Après une petite visite du centre historique, nous voilà arrivés au parc des expositions de Colmar. Il est à peu près 15h, le soleil brille, et une bonne file de métaleux fait déjà la queue pour rentrer dans la Halle aux vins, théâtre du festival Rock in Hell, cru 2017. Ils n’auront pas à attendre longtemps pour se remplir les oreilles de gros son, les amplis commencent à cracher les décibels dès la demi-heure qui suit…
Et c’est aux régionaux d’Absurdity que revient la difficile tache d’ouvrir les hostilités devant un public encore très clairsemé. Leur deathcore teinté de sonorités électroniques reçoit un accueil bien timide, malgré les invectives de leur chanteur, qui réussi quand même en fin de set à faire partir le premier circlepit de la journée. N’étant pas fan de ce style, je reste sur une impression mitigée, l’énergie est clairement là mais aucun titre ne se détache des autres à mes oreilles… A noter que les membres sont tous très accessibles, et resteront quasiment jusqu’à la fin de la soirée sur leur stand de merch… Génial pour les fans. Merci les gars.
Premier grand écart stylistique du jour, loin d’être le seul, puisqu’on passe ensuite au rock alternatif de No One Is Innocent. La salle est déjà bien mieux remplie, et chant en français oblige, le public donne de la voix sur certain passage, dont un « la jeunesse, emmerde, le front national » parfaitement d’actualité. Le classique « La peau » remporte aussi beaucoup de succès. La foule plus compacte permet également l’irruption des premiers crowd surfing. Le dialogue passe si bien que le groupe invite le public à se joindre à eux sur scène, instants toujours très appréciés !
Au final, c’est un parfait préambule pour l’un des groupes les plus attendus au vue du nombre de t-shirts à leur effigie, je veux parler des keupons bretons de Tagada Jones ! Là encore, ce n’est pas forcément ma tasse de thé, mais quelle énergie ! Le discours engagé et énervé fait mouche avec le public, qui pogote joyeusement et reprend en coeur les hymnes : « La peste et le choléra », « Zéro de conduite »… et tous les autres que je ne reconnais pas !
On passe aux représentants internationaux avec la suite de l’affiche. Des kilts, de l’accordéon, un maquillage guerrier… Mais à quel style allons nous avoir droit maintenant ? Du folk métal bien sûr ! Ensiferum débarque de Finlande avec une sacré bonne humeur pour un métal mariant le symphonique et le viking. Style assez clivant selon moi, tu adores ou tu détestes, et ça se ressent dans la salle avec une petite chute de fréquentation. Ça n’est clairement pas la faute du bassiste, qui communique sans arrêt avec le public, bouge dans tous les sens et réalise de magnifiques poses bien viriles ! C’est assez amusant, léger… même si ce n’est peut être pas l’effet recherché. Mes oreilles reconnaissent un petit « Token of Time » en début de show, et les hits « In My Sword I Trust/Lai Lai Hei » pour finir en beauté !
Groupe culte en approche ! La bannière des 30 ans de la bande des frères Koller est dressée, c’est l’heure de prendre une bonne grosse tranche de New York Hardcore dans les dents avec les légendes de Sick of It All. Le public ne s’y trompe pas et la salle est de nouveau pleine, ça va mosher dans la fosse ! La crête blonde évidemment toujours dressée, le guitariste Pete prouve à tout le monde qu’il en a encore énormément sous le capot en nous gratifiant de ses célèbres sauts. Il parcoure sans cesse la scène, tourbillonne et envoie les riffs accrocheurs à la pelle, comme sur l’excellent « Scratch the Surface ». Quelques two-steppers en profitent pour faire leur apparition, notamment sur le bien nommé « Step Down ». This is true hardcore !!
On continue à varier les styles avec le groupe certainement le plus attendu de la soirée, j’ai nommé Arch Enemy. Et quelle surprise pour moi d’entendre un accent québécois sur scène ! Je ne savais absolument pas que la remplaçante de l’inoubliable Angela Gossow, et seule chanteuse du Rock in Hell, venait du Canada ostie. On a carrément droit à un show pyrotechnique, ce qui causera peut être le seul problème de l’évènement pour les photographes de la soirée. Une incompréhension avec la sécurité ne les faisant profiter que d’une seule petite chanson pour prendre les précieuses photos. Niveau son, « Blood on Your Hands » ouvre la danse d’une setlist permettant de satisfaire tout le monde. « Heart of Darkness », « Ravenous », « My Apocalypse » ou « We Will Rise » pour les vieux briscards… « War Eternal », « You Will Know My Name », « Stolen Life » ou « No More Regrets » pour les nouveaux convertis. Le groupe garde l’audience dans sa main jusqu’à la fin avec « Nemesis » pour tirer sa révérence. La grande classe.
Et ce sont donc les suédois de The Haunted qui assurent la clôture de cette édition du Rock in Hell. Ils partagent actuellement leur tournée avec le précédent groupe, et il est assez étonnant de les retrouver à cette place sur le line-up. Et malheureusement, cela se ressent énormément dans la salle, qui se vide facilement de moitié. Les scandinaves n’en ont cure et enchainent leurs classiques, à commencer par le combo « Dark Intentions/Bury Your Dead », et le ‘tube’ « 99 ».
Et c’est au son de « The Flood » que je tire ma révérence, la fatigue et les deux heures du trajet retour l’emportant sur mon envie de faire honneur jusqu’au bout aux derniers artistes présents sur scène. Pas grand chose à redire sur l’organisation de cette soirée très éclectique, qui s’est déroulée sans problème majeur. Un grand merci à Seb de l’asso Live Nation pour sa disponibilité. A bientôt !
Live report by Jean Nicolas
Photographies by Sandrine Ks
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