risquent de suivre vos nouvelles compos ?
S: Les compositions suivront le même chemin. Nous avançons et progressons sans le moindre écart, ni digression. La seule nuance à apporter est que les possibilités vocales de Necurat nous permettent à présent d’alterner des parties aiguës et graves, voire gutturales. De plus, ses chants déclamés apportent une dimension plus fanatique aux nouveaux morceaux.

>Necurat, tu étais sur Poitiers je crois avant. Tu as déménagé sur le Nord/PdC ou tu restes là-bas ?
N: En fait après avoir migré dans le Nord pour raison professionnelles je suis revenu sur Poitiers après un an et demi passé dans le Nord.

>Terrorizt, le chanteur de Merrimack/Ancestral Fog (également boss d’ Akedia) ne fait donc plus partie du groupe aujourd’hui. J’avais d’ailleurs lu quelque part sur le web qu’il disait ne jamais participer à vos répétitions. Est-ce la raison pour lui avoir choisi un successeur ?
S: C’est effectivement une des raisons qui a suscité notre séparation, mais ce n’est pas celle qui prime. Certes Terrorizt et le reste du groupe ont fini par ne plus évoluer ensemble car nous nous voyions trop rarement en effectif complet. Mais c’est principalement parce qu’il ne se sentait plus suivi au sein de Bliss, tant musicalement qu’humainement. J’ai dû choisir, en quelque sorte. Finalement, cette décision a été prise d’un commun accord et ni lui ni moi ne regrettons cette décision. Même si nous nous voyons peu à présent, nos rapports restent bons.

>Comment composez-vous dans le groupe ? Qui jette les bases des nouveaux titres ? Etant très occupé avec Deviant Surgeons notamment pour 2 d’entre-vous, arrivez-vous à trouver le temps nécessaire, et ainsi concilier les emplois du temps de chacun pour les répétitions ?
S: C’est moi qui suis généralement à l’origine des morceaux de Bliss. The Insane et moi-même travaillons les lignes de guitare, et nous mettons ensuite le morceau en place, en restant ouverts le plus possible aux modifications et arrangements suggérés par le groupe entier. Au final, nos morceaux dépassent de loin les bases que Insane ou moi-même avons pu apporter. Quant à nos autres groupes, l’arrivée de Pandemic au sein de Deviant a apporté un souffle nouveau et c’est lui à présent qui apporte la matière des nouveaux morceaux. Je peux donc me consa
interview Bliss Of Fleshcrer entièrement à Bliss. Pour ce qui est des emplois du temps de chacun, il nous a fallu faire quelques sacrifices dans nos vies sociales, professionnelles et affectives pour parvenir à nous arranger. Nous répétons à Calais avec la plupart de nos groupes (Bliss, Deviant, Fist69) et la moitié de nos soirées en semaine est réservée pour ça. On ne fait pas Bliss pour s’amuser, mais parce que c’est un besoin vital.

>Apparemment vous aviez signé avec le label italien Eerie Art records il y a plusieurs mois, label qui a récemment sorti Glorior Belli et Wolok, et qui a donc extrêmement bon goût. Ça en est où de la préparation de ce 1er album ?
S: On n’a rien signé du tout et tant qu’on n’aura pas de fric pour se payer au minimum deux semaines de studio, rien ne sortira. Eerie Art a été pour l’instant le seul label à nous proposer un deal intéressant pour la réalisation (cd, version vinyl), mais nous n’avons aucun plan pour financer le studio. Nous avons 4 morceaux prêts pour l’album, et nous avons déjà enregistré 2 titres pour la promo. On espère le sortir pour l’année prochaine.

>Votre manière de composer a t’elle changé depuis l’arrivée de Necurat ?
S: Non, je compose de la même manière, et nous continuons d’arranger les morceaux ensemble. Simplement, comme je le disais précédemment, les possibilités vocales de Necurat et ses idées nous permettent d’enrichir certains passages. Mais le squelette est élaboré de la même façon. N: Quant à moi j'apporte mes idées essentiellement en terme d'arrangements. Dès mon arrivée au sein de Bliss j'ai pu faire part de mes souhaits en terme de compos que Sikk prends en compte lors de la compo. Même en étant à distance je sais que le résultat me conviendra.

>Allez-vous retourner au studio Midnight ?
S: Nous sommes jusqu’à présent très satisfaits du travail réalisé par Hubert Letombe sur nos productions. Ceci dit, il est vrai que la question s’est posée d’expérimenter un autre studio afin de renouveler notre son, mais il n’est pas aisé de trouver un studio qui soutienne la comparaison avec l’investissement d’Hubert en terme d’heures, de tarifs et de recherche de son. N: Le travail d'Hubert est fort satisfaisant, cependant à l'heure actuelle le choix d'un producteur éventuel est en pourparler et n'est pas arrêté. L'important est qu'il soit le plus adapté aux éxigences de Bliss of Flesh tant au niveau technique qu'humain.

>Les textes de Terrorizt étaient jusqu’alors très haineux, macabres et sataniquement orientés. Allez-vous changer votre façon d’écrire ? Les sujets abordés resteront-ils les mêmes ?
N: A propos des textes, la manière d'écrire est relativement différente car je veux que les textes permettent une mise en valeur de la musique et soit d'une efficacité certaine. C'est pourquoi les textes seront à la fois plus minimalistes et plus directs à la fois. Dès la première écoute tu repars avec des paroles qui t'obscèdent ! Quant au sujet abordés ils seront tous dévoués au concept Bliss of Flesh.

>Avec l’évidente qualité de vos productions, vous restez beaucoup trop discrets je trouve. Quelle en est la raison ? Pas assez de temps, manque de dévotion totale de l’ensemble des musiciens… ?
S: C’est à la fois un choix de notre part et une conséquence inhérente à ces choix. Ce n’est ni un manque de temps, ni un manque de dévotion totale et absolue au groupe. Nous sommes totalement soumis à Bliss Of Flesh. Simplement, nous n’entretenons aucune relation de sympathie avec aucun groupe ni aucune association, et donc ne bénéficions pas de contacts pour jouer régulièrement. De plus, nous avons refusé de nombreuses dates qui ne nous correspondaient pas. On ne se voyait pas jouer au 'Festival du Slip' avec des groupes de merde à même le sol et devant trois clodos. On considère qu’il vaut mieux jouer peu et faire des dates crédibles, que de jouer à Disneyland Village comme certains groupes de black pourris. Nous faisons du black/death-metal, on n’est pas là pour faire des concerts 'sympas' où on se tape dans le dos au sortir de scène. Enfin, pour terminer, la réputation de Terrorizt nous a valu d’être craints par tout un troupeau de pisseux du métal prétendument extrêmes mais qui le sont en réalité encore moins que ma mère. Toutes ces raisons nous ont amenés à privilégier nos productions, en attendant le moment pour asseoir notre réputation en live.

>Vous sortez vos prods sur des supports en marge, en ces temps où le cd/cdr est roi. Cassettes, vinyls, est-ce un choix d�
interview Bliss Of Flesh�libéré pour fixer un public de passionnés ? Ou les circonstances, les propositions des labels ou les rencontres qui ont fait que… ?
S: Plutôt crever que de sortir un cdr avec Bliss Of Flesh. Nos moyens nous ont amenés à sortir tout d’abord une k7 mais en qualité professionnelle afin de respecter au mieux notre travail. On considère que sortir un cd, ça se mérite, et que ce mérite se gagne en adoptant tout d’abord une démarche que l’on pourrait, avec précaution, qualifier d’ 'underground'. Il y a un temps pour tout. Sans vouloir se complaire dans une démarche consistant à faire du pourri pour être extrême, nous avons choisi de sortir des prods de qualité sur des supports nobles tels que le vinyl, et surtout adéquats avec les convictions du groupe. Après avoir réalisé 4 prods en underground, on considère qu’il est temps pour nous de nous tourner vers un album. Nous n’avions pas encore à l’époque la maturité suffisante pour réaliser un travail digne sur un album complet. Maintenant oui, et évidemment le support cd pro se présente alors comme incontournable.

>Ces précédentes prods ont elles été bien accueillies par les médias, les fans ? Jan/Terrorizt (Akedia) semble avoir un sacré réseau de contacts, avez-vous eu des retours positifs de l’étranger ?
S: Oui, nous avons eu d’excellents retours venant de l’étranger comme de l‘hexagone sur nos réalisations, exception faite de notre toute première démo 'Prelude to Bestial Annihilation', certains n’ayant pas appréciés la démarche d’une rehearsal tape. Mais 'Lethal Ceremonies', 'Todtentanz' et le split avec Bloodhammer nous ont permis de nous faire bien sucer les boules. C’est grâce à ça que nous avons pu jouer à l’étranger, car même si Jan a d’excellents contacts, ils n’auraient pas fait jouer un groupe qu’ils n’aimaient pas.

>Comme à la basse vous avez un membre de Vingdar, je ne peux m’empêcher de dévier de Bliss Of Flesh. Le terrible 'Reign Of Ruin' est sorti chez Sacral il y a 3 ans déjà, et même si le label a mis la clé sous la porte peu après, la qualité était bel et bien au rendez-vous de ce 1er album (excellent black purement suédois à la Setherial/Dark Funeral). Qu’en est-il aujourd’hui de Vingdar ?
S: Rien à foutre de Vingdar, ni des groupes autres que les miens.

>Vous aviez démarré l’aventure sous le nom de Labdacides je crois, pourquoi avoir changé de nom ?
S: Ce nom grec faisait référence à la malédiction qui accablait tous les Labdacides dans l’Antiquité. Et puis on s’est aperçu que c’était un nom de merde pour un groupe, et qu’on n’était pas là pour faire des références mythologiques. Bliss Of Flesh nous est alors apparu comme le nom idéal pour refléter notre volonté de marquer la complémentarité paradoxale existant entre la chair et l’aspiration divine, la souffrance et le plaisir.

>Le concert de Bliss Of Flesh le 3 mars à la Chimère (Lille) avec Svart Crown et Kampf marque t’il le début d’une série de prestations live ? Ou cet assaut ne restera qu’une frappe isolée ? Qu’as-tu pensé de cette date ?
S: On espère enchaîner une série de concerts crédibles dans les mois à venir. Cette date était importante pour nous car c’était la première avec Necurat au chant, et nous sommes ressortis plus motivés que jamais. Nous nous sommes véritablement sentis homogènes et bien en place. Nous avons hâte de rejouer. N: Ce concert marque là une nouvelle ère pour Bliss of Flesh où efficacité et unité sont les mots d'ordre.

>Vous aviez dû annuler toute une série de concerts l’an dernier. C’est le changement de vocaliste qui en est la cause ?
S: Non, c’est parce que les tourneurs que nous avions contactés et qui s’étaient engagés se sont chiés dessus. La tournée était prête, mais certains organisateurs ont trop tardé pour répondre et on a dû annuler.

>Quels sont les projets immédiats pour Bliss Of Flesh ? Je te laisse les mots de la fin, merci pour le temps consacré à cette interview.
S: L’album sortira l’année prochaine et nous allons entamer une tournée à la rentrée prochaine. Enfin, si tu es envahi par un accablant sentiment de honte quand tu as fini de te branler, parce que tu as pensé à ta mère ou à ton voisin de 8 ans, écoute Bliss Of Flesh et donne nous ton fric. Vénérez le mal qui est en vous et cultivez votre indigence. N: Only this fire burning inside, HATE !!! Bliss Of Flesh c/o Ghys 6/301 pl. Richard Coeur de Lion 86000 Poitiers www.bliss-of-flesh.com www.myspace.com/blissofflesh
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Interview done by DJ In Extremis

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