En 2005, après avoir roulé sa bosse dans un bon paquet de groupes (en ratissant large au niveau des styles) et fort d’une solide formation musicale made in Boston, Thom forme NOVAGREEN avec la volonté d’y mélanger tout ce qu’on peut trouver dans le petit monde du metal.

Ambitieux, le bonhomme, me direz vous.
Certes, il peut paraître périlleux de faire cohabiter, sur une même galette, des titres carrément rock’n’roll (round & round par exemple) avec des parties sauvages sous acides (comme le décapant "Mr & mrs fat"), et le piège du patchwork insensé n’est pas bien loin. Cependant, c’est sans compter sur le talent de compositeur du chanteur guitariste : les titres de ce N 1.0, le premier album de combo, sont bien ficelés, équilibrés. Les enchaînements aux allures de grand écart se font naturellement et on se laisse aller à voyager dans les nombreuses contrées de la planète metal. Seul "black oil" perd quelque peu l’auditeur à la première écoute, mais l’effet de style, qui ne manque pas de bousculer nos tympans fragiles, est certainement recherché et s’avère finalement plutôt intéressant.

Il faut dire qu’il s’est bien entouré en dénichant Seb (le batteur qui a oublié de prendre ses gouttes de tercian) et Jiu (le bassiste qui assure autant dans les parties agressives que dans celles qui balancent tout en rondeur), les deux compères qui exécutent avec fougue et brio les multiples parties de bravoure de ce N 1.0.

La musique de NOVAGREEN est résolument intense et nerveuse. Le tempo y est très souvent haletant, les variations de rythme sont fréquentes, les parties de guitares sont chargées (bien trop en ce qui concerne les soli qui tiennent carrément de la démonstration) et la voix sait se faire agressive, parfois extrême, avant de rebondir sur des refrains délibérément épiques. Toutes proportions gardées, l’écoute de cette rondelle peut évoquer un groupe comme Rage qui a su allier, à la rudesse du metal, l’efficacité de parties très mélodiques.

Autoproduit et enregistré au Artmusic (le studio du batteur !), N 1.0 a été masterisé au Jailhouse studio par les mains expertes de Tommy Hansen. Le son est puissant et clair. L’auditeur peut profiter de tous les détails et de toutes les subtilités qui se révèlent au fil des écoutes de ces neuf titres.

Ainsi, en dehors d’une pochette un peu hermétique et de la surenchère des soli évoquée plus haut, ce N 1.0 est une pure réussite qui nous permet de découvrir un groupe qui ose, qui sait prendre des risques. Sans crainte du cliché, qu'il utilise d'ailleurs à bon escient, NOVAGREEN délivre une musique très accrocheuse qui tend vers les extrémités en frôlant la brutalité ou en balançant des refrains qui vont, sans aucun doute, faire chanter les pits ! Il suffira d’aller vérifier ça en live pour voir comment NOVAGREEN, épaulé par leurs nouvelles recrues Fred (qui assurera la seconde guitare) et Vince (à la batterie), défend ce N 1.0. Et autant dire que la barre est haute.

Source : http://metal-federation.xooit.com/t6248-Chronique-cd-Novagreen-N-1-0.htm